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PL. SAINT-GHISLAIN 150E
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Stainier, X.- Annales de la Société Scientifique de Bruxelles. t.48, 1928,
Série B, 4ème fasc., pp.128-129.
"Le long du pavé de Boussu, à Dour, à 800 mètres au Sud de la fosse Vedet-
te, le chemin dit de Montaubanc se détache et descend vers le ruisseau
susdit. La carrière se trouve sur la rive gauche, dans la courbe que le
chemin décrit vers le Nord, avant de traverser le ruisseau. Une vaste
dépression entièrement gazonnée et sans la moindre trace de roche, indique
encore, pour l'observateur averti, la position de l'ancienne carrière. Mais
dans le prolongement des bancs, vers l'Est, une grande excavation boisée
est encore visible, allongée de l'Ouest à l'Est sur plus de 200 mètres, sur
le flanc est de la vallée du Hanneton. On y voit encore affleurer des
roches; la profondeur et la longueur de la carrière indiquent qu'on a du
s'y livrer à une longue et importante extraction dont personne n'a pu me
préciser la date d'abandon, déjà lointaine à en juger d'après l'état de la
végétation. Quelques pierres abandonnées dans les décombres et portant des
traces évidentes de taille et de moulures ne laissent aucun doute sur
l'usage que l'on a fait des matériaux extraits et leur couleur avec le
temps est bien grise. La carrière s'est allongée pour suivre des bancs dont
on peut difficilement apprécier l'épaisseur par l'affleurement qui en
subsiste. C'est évidemment du grès houiller assez grenu, feldspathique et
micacé, qu'une longue exposition a rendu assez tendre et assez facile à
tailler. Au Sud, on voit affleurer, près du ruisseau, des psammites schis-
teux et des schiste psammitiques reposant, par renversement, sur les grès.
Toutes ces roches ont une direction Est-Ouest et une pente au Sud de 60°.
On est donc dans la région des dressant renversés du comble midi du bassin
houiller. Il restait alors à préciser le niveau géologique de ces grès.
Grâce à l'obligeance de M. C.Cassart, secrétaire des Charbonnages Unis-
Ouest de Mons, j'y suis parvenu.
La machine a feu renseignée par le vieux plan à côté de l'ancienne car-
rière, de la rive gauche, est la pompe à feu dite d'En-bas, de la Société
du Midi du Bois de Boussu. Le petit terris que l'on voit encore dans la
dépression, un peu à l'Ouest, est la fosse d'En-bas n° 7 de la même So-
ciété. Ces fosses ont exploité les dressants renversés des couches du
Houiller supérieur (Assise de Flénu) allant de Maton à Grande Dure. Sur le
plan et les coupes annexée à l'arrêté royal du 15 mars 1854, autorisant la
réunion des concessions du Nord et du Midi du Bois de Boussu, la veine
Maton est représentée comme affleurant à la pompe à feu d'En-bas. La vieil-
le carrière étant un peu au Sud, doit se trouver, vu l'allure renversée des
dressants, dans la stampe entre Maton et Buisson. Or de temps immémorial
cette stampe est connue pour renfermer des grès appelés grès du Maton, qui
sont les plus puissants et les plus persistants du Houiller supérieur du
Hainaut. Ce sont des grès que l'on a d'abord exploités sur la rive gauche,
puis plus tard sur la rive droite, dans l'excavation qui porte encore de
nos jours le nom de Trou à pires.
Quant à ces grès, il forme un horizon unique, ou bien il est séparé en deux
par une intercalation psammitique. Le tout peut avoir près de 25 à 28
mètres de puissance et le grès est voisin du mur de Maton, ce qui corres-
pond avec la position de la carrière. Avant de disparaître, celle-ci a
servi de bassin ou de réservoir pour les eaux de la machine à feu et c'est
en cette qualité qu'elle figure sur les plans cadastraux du charbonnage,
dressés vers le milieu du siècle dernier. Ces plans figurent un chemin,
aujourd'hui disparu, menant à la carrière de la rive droite beaucoup plus
importante et qui ne figure pas sur le plan de 1785, mais qui a dû subsis-
ter beaucoup plus longtemps."