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144W0059.TXT

Feuille : 144W - NAMUR - 473
secteur : 9
numéro : 59
code : 144W0059 - 4730059
X :
Y :
Z :
commune :

auteur : X. STAINIER, F. KAISIN, F. CORIN
références :
date :

roche :
formation : V1by ?

localisation :

nature : Affleurement

description :

Calcaire carbonifère

Tranchée du chemin de fer

V1by ?
Tranchée du chemin de fer : dans la carrière qui se trouve la plus au Nord contre la tranchée, on voit de la dolomie à crinoïdes qui appartient
peut être au Tournaisien T2y. On y remarque des quantités de petits filons métallifères de limonite épigène de pyrite : ces filons sont
verticaux et ils se bifurquent fréquemment. On peut parfois les suivre sur plus de 100 mètres. Ils ont de 0 m 01 à 0 m 05 d'épaisseur et
le minerai y forme des bandes parallèles. On y trouve aussi de la caclite et du sable peut être dolomitique.

58 & 59 - KAISIN - 1936

KAISIN, F., 1936. Le probème tectonique de l'Ardenne. Mémoires de l'Institut Géologique de l'Université de Louvain, XI.

page 155

La dolomie reste visible, avec les mêmes allures, jusqu'au delà du km 41, qui est sur le territoire de la commune de Saint-Servais. Elle ne se termine que dans la grande courbe que décrit le chemin de fer en passant de la direction Sud-Sud-Ouest à la direction Sud-Sud-Est, à peu près de distance au Nord du km 42.

Cette section a été décrite et figurée par M. G. Délépine (1909, pp. 87-88, figure 12). La partie Nord de la tranchée est occupée sur 30 m de longueur par de la dolomie à grain moyennement fin, dont la teinte bistrée contraste de manière frappante avec la blancheur de la patine du
calcaire qui la surmonte. On y a mesuré i = 34°S ; d = E10°N.

Le passage de la dolomie au calcaire est rapide, on peut même dire brusque. Le calcaire, quand on l'examine sur une cassure fraîche, se montre gris noirâtre ou gris clair. Certains bancs sont compacts, d'autres bréchoïdes ou encore oolithiques. On peut y observer un ou deux bancs contenant de petits nodules zonés qui doivent être considérés comme des algues calcaires.

M. Délépine y a recueillli en abondance Productus cora d'Orbigny, Lithostrotion martini M.H., Caninia patula Mich., etc. Ces calcaires sont donc datés paléontologiquement. Ils appartiennent à un complexe largement exploité au Nord de la ville de Namur, dans une série de carrières dont les plus orientales, situées dans les faubourgs d'Herbatte et de Saint-Nicolas, montrent que les couches qui affleurent à Saint-Servais sont surmontées d'un faisceau de bancs de calcaire de teinte très sombre, lardé de plaques et de nodules de chert noir, qu'on voit s'enfoncer sous la "Grande Brèche" aux Rochers des Grands Malades, au Nord-Est de la ville, en aval du confluent.

La liaison entre la tranchée de Saint-Servais et les carrières dont il vient d'être fait mention a été réalisée de façon très sûre par M. Délépine, l'exploitation de la carrière Sépulchre ayant été poussée, vers le Nord, jusqu'au droit des bancs que la tranchée recoupe au Nord du piédroit Est de la passerelle qui, par-dessus de la voie ferrée, relie les chantiers d'extraction aux fours à chaux.

Du point se vue tectonique, on peut faire dans la tranchée et dans la carrière Sépulchre, toute voisine, des observations du plus haut intérêt.

A 27 m au Sud de la limite entre la dolomie et le calcaire, que la différence de teinte rend très apparente, une large cassure interrompt la continuité des bancs à Productus cora et Lithostrotion martini. Ses épontes plongent de 78° au Sud-Sud-Est, au côté Est de la voie et au niveau
du rail ; elles se redressent ensuite jusqu'à la verticale, puis plongent légèrement au Nord dans la partie supérieure de la tranchée ; d'une
éponte à l'autre, mesurée au niveau de la voie, la distance est de 4 m 17 ce qui, compte tenu de l'obliquité de la coupe, donne à peu près trois mètres d'intervalle entre les parois calcaires (figure 45).

Cette cassure est remplie par de la calcite, largement cristallisée en gros prismes dont l'axe d'allongement dépasse souvent 10 cm, qui sont disposés perpendiculairement aux épontes, et forment, du côté Est, quinze couches d'épaisseur à peu près constante. Dans les interstices des lits de calcite, on trouve des mouchetures de pyrite et de limonite pseudomorphique.

Figure 45. Contact de la dolomie (à gauche) et du calcaire (à droite) dans la tranchée de Saint-Servais ; cassures minéralisées dans le calcaire.

[Figure]

Au contact avec le calcaire, on remarque une brèche de friction consistant en fragments anguleux de calcaire cimentés par de la calcite très grenue. De part et d'autre de la cassure minéralisée, on relève de mesures différentes. Les calcaires qui forment la lèvre septentrionale ont donné i = 26°S ; d = E16°N, tandis que la lèvre Sud montre i = 40°S ; d =E10°N.

En relevant directement l'orientation des parois de la cassure toujours du côté Est de la tranchée, on obtient N20°E. En se tournant vers S20°W,
on aperçoit une cassure analogue mais moins large ; son remplissage, mesuré avec soin, atteint 1 m 04 de puissance, se décomposent comme suit, du
Sud-Sud-Est au Nord-Nord-Ouest :

a. Couche très limoniteuse d'aspect terreux 0 m 30
b. Calcite en gros prismes 0 m 16
c. Joints limoniteux 0 m 03
d. Calcite en gros prismes 0 m 22
e. Limonite 0 m 18
f. Calcite prismatique avec pseudomorphoses de pyrite 0 m 15
Puissance totale 1 m 04

De ce côté aussi les brèches de friction sont très nettes et les inclinaisons et directions sont différentes de la lèvre Nord (i = 29°S ; d = E16°N) à la lèvre Sud (i = 34°S ; d = E20°N), tout en ne correspondant pas exactement aux allures du côté opposé.

Toutes ces données sont concrétisées dans les croquis ci-joints (figures 45 et 46). La figure 45 montre en outre, au Midi de la cassure principale, deux filons minces, l'un de 0 m 45, l'autre de 0 m 12, remplis eux aussi de calcite prismatique, disposée exactement de la même manière que dans chacun des lits qui remplissent le filon le plus large. L'intérêt que présentent ces fractures réside dans le fait que leur extrémité inférieure va buter contre un banc de calcaire, où elle paraît cisaillé en travers. Ce fait a une signification précieuse en ce qui concerne la genèse de ces accidents, qui, de toute évidence, ne répondent pas à la définition classique des failles dites normales ou radiales. En effet, il tombe sous le sens qu'aucun des trois massifs calcaires que séparent l'une de l'autre ces deux cassures, n'a pu ni monter ni descendre, puisque tous trois reposent sur un même banc continu. De plus, si l'on croit avoir des raisons de penser que ces trois cassures, qui sont de même type, sont aussi de même âge, on élimine l'hypothèse d'un déplacement du type décrit par Briart sous le nom de mouvements parallèles ; il est bien clair qu'aucune translation ne s'est effectuée du Nord au Midi ni du Midi au Nord suivant la ligne de pente des bancs de calcaire, car l'éponte sud du filon principal, qui est bien à découvert, ne montre aucune trace de rejet.

Cependant, la présence dce brèches de friction et les différences d'allure de part et d'autre de la cassure principale sont de très sûrs indices d'un déplacement. Celui-ci doit donc s'être accompli transversalement à la surface de la coupe et l'accident appartient au type des décrochements coulissants.

Immédiament au sud du piédroit Ouest de la passerelle desservant les fours à chaux, un pointement de calcite cristalline en gros prismes indique le passage d'une troisième cassure, dont les allures ne peuvent être déterminées à cause du mauvais état de cette dernière partie de la tranchée.

Si l'on abandonne en ce point le voie ferrée, qui se continue en remblai, pour se rendre dans la carrière Sépulchre, on peut y procéder à des observations qui concordent remarquablement avec celles qui viennent d'être faites.

Figure 46. Allure de la cassure principale de la figure 45, sur les deux versants de la tranchée, ramenés par rabattement dans le plan de la voie ferrée.

[Figure]

59 - suite - F. CORIN - 1-2.02.1939

A la cumulée 41,6, gros affleurement de dolomie ; nombreux enduits de limonite ; crinoïdes alignés en lits.
En retrait de la voie, entre les cumulées 41,6 et 41,5, deux carrières abandonnées, dont l'une, à la cumulée 41,5, s'ouvre sur la voie de chemin de fer. On y voit de dolomie, ruiniforme. La roche est celluleuse et offre un aspect zoné qui indique bien la stratification.
La dolomie affleure sporadiquement dans le talus entre les cumulées 41,5 et 41,4.



SERVICE PUBLIC DE WALLONIE
Service géologique de Wallonie (SGW)
URL : geologie.wallonie.be

CARTE GEOLOGIQUE DE WALLONIE
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Description d' affleurement
Numéro : 4730059
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Date : 25-09-2003
Commune : Saint-Servais (Namur)
Décrit par : B. Delcambre
Roche(s) : Dolomie
Formation(s) : Namur

Localisation : Belle excavation au flanc est de la vallée du Ruisseau de Frizet, à l'est de la voie ferrée Namur - Tirlemont (RAVEL 2), au nord
de son passage sur l'ancienne chaussée de Perwez.
____________________________________________________________________________________________________

DESCRIPTION :
z. Au flanc est de la petite carrière au nord des points w, x, y (144W462), bancs métriques de dolomie très
riche en crinoïdes (gros articles supérieurs au cm, tiges complètes). Stratifications entrecroisées.
Formation de Namur.
aa. Au nord de la carrière, couches très grenues de dolomie crinoïdique. Les crinoïdes sont concentrés dans
des bandes granodécroissantes et donnent à la succession une allure séquentielle.
Formation de Namur.
ab. Au nord de aa de cette carrière, même dolomie moins bien exposée.
Formation de Namur.
ac. Au bord nord de la carrière, à l'approche des voies, bancs métriques de dolomie très crinoïdique, gris
brunâtre.
Formation de Namur.
ad. 20 m au nord de ac, les couches de dolomie crinoïdique, gris brunâtre sont presque horizontales.
Formation de Namur.
z. S0 20-199
aa. S0 16-197
ab. S0 24-194
ac. S0 23-203
ad. S0 09-182
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Feuille : 144W - NAMUR - 473
secteur :
numéro : 59
code : 144W0059 - 4730059
X :
Y :
Z :
commune :

auteur : G. DELEPINE, F. KAISIN
références :

date :

roche :
formation :

localisation :

nature : Affleurement

description :

59 - suite - G. DELEPINE - 1911

DELEPINE, G., 1911. Recherches sur le Calcaire Carbonifère de Belgique. Paris et Lille, 86-87.

Coupe de la ligne de Namur à Vedrin
p. 87

Une fois le vallon traversé, et un passage à niveau, on entre dans une seconde tranchée. Celle-ci entame du nord au sud :

2. Dolomie très grenue, stratifiée, sans fossiles ni encrines - 15 à 20 m.

3. Calcaire gris noir ou gris clair, compact, à structure grumeleuse parfois un peu oolithique - alternant avec des bancs de calcaire noir compact ; traces de Productus cora, Lithostrotion martini, seminula sp - 11 m.

4. Calcaire noir en bancs plus minces, avec quelques zones de calcaire compact à texture grumeleuse. Niveaux à Lithostrotion martini. Au sommet, un niveau à Caninia patula, Mich. - 8 m.

5. Calcaire noir plus argileux. A un mètre au-dessus du niveau à Cyathophyllum, un banc renferme de nombreux Productus cora et des gastéropodes ; à la partie supérieure de cette série, dans quelques bancs qui sont au-delà d'une passerelle jetée
au-dessus de la voie, on trouve dans les trois derniers mètres : Lithotrotion martini, Syringopora ramulosa, Carcinophyllum sp. Cette série offre une épaisseur d'environ de 12 m.

En face du terme 3, on voit de l'autre côté de la tranchée, dans des bancs à structure grumeleuse immédiatement superposés à la dolomie 2, de nombreux fossiles : Lithostrotion, Chonetes, Productus cora. De cette tranchée, on débouche dans une carrière
qui entame les couches supérieures de la tranchée, et celles qui les surmontent, car la paroi nord de la carrière se trouve reculée en arrière du point où finit la tranchée. De plus, nous y avons retrouvé un niveau à Caninia patula, c, qui semble bien
être le même que celui qui existe dans la tranchée (terme 4, en c).
Au-dessus de ce niveau à Caninia, la carrière entame du nord au sud :

5. Calcaire bleu noir, subgrenu ou compact, peu fossilifère ; Productus cora, Caninia patula à la base, environ 10 m.

6. Bancs du même calcaire noir avec un niveau à Seminula extrêment abondantes ; et un autre niveau supérieur à gastéropodes : Bellerophon sp., Euomphalus sp. - 5 m.

7. Calcaire noir agileux en bancs plus minces, contenant des niveaux à Lithostrotion martini - 2 m.

8. Alternances de calcaire noir compact et des bancs minces argileux, prenant l'aspect de schistes par décomposition. Lithostrotion, Seminula, Syringopora, gastéropodes - 8 m.

Ces derniers bancs sont exploités dans le fond de la carrière au voisinage de la route et de la voie ferrée.

[Figure]

Figure 18. Coupe de la ligne de chemin de fer de Namur à Vedrin.

Deux autres carrières ouvertes un peu plus à l'Est, entament les mêmes formation ; la dernière est ouverte dans des bancs un peu supérieurs stratigraphiquement à ceux des carrières précédentes, et qui sont constitués par un calcaire noir avec phtanites.

Dans l'ensemble, la tranchée du chemin de fer et de la carrière entament au-dessus de la dolomie sans encrines environ 45 m de calcaire, généralement bleu-noir et de texture grumeleuse à la base, compact ou subgrenu plus haut, qui renferme Productus
cora, Seminula, des niveaux à Lithostrotion martini, des gastéropodes. Les Lithostrotion sont abondants surtout à la base et au sommet ; vers le milieu de la série, un niveau à Caninia patula.

59 - suite - F. KAISIN

KAISIN, F. Mémoires de l'Institut Géologique de l'Université de Louvain. XI.

page 158

Ainsi qu'il a déjà été dit, cette carrière est ouverte dans les calcaires à Productus cora et Lithostrotion martini. En y pénétrant, on se trouve en présence d'un épais complexe de bancs très nettement stratifiés, inclinant en moyenne de 30° au Midi,
tandis que leur direction est E6°N. Un curieux accident tectonique interrompt la régularité des bancs immédiatement à l'Est du méridien passant par le milieu du front d'attaque. On apercevait, jusqu'en ces tous derniers temps, un changement d'allures
assez brusque, présentant l'aspect d'un anticlinal transversal surbaissé. L'exploitation avait laissé ce pli en saillie, de manière à l'exposer de trois côtés, regardant au Sud, à l'Est et à l'Ouest. Cet anticlinal a été récemment décrit en détail. Il
est coupé à l'Ouest par une faille presque verticale, entre les lèvres de laquelle on a pu observer une magnifique brèche dynamique, à ciment de calcite cristalline et de fluorine, avec mouchetures de pyrite. Certains échantillons prélevés en ce point
ont un ciment d'un beau ton violet, tant la fluorine y est abondante. Le jour d'une excursion de la Société belge de Géologie que j'ai conduite en cet endroit le 25 juin 1932, ungros bloc de brèche contenant des fragments anguleux dépassant un décimètre
de longueur, associés à d'autres beaucoup plus petits, gisait à dix mètres de la faille, sur le palier inférieur de la carrière. Les croquis ci-après (figure 47) et (48) donnent une idée de l'aspect de l'accident. Ici, des stries de glissement ont pu
être observées : elles étaient horizontales.

Figure 47. Croquis perspectif de l'accident transversal de la carrière Sépulchre, montrant la surface de faille striée horizontalement.

[figure]

D'autre part, on peut voir aisément que les bancs supérieurs ne sont ni affectés par le pli, ni tranchés par la faille, alros que la brèche de friction et les stries de glissement indiquent l'existence certaine d'un rejet. Ici non plus, il ne peut être
question d'une faille radiale. On ne peut concevoir le déplacement dont témoignent les stries et la brèche dynamique que comme un coulissage entre deux bancs restés indemnes, et la faille, quasi verticale, doit être rattachée aux décrochements
horizontaux (F. Kaisin et M. Lecompte, 1931, 201-205.

Ce qui rend cette constation particulièrement instructive, c'est qu'il est aisé de déterminer la direction de la surface de faille, sur laquelle on peut appliquer la boussole. On obtient ainsi N20°E, c'est à dire exactement la valeur déterminée pour la
cassure minéralisée étudiée dans la tranchée du chemin de fer, au droit de l'extrémité Nord de la carrière.

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