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150W0180.TXT

PL. QUIEVRAIN 150W

180 (III)

Sondage de la Brasserie à MONTROEUL-SUR-HAINE.

1. Extrait de: Bull. Soc. belge de Géologie, etc., 1949, t.LVIII, pp.2-5.

Le socle paléozoïque au sondage de la Brasserie (Montroeul-sur-Haine, Bassin
houiller de Mons) (*) par CH. STEVENS

(*) Manuscrit reçu au Sécrétariat le 18 janvier 1949.

Le sondage de la Brasserie, en cours d'exécution, se trouve dans les
dépendances de l'ancienne Brasserie Tellier, à Montroeul-sur-Haine. Ses
coordonnées sont :

orifice: +21,90;
longitude: 16.655m Ouest du beffroi de Mons;
latitude: 1.413m sud du beffroi de Mons.

Cet emplacement est indiqué par le croquis suivant: croquis.

Pour le compte des Charbonnages-Unis de l'Ouest de Mons, ce sondage est
entrepris par la Société Foraky. Il a pour objet de reconnaître, en même
temps, le N.-O. de la concession et la zone périphérique du massif de Boussu.

Commencé le 29 novembre 1948, c'est le 23 décembre qu'il a atteint le
Houiller, à la profondeur de 106m65, soit à la cote (-84,75), avec une
approximation d'environ 0m50.

Par rapport aux points environnants et par rapport aux documents dont on
disposait, cette cote peut être considérée comme très élevée. Elle est
supérieure de 77m25 aux données de la carte du Relief du socle paléozoïque
de la vallée de la Haine (J.CORNET-CH.STEVENS, planchette Quiévrain, 1921);
elle est encore supérieure de 48m25 à la revision que nous avons poursuivie,
M. René Marlière et moi, et que nous avons publiée en 1944.

Grâce aux données du sondage du Jardiné, nous avions pu signaler un
épanouissement de l'anticlinal de Montroeul, ce qui entraînait un relèvement
des courbes de niveau.

Au sommet du socle paléozoïque, cette détermination nouvelle aura pour
conséquence d'exiger une revision sérieuse de la planchette de Quiévrain.
Seules des difficultés d'ordre matériel ne nous ont pas encore permis de
l'entreprendre. Dès que ce sera possible, je m'empresserai de la soumettre à
mes collègues. Mais, pour l'étude tectonique du Borinage occidental, cette
détermination nouvelle acquiert une importance suffisante pour que je ne tarde
pas à en communiquer les résultats.

1. Si c'était encore nécessaire, ce sondage démontrerait l'existence de
l'anticlinal de Montroeul et du synclinal d'Elouges qui le borde au Sud.
La crête de l'anticlinal est jalonnée par le sondage de Thulin (-91,10), le
sondage de la Brasserie (-84,75) et la butte d'Hensies (environ -100), tandis
que le sondage d'Elouges (-202) impose l'existence du synclinal d'Elouges,
prolongement de la Cuve de Crespin. Bien entendu, je n'affirme pas que ces
sondages soient rigoureusement superposés aux axes tectoniques.
Pourtant, l'interférence des plis armoricains dans le bassin de Mons se
confirme tous les jours.

2. Un anticlinal important est toujours affecté par des déformations
transversales. Dès 1921, la butte d'Hensies prenait l'allure d'un anticlinal
transversal; en outre, comme la butte d'Hensies se fermait à l'Est, nous avons
été contraints, J.Cornet et moi, de le border à l'Est par un synclinal
transversal qui n'a jamais été dénommé et que je propose d'appeler Synclinal
de Marchelle.

Chose remarquable, à la surface du sol, ce synclinal est dessiné par un
ruisseau bordé de prairies humides.

3. Au sondage de la Brasserie, le sommet du socle paléozoïque (-84,75) dépasse
de 6m35 la cote déterminée au sondage de Thulin (-91,10), bien que ce dernier
sondage ait été placé à l'E.-S.-E. dans le sens de la surélévation générale.

Au sondage de la Brasserie, l'anticlinal de Montroeul est donc affectré par
une surélévation transversale.

4. Comme je l'ai signalé plus haut, si nous passons au synclinal d'Elouges et
au sondage du Jardiné, nous avons dû noter, M. René Marlière et moi, un
épanouissement remarquable de l'anticlinal de Montroeul. Sans doute cet
étranglement du synclinal d'Elouges est-il dû aux roches résistantes du massif
de Boussu, mais nous possédons d'autres éléments qui décèlent l'influence d'un
anticlinal transversal.

Dans les bouveaux nord du siège de Baisieux, situé sur le flanc sud du
synclinal, les assises westphaliennes prennent graduellement une direction se
rapprochant du méridien, avec un plongement vers l'Est. Il est donc probable
que le synclinal d'Elouges est scindé par un anticlinal transversal que j'ai
appelé anticlinal du Jardiné et qui aurait isolé la Cuvette d'Elouges.

5. Ainsi qu'on pouvait le prévoir, le sondage de la Brasserie n'a pas touché
le massif de Boussu. Cette indication est d'autant plus précieuse que, si nous
sommes assez bien renseignés sur le bord sud du massif, nous ne le sommes
guère sur le nord.

6. Dans les recouvrements secondaire et tertiaire, la carte géologique indique
une série de plis orientés de l'Ouest vers l'Est et qui sont nettement marqués
par l'affleurment du Montien. On ne peut douter qu'il s'agit de déformations
tectoniques en rapport avec le massif de Boussu.

Il n'est pas invraisemblable que, tout en s'amortissant, cette série de plis
se poursuive vers le Nord; mais nous n'en possédons pas la preuve, parce que,
vers le Nord, les formations secondaires et tertiaires sont recouvertes par
les formations alluviales de la Haine. Pourtant il n'est pas impossible qu'au
sondage de la Brasserie ces plis affectent encore le socle paléozoïque.
Dans quelle mesure ces diverses interférences agiront-elles ?
L'avenir sur nous le dira.

7. Quoi qu'il en soit, la surface des terrains tertiaires a été affectée par
des déformations. Le sondage de la Brasserie a été installé sur les formations
alluviales de la Haine; or, aux environs de ce sondage, la plaine alluviale a
été percée par quelques affleurements de Landénien. Ceci est très spécial à la
région et peut s'expliquer par des déformations tardives.

D'ailleurs, ces déformations semblent avoir affecté la surface même de la
plaine alluviale. (V. Relief de la Belgique, fig. 155, p. 383).


2. Les coordonnées du sondage déterminées par une opération topographique
sont, par rapport à la tour de Mons:

longitude ouest: 16.781m89.
latitude sud: 1.460m74.

3. Voir aussi CH.STEVENS, Interprétation du relief du socle paléozoïque de la
planchette Quiévrain (Bull. Soc. belge de Géol. etc. 1949, t.LVIII,
pp.126-136, voir spécialement p.129.)

4. Extrait de: Ann. Soc. géol. de Belgique, t.LXXII, juillet 1949.


Les terrains post-primaires au sondag de la Brasserie
à Montroeul-sur-Haine (1948)

par René Marlière

La Société anonyme des Charbonnages Unis de l'Ouest de Mons m'a fait l'honneur
de me confier l'étude des terrains post-paléozoïques traversés par le sondage
dit de la Brasserie. Déjà M. le Major Ch.Stevens a signalé à la Société belge
de Géologie (séance du 11 janvier 1949) la pénétration de la sonde dans le
terrain houiller, à une cote beaucoup plus élevée que ne le laissaient prévoir
les tracés probables. La crête épipaléozoïque de Montroeul-sur-Haine se trouve
précisée dans son relief. Ici est décrite la nature des formations de
recouvrement et, dans un avenir encore indéterminé, nous espérons connaître la
composition et peut-être la structure du socle primaire, car le sondage
continue.

La situation est voisine des bâtiments mentionnés sur la carte au 1/20.000 par
les mots "Brasserie et Ferme", à environ 140m au Sud Est de l'embranchement de
route jouxtant les dits bâtiments, et 10m au Nord Est de la route. Le sol y
est à la cote -21,30.

La tarrière et la cuiller furent employées tout à tour jusqu'à la profondeur
de 29,70m. Le carottage fut ensuite continu, sauf pour une courte passe dans
l'assise des Rabots. Les témoins en carottes représentent 44% dans les craies
et 87% dans les marnes cénomano-turoniennes.

Coupe géologique reconstituée

HOLOCENE ET PLEISTOCENE (9,40m)
Epaisseur Base
m. m.

Terre arable et limon brun, ferrugineux, argileux, fendillé
par retrait, non calcarifère 1,90 1,90

Sable fin, gris clair, peu aggloméré, très calcarifère;
débris végétaux et fins granules de phtanite et de glauconie
(remaniés) 1,00 2,90

Sable fin, très argileux, gris brunâtre, grogé d'eau, très
calcarifère; rares débris végétaux et granules de phtanite
et de glauconie (remaniés) 1,00 3,90

Sable fin, argileux, gris, très calcarifère; granules
de phtanite et de glauconie (remaniés). Passe, vers le bas,
à un gravier pisaire à éléments anguleux, de tuffeau
landénien, phtanite, craie silicifiée, silex 1,50 3,40

Sable gris, grossier, meuble, mêlé à de très abondants
fragments anguleux pisaires à pugillaires de tuffeau
landénien (à gros grains de glauconie), phtanite, silex;
plusieurs galets d'origine diestienne 4,00 9,40

LANDENIEN (8m)

Sable argileux gris-vert et agglutiné à sec, vert foncé
à l'état humide; très glauconifère, calcarifère 3,50 12,90

Sable fin, très argileux, très glauconifère, vert foncé à
l'état humide, calcarifère; quelques feuillets d'argile
grise vers le bas. Cailloutis de base non aperçu 4,50 17,40

SENONIEN (57.50m)

Craie de Trivières (24m):

Craie, battue au trépan 12,10 29,70

Craie blanchâtre à grisâtre avec tubulations grises
sporadiques et quelques joints terreux 11,40 41,10

Conglomérat phosphaté riche en débris organiques :
Terebella, écailles de poissons, spongiaires pyritisés;
contact par racines avec la craie sous-jacente 0,30 41,40

Craie de Saint-Vaast (33,50m) :

Craie grisâtre, avec tubulations grises et spongiaires
pyritisés. Diaclases 3,50 44,90

Passée de conglomérat (?) 0,00 44,90

Craie grisâtre compacte avec tubulations grises au sommet
et un galet phosphaté; tigelles pyriteuses; quelques lits
de craie grossière; quelques spongiaires pyritisés 17,50 62,40

Craie grisâtre et craie grossière avec quelques nodules
phosphatés jaunâtres; débris d'Inocérames et joints terreux.
Un spongiaire 3,00 65,40

Craie blanche, cassante et tendre. Un spongiaire; plusieurs
débris d'Inocérames. Terebella et tubulations grises 7,00 72,40

Craie blanche ponctuée puis chargée de glauconie.
Très abondants débris d'Inocérames (Craie à Inocérames).
Joints terreux; nodules jaunâtres; Terebella. A la base
galets phosphatés et éponges phosphatisées 2,50 74,90

TURONIEN (23m)

Craie de Maisières (1,50m):

Roche gris-vert sombre, pétrie de glauconie, cohérente 1,50 76,40

Rabots (6m):

Craie marneuse fine, légèrement glauconifère, avec silex
brun-noir 0,50 76,90

Marne durcie, gris-vert, finement glauconifère; un
spongiaire; Terebella 0,90 77,80

Craie marneuse fine, peu glauconifère, avec silex
brun-noir, alternant avec des bancs de marne verdâtre durcie 4,60 82,40

Marne verdâtre, puis un banc de craie à concrétions mixtes
(chailles et silex), puis nouveau banc de marne 1,00 83,40

Fortes-toises (6,50m) :

Marne verdâtre durcie, parfois avec joints de glissement, et
craie marneuse avec grosses concrétions siliceuses, en
bancs alternés. Les concrétions deviennent rares et
diffuses dans la moitié inférieure 6,50 89,90

Dièves turoniennes (8.00m) :

Marne verdâtre compacte, pyriteuse et marne argileuse verte
avec vermiculations. Un spongiaire. Fins grains de glauconie,
Terebella rigida très abondante; en outre :
Flabellina sp., Ostrea 3,00 92,90

Marne verdâtre argileuse à très fins grains de glauconie,
plus grossière entre 97 et 98m, renfermant alors de petits
galets sporadiques associés à des écailles et dents de
poissons Lamma appendiculata, Pecten (Chlamys) sp.
Flabellina, Plicatula barroisi 5,00 97,90

CENOMANIEN SUPERIEUR (5,80m)
(Assise de Saint-Aybert)

Dièves cénomaniennes:

Marne argileuse, fine et onctueuse, avec nombreux joints de
glissement et tous sens, hachant la roche. Anomia papyracea
très abondante (mais souvent en fragments), Plicatula
barroisi, Magas geinitzi, Inoceramus crippsi reachensis,
petit gastéropodes et petites ammonites en pyrite 1,50 99,40

Même marne argileuse, verte, moins riche en débris
organiques. Inoceramus crippsi reachensis 3,40 105,80

Tourtia à Pecten asper; marne glauconifère, gris verdâtre
avec galets de phtanite, localement durcie.
Pecten asper abondant, Pecten orbicularis, petite bélemnite
(non Actinocamax plenus) 0,90 103,70

CENOMANIEN INFERIEUR (0.30m)
(Assise de Bernissart)

Meule: Calcaire caverneux à ciment cristallin et plages
vert-malachite; grains de glauconie et quelques galets.
La roche est pénétrée largement par les marnes glauconifères
du tourtia (ravinements). Débris d'un gros Inocérame 0,30 104,00

Le terrain houiller, atteint à la profondeur de 104m (sous le plancher, à
104,60m environ) consiste, à sa tête, en schistes arénacés et micacés, gris,
altérés, avec nombreux joints charbonneux glissés; joints de pholérite et
veinules de calcite; un petit banc de psammite gréseux. Inclinaison mesurée:
55 degrés.
Le sondage se poursuit dans les terrains paléozoïques.


Observations complémentaires

Le carottage continu dans les assises des morts-terrains tend à se répandre de
plus en plus. C'est un bien. En effet, malgré un pourcentage de carottes
assez faible (44%) il est possible de reconnaître les caractères lithologiques
et paléontologiques, sinon d'une manière complète, au moins de façon
suffisante pour raccorder les sondages entre eux avec une précision qui n'a
jamais été atteinte dans la région et dont on peut attendre, si le procédé se
généralise, des enseignements précieux dans le domaine de la géologie et de
ses applications.

Croquis: Fig.1.- Diagramme réunissant les coupes géologiques de trois sondages
récents, situés sur la crête de Montroeul et sur les deux flancs (voir
situation sur figure 2).

Le Sondage du Grand-Vivier (Tertre), le Sondage du Jardiné (Thulin) et le
Sondage de la Brasserie (Montroeul) permettent des considérations autrement
précises, à la fois beaucoup plus complexes et plus certaines, que celles qui
ont été dégagées de sondages anciens.

Ici, les cailloutis et graviers quaternaires ravinent les sables landéniens et
en réduisent l'épaisseur à 8m environ. Le Heersien manque et aucun nodule
siliceux du type du tuffeau n'est aperçu.

Le sénonien débute par la CRAIE DE TRIVIERES, tronquée au sommet par les
érosions pré-landéniennes. Peu fossilifère, sans silex, riche en niveaux
grossiers à Terebelles, renfermant encore des joints gris terreux, cette craie
est facile à identifier dans les sondages carottés. A la base, ici à 41,40m,
existe un conglomérat phosphaté très net.

Sous ce conglomérat la craie est encore grisâtre et présente des caractères
lithologiques assez semblables, mais les fossiles sont plus abondants, les
Spongiaires pyritisés en particulier. J'y vois la Craie de Saint-Vaast, privée
de silex, terminée à la base par quelques mètres de craie glauconifère riche
en gros débris d'Inocérames (Craie à Inocérames).

Les assises turoniennes n'appellent pas de commentaires particuliers. A noter
l'amincissementr général des assises, mis en évidence sur le diagramme de la
figure 1. La zone à Terebratulina rigida occupe une épaisseur de 3 mètres
environ et se trouve nettement détachée du niveau à Anomia papyracea, tête du
Cénomanien. Il est donc une zone de quelques mètres qui représenteraient la
place du turonien inférieur à Inoceramus labiatus. Les marnes turoniennes sont
accompagnées à leur base de quelques galets épars. Elles reposent sur les
marnes argileuses à Inoceramus crippsi var. reachensis, du Cénomanien
supérieur (Assise de Saint-Aybert) dont la base est soulignée par le Tourtia à
Pecten asper.

Un tronçon de carotte, haut de 0,20m en un seul bloc, est taillé dans un
calcaire cohérent jaunâtre, à ciment cristallin, avec un fragment de gros
Inocérame (cf. crippsi), ce qui permet d'identifier la Meule cénomanienne, au
contact du terrain houiller.

Le crête épipaléozoïque de Montroeul

La crête de Montroeul dirigée ESE-WNW représente, au fond du bassin crétacé,
une arête adoucie bordée au Sud et au Nord par des pentes de l'ordre de 9 à
10% (5°30'). Elle paraît en outre infléchie ou même incisée transversalement
immédiatement à l'Ouest et Montroeul, à un endroit où les isophypses du socle
accusent un étranglement accentué; en certains points proches de ce col la
surface du Primaire pourrait avoir une inclinaison moyenne de 16% (9 degrés)
et il n'est pas exclu que le lambeau wealdien reconnu au pont de Thulin
(Quiévrain 4, Quiévrain 57 et Quiévrain 08) soit niché au débouché de ce col.

La crête de Montroeul était marquée bien avant le Cénomanien. En effet: elle
n'est pas couverte par les dépôts albiens, soit que, étant un héritage laissé
par la période continentale wealdienne, elle ait tenu la mer en respect, soit
qu'elle ait été découverte et érodée avant la transgression cénomanienne.

Par la suite, toutes les couches se sont moulées sur ce relief et la
sédimentation a eu pour effet d'en atténuer continuellement l'écho dans le
temps. L'analyse stratigraphique du Sondage du Jardiné, du Sondage de la
Brasserie et de la partie carottée du Sondage no 38 des charbonnages
d'Hensies-Pommeroeul permet de mettre ce caractère en évidence, de façon
saisissante.

Croquis: Fig.2.- Isohypses du socle primaire de la crête de Montreuil-sur-
Haine.

L'assise de Bernissart (éo-cénomanien) s'étend aux trois sondages considérés;
de même, les marnes néo-cénomaniennes à In. crippsi reachensis partout
terminées par le niveau à Anomia papyracea, Plicatula barroisi, Magas
geinitzi. Puis viennent les marnes turoniennes où la zone à Terebratulina
rigida est partout bien dégagée. Les Fortes-Toises, les Rabots, la Craie de
Maisières contribuent à combler les fosses sans abondonner la crête, mais en y
prenant une part moins grande. La Craie de Saint-Vaast est représentée lit par
lit depuis sa base à gros Inocérames jusque près du sommet, avec un lit de
craie à galets phosphatés; puis vient le conglomérat de base de la Craie de
Trivières.

Dans cet ensemble, il n'est pas une seule discordance majeure. La seule
discordance reconnaissable se situe au contact du Landénien et du Crétacé, la
Craie de Trivières étant réduite dans une proportion anormale.

Ainsi la Crête de Montroeul, édifiée ou au moins ébauchée avant l'invasion
éo-cénomanienne, s'est manifestée, stable ou mobile, sur l'ensemble des
couches crétacées ultérieures. Elle aurait pris une part dans les mouvements
qui ont accompagné la dénudation post-crétacique avent l'invasion landénienne,
c'est-à-dire les diastrophismes contemporains des mouvements laramiens, les
plus manifestes parmi les mouvements saxoniens dans le bassin de Mons.

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Pl. Quiévrain 150W

180 (suite)

Extrait du Bulletin de la Société belge de géologie, etc, tome LIX, fasc.3,
1950, pp.400-405.

Le sondage de la Brasserie (Montroeul-sur-Haine)
et les allures du Comble Nord dans l'extrémité Ouest
du Couchant de Mons (*),

par ANDRE DELMER.

(*) Communication faite à la séance du 17 janvier 18950; texte remis le 20
janvier 1951.

De novembre 1948 à septembre 1949, la firme Foraky a exécuté, pour compte des
charbonnages Unis de l'Ouest de Mons, un sondage de recherche à Montroeul-sur-
Haine. Ce travail apporte une nouvelle contribution à la connaissance de la
structure profonde de cette région que récemment le sondage du Jardiné avait
déjà éclairée (1).

La tour du sondage fut installée dans les dépendances de l'ancienne brasserie
Le Tellier, à Montroeul-sur-Haine, soit à quelque 2.600m à l'Est du puits du
siège Louis-Lambert des charbonnages Hensies-Pommeroeul et à 800m à l'Ouest du
sondage de Thulin (1920-1921) (2). Les coordonnées du sondage de la Brasserie,
mesurées par rapport à la tour de Mons, sont: 16.781m89 long. Ouest; 1.460m70
lat. sud; la cote par rapport à laquelle sont mesurées les profondeurs est =
+21.90.

Les terrains postpaléozoïques, épais de 105m65 ± 1m05 au sondage de la
Brasserie, ont été décrits par M. R.Marlière (3). Le major Ch. Stevens a
interprété la cote du socle paléozoïque, moins basse qu'on se le figurait,
et a fourni, à cette occasion, une nouvelle représentation, par courbes de
niveau, des allures du socle paléozoïque de la planchette Quiévrain (4, 5
et 6).

Sous une faible épaisseur de meule cénomanienne, la sonde a pénétré en terrain
houiller d'âge westphalien, dans lequel elle a été enfoncée, jusqu'à la
profondeur de 906m29. Une division de ces quelque 800m en quatre tronçons
facilitera la description succincte de la coupe (voir fig. 1). On peut, en
effet, trouver une certaine individualité aux quatre massifs définis par les
coupures suivantes :

a) de 105 à 150m, soit 45m Tronçon a.
b) De 150 à 400m, soit 250m Tronçon b.
c) De 400 à 570m, soit 170m Tronçon c.
d) De 570 à 906m, soit 336m Tronçon d.

Tronçon a (105-150m)

Sur les 45m de ce premier tronçon, les terrains se présentent en plateures
d'allure normale mais d'inclinaisons irrégulières variant de 5 à 40 degrés.
Les carottes consistent en roches fracassées, broyées, gaufrées et bréchiques.
A plusieurs reprises, la sonde a ramené des masses terreuses de consistance
argileuse enveloppant des noyaux plus durs, et s'écrasant sous la moindre
pression. C'est notamment le cas à 109, 114, 120, 127 et 136m.
Cette circonstance explique la rareté des échantillons poléontologiques
déterminables. Notons parmi les plus significatifs :

Sphenopteris striata (111 m).
Neuropteris tenuifolia (nombreuses pinnules à 111m).
Mariopteris sauveuri (111m).
Annularia sphenophylloides (dans une rechute à 147m).
Sphenophyllum myriophyllum (149m).

Cette florule caractérise la base du Westphalien C ou le sommet du Westphalien
B. La teneur des houilles en matières volatiles oscille entre 34 et 30%. Il ne
peut être question de construire, à l'aide de ces 45m, un tronçon d'échelle
statigraphique, aussi court soit-il, ni, par conséquent, d'y retrouver une
série géologique connue.

Tronçon b (150-400m).

L'allure des terrains traversés sur ces 250m est encore normale, inclinée de
10 à 40 degrès. Sans être aussi intensément dérangées que celles du tronçon de
tête, les roches sont encore broyées et laminées en de nombreux endroits. Si
nous distinguons ces 250 m de ce qui précède, c'est qu'assez brusquement, à
partir de la profondeur de 150m, on note une flore caractéristique d'un niveau
stratigraphique nettement inférieur, soit la moitié inférieure du Westphalien
B.

Lonchopteris rugosa (156 et 191m).
Corynepteris coralloides (156, 191 et 205m).
Neuropteris hollandica (160, 188 et 190m).
Neuropteris cf. obliqua (210m).

Au-dessous de 210m, plusieurs niveaux ont livré de nombreuses pinnules de
Linopteris neuropteroides, d'autres, une faune limnique. A partir de 150m, la
teneur des houilles en matières volatiles passe de 30 à 28, 26, 24 et 20%, à
365m. La faune marine du toit de la passée de veine à 388m60 archève de
définir la position stratigraphique de l'ensemble. Ce toit renferme :
Productus piscariae et Lingula mytilloides; il représente l'horizon de
Quaregnon. Le tronçon b appartient donc au Westphalien B. On ne peut cependant
le représenter sous forme d'échelle stratigraphique; la coupe est affectée de
trop de dérangements dont l'importance reste inconnue.

La stampe, haute de 35m, immédiatement supérieure au niveau marin, est seule
suffisamment régulière.

Tronçon c (400-570m).

A partir de 400m, les terrains se régularisent progressivement. Comme plus
haut, les allures sont normales avec inclinaison variant de 25 à 50 degrés. La
faune et surtout la flore sont bien représentées et typiques de la zone
d'Asch. Les couches de houille sont abondantes et épaisses, malheureusement
encore assez dérangées. La teneur des houilles en matières volatiles varie de
19.50% à 409m à 17% vers 560m.

Tronçon d (570-906m).

Ce dernier tronçon prolonge le précédent, mais s'en distingue par une
régularité beaucoup plus grande. Toute cette suite est compréhensive et
régulière, surtout à partir de 600m. Les inclinaisons sont comprises entre
15 et 20 degrés. La teneur des houilles en matières volatiles diminue
régulièrement de 16 à 13%.

A 808m80, le toit d'une couche de houille de 80cm de puissance renferme une
faune marine représentée par Lingula mytilloides. Cet horizon représente un
second passage de l'horizon de Quaregnon, situé à 149m sous le premier. Les
237m supérieurs de ce tronçon d font donc partie de la zone d'Asch, tandis que
c'est à la zone de Genck qu'appartiennent les 98m inférieurs.


Interprétation tectonique. - Les trois premiers tronçons font partie de ce
qu'on a appelé dans la région "les nappes failleuses". De très nombreux
sondages, dont certains sont situés au Nord du canal de Mons à Condé, ont
pénétré plus ou moins profondément dans des terrains dérangés. Au sondage de
la Brasserie, ces nappes failleuses ont été traversées de part en part et des
coupures stratigraphiques importantes permettent d'y distinguer trois unités
principales. Déjà en 1928, X.Stainier (7) faisait remarquer que plusieurs
vieux sondages de la région avaient touché, immédiatement au toit du terrain
houiller, des horizons stratigraphiques relativement élevés caractérisés par
la nature grsse des houilles. Nous serions volontiers tenté de faire de ces
paquets supérieurs, donc du tronçon a au sondage de la Brasserie, des lambeaux
arrachés au Massif du Borinage. Le flanc septentrional du synclinal du Flénu
aurait donc été dissocié en lames qu'on retrouverait plus au Nord dans un état
de complet écrasement.

Le tronçon b serait la "zone failleuse" proprement dite, c'est-à-dire
l'émergence vers le Nord des "massifs intermédiaires".

Quant aux tronçons c et d, ils apparatiennent au "Comble Nord"; le tronçon c
en serait la frange supérieure encore affectée de dérangements dus à
l'entraînement, tandis que le tronçon d en est la partie profonde, régulière.
si tel est le cas, une comparaison stratigraphique doit pouvoir s'établir
entre la partie inférieure du sondage et la suite découverte par les travaux
souterrains du siège Louis Lambert, qui, indubitablement, appartient au massif
du Comble Nord. Effectivement, cette confrontation s'avère satisfaisante,
compte tenu des 2.500m qui séparent les deux suites à comparer.

Les raccords s'établissent sur la base de l'horizon de Quaregnon découvert de
part et d'autre et d'une couche épaisse de 1m45 traversée entre 655m99 et
657m40 dans le sondage, et que nous assimilons à Léopold du siège Louis
Lambert. On peut essayer de déduire les allures du Comble Nord dans cette
région d'après les cotes de l'horizon de Quaregnon aux sondages récents et
d'après les allures réelles observées aux sièges d'Hautrage, d'Harchies, des
Sartis et Louis Lambert (1). Ces allures dessinent un grand pli et sont
compliquées par faille. Une de ces failles est connue depuis longtemps au
siège Louis Lambert, où le faisceau des couches exploitées se répète deux fois
au même niveau. Ces failles d'allure inverse commencent à être connues
également dans la région de Quaregnon; elle découpent le massif du Comble Nord
en "sous-massif", de la même façon que les failles du Placard, du Centre, du
Carabinier, etc. découpent le Comble Nord (lato sensu) dans le district minier
du Centre ou dans celui de Charleroi. C'est donc bien à tort qu'on a donné le
nom de Faille du Placard dans le Couchant de Mons à la surface de charriage
qui sépare les massifs dits intermédiaires du Comble Nord. Non seulement cette
faille n'est certainement pas le prolongement de la Faille du Placard définie
au puits du même nom à Mariemont, mais elle ne peut aucunement lui être
comparée. Tant que l structure profonde des plateures du Comble Nord dans le
Couchant de Mons n'aura pas été reconnue plus complètement, le terme "Comble
Nord" aura un sens plus large ici que dans l'Est, puisque nous y réunissons
tous les massifs d'antraînement que cache le groupe des massifs de
chevauchement (8, p.8).

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(1) Une planche d'échelles stratigraphiques et une carte indiquant les
isohypses de l'horizon de Quaregnon ont été présentées en séance
(17 janvier 1950). Ces documents seront repris dans un travail d'ensemble
consacré au comble Nord du Couchant de Mons.
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En définitive, l'étude du sondage de la Brasserie permet les déductions
suivantes.

1. Le massif de Boussu n'existe pas sous Montroeul, alors qu'il a été traversé
sur 252m50 au sondage de Thulin, situé 800m à l'Est. La trace, aux morts-
terrains, de la faille de Boussu passe au Nord du sondage de Thulin, puis
entre ce dernier sondage et celui de la Brasserie.

2. S'il existe au sondage de la Brasserie, le Massif du Borinage est réduit à
fort peu de chose, ce qui implique, depuis l'ennoyage transversal important de
Boussu, un relèvement tout aussi énergique.

3. Les nappes failleuses recouvrent toute cette région d'un épais manteau de
houiller inexploitable, mais, loin de prendre une allure listrique, comme dans
le méridien de Quaregnon, ces nappes failleuses se couchent ici et s'étendent
loin vers le Nord. Leur nature de faille inverse est démontrée par la
répétition d'un même horizon à 419m d'intervalle, sur une même verticale.

4. Les allures de la partie profonde du Comble Nord de cette région sont
plissées et sans doute faillées.

Croquis: Fig.1.- Coupe schématique du Terrain Houiller au sondage de la
Brasserie (Montroeul-sur-Haine).

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