142E0022.TXT

Feuille : 142E - GOSSELIES - 464
secteur : 3
numéro : 22
code : 142E0022 - 4640022
X :
Y :
Z :
commune :
auteur : A. BRIART
références :
date : 05.1880
roche :
formation :
localisation :

nature : Affleurement

description :

A la distillerie de Chassart, vers Wagnelée, un puits a été foré sur lequel une pompe a été installée. M. Stainier m'en a communiqué la coupe ci-dessous :

Coupe du puits artésien de la sucrerie de Chassart

1. Limon : 8 m
2. Sable : 6 m (Bruxellien)
3. Calcaire en petits bancs avec bancs d'argile intercalés : 18 m.
Débit du puits : 1500 litres par minute (à la pompe).

22 - suite

Annales de la Société Scientifique de Bruxelles, XLI/ 111-113.

A un kilomètre au NO de Wagnelée s'étend l'agglomération des établissements industriels de Chassart. Je dois à l'obligeance de feu M. Léopold Dumont, co-propriétaire de ces établissements, la coupe de quatre puits artésiens qui de 1858 à 1887 furent
successivement creusés dans ces établissements.
M. Briart a rapporté au Tournaisien la roche rencontrée dans le fond des quatre sondages. De là, son tracé. Mais la chose n'est rien moins que certaine.
Pour permettre d'en juger, nous donnons la coupe résumée et interprétée, d'ailleurs inédite, de ces quatre puits.

Puits n° 1 creusé en 1853 dans la cour de l'ancienne sucrerie :

Mètres
q3m Limon ordinaire 8.50
B Sables variés avec gravier à la base 9.50
Yc Argile noire 3.80
Fa2 Grès très tendre 1.20
Fa2 Argile ardoise (schiste décomposé ?) 3.70
Fr Pierre fort dure, puis tendre 1.10
Vide 0.60
Petit granit 0.50
Argile sable et gravier (probablement poche) 0.84
29.74

Puits n° 2 creusé en 1877 dans la nouvelle sucrerie :

q3m Limon ordinaire 9.50
B Sables argile et gravier 6.60
Yc Argile noire 1.00
Fr Pierre tendre, puis dure avec un vide de 0.35 m au bas 16.90
34.00

Puits n° 3 creusé en 1877 à proximité du premier :

q3m Limon ordinaire 6.00
B Sables et gravier 11.30
Yc Argile noire puis grise 4.70
Fr Pierre dont 0 m 80 de très tendre en trois nuances 11.60
33.60

Puits n° 4 creusé en 1877 pour la distillerie dite du Congo :

q3m Limon ordinaire 10.00
B Sable argile et gravier 16.50
Yc Argile grise et noire avec gravier à la base 3.50
Fr Pierre avec un vide 0 m 40 à la base 11.10
41.10

En l'absence d'échantillons et vu la désignation très vague de la roche rencontrée aux quatre puits, il est difficile de trancher avec certitude la question de son âge. Je l'ai rangée dans le Frasnien plutôt que dans le Tournaisien, comme l'a fait
Briart, voici pourquoi :

Notons d'abord la diversité des coupes de ces puits cependant voisins. Elle provient évidemment de ce que, incontestablement, la roche du fond est du calcaire. La présence de vides complètement béants à trois de ces puits, ou de poches de sable à
grande profondeur, le fort débit des quatre puits (en moyenne 2200 m cubes en 24 heures) tout cela indique avec certitude une roche calcaire. Sous les plateaux les calcaires sont fortement altérés et leur surface est creusée d'entonnoirs, parfois de
fortes dimensions, où les formations meubles supérieures se sont lentement effondrées. D'où la diversité des coupes.
Si l'on admet que la roche est du Tournaisien, je ne vois pas ce que peuvent être le grès tendre et l'argile ardoise du puits n° 1.

Il est vrai que la coupe de ce puits renseigne 0 m 50 de pierre granit. Si la roche était du Tournaisien, tout devrait être du petit granit, et non pas seulement ces 0 m 50. Il faut noter que la présence du petit granit est connue dans le pays, où on
l'exploitait alors dans les grandes carrières de Ligny. On devait donc être tenté de rapporter à cette roche tout calcaire rencontré, tandis que l'existence du calcaire Frasnien est inconnue. Je suppose que ces 0 m 50 représentant un banc cristallin du
Frasnien. Enfin, si au moins jusque 41 m avec la faible pente que les roches ont dans la région, la limite inférieure du Tournaisien devrait alors passer beaucoup plus loin au Nord des établissements de Chassart que ne la fait passer Briart. Or, nous
avons déjà vu qu'il la fait déjà diriger trop au Nord d'après la position du Famennien de Feluy. La solution du problème, tout en étant encore douteuse, me paraît donc pencher vers l'âge Frasnien des puits de Chassart.