136W0304.TXT

Feuille : 136W - LIMBOURG - 435
secteur : 6
numéro : 304
code : 136W0304 - 4350304
X :
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commune :
auteur : J. ALEXANDRE
références : ALEXANDRE, J. Les dépôts de la basse terrasse de la Vesdre à Béthane. Ann. Soc. géologique
de Belgique, t. LXXXVI : pp. B169-180.

date :

roche :

formation :

localisation :
nature : Affleurement

description :

A. Les observations

1° La coupe la plus complète est située au point 304a et dans ses environs immédiats. On y observe de bas en haut :

1. Sable grossier et gravier aux éléments assez petits (4 cm de diamètre moyen au maximum) ; gravier bien roulé
contenant de fins débris de schiste vert d'origine locale ; aucune trace de stratification nette mais l'analyse
statistique de la pente des cailloux les plus grands et les mieux aplatis nous indique une origine alluviale
[A. CAILLEUX. La disposition des galets dans les formations détritiques. Rev. Géog. Phys et Géol. Dynamique, XI: pp.
171-198, Paris, 1938] :
cailloux posés à plat : 77 %
cailloux posés sur la tranche : 23 %
cailloux dressés : 0 % - 0,50 m visible

2. Limon brunâtre avec interstratification de fins lits de sable, allure lenticulaire - 0,10 m

3. Limon brunâtre contenant une forte proportion d'éléments assez grossiers (7 cm en moyenne) ; ces éléments sont en
majeure partie des galets très bien roulés, de quartzite revinien surtout, mais

également des cailloux anguleux de poudingue arkosique de la base du Givetien ; dans le limon, quelques taches roses
proviendraient de l'altération de roches schisteuses accompagnant ce poudingue (sommet du Couvinien) ; non seulement
aucune stratification n'est visible, mais la disposition des gros éléments est très diverse :

cailloux posés à plat : 33 %
cailloux posés sur la tranche : 43 %
cailloux dressés : 24 % - 0,70 m

4. Argile contenant de nombreux petits débris de schiste dont elle est le produit d'altération ; deux couches de
couleur différente, l'une vert-olive et l'autre jaune ; leur surface de contact est diffuse, contournée, avec des
enclaves d'une couche dans l'autre ; quelques éléments roulés assez gros - 0,60 m

5. Limon parfois très sableux contenant de nombreux cailloux anguleux de poudingue arkosique et de grès grossier de la
base du Givetien et quelques galets (dimension moyenne : 6 cm) ; cette couche est le résultat du brassage prolongé de
trois autres couches reconnaissable à leur couleur différente : rouge violacé, blanc grisâtre et roux, à certains
endroits, la couche grisâtre semble due à un lessivage, notamment lorsqu'il y a passage du gris au rouge brique
(altération de la couche lie-de-vin), mais dans ce cas la zone blanchâtre est accompagnée d'un liséré ocre ; la couche
blanchâtre est le produit d'altération d'un poudingue fin de la base du Givetien, d'où sa grande perméabilité ; cette
même couche blanchâtre surmonte habituellement les autres ; localement, on la trouve au contraire en position
inférieure - 0,70 m

6. Couche lumique, limoneuse dépourvue de cailloux - 0,20 m

Tandis que la limite entre les alluvions de la base (couche 1 et 2) et le limon à cailloux dressés est rectiligne,
le contact entre ce dernier (3) et les argiles à petits débris de schiste (4) présente des involutions tout en restant
très net : les parois des poches ont une inclinaison proche de la verticale, parfois même plus grande. Cette allure
est refletée par la disposition des cailloux dans le limon inférieur et surtout dans les poches argileuses. Enfin,
entre les argiles et les limons à gros débris anguleux (5) la limite est largement festonnée sans règle apparente quant
à l'espacement ou la direction des festons. En règle générale, le dessin de ces contacts est différent d'une paroi à
l'autre de la tranchée.
Traversant la couche (4) et une grande partie de (5), une série de fentes en coin se perdent en s'évasant dans la
couche grisâtre ou violacée, tandis que vers le bas, elles semblent être arrêtées par la couche (3) riche en gros
éléments. Ces fentes se retrouvent fréquemment sur les deux parois : comme elles sont relativement minces, on peut les
assimiler à des plans verticaux continus qui, à certains endroits, se recoupent (on peut s'en rendre compte en suivant
deux fentes assez proches). Remplies d'un matériel plus sableux que les dépôts encaissants, les fentes permettent la
circulation de l'eau, laquelle est responsable du liseré ocre qui les borde.

2° L'aspect de la coupe au point 304B est assez différent : malgré de nombreuses couches locales (3 et 5), on y observe
une disposition générale beaucoup plus simple :

1. Bed-rock fortement altéré : argile gris-bleu ou jaune contenant des noyaux de calcaire plus ou moins arrondis ; elle
correspond à une intercalation de calcschistes dans les calcaires givetiens qui forment la base de la terrasse - 2 m
visibles
2. Galets de dimensions moyennes (10 cm) dans une matrice de gravier très fin - 1,20 m
3. Limon stratifié en zones alternativement noires et brunes (rappelant la disposition des varves) ; ce limon contient
de petits cailloux mal roulés, toutefois jamais anguleux - 0,80 m
4. Limon rouge-brun contenant 40 % environ de cailloux (moyenne : 5 cm) soit parfaitement roulés, soit anguleux
(ce sont alors des fragments de poudingue miliaire de la base du Givetien) - 1,50 m
5. Limon rouge-brun avec stratification indiquée par des couches de fin gravier - 0,80 m
6. Couche humique - 0,20 m