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145E0001.TXT

Feuille : 145E - COUTHUIN - 482
secteur :
numéro : 1
code : 145E0001 - 4820001
X :
Y :
Z :
commune :
auteur : DELMER, A.
références :
date : 1913

roche :

formation :

localisation :
nature : Affleurement

description :

DELMER, A., 1913. La question du minerai de fer en Belgique. Annales des Mines de Belgique, Bruxelles, 1913, t. XVIII.

Couche d'oligiste du Famennien des environ de Couthuin

Voir aussi : notes 7 et 8.

6. Concession des Propriétaires de la Surface.
7. Concession des Maîtres de Forges.

21. Société Sclessin (concession : Propriétaires de la Surface).
22. Concession des Maîtres de Forges.
23. Société Cockerill, à Ben-Ahin.
24. Vincart, puis Dautrebande Sépulchre, à Ben-Ahin.

Branche de Couthuin

A l'est du soulèvement du Silurien, on voit reparaître le Dévonien supérieur et, avec lui, la couche d'oligiste oolithique. Cette couche a été reconnue dans les communes de Couthuin, Lavoir et Huccorgne ; elle affleur sur le plateau, parallèlement à la
vallée de la Meuse et à 4 kilomètres environ au nord de ce fleuve. L'affleurement paraît dans le ravin du ruisseau de Fosseroul, près du chemin de Marsinne à Héron et est à 80 mètres environ au-dessus du niveau de la Meuse.

La couche peut être suive dans la direction SO -NE jusqu'à Huccorgne, près de la vallée de la Mehaigne. Mais à l'est de cette vallée, le Famennien, qui ne renferme du reste plus d'oligiste, disparaît bientôt, recouvert par des terrains crétacés et
tertiaires [M. Fourmarier étudiant le Famennien dans la vallée de la Mehaigne, dans une coupe faite suivant le chemin montant à flanc de coteau sur la rive gauche de la Mehaigne (cf. Société Géologique de Belgique, t. XXXV, bull. pp. 288-290), fait
remarquer que l'oligiste oolithique, si caractéristique du Famennien du bassin de Namur, dans la région traversée par la Meuse, et qui fut exploité à une faible distance à l'ouest de la Méhaigne, n'existe pas dans cette vallée. "Je me demande,
cependant, continue M. Fourmarier, si le petit banc à oolithes de limonite ne serait pas en quelque sorte le représentant très atténué de cette formation. Cette roche est fort altérée, on y trouve des enduits d'oligiste, mais aucune des oolithes n'est
en olisite, cependant l'oligiste oolithique ne s'altère que difficilement à la surface du sol, comme on peut le constater en maints endroits ; cependant, au niveau du minerai de fer oolithique des schistes de la Famenne, on constate parfois que
l'oligiste est remplacée de la pyrite. Je me demande si ce ne serait pas le cas pour les échantillons que j'ai trouvés dans la nouvelle coupe décrite ci-dessus ; la pyrite s'altère, en effet, bien plus aisément que l'oligiste, pour donner naissance à la
limonite]. La longueur de l'affleurement, de Couthuin à Huccorgne, est estimée à 6 kilomètres.

La couche se présente en plateure, faiblement inclinée vers le sud-est ; l'inclinaison est de 7 à 9°.

Sa puissance est assez irrégulière. A l'ouest, elle n'est que de 1 mètre, mais elle augmente dans la partie médiane de l'affleurement pour atteindre, près de Lavoir, 1 m 30 à 1 m 75. A l'est de Lavoir, l'épaisseur de la couche varie entre 0 m 60 et 1 m
40. En profondeur, la puissance est en moyenne de 0 m 70.

Le minerai est souvent calcareux et plus ou moins pyriteux.

Un certain nombre de filons, nord-sud (l'Ingénieur Wellekens en décrit huit) [cité dans la brochure "La Société anonyme des charbonnages et hauts-fourneaux de Sclessin contre la Société métallurgique de Couthuin" - Liège, 1857], traversent la région et
touchent la couche d'oligiste. Ces filons renferment de la limonite surtout dans leur partie supérieure qui est souvent associée à de la galène. L'exploitation de ces filons a été parfois confondue avec celle de la couche.

Dans la partie médiane de l'affleurement, l'oligiste repose sur un banc de pyrite dont l'épaisseur atteint par endroit 50 centimètres. Le passage de l'oligiste à la pyrite se fait insensiblement. La quantité de sulfure de fer a été jugée suffisante
pour faire l'objet de deux extensions de concession : celles des 24 avril 1857 et 10 septembre 1866.

L'opinion généralement admise au moment de l'octroi de ces concessions était que le minerai de fer se présentait originairement sous la forme d'une couche de sulfure et que l'oligiste était le résultat d'une oxydation superficielle. On s'attendait aussi
à ne plus trouver en profondeur que de la pyrite.

En réalité, la présence de pyrite au mur de la couche d'oligiste semble être en relation avec les filons sulfurés qui traversent la région. Cette pyrite ne se montre, en effet, très abondante qu'au voisinage des filons qui viennent altérer la
composition de l'oligiste. Plus on s'éloigne de ces filons et plus le minerai de la couche devient pur.

A Couthuin, on produisait déjà du minerai de fer en 1790. La couche était exploitée à ciel ouvert ou bien atteinte par de petits puits circulaires. Le minerai était abattu dans toutes les directions, et, pour soutenir le terrain, on laissait de
distance en distance des piliers qui étaient repris ensutie en revenant vers le puits.

Le 1er septembre 1830, deux concessions de minerais de fer furent octroyées ; celle des "Propriétaires de la Surface ou de Couthuin" à 'ouest (concession qui appartint plus tard à la Société métallurgique d'Angleur-Sclessin), et celle des "Maîtres de
forges (Cockerill) à l'est.

A partir de 1835, les travaux prirent une certaine extension ; en 1837, on comptait 22 puits en activité dans la concession de Couthuin ; en 1851, il y en avait 16 et en 1863, 26.

La partie superficielle de la couche était exploitée par les propriétaires du sol et les concessionnaires ne purent pas empêcher ces exploitations libres. Cette situation fut la cause de plusieurs procès que perdirent les concessionnaires.

En 1877, les deux concessions cessèrent d'être exploitées. L'abandon des travaux avait pour causes les constestations avec les propriétaires de la surface, les frais trop élevés du transport du minerai, la trop grande teneur en soufre du minerai
pyriteux [La Société de Sclessin, qui exploitait la concession des Propriétaires de la surface, ne pouvait traiter avec bénéfice que le minerai relativement pur de la mine, et bien qu'à partir de 1875, la production fut fortement limitée, le "stock"
augmenta rapidement à cause de l'importance du rebut] et les importations croissantes du minerai bon marché du Grand Duché de Luxembourg. Les petites exploitations superficielles des propriétaires du sol se continuèrent jusqu'en 1879.

En 1881, un puits fut creusé au lieu-dit "Fond de Jotté" ; il devait recouper la couche d'oligiste à 40 mètres de profondeur, mais à 27 mètres on dut l'abandonner à cause de l'abondance des eaux.

L'exploitation de l'affleurement entreprise en 1882, près du chemin de Saint-Hubert ne fut pas de longue durée.

Dès l'origine de l'exploitation, on eut l'idée de creuser une galerie partant du fond de la vallée de la Meuse et destinée à recouper la couche d'oligiste à 80 mètres environ sous le niveau du sol. Cette galerie, qui servirait à la fois au transport du
minerai et à l'écoulement des eaux, devait atteindre des filons renfermant du minerai de plomb.

C'est en 1855 que la galerie de Java fut commencée. Après avoir traversé 2,076 mètres du terrain houiller, la galerie pénétra dans le calcaire carbonifère. 275 mètres plus loin et dans le calcaire, la galerie atteignit un amas d'argile et de sable
aquifère de 60 mètres environ d'épaisseur, qui ne fut traversé qu'après un travail d'une dizaine d'années.

A la fin de l'année 1882, la couche d'oligiste fut atteinte. La galerie avait une longueur de 3,200 mètres. Avant même son achèvement, le tunnel de Java fut utile aux exploitations de minerais de fer de la région de Couthuin car en 1869, un montage
pratiqué dans une couche de charbon appelée "Marsinne" établit une communication entre le plateau et la galerie et servit au transport des minerais de fer vers la vallée de la Meuse.

La couche d'oligiste fut recoupée par la galerie de Java dans la concession des "Propriétaires de la surface", à 320 mètres à l'ouest de la limite du terrain concédé aux "Maîtres de Forges". Le minerai était pyriteux en cet endroit. Surmontée de 25
centimètres de calcaire ferrugineux et pyriteux, et reposant sur un banc de 35 centimètres de calcaire pyriteux et de pyrite, la couche d'oligiste avait une épaisseur de 1 m 25 en moyenne, atteignant par endroits 1 m 75 et 2 m 10.

L'achèvement de la galerie de Java était attendu pour la remise en exploitation de la concession des "Propriétaires de la surface".

Une voie inclinée dans la couche et un puits établirent une communication d'aérage et des chantiers furent ouverts à droiteet à gauche de cette communication. Les chantiers s'avançant vers l'est arrivèrent bientôt à la limite de la concession. Le
gisement, au niveau de la galerie d'écoulement était régulier, coupé seulement par un filon de direction nord-sud. L'inclinaison vers le sud était de 5 à 10°. On trouvera dans l'appendice III quelques compositions de couche. La mine grise, petit
sillon de 10 à 30 centimètres d'épaisseur, était moins riche en fer (30 %) que la mine rouge (34 %), dont l'épaisseur variait de 30 àà 70 centimètres et atteignait rarement 1 m 30 [à l'ouest du filon, la mine grise avait 0 m 30 et la mine rouge 1 m 80
d'épaisseur. Cette puissance utile de 2 m 10 est un fait exceptionnel].

Le toit schisteux était assez résistant et le boisage général nul.

L'exploitation se fit par tailles chassantes de 7 à 8 mètres de hauteur entre lesquelles des piliers de 2 à 3 mètres étaient ménagés [quelques travaux entrepris dans le filon ne prirent jamais une grande extension et la quantité de minerai de fer en
provenant ne fut jamais abondante].

Le transport du minerai se fit pendant quelques temps par locomotives à vapeur circulant dans la galerie de Java.

Le minerai ne fut pas toujours de bonne qualité ; il renfermait trop de soufre. En 1886, on note que l'oligiste de Couthuin ne peut guère se vendre que fr. 3-55 la tonne, tandis qu'un minerai pur vaudrait au moins 6 francs. Le calcaire pyriteux devait
être grillé. La production de minerai était absorbée entièrement par l'usine de Sclessin. En 1892, une installation fut montée à Java pour la préparation de la pyrite dont la production était assez forte, mais dont la vente était assez difficile par
suite de l'exiguité des débouchés.

L'exploitation n'était guère prospère à cause de la faible valeur des minerais extraits. Le prix de revient était relativement élevé, car au fur et à mesure que l'on s'avançait vers l'ouest, la couche diminuait de puissance. C'est en vain que l'on
essaya, en 1888 et en 191, de recommencer l'exploitation par le haut. Les deux puits creusés à Marsinne furent inutiles. En 1895, un essai d'exploitation de la couche sous le niveau de la galerie fut tenté, mais sans succès. Les exploitants voulurent
s'entendre avec les propriétaires de la concesison des "Maîtres de Forges" pour avancer les travaux vers l'Est, mais ne parvinrent pas à mettre d'accord. Les travaux furent définitivement abandonnés au commencement de l'année 1897 (30 mars) et le
matériel de la mine fut vendu l'année suivante.

En résumé, la couche d'oligiste oolithique a été exploitée à peu près complètement dans la partie supérieure et jusqu'à la profondeur de 25 à 35 mètres. La partie comprise entre ces niveaux de 25 et 35 mètres et le niveau de la galerie de Java a été
exploitée en partie dans la mine des "Propriétaires de la surface", depuis la limite est de la concession jusqu'à une zone où la couche devient peu puissante. Une réserve importante de minerai reste à exploiter dans la concession des "Maîtres de
Forges", mais on ignore les conditions dans lesquelles l'exploitation pourrait s'effectuer. Les travaux ont été abandonnés à cause de la nature de la couche recoupée par la galerie de Java dans une zone pyriteuse, à cause de l'affaiblissement de la
puissance de la couche vers l'ouest qui augmentait le prix de revient, à cause, enfin, de l'impossibilité, pour les propriétaires des deux concessions, de se mettre d'accord. Les uns possédaient la galerie d'accès nécessaire à l'exploitation, les autres
la réserve encore exploitable.

Composition de la couche

A Couthuin, la couche d'oligiste est caractérisée par la présence au mur d'un banc de pyrite qui se trouve presque dans toute la région et par la nature calcareuse du minerai. D'après M. X. Stainier, la gangue calcareuse de l'oligiste aurait favorisé sa
transformation en pyrite. Le puissance est assez irrégulière. A l'ouest, elle n'est que de 1 mètre, mais elle augmente à mesure que l'on s'approche du ruisseau de Fosseroulle et est, en cet endroit, de 1 m 30 à 1 m 75.

Au lieu-dit Fond de Jottée, la puissance de la couche est de 1 m 30 à l'affleurement et de 1 m 75 en profondeur ; elle est divisée en trois laies séparées par du minerai calcareux ; la laie supérieure est la plus riche, celle du milieu est calcareuse et
l'inférieure pyriteuse.

Dans la vallée du ruisseau de Fosseroulle, la puissance totale est de 0 m 95 divisée également en trois laies :
a) une laie de bon minerai de 0 m 15
b) une laie de minerai dur de 0 m 45
et c) une laie de minerai calcareux, parfois mauvais et pyriteux de 0 m 35.

A l'est, la puissance se réduit à 0 m 50 ou 0 m 60 pour atteindre 1 mètre dans la partie la plus à l'est. Dans les dernières recherches effectuées de ce côté, la couche avait 1 m 40;

Au niveau de la galerie de Java, la puissance de la couche était assez bonne. A l'ouest, la puissance était généralement supérieure à 0 m 50. La figure n° XXI donne la composition de la couche à l'un des endroits où elle se présentait le plus
favorablement. A une certaine distance de la galerie de Java, la couche s'amincissait.

A l'est, la couche exploitée avait généralement un mètre de puissance et la figure n° XXII représente une composition assez normale. Comme on le constate par l'examen des compositions de couches, il y a deux sortes de minerais : la mine grise contient
30 % de fer environ, tandis que la teneur de la mine rouge est de 34 %.

Concession des propriétaires de la surface, à Couthuin

Essias docimasiques faits par les Elèves de l'Ecole Spéciale des Arts et Manufactures et des Mines de Liège
Revue universelle des Mines, t. III, juillet 1858, p. 580.

13-14. Oligiste oolithique de Basse-Meuse, près de Couthuin
En très gros morceaux durs, de couleur brunâtre, à poussière rouge ; la texture est oolithique, à grains réunis par un ciment brun. Pas d'effervescence avec les acides, et on y a constaté la présence du soufre et de l'acide phosphorique.

Mélotte dure Mélotte douce

Matières volatiles 9.5 10.90
Matières vitrifiables 10.0 13.65
Fonte 51.1 55.80
Oxygène 24.3 19.00
99.9 99.35


Laboratoire de l'Ecole spéciale des Arts et Manufactures et des Mines. Liège, 1860. Loc. cit.

15. Oligiste de Couthuin : Petits fragments irréguliers, de couleur brun rougeâtre, ayant l'aspect terreux à l'extérieur et l'éclat métalloïdique à l'intérieur. Texture terreuse, poussière rouge, tachant les doigts et d'une densité considérable.

Matière volatile 20.88
Argile 14.70
Oxyde ferrique 33.75
Oxyde ferreux 15.44
Oxyde calcique 10.05
Oxyde magnésique 4.08
Soufre 0.19
99.09

Teneur en fer déterminée par la voie volumétrique : 36.66 %
Rendement en fonte : 34.44 %

Analyses faites au Laboratoire d'Ougrée (citées dans le mémoire de Franquoy, sur les gîtes, le caractère minéralogique et la teneur en fer de la province de Liège. Revue universelle des Mines, t. XV, 1869, p. 1).

16. Oligiste du puits de la machine des Maîtres de forge (près du ruisseau de Lavoir) :

Matières volatiles (principalement Co²) 21.00
Gangues insolubles 4.70
Fonte 36.80
Oxygène calculé 15.26
Gangues solubles (chaux et traces de magnésie) 22.24

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