Skip to content. | Skip to navigation

Personal tools

You are here: Home / arch / 150w / 150W0123.TXT

150W0123.TXT

PL. QUIEVRAIN 150W

123 (I)

Sondage No 30 (classif. Hensies),
exécuté à HENSIES, aux Charbonnages d'Hensies-Pommeroeul,
par la Société FORAKY.
Repérage par les géomètres du charbonnage, le 19 mars 1938.
Mode de creusement: tarrière (0.00-8m00), cuiller de 267 mm.(8m00-30m30),
trépan (30m30-240m80), couronne (sous 240m80).
Diamètres successifs: 27" (0.00-4.80); 18"(4.80-14.75); 14" (14.75-30.80);
10.50" (30.80-152.20); 9 1/4" (152.20-240.80).
Cote de l'orifice: 20.18

NATURE DES TERRAINS Profond. Base Epaiss.
Coupe d'aprés le sondeur: m. m. m.

Terre végétale 0.00 1.00 1.00
Sable argileux vert 1.00 4.00 3.00
Argile sableuse verte 4.00 8.00 4.00
Argile avec peu de sable 8.00 12.00 4.00
Sable brun 12.00 14.00 2.00
Sable argileux 14.00 15.00 1.00
Argile sableuse 15.00 19.00 4.00
Tourbe 19.00 21.00 2.00
Tourbe et argile 21.00 22.00 1.00
Argile verdâtre 22.00 24.00 2.00
Sable de couleur brune 24.00 31.00 7.00
Sable gris 31.00 58.00 29.00
Argile sableuse verdâtre 58.00 64.00 6.00
Sable gris compact 64.00 91.00 27.00
Argile sableuse verte 91.00 95.00 4.00
Sable gris 93.00 108.00 13.00
Argile verdâtre 108.00 117.00 9.00
Sable verdâtre fin 117.00 119.00 2.00
Sable verdâtre 119.00 121.00 2.00
Grès vert (grès de Grandglise) 121.00 127.00 6.00
Argile verdâtre 127.00 140.25 13.25
Craie normalement dure avec passages
tendres 140.25 230.50 90.25
A la base (vers 227 m.) on rencontre
de nombreux silex (Craie de St.Vaast)
Craie avec sable, nombreux grains de
glauconie gris verdâtre (Craie de
Maisières) 230.50 230.00 6.50
Couche très dure de 0m20
Rabots et Fortes-Toises 237.00 239.00 2.00
Dièves 239.00 253.00 14.00
Tourtia de Mons 253.00 254.00 1.00
Meule de Bernissart calcaire gréseux,
gris très cohérent 254.00 257.25 3.25

Terrain houiller (cote -237.07).

----------------------------------------------------------------------------

PL. QUIEVRAIN 150W

123 (suite)

A.RENIER.- Bulletin de la Société belge de Géologie. Bruxelles, 1938, tome 48,
fasc.2, pp. 360-361.

Une quatrième recoupe de l'horizon de Quaregnon aux charbonnages d'Hensies-
Pommeroeul, par ARMAND RENIER.

L'occasion s'est naguère offerte de signaler les trois premières recoupes de
l'horizon de Quaregnon qui venaient d'être faites aux charbonnages d'Hensies-
Pommeroeul (1). L'exécution d'un sondage profond, le no 30 de la série de ces
charbonnages, a tout récemment permis d'étendre l'exploration de cet important
repère.

---------------
(1) Cf. Bull. Soc. belge de Géol., t. XLVII, pp. 73-76.
---------------

Le sondage no 30 se situe sur la planchette Quiévrain de la carte
topographique à l'échelle du 1/20.000 , à 50m. du bord septentrional de cette
planchette et à 300m. à l'Est de la frontière. La cote d'orifice est +20,18.
L'horizon de Quaregnon surmonte la veine recoupée entre les profondeurs de
353m70 et 354m29; il a donc été atteint vers la cote -333,60.

La stampe stérile à la base de laquelle se trouve l'horizon marin est
puissante d'environ 20m. Sauf la rencontre sur 1m. de longueur, vers la
profondeur de 345m., d'une faille large de 15 à 20mm., avec remplissage de
brèche à ciment terreux, et d'un accident similaire moins important traversé
peu au-dessus du niveau marin, les terrains recoupés entre les profondeurs de
333 et 354m. sont en allure de plateurs tranquilles inclinées de 13 à 17 sur
l'axe du sondage; les diaclases parfois ressoudées par des filonnets de
calcite sont constamment inclinées à 80 -85 . sur toute la hauteur de cette
stampe, rien que des schistes. Le mur de la veinette à 333m. est épais de
moins de 3m. Puis la sonde pénètre dans des schistes psammitiques à
stratification entrecroisée, avec quelques cailloux en schiste et quelques
débris charbonneux de tiges flottées: Calamites, Aulacopteris, Mariopteris.
Sur quelques joints, des Sinusia. Vers 343m., radicelles hachées et flottées
de Stigmaria, puis débris de Sphenopteris obtusiloba, Mariopteris muricata.
Vers 346m., après des alternances, la roche devient gris-foncé, argileuse.
Vers 350m., à côté de joints couverts de grosses tiges flottées de végétaux
carbonisés et plus ou moins pyriteux, d'autres sont couverts de pistes mal
définies, d'aspect hiéroglyphique.

Vers la profondeur de 352m95, le schiste, noirâtre, argileux, avec nodules
carbonatés de teinte blonde et traînées verdâtres de pyrite terne, à fourni
quelques rares spécimens de très petite taille de Lingula mytilloides, dont un
avec valves appariées. Puis, jusqu'au contact de la houille, soit sur un peu
moins d'un mètre, le toit de la veine est constitué de schiste brun foncé, de
rayure bistre, de plus en plus foncée vers le bas, avec d'assez nombreux
débris d'axes végétaux flottés, macérés, plus ou moins pyritisés et, de-ci
de-là, des fragments anguleux de fusain. Dans la masse, nodules lenticulaires
de pyrite cristalline et massive, petits nodules d'aspect scoriacié et de
structure grumeleuse et, à quelque hauteur au-dessus de la veine, tubes
irréguliers en roche pailletée (terriers ?).

Si l'on compare cette recoupe à celles décrites antérieurement à la suite
d'observations faites à Hensies, à Harchies et à Hautrage, on constate que
toutes se présentent avec des caractères assez particuliers. Les situations
paléogéographiques semblent avoit été assez veriées.

Dans le cas du sondage no 30, l'envahissement par la mer ne semble pas avoir
été aussi rapide qu'à moins de 2 km. plus au Sud dans le prolongement
souterrain de cette même plateur (travers-bancs dit à 835m. du siège Louis
Lambert). Fait curieux, ce point semble avoir également appartenu, aux temps
crétaciques, à un haut fond. En effet, le socle paléozoïque atteint à la cote
-237,07, alors que la prévision était -265, n'est recouvert que de 3m25 de
"Meule", surmontée de 1m. de Tourtia de Mons et de 13m. de Dièves, alors qu'à
moins de 1.600m. vers l'Est, la Meule atteint une épaisseur de 185m. dans une
dépression, la cuve de Bernissart (1) qui, il est vrai, pourrait se trouver à
proximité d'un vaste puits naturel.
-------------------------
(1) Cf. J.CORNET, Ann. Soc. géol. de Belg., Liège, t. XLIX, 1925-1926,
p. B 101.

----------------------------------------------------------------------------

PL. QUIEVRAIN 150W

123 (suite)

R.MARLIERE.- Bulletin de la Société belge de Géologie, etc. Bruxelles, 1939,
tome 49, pp. 26-36.

Les terrains postpaléozoïques au sondage no 30 d'Hensies-Pommeroeul (1)
par RENE MARLIERE

Le sondage no 30 des charbonnages d'Hensies-Pommeroeul est situé dans la
"prairie des Sartis", région très déprimée de la vallée de la Haine, à
proximité de la frontière française (300m. à l'Est) et de la vieille Haine.
Le sol y est à l'attitude + 20m18 (2)

------------------
(1) Qu'il me soit permis d'exprimer de vifs remerciements à M. Dehasse,
Administrateur-directeur, qui a bien voulu me faciliter cette étude et
en permettre la publication.
(2) Voir la situation exacte : Bull. Soc. belge de Géol., de Pal. et
d'Hydrologie, t. XLVIII, p. 360 (1938).
------------------

La traversée des terrains postpaléozoïques a été réalisée par des procédés
divers :

à la tarière : jusqu'à 8m. de profondeur;
à la couiller de 267mm. : de 8m. à 30m80;
au trépan : de 30m80 à 240m80;
à la couronne : à partir de 240m80.

Lors du forage au trépan, le curage de trou de sonde s'est effectué au moyen
d'eau dense obtenue par la dilution d'argile wealdienne, que l'on retrouve
mêlée aux débris des roches traversées; cela crée une difficulté à laquelle
s'ajoute encore, pour l'interprétation de la coupe, celle que détermine un
important retombage qui s'est manifesté malgré les tubages multiples, jusqu'à
la tête des Dièves (239m.). Je me réjouis, par contre, de ce que la traversée
à la couronne ait donné un rendemment en "carottes" de 100 pour 100.

COUPE GEOLOGIQUE RECONSTITUEE.

Profondeur Base à
(en m.) (en m.)

QUATERNAIRE ET YPRESIEN (95m.)

Terre végétale et limon brun foncé, argilo-sableux,
tourbeux; coquilles subfossiles 1,00 1,00
Sable fin argileux, roux, calcarifère, peu micacé 3,50 4,50
Argile finement sableuse, grise à brunâtre, non
calcarifère; quelques petits cailloux de phtanite et
de craie silicifiée à la base 3,00 7,50
La même, de plus en plus calcarifère; petits cailloux
de phtanite rares et gros grains de quartz 2,00 9,50
Argile brune non calcarifère, peu sableuse, micacée, 3,00 12,50
Sable gris foncé à gris-noir, non argileux, renfermant
de rares petits grains de glauconie et des grains
siliceux nombreux (phtanite); les plus gros grains de
quartz atteignent 0,3 à 0,4mm. 2,00 14,50
Argile peu sableuse noire, très riche en produits
humiques pulvérulents 1,00 15,50
Argile très sableuse, grise, très cohérente à sec;
quelques débris humiques épars 4,00 19,50
Argile sableuse norie, chargée de matières humiques,
fragment de bois pyritisé 3,00 22,50
Argile grise plus ou moins sableuse, plus ou moins
plastique, sans glauconie; grains de pyrite 2,00 24,50
Sable gris foncé, non argileux (identique à celui de
13m., semble-t-il)., renfermant des grains de phtanite
et de glauconie, un peu plus argileux à la base. 7,00 31,50
Gravier où abondent les cailloux de grès rouge (du
Dévonien inférieur) et de schiste psammitique noirâtre 0,50 32,00
Sable fin (0,1 à 0,3mm.) non argileux, gris clair à sec,
renfermant de très petits grains de glauconie peu
abondants 27,00 59,00
Argile sableuse compacte verdâtre à sec, vert foncé à
l'état humide 5,50 64,50
Sable gris clair, glauconifère 5,00 69,50
Argile sableuse verdâtre 4,00 73,50
Sable gris clair, non argileux, poussièreux,
glauconifère 6,00 79,50
Argile sableuse et sable argbileux, verdâtre à vert 6,00 85,50
Sable fin, peut-être un peu plus argileux que les
couches sableuses, du dessus, verdâtre à vert 6,00 91,50
Argile sableuse, verdâtre à vert 4,50 95,00

LANDENIEN (ET HEERSIEN ?) (53m.).

Sable gris verdâtre, non argileux 5,50 100,50
Sable gris-vert, très argileux (mais n'ayant pas
l'aspect d'uène argile sableuse) 8,00 108,50
Argile sableuse, très compacte et durcie à l'état sec,
gris-vert à vert foncé à l'état humide 9,00 117,50
Sable argileux verdâtre 3,50 121,00
Sable argileux très glauconifère durci en bancs ou
nodules gréseux très calcarifères, petits cailloux de
phtanite épars, très nombreux foraminifères
(Polymorphina surtout) 6,00 127,00
Roche plus tendre, plus marneuse, avec encore de
nombreux foraminifères (peut-être marne sableuse ?) 4,00 131,00
Roche subitement très riche en gros grains de glauconie
reproduisant des moules de foraminifères; nombreux
grains graveleux et quelques cailloux roulés; fragment
de radiole roulé; fragment d'inocérame roulé 6,00 137,00
Couches marno-sableuses renfermant de nombreux
petits galets (retombage possible) et passant à la base
(0m50) à un cailloutis de phtanite et de silex 11,00 148,00

SENONIEN (75m50).

Craie 75,50 223,50
Craie de Maisières: Craie verte très riche en gros
grains de glauconie et en granules phosphatés 3,00 226,50
Rabots : couches riches en gros silex bruns 5,50 232,00
Fortes-Toises : couches à concrétions siliceuses grises 7,00 239,00
Dièves (partie turonienne) (9m.) :
Marne très calcarifère, gris clair à sec, versâtre dans
l'eau, délitant lentement et complètement, alternant
avbec des bancs plus durs formés par une craie grise
marneuse grossière, quartzeuse et glauconifère. Nombreux
filaments pyriteux, débris d'éponges pyritisées,
écailles de poissons :
Flabellina elliptica (245m.);
Terebratulina rigida (de 241m50 à 244m50, abondante à
244m.);
Neithea sp.;
Ostrea sp. 6,50 245,50
Marne verdâtre et bancs durs calcareux arénacés et
glauconifères; cailloux roulés sporadiques et quelques
grains graveleux de quartz. assez nombreux débris
organiques : coquilles, oursins, éponges, poissons,
coprolithes :
Plicatula barroisi PERON (246m.);
Terebratulina cf. striata WAHL. (246m50) 1,60 247,10
Marne argileuse verdâtre 0,90 248,00

CENOMANIEN (9m25).
ASSISE DE SAINT-AYBERT (6m.).

Couche à Anomia papyracea : Marne très argileuse,
onctueuse, vert jaunâtre (vert-olive), sans quartz,
riche en valves d'Anomia papyracea (5 exemplaires entre
248m. et 248m40 et 10 exemplaires sur une seule plaquette
à 248m10) 0,40 248,40
Marne argileuse, très fine, vert jaunâtre, se clivant
facilement en plaquettes, quelques filaments pyriteux;
joints de glissement; nombreux fragments d'inocérames
indéterminables. En outre :
cf. Magas geinitzi SCHLOENB, (250m.);
Inoceramus crippsi var. reachensis (250m25) 3,60 252,00
Marne argileuse verte, panachée de tainées glauconifères
au sommet (0m20) puis redevenant compact et uniforme;
joints de glissment 1,00 253,00
Marne verte chargée de grains de glauconie et renfermant
de petits galets de phtanite de plus en plus nombreux vers
le bas. Nombreuses traces de vers :
Aequipecten asper abondant;
Syncylonema orbicularis forme laminosus;
Chlamys robineaui;
Exogyra conica formes ridée et lisse 1,00 254,00

ASSISE DE BERNISSART (3m25).

Calcaire grenu fortement cimenté, devenu très cohérent
et géodique, banc jaunâtre, peu glauconifère, renfermant
quelques petits cailloux roulés épars. Au sommet, la
roche est pénétrée par les marnes glauconifères
("contact par racines").
A 254m50 un lit fossilifère renferme :
Inoceramus crippsi;
Cyrpina cf. cuneata;
Protocardium hillanum de grande taille,
Anomia cf. pseudoradiata d'Orb. 1,00 255,00
Calcaire grenu jaunâtre sans glauconie, fortement
cimenté en une roche très cohérente ne renfermant que
peu de géodes tapissées de calcite.
Nombreux débris d'inocérames. En outre :
Exogyra conica forme ridée (255m.):
Protocardium hilanum de grande taille (256m.);
Turritella cf. granulata de grande taille (256m30);
Cyprines (256m80) 2,00 257,00
Grès calcareux très micacé, formé par l'association
détritique de débris de roches houillères (quartz,
mica en abondance) et de fragments de coquilles.
Un seul galet de phtanite (de 4cm.) 0,25 257,25

HOUILLER (3).

Schiste psammitique avec plantes hachées, etc.

OBSERVATIONS COMPLEMENTAIRES.

1. QUATERNAIRE. - Je ne sais om placer la base du Quaternaire. On trouve
d'abondants débris humiques vers 15m. et 22m. de profondeur, et les premiers
graviers que l'on puisse reconnaître sont ceux de 32m.; ils ont l'aspect des
graviers quaternaires du puits Louis-Lambert et se caracérisent par
l'abondance des petits cailloux de grès rouges empruntés aux roches
éodévoniennes. Peut-on alors donner aux limons holocènes l'épaisseur indiquée
par la profondeur à laquelle est trouvée la "tourbe" (que le sondeur reconnaît
entre 19 et 2m.)? Faut-il attribuer 32m. d'épaisseur aux alluvions
quaternaires et en placer la base à 12m. environ sous le niveau de la mer ?
S'il en était bien ainsi, il vaudrait la peine de rechercher l'explication;
mais je crois qu'il serait plus sage d'attendre de nouveaux sondages, car,
même dans cette région occidentale de la vallée de la Haine, où l'on peut
attendre de fortes épaisseurs de Quaternaire, on ne connaît guère actuellement
que des chiffres de l'ordre de :

7m (Fosse Saint-Aybert);
8m50 (Puits no 2 des Sartis) (Quiévrain 29ter) (4);
10m. (Sondage no 6 d'H.P.) (Quiévrain 64) (4);
12m50 (Sondage no 5 d'H.P.) (Quiévrain 62) (4);
13m50 (Sondage de Neuville) (Quiévrain 12) (4);
16m. (Sondage no 45 de Bernissart):
16m50 (Puits artésien à ville-Pommeroeul) (Quiévrain 57) (4).

Ratifiant, en 1928, une coupe établie par un de ses élèves, Jules Cornet
agmettait 20m. de Quaternaire au sondage no 43 de Bernissart.
Pour l'instant, refusons-nous à expliquer des faits qui demanderaient à être
préalablement bien etablis (5).

---------------------
(3) Sur le Houiller au sondage no 30, voir A.RENIER, Une quatrième recoupe
de l'horizon de Quaregnon aux charbonnages d'Hensies-Pommeroeul
(Bull. Soc. belge de Géol., de Pal. et d'Hydrologie, t. XLVIII,
pp. 360-361 (1938).
(4) Sur la Carte du relief du socle paleozoïque, de J.CORNET et CH.STEVENS
(1921).
(5) Je rappelle une observation rapportée par M. F.HALET : La présence de
Corbicula fluminalis MULLER, près de Templeuve, où cette coquille a éte
recueillie lors du forage d'un puits tubé, à une profondeur qui serait
de 26 mètres sous le sol (altitude +2), la base du Pléistocène n'étant pas
attendue, d'après M. Halet, avant la cote 0 ou -2 (Bull. Soc. belge de
Géol., de Pal. et d'Hydrologie, t. XLVIII, p. 577, 1938).
On sait que derrière les tubes qui tapissent les parois d'un trou de
sonde, les sables et graviers s'écoulent parfois avec une grande facilité.
Même si le curage s'effectue à sec, la provenance exacte (profondeur) des
échantillons reste souvent douteuse.
---------------------

2. YPRESIEN.- Dans la région de la prairie des Sartis, jusqu'à Hensies et
Saint-Aybert, la présence de l'Yprésien est connue depuis longtemps aur
quelques puits de mine et de nombreux sondages : fosse Louis Lambert, 34m;
Fosse Saint-Aybert, 1m.; Fosse des Sartis, 18m50; Sondage no 10 des
Charbonnages d'Hensies-Pommeroeul, 26m80 d'argile et 8m50 de sable; Sondage de
la Neuville, 44 m. d'argile; Sondage no 7 d'Hensies-Pommeroeul, environ 50 m.;
Sondage no 5 d'Hensies-Pommeroeul, 47m. ou 84 m., selon l'interprétation
adoptée, etc. A vrai dire, l'argument paléontologique manque généralement,
mais des nummulites remaniées existent en abondance vers la base du
Quaternaire. Assez constamment, une puissante assise argilo-sableuse (Yprésien
inférieur) sépare les sables landéniens sous-jacents d'autres sables plus fins
et poussiéreux (Yprésien supérieur).

Au sondage no 30 d'Hensies-Pommeroeul, cette même succesion occupe au moins
63m. dans la coupe, soit 36m. pour l'Yprésien inférieur argilo-sableux, et
27m. pour l'Yprésien supérieur, sableux, auxquels il faut ajouter les quelques
mètres que l'on ne veut ranger dans le Quaternaire.

3. LANDENIEN (ET HEERSIEN ?). - Des mélanges s'étant produits par suite du
curage et du retombage, il serait vain de prétendre reconnaître des
subdivisions quelconques dans les couches landéniennes, qui, au total,
atteignent 53m. d'épaisseur. Toutefois, il est certain que, entre les
profondeurs de 121 et 127m., le trépan a broyé des roches dures,
glauconifères, très calcareuses et riches en foraminifères (Polymorphines
surtout). Ces facies rappellent fortement les calcaires gris heersiens de la
Cuve de Mons.

Jules cornet pensait bien que les couches infra-landéniennes actuellement
reconnues sous Mons (6) s'étendent également vers Hautrage (Sondage no 7 (7),
où le Landénien marin a 90m.) et Bernissart (Sondage no 35 (7bis), où le
Landénien atteint 48m.), et pour l'affirmer (8), il faisait confiance aux
facies marneux qu'il y avait reconnus. Il est probable que le Heersien est
représenté au sondage no 30 d'Hensies-Pommeroeul, mais on n'en saurait
préciser ni la nature, ni l'épaisseur.

----------------------
(8) Leçons de Géologie, Lamertin, Bruxelles (1927), p. 351.
----------------------

4. SENONIEN. - Il n'est pas possible de détailler la stratigraphie du
Sénonien. Des craies blanches, on passe brutalement à la craie de Maisières,
sans reconnaître ni silex, ni craie ponctuée de glauconie. Faut-il conclure à
l'absence de la craie de Saint-Vaast ?

5. TURONIEN. - Craie de Maisières, Rabots et Fortes-Toises ne donnent lieu à
aucun commentaire. Par contre, les "Dièves", dans lesquelles il faut
distinguer une partie turonienne et une partie cénomanienne, ont été
"carottées" et permettent d'intéressantes constatations. Les Dièves
turoniennes ont livré de nombreux exemplaires de Terebratulina rigida au-
dessus de 245m., puis Terebratulina cf. striata Wahl. se montre en dessous. Il
est probable que le turonien inférieur et moyen sont ici réduits à se partager
les 9m. compris entre les Fortes-Toises et le sommet du Cénomanien. La dureté
des roches et à remarquer, les marnes alternant avec des craies grisâtres
grossières, très cohérentes (les durs bancs de la région de Valenciennes); la
chose était nettement observable sur les carottes non débitées :
habituellement bien lissés, elles présentaient des étranglenments au passage
des rares bancs marneux.

6. CENOMANIEN SUPERIEUR - Assise de Saint-Aybert. - En 1936 (9) j'ai distingué
deux assises dans le Cénomanien belge et exprimé par un diagramme (10) les
relations stratigraphiques reconnues avec les couches de même âge du Nord de
la France et du Pas-de-Calais. Dans la figure ci-après (fig.1) les coupes
élémentaires de plusieurs puits et sondages sont disposées de l'Ouest à l'Est,
de part et d'autre de la frontière fronco-belge.

Jusqu'à ce jour l'Assise de Saint-Aybert ne m'était bien connue en Belgique
qu'qu sondage no 44 des charbonnages de Bernissart, où elle présente
d'ailleurs des caractères très typiques, à savoir : présence du Tourtia à
Pecten asper à sa base (196m10), ravinant les calcaires grenus du Cénomanien
inférieur; présence d'un lit à Anomia papycracea au sommet (183m.); faune
cénomanienne caractérisée par l'abondance relative de Inoceramus crippsi var.
reachensis. Lithiologiquement, les marnes de cette assise sont bien distinctes
des marnes plus dures, plus calcaires, plus sableuses tu Turonien.

Au sondage no 30 d'Hensies-Pommeroeul l'Assise de Saint-Aybert est tout aussi
bien caractérisée. Malgré l'importante réduction que subissent les couches
marneuses cénomano-turoniennes, tous les niveaux remarquables connus entre
Vicoigne et Bernissart sont ici présents, et l'on est frappé par la continuité
du niveau à Anomia papyracea, qui, au sein de la série marneuse, occupe une
position très constante à la limite du Cénomanien supérieur et du Turonien
inférieur (11).

-------------------------
(9) RENE MARLIERE, Sur l'Albien et de Cénomanien dans le Nord de la France et
le bassin de Mons : "Meule", "Grès vert", "Vraconnien" (Ann. Soc. géol.
de Belgique, t. LX, Bulletin, pp. 132-140 (1935).
(10) Op. cit., fig. 2.
(11) A RENE DEHEE revient le mérite d'avoir le premier attiré l'attention sur
la constance du niveau à Anomia papyracea entre le TURONIEN et le
CENOMANIEN; il en avait reconnue l'existence à Vicoigne (Fosse Ewbank) et
à Douchy (Fosse Ch. Boca) et écrivait : "J'insiste sur la présence, en
deux points aussi éloignés l'un de l'autre, d'un petit lit à Anomia
papyracea qui se place, à Douchy comme à Vicoigne, au contact des deux
formations." (Ann. Soc. géol. du Nord, t.XLIX, p. 37, 1935).
-------------------------

7. CENOMANIEN INFERIEUR : Assise de Bernissart. - La "Meule" est ici presque
entièrement sous le facies calcaire géodique et sa faune est cénomanienne. Le
sondage no 30 ne nous apprend rien à ce sujet. Seul est très beau le contact
du Tourtia à Pecten asper avec les calcaires du sommet de la Meule, qui sont
perforés par de nombreux tubes dans lesquels ont pénétré les marnes
glauconifères.

8. STRUCTURE ET MORPHOLOGIE. - Plus les sondages se font nombreux et plus la
structure et le modelé se compliquent à nos yeux. En utilisant les données
recueillies depuis une vingtaine d'années, j'ai effectué la revision des
tracés anciens. Entre la Cuve de Bernissart et la Cuve de Crespin se précisent
les contours d'une dépression sous Saint-aybert, dont le fond pourrait bien
être sous la cote -300.

Le sondage no 30 d'Hensies-Pommeroeul est situé entre la Cuve de Saint-Aybert
et la Cuve de Bernissart. Passant du modelé épipaléozoïque au réseau
hydrographique superficiel, on voit que le cours de la veieille Haine se situe
entre ces deux cuves et correspond exactement à la crête qui les sépare.

La base du Landénien dessine un synclinal très accusé dont le fond descend
sous la cote -128; les flancs présentent parfois une inclinaison moyenne de
100m. par kilomètre. Cette allure était déjà connue de Gosselet, qui en a
donné un tracé simple (12). "Chose frappante, écrit Jules Cornet, l'axe de ce
synclinal n'est pas au-dessus des parties les plus basses de la surface
paléozoïque." (13).

C'est mieux encore, l'axe du synclinal tertiaire, qui émerge au N.-O. et
influence la limite d'extension actuelle des sables landéniens, ne correspond
aux axes des cuves ni en position, ni en direction.

-----------------------
(12) Les assises crétaciques et tertiaires..., fasc. IV : Région de
Valenciennes, p.136, Paris, 1913.
(13) Ann.soc.géol. de Belgique, t. LI, bulletin, o. 281 (1928).
-----------------------

Faculté polytechnique de Mons. - Laboratoire de Géologie.

Insert the GSB number to search all associated content