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Pl. Eupen - 136E0382 - 4360382

N°382(IVc-d)

Extrait du Bulletin de la Société belge de géologie, etc. t LXI, 1952, fasc. I, pp.40-44

F. Geukens et M. Gulinck - Coupe géologique de la galerie de captage Soor - Gileppe.

F. GEUKENS ET M. GULINCK. -COUPE GÉOLOGIQUE
Coupe géologique de la galerie de captage Soor-Gileppe , par F. GEUKENS et M. GULINCK.

Fig. 1. - Plan de situation du Tunnel Soor-Gileppe.
Fig. 2. - Particularité dans la structure sédimentaire des quartzophyllades reviniens

Dans le cadre des travaux destinés à augmenter la capacité du réservoir de la Gileppe, les eaux de la Soor, affluent de
la Helle, ont été captées et mises en communication avec celui-ci, au lieu dit " Trou Malbrouk ".
Cette communication a été réalisée au cours des années 1950, 1951 et 1952, au moyen d'une conduite circulaire en béton
armé d'un diamètre intérieur de 2 m, passant en galerie sur une longueur de 2.450 m et à une profondeur sous le sol
naturel atteignant 80 m (1).
Cette galerie, sensiblement orientée Est-Ouest (fig. 1), a traversé des roches d'àges gedinnien, salmien et revinien.
Une description détaillée de la coupe, relevée en collaboration avec MM. R. Legrand et A. Delmer, a été versée aux
archives de la carte géologique. Nous nous contenterons ici d'en exposer les traits les plus saillants.
La position des différents points d'observation signalés ci-après est donnée par leur distance à l'extrémité Ouest de
la coupe. Celle-ci a été relevée en tranchée ouverte entre 0 et 70 m. Les terrains étaient fort altérés dans ce tronçon,
mais se présentaient à l'état inaltéré dans presque toute la longueur de la galerie proprement dite.

GEDINNIEN.

Le Gedinnien a pu être observé entre les cumulées 45 et 208;
il y est essentiellement représenté par des schistes rougeâtres, bigarrés ou celluleux. décalcifiés dans la partie
occidentale du tronçon, des grès schisteux micacés verdâtres et accessoirement des schistes phylladeux gris.

Les couches de base sont formées, sous leur facies inaltéré (observé entre les cumulées 195 et 208), pur des roches
schistocalcaires, renfermant des intercalations plus ou moins lenticulaires de calcaire blanc verdâtre, reposant sur un
conglomérat arkosique à galets quartzeux blancs ou rosés et à pâle arénacée verdâtre. On retrouve ce conglomérat, mais
à l'état très altéré, vers la cumulée 45.

Les couches penchent généralement vers l'Est et ont une direction moyenne approximative Nord-Sud. Elles semblent
dessiner un synclinal dédoublé, faiblement penché vers l'Ouest, encadré par des roches salmiennes. La surface de
contact SalmienGedinnien à la cumulée 208 présente dans la galerie une allure plissée nettement renversée.

SALMIEN.

Des formations salmiennes s'observent:
1° Entre les cumulées 0 et 45, où elles présentent des schistes. (les schistes psammitiques avec quelques bancs de
quartzites micacés minces, généralement fort altérés. Ce faciès est identique il celui qui affleure aux environs de
Jalhay.
2° Entre les cumulées 208 et 490, essentiellement sous forme de quartzophyllades bleu verdâtre, de grain relativement
grossier et à stratification irrégulière, pseudo-lenticulaire, avec des phyllades foncés. on trouve, près de la cumulée
490, des quartzophyllades très finement lités et chiffonnés se trouvant en contact, par faille, avec le Revinien.
Une assez grande partie du Salmien inférieur est absente, notamment celle qui renferme les fossiles caractéristiques.
(Dictyonema flabelliforme var. sociale et typica).

REVINIEN.

Le Revinien s'étend depuis la cumulée 490 jusqu'à l'extrémité Est de la galerie. Dans l'ensemble, la direction des
couches reviniennes s'écarte assez peu de celle de la galerie; leur pendage est généralement S ou SSE.

La succession des couches se présente en résumé comme suit:

490-650 Phyllades et quartzites en bancs généralement assez minces, quelques zones de quartzophyllades.
Couches plissées, de direction variable.
650-700 Quartzite en bancs épais.
750-850 Quartzophyllades, quartzites psanmitiques et quartzites en bancs génétralement minces:
i = 50°5 S; d = N 60° E.
850-900 Schistes et quartzophyllades.
1.000-1.150 Quartzophyllades et schistes noirs: i = 50° S; d = N 60° E.
1.150-1.300 Quartzophyllades et schistes noirs: i = 60° S: d = X 80° W 70° E.
1.300-1.500 Quartzophyllades avec quartzites, quartzites épais.
Allure générale: d = N 70° E; i = 50° SE.
1.600-1.750 Quartzophyllades et schistes mlicacés. souvent dlirigés EW.
1.750-1.780 Schistes noirs avec bandes verdâtres. .
1.800-1.900 Quartzophyllades, quartzites avec minces bancs de phyllades.
quartzites: d = N 70° E: i = 60° SE.
2.100-2.200 Quartzophyllades dominants.
2.200-2.280 Quartzites dominants.
2.280-2.380 Phyllades noirs dOminants. avec qulartzites mlic.acés et quartzophyllades noirs.
2.380 Gros banc de quartzites.
2.400-2.500 Phyllades dominants alternant avec quartzophyllades et quartzites.
2.500-2.550 Quartzophlyllades et phyllades. quartzites en bancs minces.

Cette suite ne Ne représente pas la succession stratigraphique normale. La corrélation des diverses couches est
d’ailleurs malaisée et certains tronçons ont échappé à nos observations.
Il semble cependant que la série comprise entre 490 et 700 puisse être attribuée à l'assise Rv 4, encadrée par
des failles, tandis que l'entièreté du tronçon restant de la coupe, formé de roches nettement plus micacées, peut
se rattacher au Rv 3
Les phyllades et schistes de ce complexe sont généralement d'un noir très foncé, d'aspect souvent graphiteux.
Les quartzites ont une teinte gris bleuâtre et possèdent un grain extrêmement fin. Ces diverses roches appartiennent à
un faciès sédimentaire typique, préentant certaines analogies avec celui de nos dépôts houillers.

On y rencontre notamment divers dérangements d'origine atectonique : dykes clastiques, pseudo-nodules, slumpings, etc.
(voir fig. 2). Plusieurs zones de ce complexe sont fortement plissées et traversées par de nombreuses failles. Ceci
rendait les terrains parfois très friables. Les phyllades sont parfois finement gaufrés, tandis que certains bancs de
quartzites intercalés dans des phyllades ont été boudinés ou disloqués en lentilles. Plusieurs failles ont une
direction NE et présentent un pendange verS le SE.
Certaines d'entre elles étaient très bien marquées aux cumulées 530, 630, 670, 1620, 1710, 1830. Ces failles sont
fréquemment accompagnées de veines de quartz, d'allures parfois très capricieuses, et peuvent être associées à
des zones brécheuses (cumulée 530). Plusieulrs de ces veines sont" minéralisées par de la pyrite en cristaux
généralement très petits. On y trouve également quelques petits amas sporadiques de sphalérite.
La faille mettant en contact le Revinien et le Salmien (cumulée 490) présente une importance particulière.
En effet, elle supprime non seulement une partie du Salmien inférieur mais aussi tout le Rv 5 et une partie du Rv 4