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148E0034.TXT

PL.SPA 148E
A.RENIER

34

Les alluvions de la Hoigne, à Juslenville (Theux).
Fourmarier P.-Ann.de la Soc.ghéol.de Belgique,t.XXX,1902-1903, pp.B.60-63.
M.le docteur Tihon, de Theux, ayant informé M. le professeur Lohest de la découverte de traces d'anciens foyers dans les
alluvions de la Hoigne, ) Juslenville (Theux), mon savant maître voulut bien me confier l'examen de ces découvertes.
A l'occasion de l'élargissement de la voie ferrée de Pepinster à Spa, on a creusé un nouveau lit pour la Hoigne, en amont de
la station de Juslenville, dans les alluvions de la vallée (a1m de la Carte géologique au 40.000°), sur la rive gauche de la
rivière, en face de l'usine Peeters.
J'y ai fait les observations suivantes:
La partie supérieure des alluvions est formée de limon gris, passant au sommet, à la terre végétale; son épaisseur varie de
0m60 à 0m90.
A la partie inférieure, il passe insensiblement à un limon jaunâtre; mais, parfois, ces deux couches sont bien nettes et
séparées par un lit mince (0m05) environ) de cailloux roulés, de petite dimension.
L'épaisseur de ce limon jaunâtre varie de 0m60 à 0m30.
En dessous, se trouve un lit de gros cailloux roulés, ayant, en moyenne, la grosseur du poing, mais, parfois, beaucoup plus
gros.
Ces cailloux sont formés de quartzite révinien, de quartzophyllade salmien, de grès lustré et de grès feldspathique du
Dévonien inférieur et de psammites du Condroz; on y trouve aussi des débris de schiste rouge ou bigarré, fortement altéré et
transformé en argile. Ce cailloutis n'a pas été traversé sur toute son épaisseur; c'est à la partie supérieure, qu'on trouve
les traces d'industrie qui nous ont été signalées.
En ces points, qui semblent formert des taches plus ou moins circulaires, la partie supérieure du cailloutis est colorée en
rouge, par du minerai de fer et en noir, pas des débris charbonneux. On y trouve des blocs, parfois volumineux, de laitier
contenant des débris de charbon de bois. Il s'agit donc ici de la fabrication du fer au bois.
On y a trouvé également plusieurs pièces de monnaie, en cuivre, des princes-évêques de Liège, portant le millésime 1751.M.le
docteur Tihon m'a dit y avoir trouvé un débris de poterie romaine.
Aux points où ces traces n'existent pas, le limon jaune surmonte directement la couche de gros gravier.
Aux environs des foyers, le cailloutis est surmonté d'une couche gris, argilo-sableuse, à grain très fin, contenant des
traces de charbon, de petits débris ferrugineux et de petits morceaux de scories.
La tranchée, entamée par plusieurs points à la fois, m'a donné les coupes représentées dans les figures ci-jointes.

fig.1- Echelles (Longueurs 0m0025 par mètre.
(hauteurs 0m005 par mètre.
La première (fig.1) montre, à l'extrémité Nord, le dépôt principal et, dans le reste de la coupe, la superposition des
limons et des graviers.

fig.2- Echelle de 0m005 par mètre.
La seconde (fig.2, dirigée perpendiculairement à la précédente, donne une coupe à travers le dépôt.

Fig.3.-Echelle de 0m005 par mètre.

Légende des trois figures.

1 Limon gris.
2 Limon jaune.
3 Cailloux roulés.
4 Terre grise, argilo-sableuse, avec petits débris de scories.
5 Cailloutis avec débris de charbon de bois.
6 Cailloutis avec minerai de fer et tracves charbonneuses.
7 Terre brunâtre.

La troisième figure, située plus au Sud, et où l'on n'avait pas encore découvert complètement le gravier à gros éléments,
montre la présence de la couche grise, avec débris charbonneux et petites scories, passant, au dessous, à une terre brune,
colorée par des débris charbonneux et ferrugineux. J'ai pu constater le présence de ces traces de l'industrie du fer,
sur une longueur d'une centaine de mètres. Les monnaies que l'on y rencontre indiquent que, depuis le milieu du XVIII° siècle,
il s'est formé, dans la vallée de la Hoëgne, un dépôt d'environ 1m50 d'alluvions, soit au moins un centimètre, en moyenne,
par an. Il est évident que cette évaluation ne peut être que très locale et que la rapidité de la formation des alluvions
est fonction de trop de facteurs pour qu'on puisse en tirer des conclusions générales.
Il faut remarquer, en outre, que de nombreuses industries existent, aux environs de Theux et de Pepinster; de nombreux
barrages ont été établis dans la rivière, et il est probable, qu'en temps d'inondation, ces entraves à la circulation de
l'eau facilitent le dépôt des alluvions.
M.Ad.Firket fait remarquer que, au voisinage de Juslenville, se trouve la localité Forges-Thiry, dont le nom même indique
l'existence, à une époque peu reculée, de fourneaux où l'on traitait le minerai de fer. M.A.Halleux se demande si le grand
nombre d'aiguigeois existant dans le voisinage de la vallée de la Hoigne n'aurait pas contribué à augmenter l'épaisseur des
alluvions constatées par M.Fourmarier, par les énormes quantités de limon qui s'y engouffrent lors des fortes pluies,
et qui sont entrainées dans la vallée par les ruisseaux souterrains.

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