139W0277.TXT

PL. BELOEIL 139W

277 (VI)

Source dénommée Fontaine Bouillante dans le Bois du Prince de Ligne,
située à 2.200m au Nord-Est de l'église de Stambruges.

Partie bouillonante environ 3m de diamètre, bulles de gaz très fréquentes,
qui se reproduisent, jusqu'à 30 à 40 secondes à la même place sans inter-
ruption.

Croquis.

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PL. BELOEIL 139W
René MARLIERE

277 (VI) (suite)

Extrait de P.Dumon (1947)

18. FONTAINE BOUILLANTE A STAMBRUGES.

Cette fontaine devrait plutôt être appêlée fontaine bouillonnante, parce
que, en plusieurs endroits, elle laisse échapper des bulles de gaz. Cet
échappement est irrégulier et évidemment, par esprit de contrariété, le 30
mars elle ne daignait donner que de rares petites bulles. Certains jours,
on peut estimer que le débit de gaz est assez important, atteignant sans
doute plusieurs centaines de litres à l'heure.

A l'endroit où donne la source, le calcaire carbonifère doit être très
voisin de la surface. Il est recouvert de quelques mètres de sables
landéniens fins.

La température de la source mesurée au début du mois de mars était de 17°5;
le 15 avril elle était de 18°5.

Une première analyse du gaz a donné 97% de gaz inerte de densité très
voisine de celle de l'azote et 3% de CO2, de gaz combustible et d'oxygène
(0,2%). Cette analyse a été faite par la Société Carbochimique à Tertre
(1).

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(1) L'auteur remercie cette Société d'avoir bien voulu se charger de cette
analyse ainsi que de celle de l'eau et de la dolomie. Ces analyses ont
été faites sous le contrôle de M. L.Meunier.
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L'analyse est à rapprocher des suivantes, données par Charles Moureau
(Journal of the Chemical Society, 1923, vol. 123, part II, pp. 1905 et
suiv.):

Gaz rares
CO2 O2 Gaz N2 En Ar + traces He + traces
combus- bloc Xe et Kr Néon
tibles gaz lourds gaz légers

Baudour: Faibles
Source Elisabeth: 3,6% néant traces 95,0 1,4% 1,35% 0,5%

St-Amand:
Source Vauban: 3,8% Traces 94,868 1,332 1,22 0,112

Débit m3/an
Baudour:
Source Elisabeth: 578

St-Amand:
Source Vauban: -

D'autres sources citées présentent aussi 95 à 98% de gaz inertes (Aix-les-
Bains, source du Soufre; Audinac, source chaude et source des yeux; Ai-les-
Thermes, source Vignerie; Badgastein, source Gratenbücker; Bagnères de
Bigorre, source Salies; Bagnères de Luchon, sources Bordeu n°s 1 et 2,
source Bosquet n° 2, source Ferras Enceinte, source Richard nouvelle,
source du Saule n° 2; Bains-les-Bains, source Savonneuse; Calderas, source
Pocq do Carvalho, source Cambo; Cauterets, source du Bois-Vieux, source
César, source Mauhourat, source des Oeufs, source de la Raillère; Dax,
source Nehe, source du Trou des Pauvres; Eaux-Bonnes, source vieille,
source Esquirette; Fumades, source Zoé; Grisy, source d'Ys, la Cheldette;
Longwy, source Récollets; Luxeuil, source Bains des Dames, source Grand-
Bain; Maizières, source Romaine; Nancy, source Sainte-Marie; Panticosa,
source Saint-Augustin, source del Estomago, source del Hidalgo; Plom-
bieères, source du Crucifix, source n°3, source n°5, source Vauquelin;
Sail-les-Bains, source du Hamel, Saint-Honoré, source crevasse; Santenay,
source Carnot, source Fontaine Salée, source Lithium, source Sauterre;
Terais, source Bagnères; Uriage).

Deux analyses d'eaux ont été effectuées en mars 1947 (fonte des neiges) et
en avril 1947 (période sèche).

Elles sont reproduites ci-dessous:
Mars 1947 Avril 1947

Température 17°5 18°
pH - 7,5
Résidu sec à 125°; gr/litre 0,466 0,463
Dureté totale 35° 28°
Dureté permanente 12°5 16°
(cc H2SO4 n/50 pour 100 cc) 24 cc 25,4 cc
Fe2O3+Al2O3.gr/litre - 0,011
CaO; gr/litre 0,163 0,154
MgO; gr/litre 0,020 0,008
Cl2; gr/litre 0,015 0,014
SO3; gr/litre 0,093 0,103
Nitrite, nitrates, NH3 néant néant

Ces analyses, exécutées sous la direction de M. L.Meunier, ont été commu-
niquées à M. Delecourt. Celui-ci veut bien nous donner l'interprétation
suivante (fer considéré comme impolaire dans Fe2O3):

"Les eaux sont captées dans la zone des échanges de base. Elles sont
beaucoup plus sulfatées que les eaux du calcaire carbonifère de la région.
Il semblerait qu'elles résultent du mélange d'eaux ordinaires du calcaire
carbonifère avec une venue d'eau sulfatée et thermale du type de celles
captées à Saint-Amand et à Baudour. Elles seraient en somme semi-aman-
dinoises. C'est ce mélange en proportion variable qui amènerait la varia-
tion de la composition observée de mars (max. d'eau du calcaire) et avril
(max. d'eau amandinoise).

"On peut évaluer les résidus secs à 125° en observant que:

"1° A 125° le gypse CaSO4.H2O est transformé en semihydrate (plâtre)
CaSO4.0,5H2O;
"2° A la même température, MgSO4 prend une seule molécule d'eau
(MgSO4.H2O);
"3° A la même température, le sulfate sodique est anhydre (thenardite).

Analyse d'avril 1947:

CaCO3 5,08 x 50 = 254 mgr
CaSO4 1/2H2O 0,42 x 72,5 = 30,45 mgr
MgSO4.H2O 0,40 x 69 = 27,60 mgr
Na2SO4 1,76 x 71 = 124,96 mgr
NaCl 0,40 x 58,5 = 23,40 mgr
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460,41 mgr
Fe2O3.Al2O3 11,00 mgr
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471,41 mgr
Excès 8,41 mgr
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Résidu sec à l'analyse 463,00 mgr

"En supposant Al2O3 = 0, on aurait Fe2O3 = 11 mgr,
d'où Fe = 7,7 ou mFe" = 7,7 : 28 ou mFe" = 0,28.
"La composition d'avril pourrait s'ecrire:

m CO3 = 5,08 m Ca = 5,50 Th = 29°50
m SO4 = 2,58 m Mg = 0,40 Ta = 25°40
m Cl = 0,40 m Fe" = 0,28 Tn = +7°40
m Na = 1,88
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SA 8,06 SB 8,06

"Eau ferrugineuse de la zone des échanges de base, sulfatée sodique, très
faiblement chlorurée.

"En gradient géothermique normal, la source provient d'au moins 240m sous
le sol. Son énorme débit est à comparer à son bassin direct d'alimentation,
qui est absolument mesquin.

"C'est une source de sommet à l'alimentation principalement artésienne".

D'autres analyses des gaz et des eaux seront continuées si possible.