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139W0005.TXT

PL. BELOEIL 139W
M.MOURLON - 29 juillet 1902

5 (IV)

Carrière Le Grand Frères, à Basècles.

Sur la paroi orientale entre la carrière et la route, on observe la coupe
suivante:

q3m-q1m 1 Moséen (limon avec cailloux) 1m00
L1d 2 Sable landenien 3m00
V2b 3* Calcaire servant à faire du marbre noir; avec les
déchets en fait de la chaux hydraulique 15m00
Bancs inclinés vers le S-S-O.

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PL. BELOEIL 139W

5 (suite)

R.MARLIERE.- Société Géologique de Belgique. Liége, 1936-37, t.60.

BASECLES : Carrière Legrand et Carrière Liétart.

Les deux carrières juxtaposées de M. Legrand (Est) et de M. Liérart (Ouest)
sont situées immédiatement au Sud de l'agglomération, contre la grand'route de
Tournai, 800 mètres au Sud-Est du clocher de Basècles. L'intérêt de ces
exploitations réside en ceci: 1) Depuis Tournai, à mesure que nous nous
dirigions vers le Sud, nous nous sommes éloignés du "Dôme du Mélantois" (1);
nous sommes actuellement en présence de couches dinantiennes plus élevées dans
la série stratigraphique et dont le pendage vers le Sud est très nettement
accusé. 2) Certains bancs calcaires présentent des joints curvilignes curieux
dont l'origine est encore à expliquer; c'est avec cette dernière préoccupation
surtout que nous faisons un arrêt de près d'une heure à Basècles.

1) Le Calcaire de Basècles, noté V2b sur la carte géologique détaillée (tirage
1903) n'a pas encore reçu une place exacte dans l'échelle des couches
dinantiennes. Les fossiles y sont rares; on cite Productus cora (2). Le
calcaire est noir, mat, à grain fin, à cassure conchoïdale; il appartient au
"faciès vaseux"; les bancs sont peu épais (3) (moins de un mètre), bien lités,
séparés par des lits rendus schistoïdes par altération.

Dans le travail de M. Delépine (4) relatif au Calcaire carbonifère de la
Belgique, il n'est pas fait mention du Calcaire de Basècles, sauf sur la
planche X, en couleurs, où l'auteur range avec doute le "Marbre noir de
Basècles, au sommet du Viséen inférieur. Le moment n'est pas très favorable
pour reprendre cette question, les difficultés économiques ayant exercé leurs
ravages dans le pays: trois sièges d'extraction restent en activité, contre
huit il y a quelques années; cinq sont actuellement complètement inondés.

Le pendage des bancs se fait à 14° au Sud, la direction étant exactement Est-
Ouest. La constance des caractéristiques géométriques des couches (épaisseur,
inclinaison, parallélisme) est la règle absolue dans toutes les carrières de
la localité. Les diaclases sont peu rapprochées, mais parfois fortement
minéralisées (5).

2) Les "joints" dont il est maintenant question ont déjà retenu l'attention de
la Société géologique, guidée par Jules Cornet en 1908 (op. cit.). Environ 600
mètres à l'Ouest de l'exploitation que nous visitons aujourd'hui, "à un niveau
qui correspond" à peu près au milieu de l'épaisseur de calcaire exploitée dans
la carrière Bernard, écrit Jules Cornet, la régularité de la stratification
est troublée par un accident remarquable. Sur une épaisseur de 1,00m à 1,50m,
le calcaire est ondulé, festonné de façon à simuler des plis dont la
direction, pour autant que j'aie pu l'observer, semble voisine de la ligne
Nord-Sud. Je dis simuler, car il semble bien que les surfaces qui séparent les
épaisseurs plissées ne sont pas des joints de stratification, mais des joints
dynamiques courbes qui divisent la roche en pseudo-bancs ondulés; ces joints
paraissent s'être développés, grâce à la cassure conchoïde de la roche, sous
l'influence d'un déplacement suivant la stratification qu'a subi le massif
supérieur par rapport à l'inférieur; ce sont des sortes de piésoclases
courbes.

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(1) A cette appellation, M. RENIER préfère "Anticlinorium du Mélantois"
(1936).
(2) Ann. de la Soc. géol. de Belgique, t. XXXIV, (1907).
(3) Exception faite du "banc de cinq pieds" et du "banc de sept pieds" sur
lesquels nous reviendrons plus loin.
(4) Op. cit., 1911.
(5) Cornet, J. - Observations aux carrières de Basècles. Ann. de la Soc.
géol. de Belgique, t. XXXIV, p. B 111 (1907). Compte rendu sommaire de
l'excursion du 11 avril 1908 à Basècles et Blaton. Ibid., t.XXXV,
pp. B 236-242, spécialement p. B 237 (1908).
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Je rappellerai que Briart (2) a décrit un cas intéressant, observé par lui
dans les Alpes de Frioul, de déformations présentées par une zone de calcaire
avec boghead comprise entre deux zones de roches dolomitiques non plissées,
par glissement du massif dolomitique supérieur; mais dans ce cas il s'agit de
véritables plissements, très accentués, des lits minces du calcaire; à
Basècles, il s'est développé, dans la masse calcaire très cassante, des
calcaires conchoïdes courbes, imitant des plis. Le seul côté étonnant que
présente le phénomène, c'est sa continuité, car il est visible aussi dans une
carrière située à 300m à l'Ouest-Nord-Ouest de la carrière Bernard.

Photo SA: Fig.3.- Basècles. Carrières Liétard et Legrand.

Le "banc de 5 pieds" (1.60 m) est ici coupé sensiblement en
direction par une diaclase. Cet aspect représente donc une section
transversale des cannelures; les joints dynamiques découpent des
pseudo-bancs parfois lenticulaires.
On remarque encore l'allure calme et parfaitement stratifiée des
couches qui encadrent le "banc de 5 pieds".
(La ligne noire horizontale qui traverse la photographie correspond
au niveau de l'eau lors d'une récente inondation.)

Photo SB: Fig.4.- Basècles. Carrières Liétard et Legrand.

Aspect des "cannelures" à la surface du "banc de 7 pieds" (2.20 m)
dégagée par l'exploitation (dimensions: 4m sur 4m environ).

Quelques-uns des participants à l'excursion ont émis l'idée que la parti-
cularité qui vient d'être décrite pourrait être due à un phénomène contem-
porain de la sédimentation et ont cru pouvoir comparer ces pseudo-plissements
à des ripple-marks. Ils auraient certainement changé d'avis si le conducteur
de l'excursion avait pu leur montrer qu'en certains points les surfaces
séparant les faux bancs se redressent jusqu'à la perpendiculaire et même se
renversent." (Jules Cornet, op. cit., 1908, p. B 237).

Photo SC: Fig.5.- Basècles. Carrières Liétard et Legrand.

Autre aspect du "banc de 5 pieds" en direction, 30 mètres à l'Est
de la vue précédente (Fig.3). Mêmes remarques.

Si la "continuité" de cet "accident" peut être considérée comme constituant
"le seul côté étonnant que présente le phénomène" les observations faites dans
les carrières Legrand et Liétart prennent une importance considérable. En
effet, nous voyons le phénomène se répéter dans deux bancs distincts, chacun
d'eux présentant un tel caractère de continuité dans les carrières du pays
(avec toujours les mêmes joints) que les exploitants leur ont appliqué les
dénominations : "banc de 5 pieds" (supérieur) et "banc de 7 pieds" (banc
inférieur). Ces observations sont d'ailleurs les seules que nous puissions
ajouter à celles qu'a faites Jules Cornet; à vrai dire, nous ne possédons
guère d'éléments d'appréciation pour résoudre d'une façon définitive le
problème de l'origine des joints qui nous intriguent.

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(2) Ann. Soc. géol. de Belg., t. XVII, 1890, p.129 (V. fig. p.132).
Au cours de l'excursion, M. Renier émet l'avis que pareil rapprochement ne
se justifie pas; il est probable que Briart s'est mépris sur l'interpréta-
tion à donner aux faits observés.

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