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145W0199.TXT

Feuille : 145W - ANDENNE - 481
secteur : 7
numéro : 199
code : 145W0199 - 4810199
X :
Y :
Z :
commune :
auteur : A. SALEE, L. CALEMBERT & W. VAN LECKWIJCK
références :

date : 10.1912

roche :
formation :

localisation :
nature : Affleurement

description :

Depuis le sentier vers Pelés-Tiennes à Thon jusqu'à la borne 57.4 du chemin de halage parallèle ici à la route vicinale, la falaise donne la coupe suivante :

a. Calcaire bréchoïde. Entre la borne 57.2 et la borne 57.3 - les travaux d'ouverture d'une nouvelle carrière ont fait dévaler une partie des masses rocheuses du sommet = calcaire gris foncé, tout lardé de veines de calcite, où je n'ai pu découvrir de
fossiles.
b. Calcaire noir, grenu en petits bancs.
c. Calcaire noir à nombreuses lignes de cherts.
Ces lignes de cherts apparaisent au niveau de la route quelques mètres avant la borne 57.3. A cet endroit, deux lignes de cherts sont séparés par une épaisseur de calcaire grenu d'environ 4 mètres.

199 - suite - L. CALEMBERT & W. VAN LECKWIJCK - 1941-1942

CALEMBERT, L. & VAN LECKWIJCK, W., 1941-1942. Société Géologique de Belgique, tome 65, Bulletin n° 1, pp. 41-46.

Sur la rive droite de la Meuse, en aval du ruisseau de Samson, on observe en divers endroits des contacts anormaux entre les calcaires viséens et les phtanites et schistes siliceux de la base du Houiller (assise de Chokier : H1a). Ainsi, lorsqu'on
examine les falaises, le long de la route d'Andenne à Namur, l'est du chemin de Mosseroux, on constate qu'au sommet des fronts de carrières, le Houiller repose directement sur des bancs viséens d'âges différents et tooujours inférieurs aux couches
terminales (V3b) du sous-étage. Cependant, ces dernières sont normalement développées dans la vallée tout proche du Samson où elles supportent en parfait concordance de stratification les mêmes phtanites et schistes siliceux du Houiller inférieur. On
ne peut donc invoquer une lacune de sédimentation pour expliquer l'absence de certains niveaux du Viséen et il est difficile à priori de rendre compte de leur disparition.

A ce sujet, les exploitations naguère entreprises par la carrière de la Rochette, au sommet du "rocher de Samson" fournissent des renseignements intéressants. Ici, on a affaire à d'incontestables poches de dissolution dans les calcaires avec
affaissements dans celles-ci des terrains houiller surincombants.

Nous décrirons en détail une très belle poche de ce genre, visible dans un front de carrière (La Rochette, partie ouest) exposé au Sud. Un paquet de couches de la base du Namurien y apparaît, effondré dans une excavation à profil rectangulaire dont les
parois rectilignes coupent brusquement, comme à l'emporte-pièce, le calcaire carbonifère (voir fig.). Les bancs calcaires dans lesquels la poche est creusée appartiennent aux horizons supérieurs du Viséen (V3b). Ils reposent en effet sur le calcaire
massif dit "grande brèche" (V3a), bien visible dans l'imposant falaise du "rocher de Samson" dont ils forment la majeure partie et, plus à l'Est, dans les deux premières carrières du bord de la Meuse, en aval du chemin de Mosseroux. L'ensemble des
couches affecté d'un léger pendage (15° à 20°) vers le Sud, présente en strates horizontales au front de carrière. La succession (voir figure) est la suivante de bas en haut :

a. série de bancs bien stratifiés de calcaire compact, puissants de 0 m 60 à 1 m 00, avec quelques lits argileux ;
b. gros banc de 6 à 7 m d'épaisseur, constitué de calcaire massif, à patine blanche, avec deux ou trois joints de stratification à peine décelables ;
c. série de petits bancs calcaires peu puissants (0,20 à 0,30 m) avec schistes calcareux et joints argileux ; elle comporte uen couche mince formée de petits nodules de calcaire noir englobés dans des schistes charbonneux et caractéristiques de l'extrême
sommet du Viséen.

En examinant de plus près le front de carrière, on relève les faits suivants :

1. L'excavation creusée dans les calcaires n'entame que le terme supérieur c de la série décrite ci-dessus et le fond correspond exactement au plan de stratification limitant vers le haut le banc de calcaire massif b.

2. Les diaclases sont nombreuses dans les calcaires en bancs moins puissants des termes a et c ; elles sont ouvertes et souvent élargies en cassure plus ou moins large remplies d'argile et de débris ; elles s'interrompent toutes au passage du banc massif
b où l'on ne distingue que quelques lignes correspondant à des joints fermés.

3. En dessous de la poche du Houiller, sur la même verticale ou au voisinage immédiat, existent dans les bancs inférieurs a, plusieurs poches de dimensions plus réduites et sans remplissage ; par contre le banc massif intermédiaire ne présente aucune
"grotte" de ce genre.

Ce sont là des indices d'une circulation plus intense des eaux dans les bancs lités à intercalations argileuses. Le gros banc massif b a constitué un barrage pour les eaux qui, ayant traversé les roches du Houiller se sont rassemblées dans les petits
bancs calcaires supérieurs. De la même façon, les eaux qui ont traversé par quelques étroites fissures le calcaire massif, se sont concentrées dans les bancs a au-dessus de la barrière formée par les calcaires compacts de la "grande brèche"
sous-jacente.

On peut conclure de ces observations qu'aux endroits où les eaux s'accumulaient en plus grande quantité où séjournaient plus longtemps pour une raison quelconque (allure du relief, dispoition tectonique ou nature lithologique des roches), des actions de
dissolution ont produit des affaissements. Dans le cas de la poche que nous décrivons, ces phénomènes ont dû s'accomplir lentement et progressivement : en effet, les couches namuriennes ont conservé une allure régulièrement stratifiée. Cette
disposition est d'autant plus remarquable que les couches descendues dessinent une inflexion importante : du côté Est de la poche, l'affaisement atteint 5 mètres, alors que la largeur de l'excavation ne dépasse pas une douzaine de mètres (v. fig.).
Toutefois les deux côtés de la poches, existent des zones disloquées : celle de l'Est n'excédant guère 1 mètre de largeur, celle de l'Ouest, plus importante, comprenant de gros blocs calcaires emballés dans des paquets de schistes broyés.

On observe un phénomène tout à fait comparable à l'extrémité orientale de la carrière, dans la tranchée creusée pour le passage des trains et wagonnets. Ici encore la paroi calcaire est coupée net et sous les éboulis malheureusement abondants, on peut
constater en certains endroits que les phtanites ont conversé leur diposition stratifiée. Le fond de cette deuxième poche est altimétriquement à une quinzaine de mètres plus bas que celui de la précédente et il est clair, malgré le léger pendage vers
l'Est des couches viséennes, qu'il a atteint un niveau stratigraphique inférieur car le banc massif b s'est également effondré. La poche appartient à un lambeau de Houiller inférieur représenté sur la feuille d'Andenne de la carte géologique au 40
000ème mais son contact anormal avec le Viséen encaissant n'a pas été figuré.

Un troisième lambeau houiller (voir figure 2) auquel nous faisions allusion au début de cette note, apparaît à l'Est des précédents, couronnant la carrière Arnould. Il ne s'agit plus ici d'une poche encastrée dans le calcaire carbonifère : le Houiller
s'étale largement sur le Viséen auquel il succède selon toute apparence en position normale. Cependant un examen attentif permet de faire les observations suivantes :

1. le contact entre le calcaire viséen et les schistes namuriens est irrégulier et n'épouse pas l'allure des joints de stratification visibles dans le calcaire sous-jacent ; il est évident que l'amplitude de l'affaissement du terrain houiller varie
suivant les points.

2. la stratification du Houiller n'est pas parallèle à celle du Viséen sous-jacent ; on peut voir sur une même verticale, une ondulation d'allure anticlinale dans les schistes se superposer à un large fond de bateau dans le calcaire.

3. la partie orientale de la carrière Arnould où le Houiller est descendu le plus bas est aussi celle où le calcaire présente le plus grand nombre de diaclases béantes de fractures remplies d'argile.

Ces observations montrent encore que le contact entre les deux terrains n'est plus le contact originel mais que les eaux ont fait disparaître le sommet du calcaire viséen. Le phénomène est plus accentué que dans les deux poches précédemment décrites
puisque le Houiller repose par endroits sur la "grande brèche" et l'entame même fortement dans la partie orientale de la carrière Arnould. Si, comme l'indique la carte géologique au 1/40 000ème, ce lambeau se rattache au grand affleurement houiller de
Stud-Rouvroy, n'en est pas moins certain que son contact avec le calcaire environnant doit être considéré comme anormal sur une bonne partie de sa superficie.

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