148W0026.TXT

PL.LOUVEIGNE 148W
E.ASSELBERGHS

Mai-Juin 1920.

N°26 (VIII)

Ligne de chemin de fer de l'Amblève entre la station de Remouchamps et le tunnel.
Tranchée de la station: au Sud-Est du batiment des recettes. Du NW. au SE. calcaire stratifié en bancs atteignant 1 mètre
d'épaisseur. Inclinaison assez variable en moyenne de 50° vers le Nord. Direction N.48° E.
L'affleurement n'est pas continu. Il y a quelques mètres sans roches.
A 45m. de l'extrémité Est, ce calcaire repose sur un macigno, calcaire impur, schiste calcareux et grauwacke
(8m. de puissance); ces roches sont suivies de calcaire stratifié avec coupes de Stringocéphales.
Mesures prises à l'extrémité Est: N.48°E.; inclinaison N. environ 60°.


C.MALAISE.

Observations sur quelques couches inférieures au calcaire de Givet à Remouchamps.
Annales de la Société Géol. de Belgique,Liége,1886-87,t.XOV. pp.CXLIV-CXLV.


PL.LOUVEIGNE 148W
C.MALAISE

N°26-27-28 (suite)

La station de Remouchamps est bâtie sur le calcaire de Frasnes. En se dirigeant par la voie ferrée vers le tunnel, on
voit ces calcaires inclinant au N-O, d'abord de 45°, puis à la suite d'une petite faille, l'inclinaison est de 65°.

En continuant vers le S-E., à 140 mètres environ de la station, on voit un lit schisteux, qui sépare les calcaires en
deux.

Le calcaire inférieur a été considéré comme calcaire de Givet. j'y ai rencontré un "Stringocéphalus Burtini", ce qui
vient confirmer cette assimilation.

D'après la carte géologique de Dumont, ces calcaires E3 reposent directement sur les roches rouges et poudingue de
Burnot E1.

La tranchée et les roches voisines entamées par les travaux du chemin de fer se prêtent assez bien à des recherches;
j'ai taché infructueusement, d'y découvrier les schistes à calcéoles E2.

J'ai rencontré sous le calcaire de Givet, qui est ici peu épais, une espèce de psammite ferrugineux, altéré, dans
lequel on trouve abondamment une espèce de Spirifer avec d'autres traces de fossiles peu susceptibles d'une
détermination: orthoceras sp.,
Pterinea sp., anneaux d'encrines.

Le Spirifer est le Sp.subcuspidatus, espèce caractéristique de la grauwacke de Hierges de M.Gosselet, ou schiste de
Bure de M.Dewalque.

C'est donc un niveau que la majorité des géologues considérent comme représentant le terme de plus élevé du dévonien
inférieur. Donc à Remouchamps, le calcaire de Givet repose sur des couches que Dumont aurait considérées comme
appartenant à la partie inférieure de E2.

A 150 mètres plus au S-E., après avoir traversé des couches de schistes, grès et psammites rougeâtres et verdâtres,
on voit de nombreux anneaux d'encrines à la surface des bancs de grès verdâtre.


P.FOURMARIER

Etude du Givétien et de la partie inférieure du Frasnien au bord oriental du bassin de Dinant.
Société Géologique de Belgique. Liége,1900,t.XXVII,Mémoires.

pages 52-55

La figure I représente la tranchée du chemin de fer dans la gare de Remouchamps. On n'y voit que le Givétien; l
es schistes que j'avais d'abord pris pour la base du Givétien supérieur, d'après la légende de la Carte géologique au
40.000°, et qui sont, en réalité, frasniens, comme on le verra par la suite, passent approximativement sous le bâtiment
de la gare de Remouchamps.

Fig.1.- Tranchée du chemin de fer de la gare de Remouchamps.
Epaisseur approximative

A. Calcaire noir et gris, en bancs épais (Gvb) 80m.
B. Psammite (Gvbn) 3m.
C. Schistes et calschistes (Gvbn) 21m.
D. Calcaire à stringocéphales et à murchisonies (Gva) 35m.
E. Calschistes et psammite (Cob) 8m50.
F. Schistes et grès couvinient (Co)

Le Givétien peut se diviser en trois parties. A la partie inférieure de la coupe, on remarque des calschistes, qui
suivent immédiatement les grès et schistes couviniens, que la tranchée montre très bien également. Ces calschistes
forment le passage entre les deux étages du Dévonien moyen. Leur importance est variable; en certains points, ils sont
très développés; en d'autres, ils ont une épaisseur très faible, comme c'est le cas ici. J'y ai trouvé Spirifer
cf.concentricus,Schnur. Ils passent insensiblement au calcaire givétien, formé de bancs assez réguliers, dont quelques
uns sont bourrés de murchisonies et de stringocéphales. Les stingocéphales ne sont abondants que dans cette assise;
dans les suivantes je ne les ai pas trouvés; en ce point, cependant, au-dessus de l'assise de schistes et de psammites
que, dans la légende de la carte annexée au mémoire, j'ai appelée Gvbn, j'ai cru voir quelques rares empreintes de ce
fossile: M. Forir croit que ce sont plutôt des coupes d'Orthis (?). Les murchisonies ne doivent pas être considérées
comme des fossiles caractéristiques; seulement, certaines couches, bourrées de coquilles de ces animeux, peuvent être
regardées, dans cette région, comme accompagnant les couches à strincocéphales. Ce caractère me fut souvent utile pour
m'aider dans mes recherches. Le deuxième assise, Gvbn, comprend un facies très remarquable. C'est un psammite très peu
micacé, rayant bien le verre, et exploité pour pavés, dans cette région. C'est la roche que j'ai signalée au
commencement du travail, le long de la route de Hamoir à filot. L'épaisseur en est très variable. Ici, elle atteint
environ 3 mètres, mais, comme le montre la coupe, cette roche est accompagnée de calschistes et de schistes grossiers.
A cause de sa faible puissance, cette assise n'est pas facile à relever et on ne peut se baser que sur les points où
on l'exploite, ou bien sur les coupes peu altérées. Ailleurs, on ne la boit plus que très difficilement; c'est pourquoi,
en plusieurs endroits de la carte, j'ai indiqué son passage par des taches, pour montrer qu'il est tout à fait
hypothétique et qu'il n'a été tracé que par parallélisme. Je n'ai pas trouvé de fossiles dans cette assise, en ce point.
La troisième assiee (Gvb) est formée de beau calcaire noir, gris ou bleu, en bancs généralement épais et bien stratifiés.
La cassure montre un grain fin et régulier et, parfois, une fine stratification interne. par altération, il se divise
souvent en gros feuillets réguliers. Comme fossiles, on y trouve quelques murchisonies, des stromatopores et des
polypiers, généralement peu nombreux. A la gare de Remouchamps, à la base de l'assise, j'ai remarqué, comme je l'ai dit
précédemment, quelques empreintes douteuses de stringocéphales (?). Dans la coupe dont je viens de m'occuper, cette
troisième assise n'est pas complète, car on ne voit pas son contact avec les schistes de la base du Frasnien; ces
schistes sont visibles sur la route de Remouchamps à Louveigné et dans le chemin d'accys du château de Monjardin.

Extrait des "Annales de la société géologique de Belgique" - R.LXIII, bull.no7, juillet-octobre 1940.
P.Fourmarier : Les variations de facies et de puissance du Dévonien moyen entre Liège et l'Amblève.
L'auteur écrit :

Je partirai, à cet effet, de la belle coupe de la station de Remouchamps (vallée de l'Amblève) où l'on peut voir, sans
interruption, tout l'ensemble des couches depuis la base du Frasnien jusqu'au poudingue dit de Burnot. Epaisseur mètres Base du Frasnien.- Marbre Ste-Anne avec niveau de schiste noir à la base. Givetien supérieur.- Calcaire bleu foncé ou noir; à grain fin, bien stratifié; Stringocephalus burtini à la base 60 à 65 Macigno et schiste 18 Givetien inférieur.- Calcaire bleu strafifié passant, vers le bas, au calcaire argileux et au schiste calcareux avec bancs de macigno; Stringocephalus Burtini 60 Couvinien.- Schiste rouge grossier avec bancs bigarrés, siliceux, principalement dans la partie inférieure 140 Grès verdâtre, bien stratifié, fossilifère, avec intercalations de schiste verdâtre foncé 60 Lits à galets de quartz. Grès argileux, gris-verdâtre ou rougeâtre, etschischiste 12

Emsien supérieur (assise de Burnot).-
Schiste rouge, lit vert de 0,20m au sommet; bancs plus siliceux bigarrés de gris-verdâtre 30
Grès grossier rougeâtre 11
Grès verdâtre grossier 15
Schiste siliceux rouge 16
Poudingue à gros galets, gris-verdâtre 2
Schiste rouge avec bancs de grès gris-verdâtre 40
Poudingue à gros galets, gris-verdâtre 3
Schistes rouge et grès.

Le grès fossilifère qui a été pris comme base du Couvinien renferme un faune étudiée par M.Asselberghs; ce savant y a reconnu
les espèces les plus caractéristiques du Couvinien inférieur de la zone septentrionale du Synclinorium de Dinant.

Dans cette coupe, le givetien et le Couvinien ont une épaisseur totale de plus de 360 mètres; depuis le banc de poudingue
situé le plus bas dans l'échelle stratigraphique jusqu'à la base du Frasnien, l'épaisseur totale atteint 460 mètres.

Dans une note plus récente : Note sur la limite entre le Givetien et le Couvinien à Remouchamps (vallée de l'Amblève)
parue dans les Annales de la Société Géologique de Belgique, t. LXXII, Bull. pp.177-181, 1949, le même auteur complète les
données ci-dessus par le relevé des niveaux situés sous le calcaire à Stringocephales visible à l'extrémité orientale de la
tranchée de la gare de Remouchamps.

De haut en bas : mètres

1. Calcaire à Stringocephales; la base en est cachée sous des éboulis d'un calcaire crinoïdique.

2. Niveau calcaro-schisteux rouge et vert.

3. Intervalle de 2,50m sans affleurement.

4. Macigno ferrugineux, traces de fossiles.

5. Bancs schisteux et calcareux, de teinte claire, dont la base et formée d'un banc bigarré (0,10m) 2,50

6. schiste rouge, violacé 15,00

7. Grès avec intercalations schisteuses, débris de plantes 1,30

8. schiste siliceux vert 0,80

9. Schiste siliceux rouge assez foncé ou bigarré de vert, avec nodules calcaires; la teinte est rouge brique vers le
bas 9,50

10. Niveau de grès, comprenant au sommet un banc flammé; vers le bas, la roche est claire, de teinte rosée, parfois
blanchâtre ou verdâtre; certains bancs à grain plus grossier sont localement très altérés en surface, devenant même
pulvérulents 7,00

11. schiste rouge brique 0,20

12. Niveau de grès, de teinte rouge sur 1m au sommet, de teinte blanc rosé à la base 2,50

13. Schiste rouge, assez foncé 10,00

14. Grès rouge zonaire 1,20

15. Schiste rouge brique 1,00

16. Minerai olithique de fer (oligiste), suivi d'un banc celluleux avec traces de crinoïdes 1,00

17. Schiste rouge brique, caractéristique du niveau dit de la "grauwacke rouge de Bouillon" 55 à 60

18. Grès parfois calcareux, puis calcaire argileux 7,00

19. Schiste jaunâtre et rouge terne, passant progressivement au niveau sous-jacent 2,20

20. Grès verdâtre, plus ou mons foncé, parfois rougeâtre, micacé, en bancs moyens ou en bancs minces avec quelques
intercalations schisteuses, faune abondante à crinoïdes, Spirifer, etc.. 80,00

A la base, lit mince à galets de quartz.

21. Grès argileux gris verdâtre ou rougeâtre et schiste à nodules calcaires, traces de fossiles; à la base, banc de schiste
verdâtre clair 6,00

22. Schiste rouge lie de vin à nodules calcaires 25,00

23. Grès rouge visible à l'entrée ouest du tunnel de Remouchamps et sous lesquels se trouvent plusieurs bancs de poudingue à
gros galets

On pourrait résumer la coupe de la manière suivante :

a) valcaire à Stringocaphales;
b) schistes plus ou moins calcareux, rouges ou verts avec bancs de macigno et de grès;
c) niveau de grès assez grossier de teinte blanchâtre, rosée ou vert clair, parfois rouge, avec petite intercalation de
schiste rouge;
d) schiste rouge avec intercalation de grès rouge et banc de minerai
oolithique de fer;
e) masse épaisse de schiste rouge brique avec bancs de grès calcareux à la base;
f) masse de grès verdâtre à crinoödes avec lit conglomératique et grès argileux à nodules calcaires la base;
g) schiste rouge lie de vin à nodules calcaires;
h) grès rouge.

Comme ,il est rappelé ci-avant, les grès à crinoïdes et Spirifer parcefurcatus appartiennent sans conteste possible au
Couvinien. On pourrait se demander s'il convient de ranger dans le même étage les schistes rouges à nodules calcaires situés
sous ce niveau, ou s'il ne convient pas mieux de placer ces schistes dans l'Emsien supérieur. La question est difficile à
résoudre; cependant, pour des questions de cartographie, il paraît sans doute préférable de mettre la limite couvinien-emsien
à la base des grès fossilifères, cette limite étant facile à suivre sur le terrain. Le doute ne porterait, d'ailleurs que sur
une vingtaine de mètres de puissance de roches, car tous les géologues sont d'accord pour classer dans l'Assise de Burnot les
grès rouges et les poudingues du tunnel de Remouchamps.

Quant à la limite entre le Couvinien et le Givetien, nous proposons de la placer à la base du niveau marqué ci-dessus sous
le littera c, ces grès claire passent vers le nord à un niveau de plus en plus grossier de grès et poudingue blanchâtre, bien
connu dans la vallée de la Vesdre où il renferme des coquilles de Stringocephales; c'est l'équivalent du poudingue blanc de
Marchin de la vallée du Hoyoux.

Dans ces conditions, le niveau b, malgré la prédominance de la teinte rouge et du facies schisteux, devrait être rangé dans
le Givetien. Il est probable que les roches rouges à Stringocephales signalées près d'Harzée par M.Asselberghs appartiennent
à ce niveau. La délimitation entre les étages Givetien et Couvinien s'établit assez facilement, partout où l'on peut, dans
cette région, trouver le niveau des grès blanchâtres.

Il est à remarquer que, dans les schistes rouges situés sous les grès blanchâtres, s'intercale un banc de minerai de fer que
l'on pourrait sans doute rapprocher du banc signalé dans la coupe du chemin de fer vicinal à la station de Louveigne (1).

(1) P.Fourmarier.- Les failles de Hasoumont et de Louveigné.
Ann. Soc. Géol. Belgique, t.36, 1908-1909, mél. p. 73.

Enfin, on remarque encore que, dans la coupe de la station de Remouchamps, il existe à la base des grès fossilifères du
Couvinien un lit de poudingue à petits galets, fort difficile à voir sur le terrain; il se développe vers le nord et, à
Fechereux comme près de Louveigné les grès fossilifères de ce niveau sont accompagnés de poudingue.