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147E0201.TXT

PL. ESNEUX - 147E

201 et 202

Libert J.- Annales des Mines de Belgique, Bruxelles, 1911, t. XVI,
pp. 838-843 (6)

Carrières n°s 5 et 6. - Elles sont situées au lieu dit Ogné, commune de
Sprimont, à 3 kilomètres environ à l'est des précédentes. Ce sont les plus
anciennes exploitations de la région de Sprimont; elles furent ouvertes
vers 1850 par la famille Rondia, de Lincé. Depuis lors, elles furent ex-
ploitées par différentes firmes jusqu'en 1905, époque à laquelle fut con-
stituée la Société anonyme d'Ogné-Sprimont qui en reprit l'exploitation le
1er janvier suivant.

Les sièges d'extraction sont au nombre de deux: le premier siège s'appelle
"Trou Banderoulle" et l'exploitation s'y pratique au niveau des voies
ferrées du chantier; le second s'appelle "Trou Rondia" et atteint la pro-
fondeur de 15 mètres sous le niveau des dites voies.

Coupe n° III: Synclinal de Sprimont-Poulseur (versant nord). - Carrières
n°s 5 et 6, à Ogné-Sprimont.

La coupe n° III figure le gisement exploité ou reconnu à ces deux sièges;
il mesure une épaisseur totale de 39m20; les bancs sont considérablement
raplatis comparativement à ceux des précédentes carrières; ils sont af-
fectés d'une pente variant de 35 à 25° en avançant de l'ouest vers l'est.
A la carrière Rondia seule, on exploite le banc dénommé gris bec; à l'autre
siège, il est seulement mis à découvert.

L'exploitation se pratique comme à flanc de coteau, grâce à deux tranchées
qui mènent du chantier de taille aux deux carrières précitées.

Les blocs sont détachés du rocher à l'aide de spigots et amenés sur les
wagons par des treuils-révolvers électriques. Une locomotive les conduit au
chantier de taille par la tranchée correspondante; ils sont déchargés par
les grues locomotives ou par le pont roulant du chantier. A l'exception de
la locomotive et des grues, tous les appareils servant à l'extraction et à
l'exploitation des carrières, sont actionnés par l'électricité.

Le courant électrique est produit par des génératrices mises en mouvement
par une machine à vapeur, à condensation, d'une puissance de 165 chevaux
indiqués. La vapeur lui est fournie par une chaudière à vapeur à tubes
d'eau de 80 mètres carrés de surface de chauffe, timbrée à 10 atmosphères.

La machine à vapeur actionne d'un côté la scierie, de l'autre deux généra-
trices électriques, dont l'une, d'une puissance utile de 70 kilowatts,
débite le courant continu nécessaire au transport de force, sous une ten-
sion de 530 volts, et l'autre, d'une puissance de 12 kilowatts, fournit le
courant d'éclairage sous la tension de 115 volts.

Les produits de l'extraction sont manoeuvrés au moyen de deux treuils
cabestans électriques capables de déterminer chacun un effort de traction
de 20 tonnes. Ces cabestans sont à double vitesse, l'une pour les grandes
charges et l'autre pour les petites. Ils sont établis suivant les ca-
ractéristique ci-après:

Effort de traction dans le câble 20,000 kilogs;
Longueur du câble à enrouler 200 mètres;

Vitesse de traction pour grandes charges 2m50 par minute;
Vitesse de traction pour petites charges 10m par minute.

Ils sont montés sur une plaque tournante permettant de diriger le
câble sur n'importe quel point de la carrière. Le moteur actionnant
les différents mécanismes est d'une puissance de 20 chevaux. Il transmet
le mouvement aux tambours à l'aide de réducteurs de vitesse par engrenages.
Un embrayage placé sur l'arbre intermédiaire permet l'enroulement
rapide ou lent du câble selon l'effort nécessaire à la traction
des blocs. La manoeuvre du gros câble du cabestan se fait par un petit
treuil supplémentaire calé sur l'un des arbres intermédiaires avec
tambour sur lequel s'enroule un câble très léger et facile à trans-
porter.

La rotation du cabestan se fait autour d'un fort pivot central, à l'aide du
moteur qui sert à la traction des blocs. A cet effet, une roue à vis sans
fin reçoit le mouvement par un train d'engrenages et le transmet à un
pignon engrenant avec une grande roue dentée venue de fonte avec la partie
fixe de la plate-forme. Le poids du cabestan étant très élevé, la rotation
demanderait un effort considérable et difficile à transmettre; pour dimi-
nuer cet effort, un dispositif mécanique par vis sans fin permet de relever
le treuil de façon que la rotation s'effectue sur le pivot seul, les cou-
ronnes extérieures de la plate-forme se trouvant distantes d'un millimètre
environ, ce qui réduit les frottements à un minimum. Ces cabestans sont
actionnés par des moteurs électriques d'une puissance de 20 chevaux.

A la carrière Rondia, deux plans inclinés servent à remonter les déblais
provenant des travaux de terrassement, à l'aide de treuils actionnés élec-
triquement. Ces plans inclinés sont à double voie et longs de 70 mètres,
avec pente de 31°; la charge utile à remorquer est de 1.500 kil., à l'aide
d'un wagonnet pesant vide 550 kilog.; la vitesse de traction est de 60
mètres par minute. Les moteurs électriques sont d'une puissance de 16
chevaux, type tramways comme ceux des cabestans; ils actionnent les tam-
bours par l'intermédiaire d'engrenages réducteurs de vitesse. Les arbres
des tambours sont en deux pièces, réunies par un manchon spécial permet-
tant de compenser l'allongement des câbles. Toutes les parties mécaniques
et électriques sont fixées sur un bâti robuste en fonte, qui donne toute la
rigidité indispensable à ce genre d'appareils. Ces treuils sont, comme les
cabestans prédécrits, munis de deux freins, dont l'un à action mécanique et
l'autre à action électromagnétique.

Les frains mécaniques sont du type à bande; ils fonctionnent par l'action
d'un contrepoids; le déclanchement du frein s'opère par une pédale placée à
la portée du machiniste. Les freins électro-magnétiques sont constitués par
un électro-aimant dont le circuit est fermé avec celui du moteur; la fer-
meture de ce circuit produit l'attraction du noyau qui soulève le contre-
poids d'un frein à bande dont la poulie est calée sur l'extrémité de l'ar-
bre moteur. Lors de chaque arrêt du moteur, le courant étant coupé, le
contrepoids suspendu à la tige de cet électro-aimant retombe et cale le
frein. Ces appareils fonctionnent aussi automatiquement, lorsque le courant
vient à manquer brusquement pour une cause quelconque.

Il existe en outre à la carrière du Rondia un plan incliné analogue aux
précédents, mais dont le cabestan est mis en mouvement par une transmission
télédynamique.

L'outillage mécanique de ces deux carrières est complété par huit armures à
fil hélicoïdal sur le chantier de taille et une scierie avec quatre armures
à lames. Il y a en outre sur le chantier un petit pont roulant, de 7 mètres
de portée, commandé par des moteurs électriques pour l'avancement du pont
et pour la levée des charges; le déplacement du chariot est obtenu à la
main. Avec cet appareil, on peut lever des charges de 30 tonnes. On dispose
également de deux grues roulantes à vapeur de 12 tonnes pour la manutention
des blocs sur chantier.

A cette carrière, comme à toutes les autres de même importance, les pro-
duits livrés au commerce consistent en pierres épincées, en pierres
taillées, en pierres sciées au fil ou en tranches sciées avec les armures à
lames; on y fabrique aussi des pavés et des bordures vicinales.

Les produits ci-dessus énumérés ainsi que les moëllons et déchets sont
expédiés par le raccordement au vicinal, de 120 mètres de longueur, sur
lequel la traction se fait par une locomotive de la société exploitante.

Le personnel moyen occupé à ces carrières et leurs dépendances s'est élevé
en 1910, à 212 ouvriers.

Photo 1.
Photo 2.
Photo 3.

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