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148W0234.TXT

PL.LOUVEIGNE 148W
A.GROSJEAN

N°234 (V)

Ibidem p.512.

Le chantoir de "Rouge-thier" ou "Trou du Moulin" qui se trouve tout près du village de même nom, est alimenté par les
deux ruisseaux dits du Fond Bastin, et ce Coury? qui se réunissent dans un étang artificiel destiné à actionner le
moulin de Rouge-thier. Aux basses eaux, le trop-plein de l'étang n'arrive guère au chantoir parce qu'il disparaît en
route dans un lit absorbant, et par un petit chantoir intermédiaire, ayant 3m. de large et 2m. de profondeur apparente,
situé à une trentaine de mètres en amont du grtand chantoir terminal. La forme de ce chantoir est assez curieuse;
il est comparable à un entonnoir très allongé qui serait posé à plat et par la pointe duquel le ruisseau s'écoule sous
terre. Ici, comme très généralement du rreste, la végétation qui entoure le point d'engouffrement est fortement
développée; c'est même souvent cette luxuriante végétation localisée qui attire l'attention lorsqu'on explore une
région en vue d'y découvrir des pertes de cours d'eau.

Les constatations souvent effectuées, aux très basses eaux de l'été, au déversement visible du rubicon, voisin de
l'entrée de la grotte, au moment où il est pour ainsi dire à sec, on fait admettre dans le pays, la communication
souterraine des ruisseaux du Fond Bastin et de Griry avec le Rubicon de Remouchamps.

Si en effet, pendant ces périodes de sècheresse, on relève les vannes retenant les eaux de l'étang du Moulin de
Rouge-Thier, elles se précipitent en abondance dans le chantoir et le lendemain on constate l'augmentation très
sensible du débit de la sortie visible du Rubicon.

Les gens du pays s'accordent aussi- et
nous leur faisons toute la responsabilité de ce dire- pour affirmer que, vers 1858 ou 1860, par un temps de fort débit,
du grand chantoir terminal de rouge-Thier, on a jeté dans cet engouffrement, un samedi matin à 10h., la paille
d'épeautre (1), substance, qui aurait été retrouvée le lendemain dimanche, a 2h. de l'après-midi, à la sortie du
rubicon, à 4 kilomètres en aval. Nous avons voulu renouveler cette expérience le 9 avril 1898, mais seul le chantoir
intermédiaire fonctionnait, par suite du faible volume des eaux et aucun résultat n'a été obtenu. Il sera facile de
refaire l'expérience avec de la fluorescéine, mais l'existence de la communication n'est pas douteuse.

(1) Paille hachée en menus brins.

Le site rocheux du grand chantoir de Rouge-thier est fort pittoresque, d'autant plus que la falaise rocheuse qui le
limite au Sud d'élève à pic à une quinzaine de mètres de hauteur. Le chantoir a été exploiré assez superficiellement
et sans travail sérieux de désobstruction.

Une salle peut étendue s'ouvre à gauche de l'ouverture dont la voûte dépasse 3m. de haut. On est rapidement arrêté du côté où l'eau s'écoule
et il faudrait recourir à la mine pour rendre le passage praticable. Vers la droite, il y a un couloir qui n'est guère
pénétrable que sur une dizaine de mètres.

L'énorme masse d'eau parfois contenue dans la dépression de Rouge-Thier à
débordé vers 1872-1873, mais une telle circonstance est absolument exceptionnelle. Rappelons toutefois le terrible
cyclone de 1859, lors duquel les eaux fonglées des tributaires des chantoirs d'Adseux et de Rouge-thier ont fait
irruption dans la Vallon avec celles d'Amont. Elles ont pris le chemin du sillon de Deigné pour inonder le vallon des
chantoirs et se jeter, à l'air libre, dans l'Amblève à Remouchamps, esquivant ainsi le passage de la Grotte, leur
habituel aqueduc.

Le ruisseau du Griry, après un parcours de deux kilomètres à l'air libre sur les couches imperméables
du Gedinien, du Burnotion et du Couvinien, traverse le chemin pavé de Rouge-Thier à Adseux et il s'y divise en deux
branches. Celle de l'Est, qui longe le dit chemin, contribue, nous l'avons signalé, tantôt, avec le ruisseau du Fond
Bastin à alimenter le lac-réservoir du moulin de Rouge-Thier. Elle coule ici sur le schiste rouge couvinien.
Mais la branche occidentale alimente toute une série de petits chantoirs et de points d'engouffrements, marquant
précisément la limite du schiste et du calcaire.

On trouvera en annexe le plan du chantoir du Rouge-Thier dressé par M.Hotterbeex, Echelle 1/500e.

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