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148W0020.TXT

PL.LOUVEIGNE 148W
ET.ASSELBERGHS

20-21 (V-VI) p.497.

En continuant à remanter la grand'route, on rencontre bientôt un chemin de traverse qui, par la gauche conduit au village d'Hodechamps, dans le voisinage duquel se creusent plusieurs chantoirs qui engloutissent des ruisseaux. Les deux plus notables se
nomment: chantoirs de "Béron-Ry" et chantoir du "Trou-le-Coq".


20 (V)

Le Chantoiir de Béron-Ry situé à deux cents mètres au S-O. du carrefour d'entrée (alt.220m.) du village d'Hodechamps, absorbe le petit cours d'eau formé par les ruisseaux de Makainhaye et de Warnoumont, nés à 1300 et 1600m. à l'Ouest et au Sud-Ouest. La
feuille de Louveigné de la carte de la Belgique au 20.000e ne traduit absolument pas la forme topographique du site de ce chantoir: la courbe de 220m. doit être beaucoup plus développée vers le Nord, pour enclore un autre groupe de petits chantoirs
absorbant l'eau du ruisseau d'Hodechamps au pied même du carrefour et à 200m. du trou de Béron-Ry-; dans cette courbe de 220m. ainsi étendue, il faut inscrire, en ellipse très allongée, les deux autres courbes de 215 et de 210m. pour figurer le véritable
bassin fermé qui contient ces deux régions de points d'absorption et qui est limité au Sud-Est par un escarpement abrupt, portant sur sa crête le chemin d'accès à Béron-Ry, se dirigeant vers le bois de Warnoumont. Cette crête (alt.218m.) restreint, en
effet, à 12m. l'amplitude de la perte même de Béron-Ry (alt.206m) dont l'engouffrement a lieu à pic en-dessous du chemin et où l'on accède par un raidillon en zigzag entre les broussailles.

Dans la carte géologique de M.Dewalque (feuille de Louveigné-Spa no 148) on constate une erreur d'un autre genre pour le Chantoir de Béron-Ry.

Il est indiqué comme situé dans la bande frasnienne, surtout schisteuse, et où, en réalité, le calcaire, sous forme de roche construite om à polypiers- est très rare.

Or, il suffit d'examiner les roches in situ du chantoir, pour s'assurer que l'on est en présence des grandes dalles détachées du calcaire givetien à Stromatoporoïdes et il y a lieu donc de modifier, en le reportant plus à l'Ouest le tracé de la boucle
givétienne en ces parages. Nombreus, on le verra plus loin, sont les cas om les phénomènes du calcaire aident à préciser ou à rectifier les indications des cartes géologiques.

Revenons à notre correstion d'ordre topographique.

Le bassin fermé du chantoir, avec son rempart Sud-Est haut de 12m. présente une particularité tout à fait curieuse; il est dans l'axe même du vallon à sec qui, vers l'Est, rejoint la vallée de Sècheval à un kilomètre d'Hodechamps et la route de
Remouchamps à Louveigné, à côté de la 4e borne (183.82); mais il en est séparé par cette sorte de muraille ou d'isthme, qui porte le carrefour d'Hodechamps et le chemin du bois de Warnoumont.

Il est fort probable que le courant actuellement perdu à Beron-Ry a jadis, dans sa période de moyenne activité, passé par dessus l'isthme et continué sa course hubaérienne dans le vallon dessèche d'aval; en ca cas, l'origine du bassin fermé des deux
chantoirs d'Hocechamps pourrait être la suivante.
L'isthme actuel aurait résisté aux érosions anciennes en formant un barrage qui a retenu un lac en amont. Au fond de ce lac les fissures préexistantes du sous-sol auraient opéré sur ses eaux deux captures par où le lac se serait écoulé, laissant à sec la
portion de thalweg à l'Est de l'isthme; par suite de la diminution des précipitations atmosphériques, et sans doute aussi par l'effet le l'agrandissement souterrain des canaux de fuite et comme conséquence de l'affaissement du niveau de base des rivières
drainant la région, les eaux d'amont trouvant à présent un déversoir suffisant dans les deux chantoirs, l'ancien lac est devenu le bassin fermé qui nous occupe.


page 502..... Le lit actuel du ruisseau de Béron-Ry est sur(creusé, cela va sans dire, mais avec des proportions réduites dans le thalweg primitif, qui trémoigne d'une plus grande ampleur initiale. Il en est de ^même pour le ruisselet d'Hodechamps qui a
autrefois conflué dans le petit lac disparu et qui maintenant disparît à 200m. au N-E. dans le chantoir d'Hodechamps.

Le point de perte proprement dit est impénétrable et tout encombré de blocs rocheux et d'amas limoneux, arrachés, lors des crues, à l'escarpement de douze mètres qui le domine.

Il est impossible de prévoir si quelques travaux de déblaiement donneraient accès à des galeries ou à une grotte; tout ce qu'on peut constater, c'est que l'eau s'y engouffre rapidement et avec un bruit assez fort.

Une première expérience à la fluorescéine, effectuée le 22 mai 1898 au chantoir de Béron-Ry, n'a fourni aucun résultat appréciable à la sortie du Ribicon, à la grotte de Remouchamps.

Mais, partant de ce principe qu'un résultat négatif en matière d'expérimentation de l'espèce, ne constitue pas une donnée définitive, surtout quand l'opération n'a pas été renouvelée lors de conditions climatériques différentes, nous avond refait
ultérieurement l'expérience. Bien nous en a pris, car la nouvelle tentative, faite par nous en avril 1903, a parfaitement réussi à amener la coloration des eaux du Rubicon à Remouchamps et a montré quependant les périodes pluvieuses les eaux engouffrées
au Chantoir de Béron-Ry mettaient 23 heures à effectuer le trajet souterrain, correspondant à 2300m à vol d'oiseau, qui existe entre ce chantoir et la résurgence du Rubicon. Malgré le volume d'eau extr^mement limoniteuse qui s'engouffrait alors dans le
chantoir et malgré la différence de niveau de 75 mètres constatée entre Béron-Ry et la résurgence, il avait donc fallu aux eaux encore près d'un jour pour effectuer le parcours souterrain.

La communication entre les deux points était démontrée du même coup, en même temps que le bien fondé de notre rectification géologique, plaçant le chantoir de Béron-Ry dans la bande calcaire givétienne, qui est celle du Rubicon. Chose curieuse, nous
avons pu, grâce à des observations consécutives au fluorescope et après filtration des eaux, noter un arrêt complet et très net, d'une durée probable d'une demi-heure à une heure, dans la venue du flot coloré par la fluorescéine; ce qui nous prouve qu'un
siphon intermittent, en action peut être seulement aux fortes eaux, est interposé sur le parcours du ruisseau souterrain.

Après cet exemple suggestif, il convient, au point de vue pratique, d'insister sur l'absolue nécessité, en fait d'expérimentation dans l'hydrologie des calcaires, de recommencer, dans des conditions saisonnières et climatériques différentes, les
expériences de coloration et autres, ayant donné, au point de vue des communications souterraines, à distance, des résultats négatifs.

Et sur de tels résultats, s'ils ne sont pas alors maintes et maintes fois reconnus toujours identiques, il reste toujours téméraire de nier la possibilité des communications, à moins que des raisons d'ordre géologique ne s'y opposent formellement.

A environ 250 mètres au Nord de plus oriental du groupe de chantoirs se rattachant à la grande absorption de Béron-Ry, il y a encore un ruisselet qui provient de la dépression boisée du Sud de Corremont. Arrivé à hauteur des grandes fermes d'Hodechamps
ce ruisselet se perd dans de petits chantoirs variables ouverts dans le Givétien et l'on y constate des descentes de prairies de 5 à 6m. de dénivellation, dues, non à des phénomènes d'ecroulements de boûtes, mais à des absorptions sur place de terres.
Celles-ci ont été entraînées souteraainement avec les eaux qui, naguère, étaient tributaires, avec celles des multiples ruisseaux de Beron-Ry, du vallon aujourd'hui sec; qui, à un kilomètre plus à l'Est, va rejoindre l'artère principale du Vallon des
Chantoirs.

Dans ces parages encore, le jeu d'engloutissement successif des terres et limons avec les eaux descendant sous terre et la formation, par voie d'entonnoirs variables et successifs, de grands cirques d'évidement est très nettement reconnaissables comme
tel.


PL.LOUVEIGNE 148W
P.FOURMARIER

20 (V)

Dans le chantoire décrit avec tant de soin par E. van den Broeck, on peut voir le contact normal du calcaire frasnien et des
schistes qui le surmonte; cette surface à l'allure suivant:

N. 75° E i = 30°N.

A l'Est de ce chantoire, dans la prairie, un affleurement de calcaire frasnien, bien stratifié en bancs épais.

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