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148W0019.TXT

PL.LOUVEIGNE 148W
ET.ASSELBERGHS

Extrait du travail: Les Cavernes et les Rivières souterraines de la Belgique, par E.Van den Broeck, E.A.Martel et E.Rahir.
Bruxelles; 1910.- 19 (V) p.495

A environ six ou sept cents mètres plus en amont, le ruisseau des Minières traverse la grand'route et vient s'engouffrer, à
gauche, dans un chantoir ouvert dans le flanc escarpé du massif calcaire qui renferme la grotte de Remouchamps.

Ce chantoir, dit de Sècheval (nom du hameau voisin) et point no2 de la carte qui se trouve à l'altitude de 160m. s'est, à
l'inverse de ceux que nous étudierons tantôt, creusé sur le coté d'une vallée déjà formée; il n'a capturé le cours d'eau que
quand l'oeuvre de creusement de celui-ci était à peut près achevée et c'est un peu en contre-bas et en flanc du thalweg
principal que, de nos jours, il absorbe uniquement les eaux d'un affluent venant de l'Est et qui n'est plus assez puissant
pour s'épancher en aval dans la vallée principale.

Ici, point de pénétration possible, à moins de travaux couteux. Un nommé Fortuné Henrotay, de Sougnée, a cependant naguère
aux basses eaux, tenté de pénétrer dans le Chantoir. A petite distance de l'entrée, il s'est trouvé en présence d'une
cascade de plusieurs mètres de profondeur amenant l'eau du ruisseau dans une galerie inférieure inaccessible, tandis qu'au
delà de la large fissure donnant passage à cette cascade, se prolongeait devant lui une galerie supérieure, à laquelle,
faute de matériel approprié, il n'a pu accéder.
En temps de crue, ou d'orage la galerie supérieure est sans doute noyée et, même par du beau temps, l'exploration n'en est
guère recommandable.

Remarquons maintenant:

1° que, dans toute cette vallée sèche, qui de Remouchamps s'étend au Nord, le pendage des strates calcaires est vers l'O-S-O,
vers la grotte, où s'observe le même fait, à son entrée;
2° que, dans la partie inférieure de cette vallée, il y a par places des masses isolées de rochers qui ont dû, en un certain
temps, former des îlots, qui ont subsisté à cause de l'arrêt de l'érosion;
3° que ce nom de Sècheval appliqué ici à un aiguigeois est singulièrement suggestif et montre avec quel curieux à propos sont
parfois appliquées les dénominations populaires et locales.

Toute la région, en effet, a vu des vallons sèchés par les chantoirs et constitue l'un des plus typiques exemples connus de
cette substitution d'une circulation souterraine à une ancienne circulation subaérienne; partout cette modification du
ruissellement s'est manifestée comme la loi fondamentale de l'hydrologie des formation calcaires. Il eut été invraisemblable
que les régions analogues de la Belgique n'y fussent pas soumises aussi, mais il est intéressant d'enregistrer que cette loi
s'y tourve confirmée, à Remouchamps comme ailleurs, d'une aussi probante manière.

Le chantoir de Sècheval est en communication avec la rivière souterraine de Remouchaps, ainsi que nous avons pu le prouver
par une expérience à la fluorescéine faite le 17 avril 1898. Après de fortes pluies, nous avons coloré les eaux du Chantoir,
de Sècheval et, environ 9 heures après le jet de la fluorescéine, la teinte verte caractéristique s'est manifestée, très
vive, à la résurgence du Rubicon.

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