Skip to content. | Skip to navigation

Personal tools

You are here: Home / arch / 147E / 147E0219.TXT

147E0219.TXT

PL. ESNEUX - 147E

219

Lohest M. - Annales de la société géologique de Belgique, Liège 1911,
(Bull) t. XXXIX (projet), annexe au procès-verbal de la séance du
19 novembre 1911, pp 113-118 (9).

J'ai l'intention, au sujet de la brèche dite de l'Ourthe, de diriger
quelques excursions aux endroits les plus favorables à son étude.
Je commencerai par Martinrive.

Dans son ensemble, le calcaire carbonifère forme ici un synclinal oblique,
le flanc Sud du pli étant vertical, tandis que le flanc Nord est incliné à
environ 45° au Sud.

Ce synclinal est compliqué dans sa partie centrale, par des ondulations
secondaires et des failles.

La brèche occupe le centre du synclinal.

Elle repose sur la dolomie, c'est-à-dire qu'elle occupe la situation stra-
tigraphique qu'on lui connaît dans le Condroz. Il est à remarquer que les
couches supérieures à la brèche ne sont pas visibles ici.

La tranchée du chemin de fer de Martinrive vers Liotte présente une bonne
coupe du terrain. Si l'on aborde cette coupe à 500 m au Nord de la gare de
Martinrive aux environs du petit vallon que l'on rencontre, en marchant
vers le Sud, on traverse:

1. Calcaire à crinoïdes, petit granit, au Nord du vallon.
2. Calcaire noir compact (Niveau à paléchinides) et calcaire dolomitique.
3. Calcaire à crinoïdes assez analogue au petit granit, caverneux.

Je ne pense pas qu'on se trouve ici en présence du petit granit véritable
ramené par une faille. Je crois qu'il s'agit de bancs à crinoïdes que l'on
rencontre parfois dans le Condroz au niveau de la dolomie. Sur ces calcai-
res à crinoïdes repose un gros banc de dolomie grise à noyaux blancs de
calcite très caractéristique, puis l'allure se complique par des failles
comme l'indique la fig. 1.

Fig.1.

Les couches notées (2), sur la fig. 2, paraissent bien identiques.

Fig. 2.

1. - Calcaire à crinoïdes.
2. - Dolomie à géodes de calcite. - Brèche de friction.
3. - Dolomie fendillée.
4. - Dolomie.
5. - Faille.

Elles sont vraisemblablement ramenées par une faille tangentielle, du type
des failles de chariage, englobant un lambeau de poussée confornément au
croquis ci-joint (Fig. 3).

Fig. 3.

1. - Dolomie à géodes de calcite.
2. - Dolomie très fendillée, à veines de calcite. - Brèche de friction.
3. - Dolomie fendillée.
4. - Dolomie.
5. - Faille.

Dans la partie indiquée (3), fig. 2, on ne distingue pas de stratification.
L'ensemble évoque l'idée d'une brèche de friction. Dans la partie (4) la
dolomie est également très fendillée, mais stratifiée.

La partie de la coupe comprise entre le point 5 et le point 8 de la coupe
(Fig. 1) est la plus intéressante à étudier au point de vue de la brèche.

Nous la reproduirons dans plus de détail (Fig. 4).

En (1) se trouvent des couches contenant de très nombreux Chonetes papillo-
nacea.

En (3), près du signal du chemin de fer, et à vingt mètres du point
précédent, on distingue de la brèche dolomitique homogène.

En (4), l'on remarque au milieu de la dolomie stratifiée, un noyau de
60 centimètres environ de diamètre, de brèche hétérogène à cailloux marmo-
risés, noyau entouré partout de dolomie compacte.

En (5), de gros blocs de calcaire sont disséminés dans la dolomie, présen-
tant des indices de stratification.

En (6), des couches nettement stratifiées de dolomie, quoique fendillées,
passent dans leur prolongement à une brèche calcaire (9).

En (7), l'on voit une brèche calcaire avec quelques cailloux dolomitiques
et en (8) et (9) de la brèche à cailloux calcaires.

Tout cet ensemble de brèche forme de beaux rochers coniques à parties
surplombantes et pas un géologue, je pense, n'hésiterait à les considérer
comme formés par la brèche de l'Ourthe la plus typique.

Au-dessus de ces rochers dans la montagne, l'on voit de nouveau des couches
stratifiées. (10)

Conclusions. - Dans la question qui nous occupe le point capital à élucider
d'abord est celui de savoir si la brèche de l'Ourthe est un dépôt
régulièrement interstratifié contemporain de la formation du calcaire
carbonifère.

La coupe de Martinrive ne pourrait laisser de doute à cet égard; la brèche
de cette localité n'est pas un dépôt interstratifié.

En effet : 1° Elle n'occupe pas le même niveau qu'à Comblain-au-Pont. Elle
se trouve ici à 20 mètres de l'horizon si reconnaissable de couches à
Chonetes; à Comblain elle en est distante d'environ 70 mètres. Je ne
connais pas non plus à Comblain-au-Pont de brèche à éléments dolomitiques.

2° A Martinrive, le facies brèche affecte des couches de nature différen-
tes, c'est tantôt la dolomie qui forme la brèche, tantôt le calcaire, et
l'on voit la brèche dolomitique passer à la brèche calcaire par l'in-
termédiaire d'une brèche à éléments mélangés.

En un point on voit un noyau de brèche calcaire hétérogène à cailloux
marmorisés au milieu d'une couche de dolomie. Je suis convaincu que cette
brèche n'est qu'un placage sur la partie supérieure d'une couche de dolo-
mie. S'il y avait hésitation l'on pourrait très aisément s'en assurer.
Enfin l'on voit des couches de dolomie passer à la brèche calcaire (6)
fig. 4, et de même des couches de calcaire stratifiées, situées dans la
direction de la brèche si celle-ci était interstratifiée.

De telle sorte que le phénomène que l'on constate en (4) fig. 4, celui
d'une masse de brèche sporadique au milieu de couches stratifiées, paraît
se reproduire mais à une échelle beaucoup plus grande, dans la montagne et
donner la clef de sa structure.

Tous ces faits sont inexplicables dans le cas d'un dépôt interstratifié et
continu.

Origine de la brèche de Martinrive. - Cette question est loin d'être
complètement élucidée. On peut observer: 1) Que les gros rochers de brèche
de cette localité sont traversés par des plans assez nettement définis,
comparables à des surfaces de glissement, et parallèles à l'inclinaison du
versant de la vallée, tandis que la direction des couches lui est à peu
près perpendiculaire.

2° Que vue dans son ensemble, la masse de la brèche ressemble par suite de
ces surfaces de glissement, à une coulée d'éboulis consolidée. Si l'on se
bornait à l'étude de Martinrive, l'on attribuerait une telle origine à la
brèche de cette localité.
La source 3 (fig. 4), qui sort de la brèche à une dizaine de mètres au-
dessus du niveau du chemin de fer, expliquerait la consolidation d'éboulis
essentiellement perméables.

Mais d'autres coupes permettront, je pense, de compléter cette interpréta-
tion.

La brèche de l'Ourthe occupe une situation stratigraphique assez constante.
A Comblain, l'on voit des couches calcaires tourmentées, supérieures au
niveau de la brèche existant sur les flancs du synclinal. Cette constance
de niveau s'expliquerait par la présence de couches calcaires fendillées,
situées au voisinage des dolomies et inférieures aux calcaires compacts
viséens.

C'est d'ailleurs à partir de ces dolomies qu'on trouve, dans la vallée de
l'Ourthe, les couches chiffonnées. Ces couches fendillées et disloquées du
voisinage des dolomies donneraient naissance à des éboulis qui se reconso-
lideraient en partie. Il y aurait donc lieu de distinguer sur l'Ourthe deux
brèches: Une brèche tectonique provenant de couches disloquées, brèche
homogène, souvent à gros éléments; une brèche hétérogène formée d'éboulis
et engendrée par les couches disloquées, s'y soudant et s'y confondant
souvent.

Quant à l'âge de la brèche de Martinrive, je le crois indéterminé. La
partie éboulée et reconsolidée des couches disloquées, la seule qui, je
crois, est visible à Martinrive, est postérieure au creusement de la vallée
de l'Amblève. Une partie de la brèche hétérogène se forme encore de nos
jours. On trouve dans la montagne, près de la surface du sol, de la brèche
contenant des particules charbonneuses. Mais une partie de la brèche à
éléments hétérogènes peut être beaucoup plus ancienne, quoique postérieure
au dépôt et au plissement des couches calcaires.

Je reviendrai sur cette question.

---------------------------------------------------------------------------

PL. ESNEUX - 147E

219 (suite)

NAMUR 1974
International Symposium on Belgian micropaleontological Limits from Emsian
to Visean
September 1st to 10th

E.GROESSENS
PUBLICATION No 17 p.91
DISTRIBUTION DE CONODONTES DANS LE DINANTIEN DE LA BELGIQUE

9.7. - LA TRANCHEE DE MARTINRIVE

LOCUS TYPICUS de Spinotournayella? michoti (CONIL et LYS) 1964.

9.7.1. Bibliographie : 1911 : LOHEST - A.S.G.B. t.39, p. B118.
9.7.2. Localisation : Service Géologique: 147E 219
R.CONIL : Esneux 19.
9.7.3. Description sommaire
Spin.? michoti

Ce guide est assez rare dans l'encrinite plus ou moins massive reposant sur
le Calcaire de Martinrive et considéré par R.CONIL comme la base trans-
gressive du Viséen. Ce guide a été trouvé ultérieurement au Danemark (V1a,
O.MICHIELSEN), à Chokier (V1a, R.MALPICA), en Angleterre centrale (V1a,
inédit CONIL R., RAMSBOTTOM) dans la région de Dublin (V1a et formes appa-
rentées dans le T3, T.MARCHANT) et à Oughterard (V1a, CONIL & LEES). Le Tn3
de Dublin est daté par conodontes; ce fait indiquerait que Spin.? michoti
trouverait sa souche dans certains bassins non confinés et non récifaux à
la fin du Tournaisien; la transgression viséenne l'aurait dispersé à 2
reprises en Europe occidentale (cycles 4 et 5 de R.CONIL).

Fig.1.- Coupe schématique
Fig.2.- Limite Tn-V dans la Vallée de l'Ourthe

Insert the GSB number to search all associated content