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148W0235.TXT

PL.LOUVEIGNE 148W
A.GROSJEAN

N°235 (V) Ibidem,p.515.

Plus en aval, on trouve encore seize cavités analogues, réparties en groupements divers, localisés en plusieurs
dépressions d'ensemble. Sur une section terminale de son cours, ne dépassant guère 350m., entre les points 234 et 235,
la branche occidentale du ruisseau- coulant sur substratum et limite calcaire- nous a donc fait noter une soixantaine
de points d'absorption, dont une partie en activité. Le site, on le voit, est des lus intéressant et nous prépare à
l'étude du grand Chantoir d'Adseux, qui s'obseve à proximité.

Le Chantoir d'Adseux.- Ce beau chantoir, d'un pittoresque remarquable, est situé à 200 mètres au Sud de ce village et
à 700 au NO du hameau de Rouge-Thier; il comporte aussi une rectification topographique de deux ou trois courbes des
cartes- double fermeture en amont en en aval.- pour figurer comme ci-dessous le seuil de butée du thalwer, qui est ici
celui même du grand vallon dit de Sècheval, et le creux de 10 à 15 mètres où se manifeste l'engouffrement (alt. 230m.)
L'ensemble de la dépression, d'une soixantaine de mètres de large: cirque et chantoir, représente plus de vingt mètres
de dénivellation, ce que les cartes omettent complètement d'indiquer. La perte des eaux a lieu dans une vraie grotte
pratiquée dans des entrecroisements de joints et de diaclases et qui est accessible sur une distance notable. la
légende rapporte que c'est par cette ouverture qu'à été entraîné dans un torrent, où il perdit la vie, le dernier
"sottais" du pays. On raconte également que cette grotte a servi jadis, il y plus d'un siècle, d'atelier à des faux
monnayeurs. L'ouverture du chantoir est grande et sa hauteur atteint près de trois mètres. La salle d'entrée est
spacieuse. On y constate, ainsi que dans la partie intérieure des galeries, une accumulation considérable de cailloux,
spécialement de roches rouges burnotiennes et couviniennes. Ce sont exactement les mêmes que ceux notés par nous dans
les galeries du niveau supérieur de la grotte de Remouchamps.

Aux périodes sèches, le ruisseau dit "de Banway" n'arrive pas jusqu'à l'entrée de la caverne parce qu'il est alors
totalement assèché en amont par son lit poreux et spécialement par un chantoir secondaire, qui l'absorbe presque en
entier. En temps ordinaire, un maigre filet d'eau, épargné par cette première absorption, glisse sur un plan rocheux
fortement incliné, montrant des traces de corrosion et d'érosion, puis s'introduit silencieusement dans le grand
chautoir terminal. A la suite de précipitation très abondantes, telle les averses d'orage, l'énorme ouverture du
chantoir ne suffit cependant plus à engloutir la masse totale des eaux qui s'y déversent et il se forme alors un
véritable petit lac, qui, obstruant rapidement et complètement l'entrée de la caverne, remplit à plains bords l'énorme
dépression au fond de laquelle se trouve le chantoir. Nous autorisant de notre expérience personnelle, nous recommandons
une extrême prudence aux amateurs d'explorations qui seraient tentés de visiter en détail les chantoirs ou gouffres
pénétrables, dans lesquels s'engloutissent des ruisseaux. En temps orageux, ils s'exposeraient souvent à être supris
par des crues parfois très subites. Très généralement, lorsque le ruisseau pénètre ici dans la caverne, il disparaît
dans le couloir de droite, au centre duquel s'élève un superbe pilier rocheux, qui semble supporter la voûte.
Quelques mètres plus loin le plafonds-toit de la galerie s'abaisse jusqu'au sol, fermant alors absolument le passage.
Dans le couloir de gauche existe une autre galerie, peu importante. Au fond de la salle d'entrée et à mi-hauteur se
trouve une ouverture criculaire, par où se précipitent les eaux lorsque les points inférieurs d'engouffrement ne
suffisent plus à les absorber complètement. Par cette ouverture il est possible, en temps ordinaire, de visiter le
chantoir jusqu'à une cinquantaine de mètres de distance.

A part deux descentes brusques, respectivement de deux et trois mètres, l'accès de cette étroite galerie, haute d'une
dizaine de mètres- une vraie diaclase- est relativement facile, car sa pente est assez douce. la diaclase se dirige
d'abord vers le S-S-E, puis vers le S-S-O. Vers la fin le couloir se rétrécit de plus en plus, la voûte s'abaisse et
l'on arrive alors à une ouverture actuellement inaccessible, mais qui probablement pourrait être agrandie àpeu de frais.
peut-être le chantoir serait-il alors explorable à des grandes profondeurs et peut-être aussi cette exploration
amènerait-elle d'intéressantes découvertes spéléologiques.

Nous avons donc affaire ici à une caractéristique perte pénétrable, différant en celà de Béron-Ry et ressemblant
partiellement au Trou-le-coq; ces trois points, à ce détail près, présentant exactement le même caractère quant à leur
origine et à leur rôle de points de fuite ayant assèché des thalwegs avant qu'ils eussent atteint leur profil
d'équilibre normal. Beaucoup d'autres chantoirs d'alentour sont dans les mêmes conditions et il est indispensable
d'insister sur cette manifeste application à nos calcaires des lois qui régissent l'hydrologie des formations analogues
de tous les autres pays.

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