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132E0208.TXT

Feuille : 132E - BRAIVES - 416
secteur : 9c
numéro : 208
code : 132E0208 - 4160208
X :
Y :
Z :
commune :
auteur : V. DORMAL, A. SALEE, J.M. GRAULICH
références :



date :
roche :
formation :
localisation :

nature : Affleurement

description :

On retrouve en ce point les schistes de Mariembourg ; ils sont surmontés de dolomie noire sans phtanite peu épaisse, puis au-dessus on trouve des calcaires gris-blanchâtres à lamelle spahtique, puis du calcaire à polypiers non stratifié et renfermant de
la calcite géodique. Ces derniers calcaires sont waulsortiens. Ils reposent sur la dolomie et sont surmontés de dolomie. Je rapporte la dolomie au terme Vc de la légende.

208 - suite - A. SALEE - 1920

SALEE, A., 1920. Excursion dans la vallée de la Méhaigne de Fumal à Moha. Bulletin de la Société belge de Géologie, Bruxelles, XXX.

pp. 194-195

Au-delà un escarpement boisé montre à son sommet une falaise (11) verticale de calcaire blanchâtre. La végétation et les éboulis ne permettent pas de juger ici du soubassement de cette falaise. Une escalade un peu pénible nous permet d'étudier de près
de niveau très important des calcaires de la falaise. Il s'agit là de calcaire à grands crinoïdes, dolomitisé par endroits, blanchâtre ou gris clair, alternant à la partie supérieure avec du calcaire oolithique.
Ces calcaires renferment, avec d'abondants Chonetes papilionacea Dekoninck, qui peuvent atteindre une grande taille, de nombreux Zaphrentis konincki Edwards et Haime, mutationC2 Vaughan (Z. arnsidensis nov. nom.) [Cette mutation importante de Zaphrentis
konincki Edwards et Haime a été décrite par A. Vaughan (apud Carruthers, Geolog. Magazine, N.S., decade V, Vol. V, 1908, p. 70) ; cet auteur cependant ne l'a pas nommée ; je propose le nom de Z. arnsidensis de la localité où l'espèce a été trouvée
d'abord par M. le Prof. Carwood. En voici les caractères d'après la note de A. Vaughan : Polypier conique et en forme de corne, pouvant atteindre de plus grandes dimensions que le type. Le plan des septa, avec les traits essentiels du Z. konincki type,
en diffère par l'allongement notable et l'importance que prennent les septa mineurs ; tous les septa sont attachés à la paroi par une petite base épaissie ; la fossette est allongée, à bords parallèles ; la zone externe, radiée par les septa majerus et
mineurs et les dissépiments nombreux dans la zone interne donnent une certaine analogie avec Cyathophyllum F Vaughan ; mais Z. arnsidensis se différencie par l'absence de vésicules dans la zone externe, l'attachement des septa à la paroi grâce à une base
épaissie, enfin par la fossette].

Caninia patula Michelin revis. Salée
Cyathophyllum F Vaughan
Productus sublaevis De Koninck
Productus semireticulatus Davidson
Syringothyris cuspidata Martin sp.

Cette association d'espèces caractérise la zone inférieure du Viséen (= zone à Productus sublaevis de G. Delépine ; = C2 d'Arthur Vaughan).
Ce calcaire correspond à celui que l'on exploite plus à l'Ouest dans le bois de Moha et à Longpré sur le chemin de Fosseroule [Pour le repérage exact de ces carrières : G. DELEPINE, Recherches sur le calcaire carbonifère de la Belgique, Lille, 1911, p.
131 - pour Moha et p. 138, carrière 4 - pour Longpré]. Il correspond également au calcaire à grands crinoïdes et calcaire oolithique qui surmonte la dolomie plus à l'Est dans la région de Horion-Hozémont et où nous avons déterminé [P. FOURMARIER, 1920.
Annales de la Société Géologique de Belgique, XLIII: B 123. Par erreur, l'indication de "mutation C2" y a été omise dans la détermination de Zaph. konincki. Je suis heureux de voir M. Fourmarier, dans cet article, se rallier à l'opinion sur l'âge du
calcaire à grands crinoïdes que je lui avais exprimée en décembre 1919] l'association caractéristique de Chonetes papilionacea De Koninck avec Zaphrentis konincki Edwards et Haime mutat. C2 (= arnsidensis Salée).

208 - suite - J.M. GRAULICH

La note de G. Damiean intitulée "La sédimentation depuis la transgression dévonienne jusqu'au viséen dans la région de Huccorgne flanc nord du synclinal de Namur" et parue dans les Annales de la Société géologique de Belgique, 79: 365-382, donne des
précisions lithologiques sur cette falaise.

Phase carbonatée (figure 3). A la base, on rencontre de la dolomie grenue non crinoïdique, ensuite de la dolomie organo-détritique, à entroques et coraux, surmontée avec contact net, par le Viséen inférieur.

Ces bancs montrent localement trois phénomènes :

1. des masses de caclite rhomboédrique, sans contours nets, présentes dans le Tournaisien et le Viséen carbonatés.

2. des bandes ou plaques de calcite fibro-radiée, zonaire, dont les cristaux ont une dimension de l'ordre de grandeur du centimètre, l'épaisseur totale des zones successives atteignant parfois un décimètre.

3. des masses de schistes, psammites micacés, grès, localisées dans des conduits plus ou moins importants, parfois très ténus (maximum observé 2 m x 0,50 m). Ces conduits sont le plus souvent tapissés de calcite fibroradiée.

Examinons ces trois phénomènes en détail.

Calcite rhomboédrique (figures 3 et 4). La calcite cristallisée en masses monocristallines n'ayant d'autre structure que les clivages rhomboédriques, se présente de deux façons différentes :

[figure]

1. dans la roche, calcaire ou dolomie, sans qu'il n'y ait de contour net. Elle se présente alors indifféremment dans tous les niveaux du Dinantien. Elle n'a pas retenu mon attention.

2. dans les régions affectées de bréciation et en relation avec ce phénomène. Dans ce second cas, la calcite comme la bréciation, ne se rencontre à Huccorgne que dans le Tournaisien. On peut y distinguer :
a) un remplissage de fissures dont nous verrons qu'il s'agit de fentes de tension dans lesquelles la calcite s'est vraisemblablement formée au fur et à mesure de l'ouverture.
b) en bordure des blocs de dolomie bréciée, les lames minces montrnet à partir de la roche intacte, une zone colorée en ocre - hydroxyde de fer - et une bordure extérieure de calcite plus ou moins largement cristalline, pure. Elle contient des reliques
de fossiles, entroques, polypiers. Elle est donc formée à partir de la roche par recristallisation coalescente. Sur elle, viennent se former ou les encroûtements ou les zones fibroradiées.
c) une troisième présentation consiste, dans la zone bréciée, en masses passant sans limite nette, soit aux bordures de recristallisation b), soit à la calcite fibroradiée ; elles comportent des vides très irréguliers qui sont remplis d'argile, et
montrent de rares fantômes de fossiles. Elle est ainsi partiellement formée par la recristallisation coalescente de fragments de roches disloqués plus ou moins finement lors de la bréciation.

Calcite fibroradiée (fig. 3 point a, fig. 5 et 6). Ces cristallisations dont le diamètre va de quelques millimètres à un centimètre environ et la longueur peut atteindre quelques centimètres, ont leur axe ternaire parallèle à l'allongement qui est
lui-même perpendiculaire au support. Elles se présentent toujours soit en recouvrement autour de blocaux, soit en tapissage de cavités ; elles ont toujours un sens de croissance, étant limitées d'un côté par une surface qui se moule sur un support et de
l'autre, par des faces cristallines. Même au contact des matériaux terrigènes, le côté terminal des cristallisations ne pénètre pas dans ces derniers. Parfois, la zone externe est chargée d'une substance ocre - hydroxydes de fer - mais jamais du
sédiment qui la recouvre.

Les cristaux présentent des générations successives qui peuvent être séparées ou simplement soulignées par un dépôt plus ou moins important de calcite crypto-cristalline.

Ces cristallisations fibroradiées de calcite ne se rencontrent à Huccorgne que dans le Tournaisien. Lorsqu'elles enrobent des blocaux, ceux-ci sont à contours arrondis, mais peuvent présenter des courbes rentrantes. Ils ne sont jamais isolés, mais se
présentent en masses, localisées, affectant une épaisseur suffisante pour englober plusieurs bancs ; dans ce cas, la stratification est localement oblitérée. Il s'agit de brèches datant d'une époque voisine de la sédimentation, antérieures au Viséen et
ne présentant qu'un faible déplacement puisque la surface de contact des couches viséennes n'est pas influencée. La surface est légèrement onduleuse, j'y ai observé une irrégularité de 70 cm qui s'explique par le caractère transgressif du Viséen (fig.
3, point b).

[figure]

Là où je l'ai examiné, cette surface présentait un encroûtement de calcite très finement fibroradiée et une recristallisation coalescente de la roche. L'origine de ces brèches est une dislocation des couches, très hâtivement consolidées, sur une pente
localement plus forte. L'existence de cette pente dirigée approximativement vers l'est, se manifeste sur le terrain par une modification locale de la direction et de la pente des surfaces de stratification.

Le caractère de la bréciation se déduit des faits suivants : il n'y a pas de limite nette entre la zone de blocaux et la roche intacte (fig. 3). En passant de celle-ci à celle-là, on rencontre successivement : au-dessus et latéralement à la brèche, une
région présentant des bandes de calcite pure, bien cristallisée en masses rhomboédriques (fig. 3 : a et fig. 4), disposées à peu près perpendiculairement à une ligne qui joindrait cette région à la zone de brèches ; ces bandes de calcite ont toutes les
caractérisitiques de cassures de tension ; elles témoignent d'un faible déplacement par gravité de la masse voisine à une époque où elle était déjà suffisamment consolidée. Il est probable que la calcite remplissait le vide produit, au fur et à mesure
de sa formation. La masse se trouvant en-dessous et dans la direction de la pente passe progressivement à la brèche par dislocation de plus en plus complète et ce sans déplacement appréciable car des différences lithologiques semblables à celles de la
région où la stratification existe, se rencontrent entre les blocaux correspondent géométriquement à chacune des couches voisines. La surface séparant le Tournaisien du Viséen n'est dans la région étudiée, en aucun cas perturbée de façon appréciable par
cette bréciation ; les irrégularités de la surface de contact Tournaisien-Viséen, sont sans rapport avec les brèches, et résultent du caractère transgressif du second. La forme plus ou moins arrondie de blocs provient selon moi d'une dissolution de
matière ; d'ailleurs, nous avons vu, qu'il existe dans les zones non bréciées des conduits plus ou moins larges qui ne peuvent s'expliquer que par dissolution. Nous verrons tantôt qu'ils datent du Tournaisien. Ils n'affectent que cet étage et sont
surtout disposés le long de joints de stratification ; ils entament alors prncipalement la couche supérieure du joint [Calembert, L., 1950. Phénomènes de corrosion sous-fluviale dans la vallée de l'Amblève. Annales de la Société géologique de Belgique,
73: 157-168]. Ces brèches répondent, tant à la lettre qu'à l'esprit de la définition que donne P. Michot du terme "brèches parasédimentaires" [Michot, P., 1954-1955. Les brèches calcaires à ciment de calcite macrosphérolithique. Annales de la Société
géologique de Belgique, 78: 353-367] ; à savoir : "types lithologiques qui résultent de la fracturation interne d'une masse sédimentaire sous une faible couverture de sédiments, à la suite d'un glissement localisé dans cette masse, et ce, dans des
conditions sous-aquatiques qui sont celles de la sédimentation en cours". Des différences existent cependant. Si la cimentation, comme celle que décrit P. Michot, indique "une grande mobilité de la calcite" marquée à la fois par la croissance des
cristaux fibroradiés et par la recristallisation coalescente en bordure des blocaux, ce phénomène n'est pas le seul à agir car les conditions de dépôt étaient telles que la région s'est trouvée peu après la formation de la brèche, et ce à plusieurs
reprises, au-dessus de la surface marine.
Entre ces phases d'émersion marquées par des encroûtements de calcite cryptocristalline, s'est produite la "cristallisation lente, hors d'une solution en espace libre", définie plus haut.

Remplissages terrigènes (figures 5 et 6). Les vides existant entre les blocaux des brèches et ceux des conduits, après la crisallisation de calcite fibroradiée, ont été comblés par des sédiments terrigènes. Aucune trace de ces sédiments n'est
actuellement observable dans la région sous forme de strates au-dessus du Tournaisien affecté. Ces remplissages sont constitués de schistes, psammites micacés, macignos, grès à structure quartzitique ; leur teinte est claire : grès blancs ou ocre,
schistes gris clairs ou ocre. Ils montrent souvent une stratification très nette et du type de courant, spécialement dans les conduits les plus importants.
Cette disposition est parfois nettement déformée dans les zones de brèche (bombements, plissements) (fig. 6) ; dans tous les cas, la matière remplissant les vides principaux, lorsqu'elle est argileuse, pénètre également dans des fentes qui souvent
traversent à la fois les cristallisations et la roche encaissante (figure 5) ou dans les interstices entre les cristallisations et la roche encaissante (figure 5) ou dans les interstices entre les cristallisations venues presqu'en contact.

Je considère ces déformations comme résultant de nouveaux mouvements probablement très faibles de la roche bréciée, après le dépôt, mouvements produisant à la fois la fissuration du calcaire déjà bien cohérent comme en témoigne la formation de brèches et
de Karst, l'injection dans les fissures des sédiments terrigènes dont on sait que la consolidation est beaucoup plus tardive, et enfin la déformation plastique des masses de ces sédiments stratifiées dans les conduits.

V. Les phénomènes qui viennent d'être décrits dans la quatrième formation, montrent que la phase calcaire qui la termine est suivie d'une lacune de sédimentation certaine ; c'est au cours de cette période, antérieure au Viséen, que je place la base du
cinquième ensemble dont la phase terrigène n'est conservée que dans les vides du calcaire IV. On ne peut nier l'allure discordante entre ces deux dépôts.

A Huccorgne, rien ne permet d'affirmer que cette phase terrigène fut suivie ou non d'une phase carbonatée. Par contre, l'ablation complète du cinquième ensemble de dessus le quatrième ne fait aucun doute.

Après ces cinq formations terrigènes et calcaires d'allure hémicyclique, une sédimentation uniquement calcaire s'installe avec une allure transgressive à la base (V1a) et durera pendant tout le Viséen. Les couches de base sont des calcaires très clairs
à crinoïdes et lentilles d'oolites.

[2 figures]

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