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132E0060.TXT

Feuille : 132E - BRAIVES - 416
secteur : 9b
numéro : 60
code : 132E0060 - 4160060
X :
Y :
Z :
commune :
auteur : V. DORMAL, F. CORIN, E. GROESSENS
références :



date :
roche :
formation :
localisation :

nature : Affleurement

description :

Calcaire en bancs très épais (Vd) surmontés de calcaire à phtanites (Ve), renfermant des Productus cora, Nautilus. Les carrières paraissent toutes établies sur les mêmes niveaux Vd et Vc de la légende.
Il y a un niveau d'eau qui empêche d'exploiter dans la profondeur.

56-60-61 - suite - F. CORIN - 27.03.1939

Groupe des carrières à pierre et taille du Fond de Roua à Vinalmont.

n° 61 : carrière Roba et Sottiaux.
n° 60 : carrière Dejardin, actuellement en Société Anonyme.
n° 56 : carrière Jean Wilmart.

Ces carrières exploitent le calcaire d'âge viséen, de faciès oolithique. Les bancs sont dénommés, du haut en bas :

banc de sept pieds,
banc de neuf pieds,
gros banc ou banc de 24

Le calcaire est de texture homogène, présentant des indices de stratification entrecroisée, mais sans division accusée, suivant la stratification. La texture est d'une grande uniformité, sauf à la partie supérieure du banc de 24, qui est texture plus
fine.

La pente des couches est de 5 à 10° vers le Sud.

La roche est massive, sans cherts. Elle est découpée verticalement par un grand nombre de diaclases, ouvertes à partir de la surface du sol, et remplies de terre. Le calcaire du sommet est inutisable pour la pierre de taille et est envoyé aux
sucreries. Sa pureté atteint 98 % et 99 % en carbonate de chaux (Sucreries de Ambresin, Trognée, Hollogne, Oreye).

La carrière Roba et Sottiaux est actuellement la plus profonde : 35 mètres ; elle exploite les trois bancs dénommés ci-dessus. Il y a peu de recouvrement ; au Nord, s'amorce une poche de sable jaunâtre, pailleté. C'est elle qui a le plus d'ouvriers.

La carrière Dejardin Frères n'a que 25 mètres de profondeur. On prépare actuellement une mécanisation plus parfaite et l'enfoncement vers le gros banc. Le recouvrement atteint environ 2 mètres vers le Nord et l'Ouest, il augmente en épaisseur et
devient sableux. Le sable renferme des silex et des bélemnites.

La carrière Wilmart exploite les trois bancs : son recouvrement varie de 1 à 2 m.

Le calcaire renferme assez souvent, paraît-il, des sections de coquilles spiralées.

Les trois carrières sont groupées pour la vente ; les livraisons de pierre proviennent donc indifféremment de l'une ou de l'autre, et, le plus souvent, de toutes les trois ensemble.

Le calcaire, oolithique à ciment cristallin de calcite, n'est pas gélif ; il blanchit aux intempéries. Il donne de remarquables finesses de dérails en sculpture. Il porte le nom de "Gris de Meuse".

Les blocs peuvent atteindre trois et quatre mètres de longueur, et 1 m 50 environ suivant les autres dimensions. L'extraction, se fait actuellement au moyen de bourriquets et ne permets pas d'envisager l'extraction normale de blocs de plus grandes
dimensions, mais la chose est possible en théorie.

La pierre est débitée en blocs pour le sciage ; elle est ensuite sciée, soit sur place (carrière Roba et Sottiaux), soit à Moha, à la scierie Joie Frères (carrière Dejardin). La taille se fait sur place.

Les principales références sont les suivantes :
- Monument aux morts de Huy (la bordure du soubassement est faite en pierres d'autre nature, provenant des moëllons de l'ancien pont de Huy)
- Restauration du pont de Huy
- Palais des Princes-Evêques de Liège (1936)
- Château-fort de Lavaux Ste Anne (restauration 1939)
- Caserne de la Charteuse à Liège (1937)
- Bâtiment de la Caisse d'Epargne à Bruxelles (avant-guerre)
- Bâtiment de l'Exposition Coloniale à Bruxelles
- Caserne Prince-Albert à Laeken
- Monument Peter Benoit à Anvers (1937)
- Gare centrale et gare du Sud à Anvers
- Musée Plantin à Anvers
- Agrandissemnt de l'Hôtel de Ville d'Anvers (1938)
- Ecole normale d'Andenne (1938)
- Balustrade du pont d'Andenne (1938)
La densité de la pierre varie de 2700 à 2780 kg au mètre cube.

La production pour la seule carrière Dejardin, est de 400 m³ par an, sans compter la pierre taillée sur place.

La pierre peut donner un beau poil, et, ainsi, un marbre de teinte gris foncé brunâtre.

(Prospectus à la farde minute).

60 & 61 - suite - E. GROESSENS - 1985

Journal "La Dernière Heure" du 20.03.1985


Vinalmont : classée, la carrière du Roua pourra être exploitée artisanalement

La carrière du Roua à Vinalmont va êre classée sur décision de la Communauté française. Déjà en décembre 1981, M. Philippe Moureaux autorisait l'enquête légale en vue du classement de ce site, en raison de leur valeur historique et archéologique.
L'enquête est à présent ouverte jusqu'au 26 mars. Déjà en 1981, Intradel avait demandé une enquête de commodo et d'incommodo, la carrière du Roua étant susceptible de recevoir 700 000 m³ de déchets ménagers compactés. Le projet de classement annule
cette éventualité. Le texte du document prévoit une possiblité d'exploitation artisanale en raison de la rareté et des qualités architecturale du calcaire de Vinalmont.

Il s'agit d'un calcaire à patine blanche qui appartient à l'étage géologique viséen. Il était exploité dans les vallées de la Meuse et de la Vesdre et sur les plateaux du Pays de Herve et de la Hesbaye hutoise. De grandes quantités existent toujours
dans la région de Couthuin-Moha-Vinalmont. Mais, déjà en 1947, il n'y avait plus en Belgique que trois carrières pouvant produire ce type de pierre. Et, en 1977, la carrière du Roua, la dernière qui pouvait être encore exploitée, cessait ses activités
par mise en liquidation de la société exploitante. Ce calcaire est d'une grande pureté, ce qui en fait un matériau privilégié pourla production de chaux métallurgique. Il se distingue nettement plus grisâtre, comme en témoignent les bâtiments
restaurés au XIXème siècle. La protection du calcaire de Vinalmont se justifie pleinement, puisqu'il est actuellement un matériau indispensable pour l'entretien et la réparation du patrimoine architectural des régions mosanes, belges et étrangères. Le
classement du site, avec la faculté d'y exploiter de façon artisanale, éviterait les inconvénients de l'exploitation industrielle.

Valeur archéologique du site

En 1910, des paléontologistes, MM. Fourmarier et Destinez, présentaient une note préliminaire sur "la découverte d'ossements de sauriens en Hesbaye", dans une carrière ouverte dans une diaclase de calcaire élargie par les eaux et remplie d'un dépôt
argileux. Un autre savant, M. Cerfontaine, reconnu des restes de crocodiles et des plaques de tortues de grandes tailles, mais il ne put les rapporter à des formes connues et il ne put en établir la datation. Ce matériel, qui fut aussi étudié par M.
Fraipont et par l'abbé Pierre Theilhard de Chardin, est conservé au laboratoire de paléontologie de l'Université de Liège, sous les numéros de lots 25191 à 25199 et 3033. Les fragments de tortues notamment permettent de situer le calcaire de Vinalmont
dans l'échelle du temps, au cours de l'Eocène-Oligocène.
Quant aux ossements de suariens, ils ont été "roulés et érodés", ce qui voudrait dire qu'ils ont été amenés d'ailleurs sur une longue distance. Ces fouilles du début du siècle et ces découvertes de fossiles sont une raison supplémentaire de protéger le
site.

Le calcaire de Vinalmont est décrit comme étant une roche massive, sans cherts. Elle est découpée verticalement par un grand nombre de diaclases, ouvertes à partir de la surface du sol et remplies de matériaux meubles. Certains blocs peuvent être
extraits dans des dimensions de deux mètres d'épaisseur et de trois et quatre mètres de longueur. La grande pureté de la roche (98 à 99 p.c. de carbonaté de calcium) permet l'utilisation des déchets pour les sucreries. Le calcaire de Vinalmont est non
gélif, il blanchit aux intempéries et confère aux localités mosnes, grâce à sa belle patine claire, un aspect particulièrement plaisant. Appelé souvent "gris de Meuse", il donne de remarquables finesses en sculpture.

Le pierre de Vinalmont est essentiellement connue dans les régions enserrant la Meuse depuis Huy, vers le nord jusqu'à Maastricht et jusque dans les Pays-Bas, où la cathédrale de Nimègue est construite dans ce matériau et a été restaurée après la guerre
avec des pierres de la carrière du Roua. D'autres monuments ont été édifiés avec la pierre de Vinalmont, parmi lesquels on cite : l'église SS Pierre et Paul d'Ostende, la fontaine de Léau, la nouvelle gare de Huy-Nord, la gare centrale d'Anviers, la
fontaine de la rue Sainte-Marie à Liège, le palais des Congrès de Bruxelles (Albertine), la fontaine du Mont des Arts, des maisons particulières, le nouveau siège de la Générale de Banque de Liège (XVIème siècle), et bien d'autres, dont les réalisations
contemporaines telles l'école normale et la balustrade du pont de Meuse à Andenne.

60 & 61 - suite - E. GROESSENS - 1985

Journal "Vers l'Avenir" du 27.03.1985

A Wanze - Fin de l'enquête publique sur la proposition de classement des carrières de Vinalmont
Un avis défavorble : celui des propriétaires

L'enquête publique sur la proposition de classement comme site des carrières de Vinalmont a été clôturée, hier à Wanze, après que la commune n'ai reçu qu'un seul avis défavorble : celui des actuels propriétaires et exploitants des carrières, MM. Noël
père et fils.

Par contre, une pétition contenant près de deux mille signatures est arrivée à la commune pour appuyer la proposition. Le conseil communal wanzois dispose maintenant d'un délai de soixante jours pour émettre son avis.

Nous avons longuement évoqué dans ces colonnes, le 15 mars dernier, les raisons pour lesquelles la Communauté français et la commission royale des monuments et sites souhaitent le classement des carrières du Roua. Rappelons que la proposition concerne
les carrières Dejardin, Roba et Sottiaux, ainsi que leur entourage immédiat, et que le but du classement serait de protéger un banc de pierre calcaire particulièrement important tant sur le plan de la quantité de roche disponible que sur le plan de sa
qualité. Cette pierre de Vinalmont a déjà servi à la construction de nombreux monuments et autres ouvrages d'art, et pour la Communauté, tout comme pour la commission, le classement servirait si l'on veut protéger une réserve de pierre utilisable pour
la restauration de tous ces monuments.

Inquiétude des propriétaires

Cela étant, les propriétaires et exploitants actuels des carrières, MM. Noël père et fils, ont exprimé leur désapprobation et sont même très inquiets : ils craignent que la mesure de classement qui frapperait les carrières ne les obligent à cesser leur
activités. La société qu'ils ont créée - la S.P.R.L. Noël Sélection - s'occupe de terrassements, exploitation de sablières, transports de remblais... et, d'après m. Noël, empêcher le remblayage - conséquence du classement -serait inutile pour protéger
la pierre et menacerait sans raisons le gagne-pain d'une bonne dizaine de familles :

- On parle de permettre une éventuelle réexploitation des carrières pour restaurer des monuments, dit M. Noël, or il faut savoir que la carrière appelée Dejardin n'est plus rentable du tout parce qu'il n'y a plus rien à retirer. L'ancien propriétaire,
M. Masson, avait d'ailleurs déjà voulu la remblayer. Quant à Roba et Sottiaux, qui contient encore d'importantes réserves, nous avions l'intention de la remettre en activité, soit nous-mêmes, soit en la louant. Il se fait qu'une somme de 7 à 8 millions
est nécessaire pour cela, et nous ne les avons pas. Un carrier professionnel a voulu nous louer cette carrière pour la remettre aussi en exploitation, mais il a finalement dû renoncer, faute de moyen !

D'autre part, pour M. Noël, un certain remblayage de la carrière, appelée Roba et Sottiaux, ne compromettrait en rien une éventuelle exploitation, peut-être même au contraire :

- Roba et Sottiaux est une carrière très vaste, ce qui obligerait l'exploitant à mettre en place d'importantes infrastructures. La remblayer partiellement - de terre et de remblais, précise M. Noël, car nous sommes et serons toujours opposés au
déversement d'immondices ménagères dans nos carrières - pourrait permettre une diminution de l'investissement à consentir pour la réexploitation.

Qui financerait ?

Tel est donc l'avis du propriétaire des carrières qui, en tant que chef d'entreprise, défend son gagne-pain. M. Noël est cependant aussi carrier et connaît le marché de la pierre calcaire. Pour lui, une réexploitation n'est pas envisageable
actuellement :

- A côté de nous se trouve la carrière Wilmart, dit-il qui est en exploitation et qui a bien du mal survivre. Les carrières de Namêche sont aussi exploitées actuellement et connaissent certains problèmes. Tout cela pour dire que, si nous souhaitons
ardemment qu'une activité soit mise sur pied à Roba-Sottiaux, les conditions actuelles du marché ne le permettent pas et si, comme la commission royale des Monuments et Sites et la Communauté le disent, il s'agit de protéger un banc de roche pour garder
une réserve, on ne sait pas très bien qui payerait le coût de l'extraction des pierres nécessaires à la restauration des monuments.

Le classement possible des carrières comme situe n'implique pas, en effet, une intervention financière. Seul le classement comme monument permet à la Communauté française de subsidier une restauration (à 60 %). On se trouve cependant ici devant un
élément neuf et unique, à savoir le classement en vue d'une remise possible en exploitation et rien n'indique qu'une procédure nouvelle de subsidiation ne puisse voir le jour, le cas échéant. Ce ne serait d'ailleurs, à notre sens, qu'à cette condition
que la mesure ne se justifierait pleinement puisque la remise en exploitation éventuelle poursuivrait un but d'intérêt public.

A tout le moins, on constate que tout le monde, à Wanze, souhaite permettre une éventuelle exploitation des carrières du Roua : le propriétaire, dont ce serait l'intérêt évident mais en cas de rentabilité certaine ; les quelque deux mille signataires de
la pétition qui, par ailleurs, s'opposent au remblayage ; la Communauté française et probablement, la commune de Wanze.


Le hic survient à propos du remblayage des carrières et de la protection physique du site. C'est à ce niveau que le "débat" est ouvert entre les signataires de la pétition et les propriétaires, tant qu'à présente. Le conseil communal dispose donc d'un
délai de soixante jours pour se prononcer sur la proposition de classement.

Albert Frère

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