Skip to content. | Skip to navigation

Personal tools

You are here: Home / arch / 144W / 144W0309.TXT

144W0309.TXT

Feuille : 144W - NAMUR - 473
secteur :
numéro : 309
code : 144W0309 - 4730309
X :
Y :
Z :
commune :
auteur :
références :

date : 1794

roche :
formation :

localisation :
nature : Puits de mine

description :

Coupe et plan des anciennes exploitations des mines et minières de Vedrin, d'après plan communiqué en avril 1909.

[Figure]


Cen Baillet, Inspecteur des Mines. Rapport sur les Mines de Plomb de Vedrin. Journal des Mines, Paris, II (1794), p. 17.

Les renseignements que j'ai recueillis sur les mines de Vedrin, et mes observations propres, ont rapport, tant à l'histoire de ces mines, qu'à leur administration, à leur exploitation, et au traitement du minéral. Je les ai divisés en 18 articles
séparés pour les présenter aec plus d'ordre, et j'ai joint le plan topographique de la surface, avec une explication de la marche du filon et de la position des fosses.

1°. Découverte et situation
La mine de Vedrin est située sur le village du même nom, comune de Frisée ; à une heure et 1/4 nord de Namur.

Sa découverte remonte au commencement du dix-septième siècle. Ce fut en l'année 1612 que des ouvriers, exploitant un filon de mine de fer entre Vedrin et la Mouzée, trouvèrent des grains et des morceaux de galène épars à 12 toises de profondeur.

En 1924, on trouva la suite du même filon en deçà de Vedrin, et l'exploitation commença alors à se faire avec une grande activité.

2°. Etendue et conditions de la concession
Une société demanda depuis la concession de ses mines, et elle l'obtint, tant sur la commune de Frisée et les villages qui en dépendent, Vedrin, Saint-Marc, Saint-Servais, etc. que sur Cognelet, Champion, et autres lieux circonvoisins.

Elle est soumise à payer au souverain 1/3 du produit des plombs de pure mine extraite sur Frisée, Vedrin, etc.

1/8 du produit des plombs provenants des Slammes ou anciennes miens lavées des mêmes lieux.

Et 1/10 sur les plombs de Champion, Cognelet, etc.

Le souverain, de son côté, s'est engagé à fournir gratis à la société les bois nécessaires à la traite du plomb, de même que la moitié des bois pour l'aqueduc ou galerie d'écoulement.

9°. Manière d'être et accidents du filon
Le filon de plomb de Vedrin est un filon d'oxyde jaune de fer plus ou moins compacte, mêlé de galène à larges facettes, et sovuent aussi de sulfure de fer, appelé par les ouvriers quieste ou kiss.

La tête ou affleurement de ce filon ne présente, au-delà de Vedrin, qu'une mine de fer en grains qu'on exploitait autrefois pour les fourneaux du pays. C'est à la profondeur de 12 toises qu'on a trouvé les premiers grains de galène. La richesse du
filon a augmenté à 30 ou 40 toises du jour, et surtout au midi de Vedrin.

Ce filon se dirige du nord-est au sud-ouest, en travers des bancs calcaires presque verticaux qui composent la montagne. Il est presqu'à-plomb, et néanmoins incline un peu au sud-est.

Sa puissance s'est montrée souvent très irrégulière, et a varié de 15 à 4 pieds, donnant tantôt de la galène massive, tantôt seulement quelques grains de galènes mêlés d'ocre, souvent un mélange de galène et de pyrite, et quelquefois une masse uniforme
de pyrites ferrugineuses sans aucune trace de galène.

Puissant et large parfois près du jour et se retrécissant dans les parties inférieures ; parfois, au contraire, étroit dans le haut et s'élargissant au-dessous, et en général diminuant de richesse dans la profondeur.

On rapporte que (dans la terre du Mayeur) en-deçà de Vedrin, sur une longueur marquée s t sur le plan, le filon n'existait pas dans la hauteur, ou du moins était rempli de rocs tendres, pourris et pauvres, et qu'à 42 toises de profondeur il s'était
trouvé très productif.

Ce filon est connu depuis Saint-Marc jusqu'au-delà de la Mouzée, sur une longueur d'une demi-lieue. A 150 toises de la Mouzée dans une petite fosse marquée c sur le plan, on n'a trouvé que des pyrites ferrugineuses et peu de galène ; et 200 toises
au-delà est une couche de mine de fer en roche, dirigée de l'est à l'ouest, et inclinant au sud. La coupe de cette couche est représentée par y y ; elle coupe ainsi la direction du filon de plomb qui se termine avant d'arriver à cette couche.

Enfin, le filon de Vedrin, entre Saint-Marc et le village de Vedrin, est accompagné, à la distance de quelques toises à l'ouest, d'un second filon ou train qui a été exploité et qui a produit beaucoup. Il est représenté sous les terres m, m, m, dans le
plan.

Feuille : 144W - NAMUR - 473
secteur :
numéro : 309
code : 144W0309 - 4730309
X :
Y :
Z :
commune :

auteur :
références :

date :

roche :
formation :

localisation :

nature : Puits de mine

description :

309 - suite

10°. Travaux anciens. Parties exploitées
Toute la crête du filon est en grande partie exploitée, depuis la profondeur de 19 toises jusqu'à celle de 50. C'est par le haut que cette exploitation a été commencée, et elle se continue de la même manière en descendant toujours successivement et par
degrés.

L'étendue de cette exploitation ancienne (au-dessous de laquelle se fait l'exploitation actuelle) est d'une demi-lieue de longueur depuis Saint-Marc jusqu'à la Mouzée.

Un grand nombre de petites fosses a été ouvert sur cette longueur ; plusieurs subsistent encore ; elles sont circulaires, de 30 pouces de diamètre, et cuvelées en cerceaux de bois.

L'usage ancien que l'on a conservé, est de placer deux de ces fosses à 12 pieds de distance ; elles se servent mutuellement de fosses d'aérage et sont aussi fosses d'extraction.

11°. Aqueducs, machines
Dès l'origine de l'exploitation de cette mine, en 1630, on avait reconnu l'avantage qui résulterait d'une galerie d'écoulement qui, assècherait la mine, et on avait pratiqué un aqueduc à 25 loises de profondeur, long de 300 toises environ, et qui venait
déboucher au niveau du ruisseau, près de la fonderie de Frisée.

L'exploitation ayant été approfondie par la suite, cet aqueduc est devenu insuffisant, et en 1741 on entreprit d'en ouvrir un à 50 toises de profondeur. Ce nouvel aqueduc (auquel deux ouvriers ont travaillé sans discontinuité, depuis 54 ans) comme à
Saint-Servain, où il verse les eaux dans le ruisseau près du moulin de Grosse-Pierre, à 1/4 d'heure de Namur, se dirige sur Saint-Marc, distant de 3/4 d'heure, où il coupe le filon, et d'où il continue, par Vedrin jusqu'à la Mouzée, en suivant une ligne
parallèle au filon, à 3 ou 4 toises de distance.

Cet aqueduc a ainsi 5/4 de lieue de longueur. On travaille constamment pour l'allonger vers la Mouzée : il reste encore à peu près 250 toises à percer pour le mener jusqu'au bout des ouvrages.

Enfin, les travaux se sont approfondis de plus en plus ; on a été contraint de porter l'exploitation au-dessous du niveau de l'aqueduc, et l'on a établi une machine à feu. Cette machine a été construite en 1780. On l'a placée (sur Saint-Marc) sur une
fosse approfondie de 52 pied au-dessus de l'aqueduc. Le projet était d'enfoncer cette fosse jusqu'à 60 pieds ; mais la dureté du roc a, dit-on , forcé de s'arrêter à 52.

On a alors pratiqué un deuxième aqueduc à 6 toises sous le premier, pour verser les eaux sur la machine à vapeur, et l'on a poussé jusqu'à 100 toises au nord.

Nota. La machine élève les eaux de 52 pieds de profondeur, sur l'aqueduc, par des pompes de 11 pouces ; mais il faut, pour alimenter la chaudière, qu'elle élève l'eau de la profondeur de 300 pieds, ou, depuis l'aqueduc jusqu'au jour, par une pompe de 5
pouces.

12°. Fosses d'extraction, tant en activité qu'abandonnées

Aujourd'hui, et depuis un an, les eaux noyent la mine à la hauteur de l'aqueduc, et on ne peut travailler qu'au-dessus de ce niveau.

La machine à feu est inactive, et on manque de charbon pour la faire jouer.

On ne travaille aujourd'hui qu'aux fosses suivantes :

1°. Sur Vedrin près de la Mouzée, deux fosses du pré des Saules d. Dans l'une, on travaille à l'aqueduc qui déjà est prolongé de 30 toises plus au nord ; dans l'autre, on extrait de la mine 37 toises du jour.

2°. Dans le Pachi, 60 toises au sud des précédentes, deux fosses e. On tire de la mine dans l'une au niveau de 40 toises, et dans l'autre on fait des recherches dans le filon.

3°. Sur Saint-Marc, deux fosses de 50 toises f, à 30 toises au midi de l'ancien chemin de Louvain. On les répare pour pouvoir y remettre sous peu de temps l'extraction en activité.

4°. Sur Saint-Marc, à 230 toises au sud des précédentes, deux petites fosses de 50 toises, dans lesquelles on extrait de la mine 47 toises du jour g.

5°. Enfin, 50 toises plus au sud, deux autres fosses h, h, dans le verger de Lemede, où on tire de la mine à 48 toises de profondeur.

Il existe d'autres fosses abandonnées qu'il sera important de reprendre ; telles sont celles dites de les Maréchales, j, situées à 170 toises au nord du chemin ancien de Louvain, qui n'ont pas encore été approfondies jusqu'à l'aqueduc. Tel est encore le
grand beurq quarré k, creusé près et sur le bord de l'ancien chemin de Louvain, profond de 50 toises : il n'est pas encore entièrement dépouillé, mais il demande de grandes réparations. Tel est enfin le beurq de la machine à feu 1, quoiqu'on dise qu'il
soit dépouillé au nord, et qu'il ne contienne point de plomb au midi.

(Le plan annexe manque à l'exemplaire de la Bibliothèque de la Direction générale des Mines).



Feuille : 144W - NAMUR - 473
secteur :
numéro : 309
code : 144W0309 - 4730309
X :
Y :
Z :
commune :

auteur :
références :

date :

roche :
formation :

localisation :

nature : Puits de mine

description :

309 - suite

Mémoire sur le gisement des Minerais existants dans le département de Sambre-et-Meuse par M. Bouesnel. Journal des Mines, 29, 1811, 213-218.

Les gîtes de galène renfermant toutes les autres substances placées en filons, c'est par eux que nous allons commencer. Nous prendrons pour une première expérience, celui de Védrin, qui constitue une mine importante.

Le gîte dont il s'agit remplit une grande fente presque verticale, formée à travers des bancs calcaires peu inclinés au Midi,qui composent le terrain environnant. Ce calcaire appartient à la formation du calcaire fétide ; parmi ses couches, les unes,
d'un gris bleuâtre, sont pures et sans mélange ; d'autres contiennent des rognons de kieselschiefer. Il y a aussi des bancs qui sont tellement imprégnés de quartz, que le calcaire ne s'y reconnaît plus, et que ce sont de véritables bancs de grès
quartzeux ; enfin, langées de sable argileux qui ont perdu leur cohérence et se rapprochent beaucoup de ma marne. En général, tout ce calcaire est très fendillé ; il n'est pas toujours bien réglé, et quelquefois même on n'y aperçoit aucune marque de
stratification ; il se présente alors en forme de pyramides ou pointes séparées placées à côté les unes des autres.

Le gîte a une direction assez constante, mais il n'en est pas de même de sa puissance ; en certains endroits, il est tellement étroit qu'à peine il laisse une trace, tandis que dans d'autres sa largeur passe plusieurs mètres ; au milieu de la longueur
connue, il en sort deux branches, dont l'une se montre avec une allure et une puissance bien déterminée, et paraît se prolonger assez loin ; l'autre branche n'est qu'un indice qui n'a pas beaucoup de suite.

La composition du gîte est très variée ; dans sa partie supérieure, on ne trouvait que du fer oxydé, d'un brun jaunâtre, en boules, mamelons et tubercules formées de couches concentriques et jaune : ce n'est qu'à quelque distance de la surface qu'on a
commencé à y trouver du minerai de plomb. Ce minéral se rencontre le plus souvent dans des veines ou filets qui le contiennent, répandu en grosses et petites boules massives, ou en grains très fins dans une gangue d'ocre jaune de fer oxydé compacte et
d'argile. Les filets ont une allure très veinée, quelquefois ils sont plats, et d'autres fois droits ; mais il est remarquable que leur pente est toujours du même côté que l'inclinaison générale du gîte, leur direction est aussi la même que celle du
gîte. Le reste de la masse du gîte est composé d'ocre, d'argile et de fer oxydé, compacte, comme la gangue ordinaire des veines ; quelquefois cependant ces matières sont plus siliceuses, et même parfois l'on trouve du sable et des fragments en forme de
parallélipipèdes de silex rougeâtres et ferrugineux, ou totalement noirs, et ayant tous les caractères du kieselschiefer. Les filets de minerai ne sont pas continus, et leur étendue en longueur et en hauteur est très bornée ; ils se trouvent tantôt près
du toit, tantôt près du mur, et quelquefois au milieu même du gîte. En quelques endroits, on les voit entourer des portions de roc calcaires qui ont été comme séparées des parois du gîte ; leur épaisseur varie de un à deux mètres. On n'en a jamais
qu'un seul sur le même point de la direction du gîte ; ils sont ordinairement riches, lorsque la puissance du gîte est bien réglée et ne varie qu'entre eux et quatre mètres du toit au mur ; cependant le minerai s'est présenté avec plus d'abondance que
partout ailleurs, dans l'intersection des branches où le gîte a une plus grande largeur que celle de quatre mètres. Le minerai en boules est formé de la galène à larges facettes ; celui en grains fins est de la galène mélangée d'ocre et d'un peu de
plomb carbonaté soyeux dans quelques boules d'ocre jaune un peu plus consistant qui sert ordinairement de gangue au minerai.

La trace d'ocre jaune que le gîte laisse dans ses resserrements disparaît quelquefois, et on ne voit plus que de la chaux carbonatée cristallisée, dont l'apparition dans un endroit quelconque est, par cette raison, toujours regardée comme de mauvais
augure : parmi les resserrements, les uns paraissent régner sur toute la hauteur, et d'autres seulement n'existent que sur une partie de la profondeur. Au point où le filon jette deux branches, il se perd entièrement à la surface, et ne reparaît que
plus bas, ce qui indiquerait que la fracture du rocher dans lequel il a pris naissance s'y serait opérée très irrégulièrement.

Les gangues d'ocre jaune, de fer oxydé compacte et d'argile ne paraissent accompagner le minerai que jusqu'à une moyenne profondeur ; car plus bas la masse du gîte est composée de pyrites. La galène la larges facettes s'y trouve quelquefois répandue, et
même assez souvent y forme un filet ou veine distincte ; mais il arrive aussi que ces pyrites sont entièrement stériles. Tantôt elles sont placées par stalactites, à rayons divergents, adhérentes les unes avec les autres, et tantôt ce ne sont que de
petits mamelons répandus dans une terre noire très pyriteuse : à l'une de ces extrémités du gîte, on ne trouve maintenant que des débris de schiste noir pyriteux.

Le passage de la gangue de fer oxydé compact et pulvérulent à celle de la pyrite, ne se fait pas brusquement. Cette dernière substance en particules d'abord fines et faiblement brillantes, imprègne peu à peu le minerai jusqu'à ce qu'il finisse par
n'avoir plus d'autre gangue. La blende compacte et la calamine viennent alors quelquefois se mêler avec les matières accompagnantes : leurs couleurs sont d'un gris-jaunâtre.

Il y a cependant des endroits où l'on a jamais vu de pyrite ; mais comme il s'en trouve d'autres où la pyrite a paru depuis le jour, et n'a pas encore cessé à profondeur de quartre-vingt-huit mètres à laquelle on est descendu, on craint que cette
substance ne forme tout le fond du gîte.

A sa seconde extrémité, le gîte quitte entièrement la pierre calcaire pour passer également, à angle droit, dans un terrain de schiste argileux et de grès, l'un et l'autre micacé et talqueux, d'un gris bleuâtre, appartenant au second système de roches
que nous avons appelé terrain schisteux non houiller ; il y conserve son allure, et le minerai s'y présente, à la profondeur actuelle des travaux, dans une gangue de fer oxydé compacte un peu sulfureux, et enveloppé par des salbandes d'argile très
épaisses.

J'ai analysé le minerai à gangue d'ocre jaune, et j'ai reconnu que cette gangue renfermait de l'eau combinée, c'est ainsi un véritable hydrate, de même que tout le fer oxydé qui se trouve en filons. Mais ce qu'il y a de très remarquable, c'est qu'il se
trouve dans cette ocre une matière végétale de la nature de l'extractif, en sorte qu'il semblerait que des végétaux décomposés auraient été amenés avec l'ocre dans le gîte.


Feuille : 144W - NAMUR - 473
secteur :
numéro : 309
code : 144W0309 - 4730309
X :
Y :
Z :
commune :
auteur : P.F. CAUCHY, DELMER, A., F. CORIN
références :

date : 1825-1826

roche :
formation :

localisation :
nature : Puits de mine

description :

309 - suite - P.F. CAUCHY - 1825-1826

CAUCHY, P.F., 1825-1826. Mémoire couronné en réponse à laquestion proposée par l'Académie royale des Sciences et Belles-Lettres de Bruxelles : "Décrire la constitution géologique de la province de Namur, les espèces minérales et les fossiles accidentels
que les divers terrains renferment, avec l'indication des localités et la synonymie des auteurs qui en ont déjà traité".
Bruxelles, 1825-1826, t. V: 61-64.

.....

C'est principalement dans cette bande calcaire, et surtout dans la partie de cette bande qui éprouve un renflement considérable lequel paraît s'étendre depuis Saint-marc jusqu'à Vesin, que se trouvent les filons métallifères les plus importants de la
province de Namur.

Le plus régulier et le mieux connu de ces gîtes est, sans contreduit, celui de Vedrin qui a été décrit, avec un soin particulier, par M. Bouesnet (Journal des Mines, 29: 214-218). Nous ne pouvons donc mieux faire que de présenter, ici, un extrait de son
travail.

Le filon de Vedrin dont la découverte remonte à l'année 1619, mais dont l'exploitation régulière ne commença qu'en 1632, fut abandonnée en 1792 et enfin reprise en 1806, coupe tous les bancs de notre seconde bande calcaire située au nord de Namur et se
prolonge aussi un peu dans les bandes siliceuses du nord et du midi, en se dirigeant du sud-ouest au nord-est, depuis de le village de Saint-Marc jusqu'au nord de Vedrin, sur une étendue de 2000 a environ, et en s'inclinant un peu au sud-est. Quant à sa
puissance, elle varie aux divers points de sa direction et de son inclinaison ; dans ses resserrements qui ne sont que trop fréquents, il ne reste quelquefois même plus de trace métallique entre les plaques de chaux carbonaté laminaire qui en forment,
alors, les salbandes et dont l'apparition est, par ce motif, toujours regardée comme de mauvaise augure. Dans d'autres points, c'est l'argile qui recouvre les parois de la fente, sous forme de couches très épaisses.

Au milieu de la longueur connue de ce filon, il en sort deux branches, et, alors, il se perd entièrement à la surface, et ne reparaît que plus bas, ce qui semble bien indiquer que la fente n'a pu être un simple effet de la contraction produite par le
dessèchement, mais bien plutôt celui d'une rupture violente de tout le terrain, autour de ce point.

Ce filon a, d'abord été explotié pour la mine de fer qu'il renferme, jusqu'à une grande profondeur, en boules, mamelons, tubercules et grains disséminés dans une argile ferrugineuse, avec des fragments de silex rougeâtre et de jaspe noir.

C'est dans cette gangue, qu'à une certaine profondeur au dessous de la surface, on a commencé à trouver la mine de plomb, telle que nous l'avons décrite. Ce minerai s'y trouve par veines ou filets tantôt plats, tantôt droits, et tantôt inclinés. Dans
cette dernière position, il est digne de remarquer que leur inclinaison et leur direction sont toujours : la première, du même côté, et la seconde, la même que celle du gîte ! Leur étendue dans ces deux sens, est très bornée ; mais leur épaisseur varie
ordinairement de la -2a. C'est tantôt près du toit, tantôt près du mur et quelquefois au milieu même du gîte qu'on les trouve ; mais on n'en a jamais vu plus d'un sur le même point de la direction.

A des profondeurs qui varient, suivant les différents points de la direction du filon, la pyrite blanche de fer, après être apparue, en particules fines, dans la gangue d'argile et d'ocre, se met peu à peu à sa place, et finit par occuper presque toute
la largeur du gîte, tantôt en stalactites rayonnées, adhérentes les unes aux autres, et tantôt en petits mamelonos disséminés dans une terre noire. Dans l'un et dans l'autre cas, elle présente, encore, assez communément, la galène répandue en filets
contournés à laquelle s'associent quelquefois la blende et la calamine, en lamelles jaunâtres ; mais il arrive aussi que ces pyrites sont tout à fait stériles.

Un fait bien important constaté par M. Bouesnel est la présence, dans l'ocre jaune du filon de Vedrin, d'une matière végétale, dans analogue à l'extractif.

Au nord-ouest du filon de Vedrin, et par conséquent près de la bande siliceuse et ferrifère qui sera décrite ci-dessous, existe un dépôt de fer hydraté très étendu en surface, mais qui ne l'est pas à beaucoup près autant en profondeur, de sorte qu'on
doit le regarder comme un de ces amas superficiels dont j'ai parlé.

309 - suite - A. DELMER - 1913

DELMER, A., 1913. La question du minerai de fer en Belgique. Annales des Mines, XVII.

Filon de Vedrin - p. 416

A Saint-Marc, le filon a été reconnu jusqu'à la profondeur de 80 mètres. L'exploitation, commencée en 1839, s'est achevée en 1877. La Société Cockerill y était intéressée. On estime que toute la partie du gîte exploitable est épuisée.

A Vedrin, les poches ou amas au contact des psammites du Dévonien et du calcaire carbonifère ont une étendue totale d'environ 1 1/2 hectare. Le gisement est connu jusqu'à la profondeur de 70 mètres.

L'exploitation fut conduite par la Société de l'Espérance ; commencée en 1836, elle était abandonnée en 1878. On estime que le gisement est épuisé. La redevance au propriétaire de la surface était de fr. 2-50 par tonne. L'exploitation fut reprise
ensuite. En 1880, 18 puits étaient en activité, indépendamment de la galerie. A partir de l'année suivante, elle déclina.
La limonite extraite était accompagnée de pyrite plombifère.

309 - suite - F. CORIN

Résumé, d'après :

A. COURTOIS & J. MARTELEE, 1939. Les problèmes posés par l'organisaiton de l'exhaure aux Mines de Pyrite de Vedrin. Remise en état de l'areine de Saint-Servais. R.U.M., mai 1939, 8ème année, XIII/5: 213-219.

La concession de Vedrin, dénommée "Concession nouvelle de Vedrin - Saint-Marc", fut accordée par arrêté royal du 20 mars 1928 à la Société Anonyme "Les Mines Métalliques" laquelle, par arrêté royal du 12 juin 1929, fut autorisée à la céder à la S.A. des
Mines de Pyrite de Vedrin. Celle-ci avait été constituée à Bruxelles le 21 décembre 1928.

L'article 2 du cahier des charges est ainsi libellé : "Les concessionnaires remettront et conserveront en parfait état le grand aqueduc qui débouche à Saint-Servais. Ils assècheront, au besoin, par des embranchements à percer au niveau de cette areine,
les gîtes de minerai approchés des filons principaux.

Toutes les eaux de la Mine continueront à être évacuées par l'aqueduc de Saint-Servais sauf celles nécessaires pour les besoins de la mine (laveries à minerais, chaudière, etc...)".


L'exploitation antérieure à l'année 1619.

L'areine avait été creusée dans le courant du 18ème siècle. Elle avait une longueur de 5 km environ.

Sa pente en est relativement faible. L'areine aboutit au Houyoux, sur le territoire de la commune de Saint-Servais.

En 1806, la Minère de Plomb de Vedrin fut concédée à Louis Engleberg d'Aremberg. Les travaux furent abandonnés en 1879, par suite des difficultés d'exhaure.

A cette époque, la concession appartenait à la S.A. des Mines et produits chimiques de Vedrin. Celle-ci, avait, en plusieurs endroits, porté l'exploitation jusqu'à 30 m sous le niveau d'areine, c'est à dire 110 m environ sous l'orifice du puits
Sainte-Barbe.

Des tableaux statistiques, établis pour les années 1864 à 1877, indiquent que la moyenne horaire d'épuisement était évaluée à 940 m³/heure et avait atteint, dans les dernières années, 1050 à 1100 m³/h.

Le minerai contient, en proportions variables, de la pyrite, de la galène et de la blende.

En 1884, la S.A. des Mines et produits chimiques de Vedrin fut liquidée et fit apport de la concession de Vedrin à la S.A. de Vedrin, qui, le 10 février 1910, la vendit à la Compagnie Intercommunale des Eaux de l'Agglomération Bruxelloise. Celle-ci se
contenta d'utiliser les eaux de l'areine devenue incassessible ; elle fut déchue de ses droits par arrêté royal du 7 février 1926.

L'ancienne société disposait de 2 sièges d'extraction et d'exhaure, au puits Croisier et Saint-Marc (cf. fig. 1) ; la production brute de pyrite et galène avait atteint 21 000 tonnes. Mais, les machines d'exhaure ne suffisaient plus, on décida, en 1877,
de substituer aux précédentes un siège central d'extraction et d'épuisement dénommé Sainte-Barbe.

On y installa d'importantes pompes à maîtresse-tiges placées dans un puits spécial isolé des travaux par un massif important uniquement traversé par des "galeries d'étage" munies de serrements fixant des tuyaux de grand diamètre obturés par des vannes.

Les conditions de travail des pompes ne permirent de compter que sur 15 jours de travail normal par mois.

Les pompes avaient été établies au niveau de 130 mètres, mais les travaux d'exploitation n'étaient pas descendus au-dessous du niveau de 110 m. Les voies de roulage étaient établies à ce niveau dans le filon principal sur 2800 m de longueur vers le Nord
et sur 800 m dans le filon "Pequet". L'ouverture varie de 0.75 m à 5 m sur 1 m 50 de moyenne. La minéralisation (pyrite, galène, blende et calcite) est rubanée ; l'allure est régulière. Des filons latéraux ont été reconnus, mais non exploités.

Remise en état de l'areine
L'areine traversait les calcaires et dolomies et avait rencontré, à hauteur du puits Bioqui, un petit fond de bassin houiller inférieur. Elle avait en outre traversé une poche de sable dolomitique (cf. fig. 1).

Le puits Croisier était éboulé et inaccessible, mais les puits Sainte-Barbe, Saint-Marc et Communal purent être explorés jusqu'au niveau hydrostatique (cf n°s : 367, 384,375).

L'areine débitait 10 à 11 000 m³ par 24 heures et les eaux étaient utilisées, en partie, par l'Intercommunale des Eaux et par les Papeteries de Saint-Servais (n° 308 et 396).

L'oeil de l'areine était encombré par les boues embourbant le lit du Houyoux.

Les travaux ont eu plusieurs stades :

1. curage du Houyoux sur 650 m, abaissant le niveau de 1 m 20, et établissement d'un barrage et d'un bassin de décantation.
2. nettoyage du tronçon de 300 m, oeil-puits de l'Intercommunale (n° 308) (maçonnerie, 1 m 20 de long, 1 m 50 de haut).
3. tronçon de 350 m jusqu'au puits communal (n° 375). Galerie 1.50 x 1.80 dans le calcaire.
4. tronçon puits communal - puits Bioqui (1100 m) (n° 378) avec contournement d'une poche de sable dolomitique (traversée sur 250 m par l'ancienne areine). A 200 m en aval du puits Bioqui, entrée, dans un bassin houiller dont le puits occupe le centre.
En mars 1931, on atteint l'areine en amont. Elle est noyée (pression de 7 m d'eau).
Fin juin 1931, les sondages ont vidé l'areine. La galerie était obstruée à 70-88 m du puits Bioqui par un éboulement qu'on dut traverser.
5. Tronçon puits Bioqui - puits Saint-Marc (400 mètres).
Débit d'eau de 10 000 m³ par 24 heures.
6. Tronçon puits Bioqui - puits Saint-Marc (900 mètres).
Terminé en avril 1932.

COURTOIS, A. & MARTELEE, J., 1938. Les problèmes posés par l'organisation de l'exhaure aux Mines de Pyrite de Vedrin, R.U.M., 81ème année, 8ème série, T. XIV/11, novembre 1938, p.795.

L'areine aboutit à l'étage de 80 m du siège Sainte-Barbe. On savait qu'elle avait été poussée vers le Nord jusqu'à la tête du Famennien.

Lors de l'accès au siège Sainte-Barbe, on constate que le tronçon Nord donnait un débit de 300 m³/h, soit 30 % du début total à la sortie.

309 - suite - F. CORIN

Visites des 14 et 20 janvier 1939

L'exploitation se fait entre les étages de 110 et de 130 m par taille en gradins renversés. D'anciens travaux se voient ça et là à l'étage de 110.

A l'étage 130, des galeries de recherches sont poussées bien en amont de la taille.

Celles-ci sont, au 20.01.1939, à 250 m au Nord du puits Sainte-Barre. Les galeries du filon Pecquet sont doubles, car le filon se divise en deux. Elles sont à 500 m au Nord du puits.
La galerie du filon du Croisier est à 650 m.
Le minerai exploité au filon Pecquet est un mélange de pyrite fibreuse, de galène et de limonite.
Le minerai du filon du Croisier est de pyrite et galène sans limonite.

On a creusé au Sud du puits Sainte-Barbe une petite galerie qui a mis à jour une énorme venue d'eau (1500 m³/h). On a tenté de l'aveugler, mais sans succès. On l'écoule directement vers le pahage (découverte en ?).

Au filon Pecquet, on voit l'eau sortir de quelques diaclases, mais la plus grande partie vient de manière diffuse dans toute la masse de minerai.

Au filon du Croisier, l'eau vient par des conduites étroites et circulaires à tous niveaux de la galerie. A proximité du puits, ces venues sont taries par le rabattement de la nappe.

L'eau vient par quelques diaclases.

Un chenal de 50 cm de diamètre plongeant presque verticalement à m du puits a constitué une grosse venue, mise à jour en , et qui, à cette époque, a tari en partie de la grosse source au Sud du puits.

En juin 1939, la venue est forte à front de chassage ; elle émiette et projette le minerai qui s'écroule dans la galerie. Le travail se poursuit au ralenti.

Insert the GSB number to search all associated content