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PL. BELOEIL 139W
110 (VI)
L.HAUBOURDIN.- Bull. des Naturalistes de Mons et du Borinage,
tomes XV-XVI (1932-1933 et 1933-1934), p.169.
Le monticule dénommé "butte du Calvaire" dans lequel se place notre gise-
ment, fait partie d'un vaste terrain maigre, couvert d'un sable rebelle à
toute culture agricole. Aussi loin qu'il est possible de remonter dans
l'antiquité, les archives nous apprennent que cet endroit était couvert de
broussailles et de vaines pâtures. Auparavant, il faisait partie de l'im-
mense Forêt Charbonnière et les centaines d'hectares de bois qui l'avoisi-
nent en sont un reste. Vers le milieu du XVIII° siècle, on y a planté sur
plus de quarante hectares, des alignements de hêtres en quinconce qui,
ayant atteint leur plein développement, ont fait, jusque vers 1916, l'ad-
miration de tous ceux qui ont connu le "Quinconce de Stambruges" (Pl.2,
fig.1). La guerre et ses conséquences ont fait disparaître ce joyau
sylvestre. Depuis lors, à l'endroit qui nous intéresse, le sol est resté en
friche.
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Le pavé dévalant du "Happart", arrivé à la butte du "Calvaire", contourne
celle-ci près de sa base avant de s'engageer sur le pont du canal de Blaton
à Ath, à l'entrée du village. Avant la guerre ce chemin s'encaissait
légèrement au pied de ce monticule; c'est dans le talus Nord que fut en-
tamée la carrière (fig.17 et pl.2, fig.1).
Le sable extrait est employé pour la construction et la voirie, il n'a
qu'une clientèle assez restreinte, limitée à nos environs; l'exploitation
en est donc très lente. C'est vers la fin de l'année 1924 que fut découvert
près du chemin, sous la côte 66, le premier gisement paléolithique que j'ai
signalé comme étant du Moustérien typique.
C'est au début de 1932 que furent découverts à 60m de là, deux foyers sous
la côte 70. Les quelques instruments Moustériens trouvés près d'eux sont
d'une facture plus ancienne. J'ai fait alors mes réserves quant à l'âge à
attribuer à ces foyers.
Ce sont et la distance qui les sépare et la différence constatée dans la
facture des instruments propres à chacun de ces deux endroits qui m'ont
fait les appeler: EMPLACEMENT I pour le premier découvert près du pavé et
EMPLACEMENT II pour le second avec foyers (fig.17, Pl.2, fig.1 et 2).
Croquis A: Plan de la sablière du Calvaire de Stambruges.
Croquis B: Emplacement I.
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110 (suite)
R.MARLIERE.- Bull. des Naturalistes de Mons et du Borinage, tomes XV et XVI
(1932-1933 et 1933-1934), p.174.
Croquis C: Fig.19.- Coupe de la Sablière du Calvaire de Stambruges.
On peut y distinguer trois termes:
a) Dans le fond de l'exploitation apparaissent des sables verdâtres dans
l'ensemble (a) (1), très peu argileux, uniformément riches en glauconie et
dont les grains de quartz sont à peu près tous d'égale dimension
(homométrie). Cette série de faits indique l'origine marine du dépôt. Par
places et uniquement vers le sommet, des blocs de grès atteignant parfois
plusieurs mètres cubes sont disposés en bancs plus ou moins fortement
déchaussées; ce grès a la même composition minéralogique que le sable, mais
les éléments sont agglutinés par un ciment naturel qui confère à la roche
une certaine cohérence; il s'agit ici des "Grès de Grandglise" qui, à
quelque distance de là, ont livré une Faune marine d'âge landénien. Le
sable verdâtre et les blocs de grès subordonnés appartiennent donc au
Landénien marin (Eocène tertiaire).
Une seule chose pourrait troubler notre argumentation: c'est la présence de
sortes de veines ou de bigarrures brunes qui semblent rappeler à première
vue des stratifications confuses (a') (Fig.20). En réalité ces taches
brunes sont disposées d'une façon très irrégulière, elles sont plus rares à
mesure que l'on s'éloigne de la surface du sol et disparaissent à une
certaine profondeur; elles sont constituées par le sable landénien dont la
glauconie, oxydée, a par fois donné un ciment ferrugineux peu abondant; un
examen attentif montre encore ces veines brunes en relation avec des voies
d'infiltration ainsi que le représente la Fig.20; elles sont donc dues à
l'altération sur place du sable glauconifère.
Croquis D: Fig.20
A l'entrée de l'exploitation le sable vert est devenu brun-vert (a") sur
une trentaine de centimètres à partir du contact avec les sables susja-
cents. Il s'agit cependant encore du même sable Landénien, toujours en
place, mais un peu plus argileux à cause d'une pénétration venue du dessus;
la glauconie y a en outre subi un commencement d'oxydation.
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(1) Ces lettres corresespondent au croquis. Les sables verts appartiennent
à la couche 9 de M. HAUBOURDIN.
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b) Dans cette région méridionale de la carrière le Landénien marin est
recouvert par des sables plus ou moins argileux, de teintes variées, et
dans lesquels on note de fins straticules lenticulaires tantôt argileux,
tantôt sableux (b). Ce sont les couches 6 et 5 de notre confrère. L'ensem-
ble de cette formation, ainsi qu'il résulte d'ailleurs d'un très beau levé
de M. Haubourdin, a une allure nettement entrecroisée. Plusieurs de ces
sables présentent des grains très hétérométriques. Ces caractères litholo-
giques, joints aux caractères structuraux et aux conditions de gisement de
la formation montrent que nous sommes en présence de dépôts formés à flanc
de coteau, entrainés par les eaux et déposés de façon très irrégulière, au
gré des conditions très changeantes du modelé topographique continental de
l'époque.
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c) Afin d'épuiser la description des couches de la sablière, signalons
encore un sable blond (c), très peu argileux, sans glauconie, qui doit être
d'origine éolienne (couches 1 et 2 de M. Haubourdin). En surface, il
renferme des matières humiques d'origine tout à fait récente, et il est
certain que, de nos jours encore, chaque coup de vent accroit de quelque
grain de sable, le sol superficiel de la carrière.
............. voir suite dans le fascicule.
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A.Rutot - 1900
110 (suite) = N° 3061
Sous la chapelle, sablière et bel escarpement montrant, surtout sous la
chapelle, des concrètions de sable en gros grès tubulaires.
En-dessous on voit encore du sable rougi. En tout, il y a 6 à 7m de
landénien visible. Vers le haut de la coupe on voit de gros blocs de grès
blanc, dur comme le grès de Tirlemont.
Dans le chemin l'affleurement de sable landénien continue et en trait bleu
il y a tout un paquet d'argile Yc obliquement descendu.
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PL. BELOEIL 139 W
R.MARLIERE
N° 110 (suite)
Au pied du calvaire, contre la sablière antérieurement décrite, je trouve des
sables peu glauconifères, à traînées ferrugineuses L1) contre lesquels sont
appuyés selon une paroi verticale des blocs de grès de Grandglise de
dimensions
variées (0m10 à 1 m) et des terres (de remblais).
Croquis 110s.
Ces grès n'ont pas été vus antérieurement lorsque la sablière était en pleine
activité. Je pense qu'ils ont été apportés.