139E0069.TXT

PL.BAUDOUR 139E
F.HALET

69 (VI)

Grande exploitation de grès de Bois de ville, identique à ceux de la carrière des Nonnes (no 29). Direction E-W.
Exploitation de 15 à 20 mètres de profondeur.
Au-dessus de grès on voit apparaître les schistes noirs de l'assise d'Andenne.


PL.BAUDOUR 139E
R.MARLIERE

69 (suite) page B 69

Laissant la carrière du Bois de Nonnes en dehors de leur itinéraire, les excursionnistes se rendent aux exploitations récemment ouvertes par M. De Vriese pour l'exploitation du "Grès du Bois de Ville" (4).

(4) Très improprement appelé "silex" dans le pays.

En pleine série houillière, cette roche est assez surprenante par sa colo-ration blanche ou légèrement grisâtre; elle est en majeure partie consti-tuée par de très petits grains de quartz détritique (quelques dixièmes de millimètre au plus) réunis par un ciment siliceux qui anourri les grains et leur a donné une enveloppe souvent incomplète de quartz secondaire, le minéral accessoire dominant est la muscovite. Les fossiles n'existent pas dans le grès du bois de ville, tout au plus tourve-t-on des empreintes fibreuses, isolées, laissées par des fragments végétaux complètement dis-parus eux-mêmes; la décoloration de la roche est à mettre en relation avec les phénomènes d'oxydation ayant amené la destruction complète de la ma-tière organique du sédiment originel. Des ripple-marks s'observent très gréquemment à la surface des bancs. La texture de la roche est variable: tantôt la roche a un aspect uniforme, tantôt des straticulations entre-croisées apparaissent, en relation avec la plus ou moins grande abondance du ciment intergranulaire.
Les déformations tectoniques subies par les roches de la carrière de M. De Vriese présentent pour nous un grand intérêt : Une profonde excavation, qui correspond à l'endroit noté N.65? sur le plan ci-contre permet d'observer deux coupes. La paroi orientale de l'exploitation (fig. 9 et 10) est taillée dans des bancs régulièrement inclinés de 20? au Sud; en observant de très près on distingue un décollement des couches supérieures; celles-ci sont affectées par un pli anticlinal à deux plans axiaux qui se rencontrent dans une zone broyée, où un lit gréseux de 10 centimètres d'épaisseur s'est en quelque sorte ramassé sur lui-même. Dans le "massif" inférieur, l'in-clinaison midi n(est pas troublée; parmi les joints nombreux qui morcellent la roche, quelques-uns sont obliques à la stratification et découpent au sein des bancs des lentilles à forte convexité, mais sans que le pa-rallélisme des joints de stratification soit troublé.
Sur la paroi occidentale de l'excavation, le "massif inférieur" semble passer avec la même inclinaison régulière que sur le front opposé; mais dans le train de couches supérieur les allures de l'anticlunal se précisent et s'accentuent très fortement (fig. 11).
Il s'agit évidemment du mouvement relatif d'un "maasif" par rapport à l'autre, mouvement qui s'atténue et s'amùortit très rapidement vers l'Est.
Ce style tectonique dans le Namurien du bord Nord du bassin houiller méritait notre attention.