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138E0147.txt

Planche Péruwelz - 138E0147 - 4440147

N°147 (Id) - Cf. J. Cornet - Ann. Soc. Géol. Belgique, t. XXXIV, 1906-1907, pp. M. 210 ; 211

Sondage du Pont de Grosmont.

Sur le territoire de Brasménil à 1660 mètres au Sud et 40 mètres à l'Ouest du clocher, au nord et tout près du pont de la route de Brasménil à Grosmont, sur le canal de Pommeroeul à Antoing.

Orifice à la cote 32

Le sondage du Pont de Grosmont est arrivé à une profondeur de 49m50.
Il a traversé 0m60 de limon, 10m40 de sable landenien, puis 13m25 de Dièves turoniennes, dont la base était à 24m25.
De là jusqu'au fond, c'est-à-dire sur 25m25 d'épaisseur, les roches reconnues ont été appelées par
le sondeur : " grès noirâtre ", " schiste gréseux ", " schiste phtaniteux " et " silex noir phtaniteux ".
Malgré la diversité des dénominations employées par le sondeur, les roches rencontrées aux 4 sondages,
sous les profondeurs respectives de 19m60 (Sondage du Pont de Briffoeil), 62m50 (Sondage de Brasménil),
24m25 (Sondage du Pont de Grosmont) et 8m20 (Sondage du Siphon), présentent beaucoup d'uniformité.
Ce sont des roches siliceuses de texture très compacte, dures, cassantes, à cassure esquilleuse, ou
conchoïde dans les parties les plus intactes, non translucides sur les bords, de couleur noire, à éclat mat,
un peu résineux sur les cassures conchoïdes, infusibles, se décolorant au feu.
Des échantillons indiqués comme " schiste phtaniteux ", " schiste gréseux ", etc. (aux sondages de Brasménil et du Pont de Grosmont),
consistaient, lors de l'extraction, en une boue noire rappelant les " schlamms " des lavoirs à charbon, mais
de nature siliceuse, sauf une très petite proportion de matière colorante, anthraciteuse.
A l'état sec, cette substance prend une certaine cohérence et ressemble à certains cherts désagrégés, pourris,
des carrières de la vallée de l'Escaut.
D'après le signalement qui précède, on pourrait, à première vue, hésiter à classer ces roches dans les " phtanites " du terrain
houiller inférieur (H1a) ou dans les cherts du calcaire carbonifère.
Selon que l'on adopte l'une ou l'autre détermination, la question se présente de façon très différente.
Il n'est, certes, pas absurde, à priori, d'admettre la présence des phtanites houillers à l'emplacement des
quatre sondages. Mais, pour expliquer leur présence en ces endroits, nous devrions nous livrer à des hypothèses variées, faire intervenir des plis ou des
failles dont rien n'indique l'existence en cette région. On peut aisément construire au moins trois coupes théoriques expliquant la présence de phtanites houillers à
Brasménil (plis secondaire (On pourrait supposer que le golfe de Château l'Abbaye, dirigé vers le NO, se recourberait ou enverrait un
prolongement vers le NE et l'E du côté de Callenelle, etc. M. Simoens a montré l'invraisemblable des hypothèses de ce
genre (Bull. Soc. Belge de Géologie, t. XX, 1906, Proc. verb. p.192), faille isogonale normale contraire,
faille isogonale inverse conforme).
Mais ces théories ne pourraient prévaloir contre le fait que les phtanites houillers, à Brasménil, n'occuperaient pas
leur position stratigraphique, qu'ils ne reposeraient pas sur le calcaire de Blaton (V2c).
D'après leur position et d'après la structure de la région, les sondages du Pont de Grosmont et du Siphon, sont
certainement dans la zone du calcaire de Péruwelz (V2b).
Quant au sondage de Brasménil et surtout à celui de Briffoeil, ils pourraient même être sur une assise située sous
celle de Péruwelz.
Faudrait-il alors faire appel à une transgressivité du Terrain houiller sur le calcaire carbonifère ?
Mais toutes ces considérations sont superflues.
En effet, l'examen attentif des roches des 4 sondages montre que l'on a affaire à des cherts du Calcaire carbonifère
et non à des phtanites du Terrain houiller inférieur.
Si nous les comparons aux phtanites houillers de la région la plus voisine, celle de Sirault et d'Hautrages, nous
voyons qu'ils en sont très différentes. Les roches de Brasménil n'ont pas la disposition stratifiée en petits bancs qui caractérise
les phtanites, ils n'en ont pas les joints plans, ils n'en renferment pas les fossiles.
En effet, les nombreux échantillons des 4 sondages que nous avons sous les yeux ne présentent pas trace de
Posidonomye, Posidonielle ou Goniatite.
Deux d'entre eux, provenant du sondage du Pont de Grosmont, renferment, l'un une empreinte d'un article de crinoïde,
l'autre une trace qui semble appartenir à un Spirifer, ce qui la rapproche plutôt du Calcaire carbonifère que du
Terrain houiller.
Les roches de nos sondages diffèrent encore des phtanites houillers par leur cassure esquilleuse et
conchoïde et l'aspect luisant de cette cassure , caractères qui ne sont qu'exceptionnels dans les phtanites
houillers de Sirault, etc.
Ajoutons enfin qu'au Sondage du Siphon, nous avons trouvé, parmi les cherts, un morceau de calcaire siliceux
noir et un petit fragment de dolomie.
Ces derniers arguments devaient nous faire pencher définitivement vers l'opinion qui vient d'être énoncée.
Les assises de calcaire à cherts ne manquent pas dans la région.
Vers le Sud, ils sont abondants dans la partie supérieure du calcaire de Blaton (V2c), vers l'Ouest, on les
connaît à plusieurs niveaux du calcaire carbonifère de la vallée de l'Escaut, entre autres dans les plus
méridionales des carrières de ce district, à Bruyelles et Péronnes, c'est à dire à 7 ou 8 kilomètres de Brasménil.
Nous pouvons donc affirmer que les roches rencontrées aux sondages de Briffoeil, de Brasménil et du Siphon sont
des cherts du calcaire carbonifère de la région.
Il est évident que ces roches ne sont pas en place, puisque les échantillons des sondages, à part l'exception
mentionnée plus haut, ne renferment que des roches siliceuses. Aux quatre sondages, le carnet du sondeur
signale le caractère très ébouleux des cherts, l'instabilité des parois des trous de sonde, la difficulté du tubage,
la déviation fréquente de la sonde et des tubes. Les blocs remontés sans avoir été broyés, présentent
des surfaces de cassure anciennes. En somme, les sondages ont été faits dans une masse de bloc de cherts séparés de
leur gangue calcaire, et accumulés en un dépôt non cohérent.
On pourrait songer à les considérer comme le résidu de la dissolution sur place du calcaire de Blaton, qui a dû
s'étendre autrefois au-dessus du calcaire de Péruwelz dans la région des sondages.
Mais cette altération sur place (dont on peut avoir de nombreux exemples dans les carrières de Blaton et de Tournai)
aurait laissé, en même temps que les cherts, un résidu argileux que l'on ne retrouve pas dans les échantillons.
Il faut, en outre, considérer l'épaisseur considérable présentée par l'amas de blocs de cherts.
Rappelons que les épaisseurs reconnues ont été :

Au sondage de Briffoeil : 21m10
Au sondage de Brasménil : 53m50
Au sondage de Pont de Grosmont : 25m50
Au sondage du Siphon : 33m50
et faisons remarquer qu'à aucun des 4 sondages, on n'en a atteint la base.

Ces puissances répondraient à une épaisseur de calcaire de beaucoup supérieure à celle du calcaire de Blaton.
Il devient donc évident que les cherts des sondages de Brasménil, etc, ne sont pas de simples résidus d'une
dissolution sur place, n'ayant subi qu'une descente verticale. Après avoir été libérés de la gangue calcaire par un
phénomène de ce genre, ils ont subi un déplacement horizontal et ont été accumulés sur une épaisseur dépassant
certainement 53m50.
Cette accumulation s’est faite dans une ou plusieurs dépressions du sous-sol calcaire.
En effet, si l’on considère le niveau de l’orifice des sondages et celui du fond, on trouve que les
cherts ont été reconnus jusqu’aux cotes suivantes :

Au sondage de Briffoeil : +6m75
Au sondage de Brasménil : -72m00
Au sondage de Pont de Grosmont : -17m50
Au sondage du Siphon : -15m75

Et faisons encore remarquer que, nulle part, on n’a atteint la base de dépôt.
La surface du Calcaire carbonifère, dans la région, se trouve à niveau variant de +18 à Péronnes (carrière de Crèvecoeur),
à +38 à Basècles (vieilles carrières à l’Ouest de Basècles-Station).
Il est donc incontestable que les cherts de nos sondages sont accumulés dans une ou plusieurs dépressions de
la surface des terrains primaires. Les sondage de Brasménil est surtout remarquable,
le dépôt de phtanites y descend au moins jusque 72 mètres sous le niveau de la mer. A ce même sondage,
l’épaisseur des Dièves turoniennes est aussi très anormale : 22m50 au lieu des 7m35 et 13m25 des autres sondages.
Il semble y avoir là une « poche » du sous sol calcaire, comblée en partie par le dépôt de cherts et dans laquelle
est descendue la base du Crétacique marin.
Ces conditions de gisement rappellent beaucoup celles du Bernissartien, là où il repose sur les calcaires primaires
(Chercq, Maffles, Neufvilles, Soignies, Ecaussines, etc.)
Nous en concluons que, si les roches siliceuses de nos 4 sondages sont, quant à leur nature, des cherts du Calcaire
carbonifère, le dépôt qu’elle forment dans le Nord Ouest de la planchette de Péruwelz, doit être déterminé comme
Wealdien ou Bernissartien.
Ajoutons, pour terminer ceci, qu’à Leuze, un puits artésien a traversé, entre le Crétacique marin, épais de 15m80 et
le Calcaire carbonifère normal, 5m00 de « terre noire mélangée de silex et de grès noir ».
C’est un dépôt comparable à celui du sondage du Pont de Grosmont et pouvant aussi être classé comme Wealdien ».

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