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134W0207.TXT

Feuille : 134W - SERAING - 425
secteur : 4
numéro : 207
code : 134W0207 - 4250207
X : 226.220
Y : 143.095
Z :
commune :
auteur : E. GROESSENS
références :

date :

roche :

formation :

localisation :
nature : Affleurement

description :

Carrière Sacré à Flémalle-Haute

La carrière est située dans les escarpements de la rive gauche de la Meuse dominant Chokier.
Elle s'étend sur 250 m environ en direction E-O et exploite les assises viséennes du bord sud du bassin de Namur, renversées et de direction sensiblement E-O. L'inclinaison des couches est d'environ 45°S.

Les couches exploitées sont :

1 - V2a - calcaire gris clair en très gros bancs assez cristallin et crinoïdique vers la base (1a) devenant compact, grumeleux ou oolithique vers le sommet (1b), environ 30 m.

2 - V2b - calcaire bleu grenu parfois magnésien, stratifié en bancs minces - quelques cherts et niveaux à Lithostrotion martini, environ 10 m.

La carrière possède une batterie de fours à chaux, en contrebas, et est raccordée au chemin de fer : gare Flémalle-Haute.

La pierre a comme usage principal la chaux pour la métallurgie et l'agriculture.

Certains niveaux pourrainet donner des pierres de sucreries ou des chaux assez pures pour industries chimiques, mais comme ces niveaux sont peu épais, la pierre n'est pas expl;oitée pour ces usages.
La carrière n'a pas de quai d'embarquement à la Meuse.

207 - suite - E. GROESSENS - 1996
VIEL, P., 1983-1984. Contribution à l'étude bio- et lithostratigraphique de la limite Tournaisien-Viseen dans le bord oriental du synclinal de Namur. Mémoire de licence en Sciences Géologique et Minéralogiques, Université de Liège.

Coupe de Flémalle Haute
1. Coupe de Flémalle
Coupe située dans la grande carrière désaffectée de Flémalle-Haute, sous le hameau des Trixhes (rive gauche de la Meuse). Voir Carte de localisation p. 16. Direction et pente : 225°/35°S.

A. Références
A ce jour, aucun étude litho- biostratigraphique n'a été publié sur cette coupe.

B. Description
La coupe montre de bas en haut (voir log p. 27) :
- banc 29 : 66 cm - calcaire clair, crinoïdique, plus ou moins dolomitisé.
- lacune d'observation de 70 cm.
- banc 28 : 2,50 m - brèche constituée de blocaux de quelques centimètres à plusieurs décimètres de dolomie crinoïdique noyés dans de la calcite palissade les cristaux de celle-ci sont habituellement disposés perpendiculairement aux parois des blocaux et
peuvent atteindre une dizaine de centimètre de longueur. La brèche peut montrer une structure en "puzzle".
- bancs 27 et 26 : 2 m - dolomie foncée, grenue diaclasée, à nodules de calcite de taille décimétrique. Ceux-ci montrent sovuent un contour dendritique et contiennent des fragments de dolomie de taille centimétrique provenant des épontes.
- banc 25 : 1,25 m - dolomie foncée, grenue, diaclasée à lentilles mamelonnées (6 à 7 cm d'épaisseur) de calcite spathique [nous désignons du terme "spathique" la calcite dont la nature exacte des cristaux n'a pas été déterminée] zonaire. Au sommet du
banc, présence d'un niveau calco-argileux de 4 à 12 cm d'épaisseur.
- bancs 24 et 23 : 4,80 m - dolomie foncée, grenue, diaclasée (dolomie moyennement grenue à fantômes à Crinoïdes et à lentilles mamelonnées de calcite). Il s'y intercale des passées décimétriques de biosparite à péloïdes et Crinoïdes. Présence de
Tétracoralliaires, Syringopora, Gastéropodes, Spiriféridés et quelques lits de "Mégachonetes".
- banc 22 : 1,10 m - dolomie foncée, grenue, à lentilles de calcite et à fantômes de Crinoïdes. Une microbrèche de 30 cm d'épaisseur constituée d'éléments millimétriques de dolomie et d'une matrice également dolomitique forme le sommet du banc. Elle
montre fréquemment une structure en "puzzle". Les lentilles de calcite montrent une structure "zebra" semblable à celles figurées dans Simakov et al. (1983) et Shilo et al. (1984).
- banc 21 : 1,40 m - dolomie foncée, grenue, à nodules décimétriques et lentilles mamelonnées de calcite palissade, et à fantômes de Crinoïdes.
Nombreux Michelinia megastoma, Synchnoelasma urbanowitschi et Cyathoclisia modavensis au sommet du banc.
- banc 20 : 0,9 m - calcaire gris, crinoïdique, veiné.
- bancs 19 à 2B : 19,10 m - calcaire gris à Crinoïdes et péloïdes (biosparite à biopelsparite). Nombreux Tétracoralliaires, Tabulés, Mégachonetes, Productidés, Spiriféridés et Gastéropodes fragmentés ou non, épars ou concentrés en niveaux plus ou moins
continus. La biosparite qui compose les bancs 19, 16, 13, 11, 4 et 2A est pauvrement lessivée (Poor Washed biosparite, Folk, 1982) et habituellement compactée. Cette compaction est marquée par l'abondance de microstylolithes stratiformes entre les
grains ou agrégats de grains. Signalons dans le banc 7, 3 niveaux argileux (base : 1 cm, milieu 2 à 7 cm, sommet : 1 cm) et à la base du banc 2A, un niveau à Caninophyllum patulum, qui en font d'intéressants bancs-repères.
- banc 1 : 4 m - calcaire massif, clair, oolithique et/ou bioclastique (oosparite à biosparite) pouvant renfermer des peloïdes. Il montre dans sa partie inférieure des stratifications entrecroisées. Les ooïdes, bien classées, ont un contour circulaire
et sont parfois groupées en grapestones (diamètre moyen : 550 'm). La plupart d'entre eux sont micritisés (Bahamites, Purser, 1980), les autres montrent des laminations corticales concentriques (ooïdes, Purser, 1980). le sommet du banc montre 50 cm de
biopelsparite compactée à faible pourcentage en ooïdes (3 - 4 %) et quartz idiomorphes.
- banc 0A à 0E : 2,37 m - calcaires fins (micrite et biomicrite), sombres, veinés à quartz idiomorphes, en bancs de quelques décimètres d'épaisseur. Arrêt du levé.

Nous attribuons les bancs 29 à 21 à la partie supérieure de la Formation de la Grande Dolomie de Namur (dolomie brune foncée, plus ou mons crinoïdique, moyennement à grossièrement grenue). Les bancs 20 à 2B constituent la Formation de Flémalle
(Encrinite de Flémalle), le banc 1, la Formation des Avins (Oolithe des Avins) et les bancs 0A à 0E , la partie inférieure de la Formation de Terwagne.

C. Interprétation et détermination des milieux de sédimentation
L'abondance de crinoïdes dans les dolomies attribuées à la partie supérieure de la Formation de la Grande Dolomie de Namur, la présence au sein de celles-ci de calcaires à crinoïdes, peu ou pas dolomitisés, identiques à ceux constituant la Formation de
Flémalle, ainsi que la similitude entre les macrofaunes (Foraminifères, Brachiopodes et Coraux) provenant des différentes unités suggèrent qu'à l'origine ces roches étaient identiques et procédaient des mêmes conditions et mileux de sédimentation.
Ainsi, par analogie avec les calcaires de la Formation de Flémalle, on peut attribuer une origine subtidale aux dépôts crinoïdiques des bancs 29 à 21 (biosparites grossières plus ou moins lessviées, nombreuses passées fossilifères, Gastéropodes,
Brachiopodes et Coraux en position de vie ou fragmentés, etc...). La dolomitisation qui les affecte aurait eu lieu avant le dépôt des calcaires de la Formation de Flémalle (non touchés par celle-ci), probablement à l'occasion d'une émersion de ces
dépôts. Les nodules et lentilles de calcite qui, nous le verrons, sont vraisemblablement des pseudomorphoses de minéraux évaporitiques de la srie des évaporites, résulteraient d'une diagenèse précoce (elle aussi antérieure au dépôts de la Formation de
Flémalle qui n'en renfemre pas) (Rouchy et al., 1984).
Quant à la brèche du banc 28, sa structure localement en "puzzle" et sa matrice de calcite palissade évoquent les brèches d'effondrement par dissolution (solution collapse breccia) décrites par Swennen (1982) dans les dolomies de la Vesdre. Ici aussi,
les minéraux de la série des évaporites ayant subi cette dissolution ou ayant été remplacés par de la calcite pourraient résulter d'une diagenèse précoce. La présence de niveaux évaporitiques formés en milieu supratidal, étant peu compatible avec la
nature des dépôts encaissants (encrinite).
Les bancs 20 à 2B (Formation de Flémalle) sont caractérisitiques d'un milieu subtidal peu profond (voir plus haut) bien ouvert aux influences marines comme l'attesterait la présence de Rhombopora (Bryozoaires) (Hance, communication personnelle).
L'importante compaction qui affecte les dépôts des bancs 19, 16, 13, 11, 4 et 2A résulterait d'un phénomène de pression-dissolution (Flügel, 1980) à partir des grandes quantités de matières organiques restées prisonnières entre les grains (sédiments mal
lessivés).
La Formation des Avins (banc 1) relève d'un milieu agité subtidal supérieur ou intertidal (stratifications entrecroisées, laminations corticales concentriques des ooïdes visibles lorsqu'elles n'ont pas été micritisées, forme ronde et bon classement de
ces ooïdes, ciment sparitique, etc... [Purser, 1980]). Au sommet de la formation, la présence d'une biopelsparite à quartz authigènes pauvre en ooïdes, annonce le confinement des dépôts sus-jacents.
La Formation de Terwagne (dont seuls ont été levés les 2,4 premiers mètres) est caractérisée à Flémalle par des dépôts inter- à supratidaux (biomicrites, micrites à "birdseyes", bioturbations, Gatéropodes vermétiformes, fentes de dessications, etc...).

D. Biostratigraphie
1. Conodontes
4 échantillons provenant des bancs 29 (base et milieu du banc), 28 (blocau de dolomie) et 24 (passée calcaire) ont été traités.
[1. Méthode utilisée pour la prépation des Conodontes. 1° Concassage de la roche (1,5 à 2 kg par échantillon en fragments centimétriques. 2° Attaque de la roche à l'acide formique en concentration aqueuse de 15 %. Renouvellement de la solution et
enlèvement du résidu de dissolution toutes les 48 heures. 3° Passage du résidu au tamis de 149, 210 et 2000 Um. 4° Décantation au bromoforme (D = 2,81) des fractions 149 et 210 préalablement séchées. 5° Récupération de la fraction lourde, rincage à
l'alcool et séchage. 6° Tri sous binoculaire.]
Aucun conodonte n'a été recueilli.

2. Foraminifères
Voir tableau 5.
Les bancs 23 et 24 appartenant à la partie supérieure de la Formation de la Grande Dolomie de Namur contiennent un assemblage typique de la sous-zone Cf4alpha ("V1a") semblable à ceux habituellement rencontrés dans cette sous-zone dans le Condroz et le
Synclinal de Namur : Brunsia, Pachysphaerina pachysphaerica, Eblanaia michoti, Condrustella modavensis, Forschiinae, Septabrunsiina (Spinobrunsiina). ceci permet d'attribuer un âge Viséen inférieur à cette partie de la Formation de la Grande Dolomie de
Namur.

3. Coraux et brachiopodes
Voir tableau 6.
La présence de Sychnoelasma urbanowitschi dans les bancs 25 à 21 (Formation de la Grande Dolomie de namur) confirme l'âge Viséen inférieur de cette partie de la Formation. Cet âge est confirmé pour les bancs 25 à 23 par la présence de Mégachonetes.
Remarque : Fasciculophyllum omaliusi a également été recueilli à plusieurs niveaux indéterminés de l'Encrinite de Flémalle.

4. Conclusions
La présence de Foraminifères, de Brachiopodes (Mégachonetes) et de Tétracoralliens caractéristiques de la partie inférieure du Viséen ("V1a") à partir du banc 25 permet d'attribuer cet âge à la partie supérieure de la Formation de la Grande Dolomie de
Namur à Flémalle.
Aucun fossile caractéristique n'a malheureusement été trouvé plus bas dans les bancs 29 à 26, ce qui les laisse non datés. Toutefois, la similitude apparaissant entre le calcaire à Crinoïdes du banc 29 et ceux de la Formation de Flémalle et en faveur
d'un âge également Viséen ; hypothèse qui, nous le verrons est renforcée lorsque l'on compare les différentes coupes étudiées. Dans ce cas, la limite Tn/V ne serait pas visible dans la carrière de Flémalle [Rappelons que dans la coupe de Chokier - et
par extension dans celle de Flémalle - les dolomies étaient attribuées au Tournaisien moyen ("Tn2b") (Paproth et al., 1983). Une lacune couvrant le "Tn2c"-"Tn3" et l'extrême base du Viséen correspondait dans cette hypothèse à la limite
dolomies/Encrinite de Flémalle].

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