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Planche Ath - 126E0115 - 3860115
N°115(Ic) - A. Renier - juillet 1912 et août 1914
Fouille pour l'élargissement de l'étang du château d'Irchonwelz à sa réunion à la petite Dendre, au droit kilomètre 66
du chemin de fer Bruxelles - Tournai.
Fond de la fouille :
Calcaire carbonifère : direction N74°O, inclinaison 5-6°SO. Diaclases nettes et assez rapprochées : Calcaires gris
bleu compact, très fétide, parfois caverneux géodiques et pyritifères et calcschistes avec très rares cherts noirs.
Une analyse du calcaire faite par M. Camerman, en avril 1915, a donné à ce chimiste :
CaO : 49,04%
Soit CaCO3 : 87,57%.
Le calcaire fournirait donc une chaux en roches moyennement hydraulique (chaux de deuxième, suivant la classification
de Tournai).
M. Camerman pense que ce calcaire est le petit granite de Tournai situé sous le " banc à moules ".
M. Delépine consacre à ce gisement la note suivante :
Annales Société Scientifique Bruxelles XXXVIII, Documents et Comptes rendus, pp. 185-190 :
I. Position et caractère de l'affleurement :
Le point où l'on a creusé l'étang du château d'Irchonwelz est situé au bord de la Petite Dendre, à 2km1/2 NE de la
carrière de la Dendre (Maffle), où l'on exploite le calcaire carbonifère très crinoïdique que l'on appelle
" petit granite ".
Une ancienne carrière, totalement abandonnée, se trouve au bord et à droite de la grand'route d'Ath à Lens, à 1km à
l'Ouest de la carrière de la Dendre. Le calcaire mis à découvert à Irchonwelz se trouve donc marquer
actuellement - le Tournaisis étant mis à part - le point d'affleurement le plus occidental, dans le prolongement nord
de l'importante série des formations du calcaire carbonifère inférieur, que l'on peut suivre depuis Arquennes, Feluy,
Ecaussines et Soignies, jusqu'aux environs d'Ath.
Le calcaire affleure à Irchonwelz sur une épaisseur de 2 à 3m.
Les bancs qui sont peu épais, ont une inclinaison très peu accusée, 5° à 6°, vers le Sud ; cette inclinaison est la
même que celle que l'on observe à peu près partout entre Maffle et Lens, le long de la vallée de la Dendre. Ces bancs
sont recoupés par des diaclases, dont les principales sont orientées N37° à 43°E. M. Renier m'a fait observer que
c'est précisément aussi la direction que prend la Dendre au N d'Ath.
II. Caractères lithologiques :
Le calcaire d'Irchonwelz est noir, subcompact, argileux, parsemé de lamelles crinoïdiques peu abondantes, il est
pyriteux, et répand une odeur fétide quand on le casse.
Certains bancs se décomposent par altération en plaques minces parallèles à la stratification. Par ces caractères,
le calcaire d'Irchonwelz ressemble lithologiquement aux " calcschistes " exploités à Allain, près de Tournai, pour en
faire de la chaux hydraulique.
Parmi les amas de blocs provenant du dérochement, nous en avons trouvé quelques-uns renfermant des phtanites, soit en
petits nodules alignés, soit en grosses masses de forme irrégulière, il ne nous a pas été possible de reconnaître si
ces phtanites provenaient de la partie inférieure ou de la partie supérieure de la paroi rocheuse mise à découvert.
III. Faune :
Voici la liste des fossiles qui ont été recueillis dans les blocs calcaires, encore accumulés en tas que les bords de
l'étang au moment de notre visite :
- Spirifer tornacensis de Kon., très commun, les exemplaires de grande taille ne sont pas rares, un de ceus que nous
avons récoltés mesure 7 centimètres de largeur à la charnière.
- Spiriferina laminosa M'Coy.
- Spiriferina cf. octoplicata Sow.
- Syringothyris cf. cuspidata Martin, assez commun.
- Athyris Roissyi Lev., de petite taille.
- (Orthotetes) crenistria Phill., commun, plusieurs des exemplaires recueillis mesurent 6 centimètres de largeur à la
charnière.
- Leptaena burlingtonensis Hall. (= Productus Flemingii de Kon.) ; ce fossile est très commun à Irchonwelz. Nous avons
pu récolter un certain nombre d'exemplaires qui par leur taille et leur ornementation des formes de passage entre
Prod. Burlingtonensis de petite taille, tel qu'il est communément, et les Productus de grande taille que l'on
rencontre à des niveaux un peu plus élevés dans le calcaire carbonifère inférieur du Hainaut, à Tournai, Maffle,
Ecaussines, Arquennes, et que nous avons eu occasion de signaler t de figurer sous le nom de Productus cf.
semireticulatus Dav. Recherches sur la Calcaire Carbonifère de la Belgique, p.393, pl. XIII, fig.6-6bis
(Nous nous proposons de revenir dans un prochain travail sur les formes de cette espèce et de l'espèce suivante
(Prod. aff. scabriculus) que l'on trouve à Tournai et dans le Hainaut). Prod. aff. Scabriculus Martin, forme identique
à celle qui sont assez communes à la partie moyenne des carrières d'Allain et que l'on retrouve aussi dans celles de
Pont-à-Rieux (Tournaisis).
- Productus pustulosus Phill.
- Chonetes hardrensis Phill., couvrant certaines surfaces de plaques de calcschistes, Bryozoaires, abondants et
visibles surtout dans les parties de la roche altérées par décalcification.
- Phillipsia gemmulifera Phill.
- Lamellibranches
- Evomphalus
- Plaques de Paléchinides (M. Renier les a découvertes et a remarqué qu'elles étaient très communes. Le fait
confirmerait une fois de plus que leur seule présence ne peut servir, comme on l'a prétendu parfois, à caractériser un
niveau déterminé du calcaire carbonifère inférieur en Belgique.), (Archaeocidaris Virei ?).
- Caninia cornucopiae Mich. Emend. Carr., assez commun.
- Zaphrentis Omaliusi M.E et H.
- Cyathaxonia cornu Mich., très commun
- Cladochonus Michelipi
- Michelinia favosa Goldf., ces Michelinia se trouvent à la surface des plaques de calcschistes dans les mêmes
conditions où on les trouve si communément à Allain ou à Pont-à-Rieux.
- Syringopora reticulata Goldf.
- Fenestellides
IV. Position stratigraphique du calcaire d'Irchonwelz :
1. Par la position du gisement, par ses caractères lithologiques et par la faune qu'il renferme, le calcaire mis à
découvert à Irchonwelz se place au niveau des calcaires à chaux hydrauliques autrefois à l'entrée de la commune de
Mévergnies. Si l'on se reporte à la coupe générale des formations carbonifères de la vallée de la Dendre telle que
nous avons pu la donner dans un travail antérieur (G. Delépine : Recherches sur la Calcaire Carbonifère de la Belgique.
Béranger, Paris, 1911, p.55, Fig.6, où le calcaire de Mévergnies est indiqué par le numéro 2), on verra que
ces couches se placent un peu au-dessus du complexe de grès calcareux, schistes et calcschistes, par lesquels le
Carbonifère débute, immédiatement au-dessus des psammites du Famennien exploités à Attre. Par ailleurs, ces mêmes
calcaires à chaux hydraulique de Mévergnies sont eux-mêmes inférieurs au petit granite de Maffle et aux dolomies qui
le représentent dans la vallée de la Dendre en amont de Brugelette.
A la partie supérieure de ces anciennes carrières de Mévergnies, il y a des bancs de calcaire à phtanites.
La présence de quelques nodules de phtanites à Irchonwelz pourrait donc indiquer que les 2 à 3 mètres de calcaire
mis à découvert dans le parc du Château d'Irchonwelz correspondent plutôt à la partie supérieure du calcaire à chaux
de Mévergnies (NB : La présence des phtanites n'est sans doute pas un caractère très sûr quand on compare deux
affleurements situés à une grande distance mais entre les anciennes carrières de Mévergnies et le Château d'Irchonwelz,
il n'y a guère plus de 6km).
L'intérêt que présente l'affleurement d'Irchonwelz, c'est de fournir une faune assez complète, à un niveau auquel il
n'était plus possible, depuis longtemps, de recueillir des fossiles dans la vallée de la Dendre puisque les carrières
de Mévergnies sont abandonnées et presque entièrement comblées.
2. Un peu à l'est de la vallée de la Dendre, les mêmes calcaires affleurent aussi à Lombise, où ils sont exploités,
comme ils l'étaient à Mévergnies, pour faire de la chaux, mais nous n'avons pu jusqu'ici recueillir à Lombise une
faune aussi caractérisée que celle d'Irchonwelz.
3. Si l'on compare la faune recueillie à Irchonwelz avec celles que l'on peut récolter dans les carrières du
Tournaisis, il apparaît nettement que cette faune est identique à celle des calcaires à chaux hydraulique communément
appelés " calcschistes de Tournai ", que l'on exploite à Allain.
L'abondance de Spirifer tornacensis de Kon., la grande taille qu'il atteint, la présence de Syringothyris cf. cuspidata
Mart., de Productus aff. Scabriculus Mart., les plaques couvertes de Chonetes hardrensis Phill., la fréquence de
Cyathoxonia cornu Mich., la présence de Zaphrentis Omaliusi M. E. et H, celle de Caninia cornucopiae Mich. qui
commence à devenir commune, sont autant de caractères propres à la faune que l'on recueille à la partie moyenne et
supérieure de la carrière de l'Orient, de la carrière Delwarte et de la carrière Duquesne (NB : N°I, II et III, sur
la carte que nous avons donnée des carrières du Tournaisis, dans Recherches sur le calcaire carbonifère de la Belgique,
p. 217) (et autrefois de la carrière des Bastions) à Allain et que l'on observe aussi à Irchonwelz. La faune de
Pont-à-Rieux et de Crèvecoeur dans le Tournaisis, celle du petit granite du Hainaut (Maffle, Ecaussines, Soignies,
Arquennes), formations qui sont stratigraphiquement plus élevées, s'en distinguent par le développement et la grande
taille de Spirifer cinctus de Kon. Et de Spiriferina laminosa M. Coy, l'abondance plus grande de Productus pustulosus
Phill, de Productus cf semireticulatus Day., de Caninia cornucopiae Mich.
Ces différences, dont chacune prise en elle-même, ne pourrait avoir de valeur absolue, prennent cependant dans leur
ensemble une importance assez grande et apparaissent assez nettement pour permettre de distinguer à coupe sûr les
différentes zones de calcaire carbonifère inférieur dans toute la région du Hainaut, où il présente un si beau
développement.
4. La position stratigraphique du calcaire qui affleure à Irchonwelz peut donc être repérée exactement, que l'on
prenne comme termes de comparaison le calcaire carbonifère de la vallée de la Dendre ou celui du Tournaisis.
Le calcaire d'Irchonwelz appartient au Tournaisis, dans le Tournaisien, il se place dans la zone à Spirifer tornacensis
(NB : Dans la classification, basée sur les caractères paléontologiques, que nous avons adoptées (op.cit, p.337), le
Tournaisien comprend deux zones, une zone inférieure à Sprifer tornacensis, une zone supérieure (celle où se trouve le
petit granite) à Spirifer cinctus), et au niveau des calcschistes à Spirifer tornacensis, immédiatement en - dessous
et au contact du calcaire noir, dit calcaire d'Yvoir.
Le calcaire est recouvert vers le château par des formations meubles, assez épaisses.
A leur base, d'après les déblais, on rencontre des silex blonds (rarement en galets bien roulés, plus souvent en éclats)
et de petits cailloux roulés de quartz de filon même des cailloux cubiques de cherts ? mêlés à une argile de
décomposition du calcaire.
Au dessus viennent des sables qui, à la base, sont boulants.
N°115 (suite)
Feuille : 126E - ATH - 38/6
secteur :
numéro : 115
code : 126E0115 - 38/60115
X :
Y :
Z :
commune :
auteur : R. CONIL
références :
1953-1957
date :
roche :
formation :
localisation :
nature : Affleurement
description :
115 - suite - R. CONIL - 1953-1957
Point n° 109 de R. Conil.
Fiche entrée par M. Hennebert en 1991, d'après les notes inédites de R. Conil.
Localisation : Parc d'Irchonwelz.
Nature du point d'observation : affleurement.
Description :
Caractères lithologiques et paléontologiques :
Calcschistes très fossilifères, gris foncé. Pas de cherts. Limonite dans les cavités des fossiles. Calcaire plaqueté fin à finement grenu, noirâtre. Très fossilifère. Limonite abondante provenant de la décomposition de la pyrite.
Aspect structural : pendage des couches : 5° vers 194°.