139E0005.TXT

PL.BAUDOUR 139E
F.Halet

5 (suite) Ledoux A. Annales de la société gélogique de Belgique. Liège, 1911,
t.XXXVIII, bull.pp.185-186.


Sur le "grès wealdien" des environ de Mons (7).
par

A. Ledoux.


La légende de la carte géologique de la Belgique signale l'existen-ce d'un faciès à grès blancs, mamelonnés (Wg), dans l'étage waeldien (Jurassique supérieur). M. le Professeur Cornet a bien voulu me communiquer deux échantillons de cette roche, l'un provenant d'Haut-rages, l'autre d'un puits naturel dans le houiller à Ghlin. Ces deux échantillons présentent des caractères extérieus assez différents et l'examen microscopique que j'en ai fait m'a démontré que leurs structures ne sont guère semblables. Je les examinerai done succes-sivement :

a) Echantillon provenant d'Hautrages. La roche est très dure, de couleur grisâtre, à cassure écailleuse. La partie externe de l'échantillon est recouverte d'un enduit d'opale. En certains points de la cassure, on constate de petites fissures colorées en brun par des hudrates ferriques : en d'autres, on constate du quartz très blanc.
Examen microscopique. La roche est formée essentiellement par des grains de quartz de grandeurs variables. Le fond est formé par une mosaïque de grains très fins, dans laquelle sont noyés des grains de beaucoup plus grande dimension. Ils sont le plus souvent bourrés d'inclusions et montrent parfois le phénomène de l'accroissement secondaire. Examinés avec un fort grossissement, les grains se montrent profondément corrodés, ce qui leur donne un contour erénelé très spécial. J'ai pu m'apercevoir qu'en certains cas cette corro-sion avait détaché d'un grain de quartz de grandes dimensions, des particules plus petites, demeurées dans son voisinage mais ayant conservé la même orientation que lui. D'autres fois, l'on trouve plusieurs grains assez grands dans le voisinage les une des autres et orientés de la même façon : ce fait semble établir qu'ils sont les débris d'un individu primaire plus grand. Tout les termes de passage peuvent d'ailleurs s'observer dans une préparation (fig 1).

Le ciment réparti entre les grands grains de quartz comprend, out-re du quarz microgrenu, de l'opale. Près de la bourdure, où extéricu-rement j'ai constaté l'enduit d'opale, les grains étaient parti-culèrement petits et l'opale abondant.

A côté du quartz, j'ai pu observer dans la roche des petits grains de minéraux lourds, tourmaline zircon, rutile, beaucoup plus no-mbreux que dans d'autres roches s"dimentaires analogues.

Cette roche peut être considérée comme un quartzite grès à ciment de quartz et d'opale.
La corrosion des grains et la richesse en minéraux lourds sem-ble indiquer qu'avant la solodification, les eaux en circulant dans le sable ont emporté une notable partie de la silice des grains de quartz. La consolidation s'est efectuée par le dépôt du ciment d'opale et de quartz fourni par des eaux siliceuses.