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125W0198.TXT

Planche Antoing - 125W0198 - 3770198

N°198(IV) - M. Mourlon - Bull. de la Soc. Belge de géol. Bruxelles, 1908, tome XXII, procès verbaux, p.97).

(1 Figure)
Le mardi 29 avril 1902, je relève la coupe suivante de la carrière Broquet, appartenant à M. Thorn.

Coupe de la carrière Broquet, à Chercq :

FLANDRIEN
q41 1 : Limon brun jaunâtre en partie caché par la végétation avec cailloux à la base 1.50

HESBAYEN
q3m 2 : Limon interstratifié de sable vert landenien qui domine parfois
au point que, sans la bande de cailloux, 3, on le croirait en place. Ech. 3.00

MOSEEN
q1m 3 : Cailloux de silex pugillaires (éch) 0.20

LANDENIEN
L1d 4 : Sable gris verdâtre glauconifère devenant blanc par son exposition à
l’air et passant au tufeau à plusieurs niveaux. Ech. 4.00
L1cb 5 : Idem durci passant au grès glauconifère, renfermant des fossiles
vers le bas (grosse tourtielle). Ech. 3.00
L1a 6 : Blanc durci pétri de cailloux de silex et de fossiles tels que ;
Pholadomya Konincki, Cyprina, dents de poissons et Pleurotomia landinensis
assez abondants. (Ech. Coll. Stratigraphique).

TURONIEN
Tr1b 7 : (Ech). A la partie Sud-Est de la carrière, on a exploité un peu de marne à
Terebratulina gracilis exploitée pour agglomérer le charbon et en faire des briquettes,
formant une couche variant de 1.00 à 1.50
8 : Cailloux noirs de la base de la marne avec fossiles ; Terebratula obesa,
T. depressa et T. semi globosa (Ech. Coll. Stratigraphique).

CENOMANIEN
Cn2 9 : Gompholite ferrugineux fossilifère formant une couche peu épaisse et
quelques poches atteignant plus de 1 mètre sous la marne dans le calcaire altéré
n°10 et bien visible sur la paroi Sud-Est de la carrière le 8 août 1907. Ech.
10 : Ech. Calcaire carbonifère altéré passant à une espèce de marne au contact
des couches 8 et 9 sur 2m50 et
exploité comme ciment Portland, pierre de taille et pierre à chaux sur 23.00

VISEEN
V1a 10’ :Calcaire bleu sans cherts, 6 à 7 mètres. Ech.

TOURNAISIEN
T2 ? 10’’ : Calcaire exploité comme pierre de taille avec bancs renfermant des lignées de cherts
(dont 4 à 5 mètres de charbonniaux, 3m de pierre de taille avec un peu de charbonniaux et
1 mètre de charboniaux).
T1c 10’’’ : Calcaire exploité comme pierre à chaux dans le fond de la carrière, 3 mètres.
L’échantillon recueilli renferme un peu de phtanite.
TOTAL : 37.20
Sur la paroi SE de la carrière, j’observe, le 8 août 1902, la coupe ci-dessous :


N°198 (suite) - A. Rutot.

(Figure 19 : Coupe prise dans la carrière Broquet, à Chercq).

Compte rendu des excursions de la Session extraordinaire de la Société belge de Géologie, de Paléontologie et d’Hydrologie, dans le Hainaut et dans les environs de Bruxelles du 23 août au 27 août 1902.
(Bulletin de la Société belge de géologie, Bruxelles, tome XVII 1903, Mémoires, pp 463-466).

Matinée : Course aux environs de Tournai.

I :Visite de la carrière Broquet.
Partis de Mons à 7h34 du matin, nous sommes arrivés à Vaulx-lez-Tournai vers 9 heures.
De la gare nous nous sommes dirigés vers le Sud-Ouest, nous avons traversé l’Escaut et, parvenus sur la rive gauche, nous avons pénétré, presque immédiatement après, dans la grande carrière Broquet, située sur le territoire de Chercq, où l’on exploite le calcaire carbonifère.
L’aspect de cette immense carrière est véritablement imposant et magnifique, et le calcaire carbonifère est recouvert par des couches qui doivent nous intéresser.
La coupe visible dans la carrière peut se représenter comme l’indique la figure 19.

M. Rutot donne quelques explications relatives aux couches supérieures.
Les couches quaternaires ne sont guère abordables. Elles montrent une superposition de limon, probablement hesbayen, sur des cailloutis stratifiés avec sables que leur situation indique comme Moséen.
En effet, le niveau de l’Escaut étant à la cote 15 environ, le cailloutis se trouve à la cote 40, soit 25 mètres au-dessus du niveau actuel des eaux dans la vallée. Or, on remarquera que les cotes vont en montant rapidement de 15 à 40, puis s’étend la terrasse moyenne.
Le cailloutis se trouve donc à la base du Quaternaire de la terrasse moyenne est par conséquent situé à la base du Moséen.
Le même cailloutis, facilement abordable en d’autres carrières voisines, nous a fourni des instruments de l’industrie éolithique reutelienne.
C’est l’étage landenien qui se développe sous le Quaternaire, sur 10 à 15 mètres de hauteur.
La masse visible se compose, vers le haut, du sable d’émersion L1d, glauconifère, beaucoup moins épais qu’on le constate ailleurs, ainsi qu’on peut s’en convaincre au mont Saint-Aubert au Nord de Tournai.
Là, sur les pentes, vers Kain, on peut observer des contacts de l’argile yprésienne sur le sable d’émersion L1d, sans la moindre trace de Landenien supérieur, vu que nous sommes ici en dehors de la zone influencée par les cours d’eau débouchant le long du rivage Est.

Figure 19 : Coupe prise dans la carrière Broquet, à Chercq.
A. 1m00 à 2m00. Limon et cailloux quaternaires.
B. 5m00. Sable vert, fin (L1d).
C. 10m00. Sable vert, glauconifère, légèrement argileux et durci en grès tendre, parfois très fossilifère (L1c).
D. 1m00. Sable glauconifère (L1b).
E. 3m00. Cailloutis de silex et de roches diverses, avec cailloux roulés, le tout à surface verdie, base du Landenien (L1a).
F. 1m00. Marne à Terebratulina gracilis (Turonien), avec lit de galets de phtanite à la base.
G. 1m00. Tourtia de tournai (Cénomanien). Poudingue à cailloux roulés avec ciment calcaire.
H. 2m00 à 3m00. Calcaire carbonifère décomposé, transformé en une sorte de roche argileuse gris foncé, tendre.
I. Calcaire carbonifère exploité.

Sous le sable d’émersion -, on se montre un sable un peu argileux, très glauconifère, agglutiné en grès tendre et qui a reçu le nom, assurément fort impropre, de tuffeau de Chercq. Cette roche, qui rappelle beaucoup le tuffeau de la Fère et qui est du même âge, est fossilifère.

Le musée de Bruxelles possède une très belle collection de fossiles du tuffeau de Chercq ; voici la liste des Mollusques recueillis dans les diverses carrières de Chercq et de Calonnes par notre confrère M. Ad. Piret, de Tournai :

GASTROPODES
Murex sp ? Voluta Pireti G. Vine
Triton sp ? Natica infundibulum ? Wat.
Pyrula intermedia Mellev Natica sp
Fusus tornacensis G. Vine Orthochetus Charlesworthi Prestw
Fusus Dentatus G. Vine Chenopus sp ?
Fusus quadricinctus G. Vine Chenopus sp.
Fusus sp, nov. Turritella compta Desh
Siphonalia landinensis G. Vine Scalaria Bowerbanki Morr.
Siphonalia Colbeaui G. Vine Solarium landinense G. Vince
Pleurotoma Balstoni G. Vine Pleurotomaria landinensis G. Vine
Pleurotoma Corneti G. Vine Calyptroea Suessoniensis d’Orb
Pleurotoma Dewalquei G. Vine Dentalium landinense G. Vine
Pleurotoma sp Atys cincta Desh.
Pleurotoma sp Emarginula sp ?

LAMELLIBRANCHES
Ostrea eversa d’Orb Cardium Dewalquei E. Vine
Ostrea sp ? Lucina sp ?
Chlamys breviaurita Desh. Chama sp ?
Radula sp Astarte inoequilatera Nyst.
Lima tornacensis E. Vinc Meretrix proxima Desh ?
Pinna affinis J. Sow Cypriniadoea scutellaria Link.
Modiola tornacansis E. Vinc Tellina tornacensis E. Vinc
Modiola heersensis E. Vinc Thracia oblata J. Sow
Modiola sp Pholadomya margaritacea J. Sow.
Arca Honi Nyst Panopoea remensis Mellev
Arca Honi Limburgi E. Vinc Eutylus cuneatus J. Sow
Cuculloea crassatina Link Toredo landinensis G. Vine.
Nuculana substriata Morr.

Vers le bas, le Landenien redevient plus sableux (L1d) ; et bientôt apparaît le cailloutis base du Landenien (L1a), très bien représenté.
Ce cailloutis, épais parfois de 0m30, renferme des éléments très hétérogènes repris aux couches crétacées et primaires dénudées sous-jacentes.
Tous les cailloux, silex, phtanites et autres poches ont la croûte extérieure teintée en vert, comme le sont généralement, tous les éléments de la base du Landenien, et ce cailloutis renferme, de plus, des fossiles remaniés et particulièrement un assez grand nombre de dents et de restes de poissons dérivant des couches turoniennes.
Sur la presque totalité de l’étendue de la carrière, le gravier de base du Landenien repose directement sur le calcaire carbonifère.
M. Pellat, au cours de l’excursion, dit avoir déjà remarqué la teinte verte des cailloux de la base du Landenien.
Il rappelle qu’il a, dans ses travaux, signalé qu’en France, des galets à patine verte existent en tous les points où les assisses miocènes, se dépassant dans le mouvement de transgression, viennent finir contre des terrains plus anciens émergés lors de leur dépôt.
Fontannes ne citait qu’un conglomérat à galets verts dans le bassin du Rhône ; M. Pellat a reconnu qu’il existe de ces conglomérats ou des galets verts isolés à divers niveaux.
M.J. Cornet indique aux membres de l’excursion un point de la carrière où des observations complémentaires peuvent être faites.
Nous nous y rendons, et, dans une anfractuosité du calcaire formant poche, notre confrère nous montre, sous le gravier de base du Landenien, une marne blanchâtre terminée au bas par un cailloutis de galets de phtanite, avec fossiles nombreux, et notamment des débris et des coprolithes de poissons. C’est là un faible lambeau de marne turonienne dite « marne à Terebratulina gracilis ».
En dessous s’aperçoit une sorte de poudingue à éléments roulés, largement dispersés dans un ciment calcaire jaune.
C’est le « Tourtia de Tournai » appartenant au Cénomanien.
Ce Tourtia, caractérisé par la Terebratula depressa (T. Nerviensis) a fourni une faune de mollusque riche et variée, comme celle de son correspondant du bassin de Mons : le « Tourtia de Montignies-sur-Roc ».
La poche renfermant le lambeau crétacé est comprise dans une roche grise singulière paraissant tout d’abord bien difficile à définir.
C’est une altération sur place, profonde, du Calcaire carbonifère.

N°198 (suite) - C. Camerman - Revue Universelle des Mines, tome II, 1919.

Page 57 :
Carrière Broquet. Sous une quinzaine de mètres de terrains de découverture, on exploite les assisses suivantes :
3. Partie inférieure de la veine du Bois : Calcaire compact avec quelques rangées de cherts, dans lequel on trouve fréquemment de grands céphalopodes, ciment Portland et romains, ces bancs atteignant une quinzaine de mètres.
2. Partie supérieure de la veine de Vaulx : Banc de gris assez crinoïdiques, ayant de 2 à 4 mètres.
1. Partie inférieure de la veine de Vaulx : Calcaire subcrinoïdique, bancs inclinés d’environ 5% vers le SSE. Une quinzaine de mètres jusqu’au fond du puisard.

N°198 (suite) - M. Leriche - Livret - guide des excursions organisées par l’Université de Bruxelles, 1912, pp.33-34.

Carrière Thorn, à Chercq.
Les calcaires noirs, à phtanites, mal observés au sommet de la carrière Delwart, au Sud de la faille de la Doudaine, forment la partie inférieure de la carrière Thorn (fig.).
Ils sont surmontés, dans cette dernière carrière, par des alternances de calcaire argileux, de calcaire compact et de calcaire encrinitique.
Cet ensemble de calcaires renferme, en très grande abondance, Productus burlingtonensis ; il forme le Tournaisien supérieur.

Sur le calcaire carbonifère, dont les bancs plongent très légèrement vers le Sud, repose, en couches horizontales, le Landénien.

La surface du Calcaire carbonifère, au contact du Landénien, est remarquablement plane et montre de nombreuses perforations d’animaux lithophages. Elle représente la plate-forme d’abrasion de la mer landénienne.

Le Landénien est constitué par un sable glauconifère, qui est assez cohérent pour se maintenir en talus abrupts, et qui s’agglutine parfois, suivant certains lits, pour donner un grès tendre, le tuffeau. Sa base présente une teinte foncée, due à une très forte teneur en glauconie, elle renferme, au contact du Calcaire carbonifère, de petits galets en phtanite, verdis à la surface, qui représentent le cordon littoral de la mer landénienne.

Les fossiles sont nombreux dans le tuffeau, es espèces les plus communes sont : Ostrea eversa, Pholadomya Konincki, Cucullaea crassatina, Pleurotomaria landinensis, Terebratula Ortliebi.

En un point de la carrière, un lambeau de marnes blanches, turoniennes, a été épargné par l’abrasion de la mer landénienne, grâce à une descente préalable dans une poche de dissolution du calcaire carbonifère. Ces marnes renferment Ostrea canaliculata et un Foraminifère appartenant au genre Prondicularia.
Les sables landéniens qui les recouvrent s’affaissent légèrement dans la poche, ce qui montre que le phénomène qui a donné naissance à celle-ci s’est continué postérieurement au dépôt de ces sables.

N°198 (suite) - J. Baudet - Bulletin de la Société belge de Géologie, etc Bruxelles, 1939, tome 49, pp. 298-302.

(3 Figures).
Nous atteindrons ensuite la carrière Brocquet (Etablissements Thorn) (fig.1, 8).

L’altitude de la terre cultivée est ici à la cote 40. Sa coupe, très intéressante, nous montre (fig.5) :

Pléistocène :

1. Terre à briques.
2. Ergeron supérieur
3. Ergeron moyen
4. Ergeron inférieur
5. Cailloutis de base avec galets de silex cacholonisés et cariés du Diestien

Landénien marin :

6. Sable argileux grisâtre.
7. Sable grisâtre très légèrement glauconifère à parties cohérentes.
8. Sorte de grès tendre, gris clair, assez cohérent, très faiblement glauconifère, à ciment de silice hydratée, se divisant en écailles (comme fossiles : empreintes tubulaires).
9. Sable cohérent jaunâtre, glauconifère, avec traînées limoniteuses, passant insensiblement au terme suivant.
10. Grès très glauconifère à ciment de silice hydratée, forte proportion de grains de quartz hyalin, assez poreux, avec concrétions d’hydroxyde de fer. Tuffeau de Chercq proprement dit. Très fossilifère : Pholadomya konincki, Terebratula kickxi, Pleurotomaria landinensis, Cyprina Morrisi, Argyromya, dents de Squales, radioles d’Oursins, Ostrea, etc.
11. Sable argileux, très glauconifère, vert noirâtre (dents de Squales). Le conglomérat qui se rencontre souvent à la base de cette couche, en contact direct avec le calcaire, est presque toujours fort riche en dents de poissons.

Dans les poches de dissolution du calcaire dinantien :

12. Dièves et Tourtia remaniés.
13. Argiles wealdiennes avec amas limoniteux vers la base.

Quelques accidents tectoniques ont affecté le Landenien.
Sur la paroi SE de la carrière, on peut remarquer une faille avec rejet d’environ 1m, accident qui a dû se produire à une époque relativement récente, car en examinant la coupe, nous verrons que la pointe formée par le rejet de la couche ? pénètre jusque dans l’ergeron moyen et que le limon inférieur s’est déposé au même niveau de chaque côté (fig.6).
D’autre part, dans la région qui avoisine la cassure, on remarque une légère coulée de limon qui se trouve mélangée aux éléments bouleversés.
Le sous-sol primaire n’étant pas visible à cet endroit, il n’est pas possible de rechercher la cause de ce phénomène.

Un autre point intéressant s’offre à notre regard à environ 10m sur notre droite. La partie supérieure n°8 du tuffeau forme, à cet endroit, un petit synclinal d’environ 4m de profondeur juste au-dessus d’une poche de dissolution du Dinantien, laquelle est remplie de Wealdien, de Dièves et de Tourtia remaniés, sur lesquels reposent une couche de sable n°9, puis l’étage 8 et enfin 7 (fig.7).
La cuvette formée par 7 et 8 est remplie d’un sable grisâtre.
Au-dessus, nous trouvons les ergerons.
On peut supposer, qu’au moment de la formation de la couche 10, ou peut-être antérieurement, un affaissement a dû se produire, lequel a entraîné 7, 8 et 9, laissant un vide où s’est amassé le sable 10, vestige d’un terrain dont l’âge, vu l’absence totale des fossiles, paraît assez difficile à établir. C’est fort probablement un dépôt landénien que nous pourrions peut-être classer, en tenant compte de l’absence de glauconie, parmi les sédiments continentaux du Landénien supérieur.
Le Dinantien est ici représenté, en dessous du Tuffeau, par la partie inférieure de la veine du Bois. La faune de cet assisse, un des étages supérieurs du gisement calcaire du Tournaisis, est riche en céphalopodes.
Le calcaire subcompact de ce niveau repose sur la veine dite « de Vaulx ».
La différence très marquée entre le gisement primaire visible dans cette excavation et ceux visités précédemment laisse supposer l’existence, entre ceux-ci et a carrière Brocquet, d’une faille à rejet important.
M. Delecourt y a exécuté, en 1928, un sondage d’environ 40m.
Suivant l’étude de M. C. Camerman, on aurait traversé la totalité de la veine de Vaulx sur une épaisseur d’environ 25m.
Rappelons que l’inclinaison des bancs du calcaire est d’environ 5% SSE.
Lorsqu’on observe l’allure générale des couches landéniennes, on peut remarquer qu’elles augmentent sensiblement d’épaisseur au fur et à mesure que l’on se rapproche de l’Escaut, et que la surface du calcaire est inclinée d’environ 2cm par mètre vers le fleuve.
Ceci laisse supposer que la dépression actuellement utilisée par l’Escaut, et où celui-ci a établi son lit, était déjà existante à l’époque des mers éocènes et peut-être antérieurement.
L’origine de cette dépression pourrait être due, nous semble-t-il, au jeu relativement tardif d’une faille qui doit se trouver dans l’axe du fleuve.
On peut observer, en effet, que si la rive gauche on enregistre une forte épaisseur de morts - terrains, il n’en est pas de même de l’autre côté de l’Escaut.
Là, le calcaire affleure à proximité de la rivière, à la cote 23, à l’entrée de l’ancienne carrière des Vignobles (fig.1, 9), soit à 4m50 au-dessus de la plaine alluviale qui se trouve ici à la cote 18,5.
Nous rencontrons ici une très faible épaisseur de calcaire de la veine du Bois, où nous avons relevé la présence de Productus mesolobus, et qui surmonte le calcaire à stratification tourmentée, avec cherts, Chonetes hardrensis, Productus Vaughani, du sommet de la veine de Vaulx.
Par contre, à la carrière Brocquet, dont nous avons parlé précédemment, nous trouvions, sous une épaisse couche de 12 à 15m de Pléistocène et de Landénien, dont la surface arrive à la cote 30, une épaisseur d’environ 15m de calcaire de la veine du Bois.
Ceci donnerait donc à l’accident tectonique supposé un rejet d’environ 22m70, ce phénomène ayant probablement eu lieu, soit avant, soit pendant la formation des couches éocènes.
Il semble fort naturel, le relief y aidant, que les eaux fluviales ayant trouvé là un amas de sables et de roches friables, évidemment plus meubles et faciles à entamer que les masses primaires environnantes, soient venues y établir le lit actuel de l’Escaut.
Avant de quitter définitivement la rive gauche, constatons encore que les exploitations calcaires du groupe restant, soit les carrières des Cinq Rocs (fig. 1, 10) et les carrières de Calonne et de Bruyelle (fig. 1, 11 et 12), sont pour la plupart recouvertes de sédiments du Landénien marin, variant du niveau gris clair à empreintes tubulaires au tuffeau à Pholadomya Konincki. On y rencontre que fort rarement le niveau sableux, particulièrement glauconifère, vert noirâtre ; n°11 de la coupe de la carrière Brocquet.

N°198 (suite) - J. Baudet - Bulletin de la Société belge de Géologie, etc. Bruxelles, 1939, tome 49, pp. 309-312.

Le calcaire tournaisien de la veine de Vaulx et du sommet de la veine de Première à la carrière Brocquet à Chercq - lez - Tournai, par J. Baudet (note présentée à la séance du 20 juin 1939) :
Renseignements donnés d’après la partie de l’assisse de Vaulx visible dans l’exploitation et suivant les échantillons du sondage effectué en 1928 par M. Delecourt.
De haut en bas, à partir du gras délit (zone de contact entre la veine du Bois (Nous rappelons que le veine du Bois est l’assisse supérieure du gisement dinantien du Tournaisis) et à la veine de Vaulx). Cote 13,50.


Numéros Epaisseur Base à Description

A : PARTIE EXPLOITEE.

Veine de Vaulx :

1 6,70 6,70 Calcaire argilo-siliceux, dur très cohérent. Nombreux cherts disposés par lits. A 2m70, petit niveau fossilifère (Caninia, Productus Vaughani Muir Wood). Cette couche est divisée en petits bancs de 30 à 50cm.
2 1,74 8,44 Plusieurs gros bancs de calcaire avec menus débris de crinoïdes. Quelques fossiles disséminés (Productus Vaughani).
3 1,12 9,56 Calcaire très dur, cohérent, à cassure conchoïdale, peu crinoïdique, assez bien de cherts.

B : SONDAGE.

4 2,15 11,71 Sommet cohérent avec cherts, cassure avec paillettes de pyrite. Partie médiane fossilifère (Chonetes hardrensis Phillips, Lingula Straeleni Demanet). Base schistoïde, noire, à stratification tourmentée.
5 0,10 11,81 Couche très caractéristique, pétrie de fossiles (Chonetes hardrensis Phillips en abondance, Orbiculoidea tornacensis Demanet, Caninia Cornucopiae Michelin).
6 1,32 13,13 Calcaire dur, subcompact, sans aucun débris crinoïdique, très cohérent, cassure conchoïdale. Quelques fossiles disséminés. Certains endroits sont schistoïdes.
7 0,20 13,33 Lit fossilifère moins caractéristique que 5, mais avec plus grande diversité d’espèces (Athyris squamigera de Koninck, Phillipsia gemmulifera Phillips, Chonetes hardrensis Phillips, Dielasma corrugatum de Koninck, Tylothyris laminosa de Koninck, Rhipidomella michelini Léveillé, Athyris leveillei de Koninck, Productus Vaughani Muir Wood, Schellwienella aspis mut. radioliformis Demanet, Orbiculoidea).
8 0,45 13,78 Couche schistoïde, peu fossilifère (Chonetes hardrensis Phillips, Tylothyris laminosa de Koninck).
9 0,05 13,83 Partie altérée, schistoïde, noire.
10 2,60 16,43 Calcaire subcompact, cohérent au sommet et schistoïde vers la base. Aucun débris de crinoïdes. Quelques fossiles disséminés (Schellwienella aspis, Chonetes hardrensis, Caninia Cornucopiae, Tylothyris laminosa, Productus Vaughani). Stratification tourmentée.
11 0,15 16,58 Niveau riche en débris de fossiles , peu crinoïdique, stratification tourmentée, veinules de calcite (Chonetes hardrensis).
12 0,75 17,33 Calcaire très peu crinoïdique, schistoïde.
13 1,35 18,68 Calcaire subcrinoïdique, avec débris de fossiles, veinules de calcite, stratification entrecroisée. A la base, petit lit compact de fossiles (2cm) avec cherts (Orbiculoides tornacensis, Orbiculoidea nitida Phillips, Caninia, Chonetes hardrensis)
14 0,35 19,03 Calcaire subcompact, devenant fossilifère vers la base, cassure conchoïdale, stratification tourmentée (Productus Vaughani).
15 0,55 19,58 Partie schistoïde noirâtre, traversée d’une grosse veine de calcite, légèrement plus crinoïdique que les couches précédentes, débris de fossiles (Tylothyris laminosa, Caninia, Productus Vaughani)
16 Lit de cherts (3 à 5cm). Base du niveau précédent
17 1,92 21,50 Partie à stratification tourmentée, subcrinoïdique, alternance de parties cohérentes et de parties schistoïdes (Productus Vaughani ?, Tylothyris laminosa).
18 0,60 22,10 Partie schistoïde subcrinoïdique.
19 0,20 22,30 Couche schistoïde noire, remplie de débris de Syringopora placés perpendiculairement à la stratification.
20 0,10 22,40 Partie schistoïde subcrinoïdique.
21 0,50 22,90 Partie alternativement cohérente et schistoïde, abondance d’ Orbiculoidea tornacensis.
22 0,40 23,30 Calcaire dur, peu crinoïdique, peu fossilifère
23 1,75 25,05 Niveau schistoïde subcrinoïdiaue, plus ou moins fossilifère. Vers la base une partie cohérente avec Chonetes hardrensis (Orbiculoidea tornacensis, Tylothyris laminosa, Caninia).
24 1,28 26,33 Niveau caractéristique de la base de la veine de Vaulx. Alternance de cherts, très nombreux, et de débris, très menus, de crinoïdes. Cassure conchoïdale, avec paillettes de pyrite à la base et au sommet de la couche.

Notons que la teneur en chaux du calcaire de la veine de Vaulx, que nous venons de traverser, varie de 36 à 46%. Dans la veine de Première, elle atteint 52,88%.
D’autre part, comme vous pourrez vous en rendre compte, la faune y est sensiblement différente ; à part naturellement certaines espèces qui paraissent être aussi communes dans l’une que dans l’autre assisse.

Numéros Epaisseur Base à Description

Veine de Première :

25 1,60 27,93 Calcaire subcrinoïdique, dur, cohérent. Lits de nombreux gros débris de crinoïdes. Rares fossiles vers la base (Leptaena analoga Phillips).
26 1,81 29,74 Partie schistoïde peu crinoïdique.
27 0,90 30,64 Niveau schistoïde devenant cohérent vers la base, débris de crinoïdes plus gros et plus nombreux. Bryozoaires (Fenestella) en grand nombre. (Partie correspondant fort probablement aux bancs du sommet de la veine Première à la carrière Baguette, Gaurain – Ramecroix).
28 3,44 34,08 Calcaire argilo - siliceux crinoïdique avec veines de calcite. Bryozoaires et coupe longitudinale d’un petit Orthoceras.
29 0,60 34,68 Calcaire crinoïdique, sans fossiles, avec cherts et veines de calcite.
30 0,60 35,28 Partie schistoïde, noire, sans fossiles, peu crinoïdique.
31 0,10 35,38 Calcaire rempli de cherts ; cassure avec pyrite (Fenestella).
32 1,90 37,28 Partie alternativement schistoïde et cohérente, crinoïdique, avec veinules de calcite, assez peu fossilifère.
33 2,01 39,29 Calcaire crinoïdique, dur, cassure conchoïdale, grosses veines de calcite fossilifère Leptaena analoga, Productus Vaughani, Fenestella, Spiriferina)
34 2,51 41,80 Partie alternativement schistoïde et cohérente, crinoïdique, peu fossilifère (Tylothyris laminosa, Productus).
35 5,87 47,67 Calcaire grisâtre très crinoïdique, présentant, par endroits, des amas de débris d’encrines. Cassure conchoïdale, fossiles assez nombreux (Syringopora, Paralleloden bistriatusJ. E. Portlock, Fenestella, Michelinia tenuisepta Phillips, Retzia ulotrix de Koninck).

Parmi les détails qui précèdent, on peut remarquer la présence de niveaux caractéristiques qui sont d’excellents points de repère.
En voici la liste :

1. Le lit fossilifère très caractéristique n°5 où abondent les spécimens de Chonetes hardrensis.
2. Le niveau fossilifère à faune variée n°7.
3. La couche à Orbiculoidea tornacensis n°21.
4. Les cherts qui marquent, sur une épaisseur de 1m28, la limite entre la veine de Vaulx et la veine de Première.

Nous devons y joindre la série d’observations suivantes :
1. L’apparition des Bryozoaires (Fenestella) à 29m74.
2. L’apparition à 41m60 du Paralleloden bistriatus.
3. Les fossiles qui paraissent être les plus répandus dans la partie supérieure de la veine de Vaulx sont les Chonetes hardrensis, ceux qui sont à leur tour les plus nombreux vers la base de l’assisse sont les Orbicules, et dans la veine de Première ce sont les Fenestellidae qui prédominent.

La veine de Vaulx n’étant visible sur la totalité de son épaisseur en aucun point du Tournaisis, il m’a semblé intéressant et peut-être, la Direction des carrières Thorn m’ayant gracieusement autorisé à faire l’étude de tous les échantillons du sondage, d’examiner la roche rencontrée et de prendre note de l’intéressante succession paléontologique que l’on peut y observer.


N°198 (suite) - C. Camerman - Bull. de la Société belge de Géologie, Bruxelles t.39, 1929, pp.43-44.

Sondage de la Carrière Brocquet, à Chercq :
Ce sondage a été foré à la couronne, en 1928, par M. Jules Delecourt, ingénieur à Saint-Ghislain, dans la carrière Brocquet, appartenant à la Société anonyme des Carrières Thorn, à Chercq. J’ai pu examiner les carottes provenant de ce sondage et les résultats des analyses m’ont été obligeamment communiqués.

L’origine du sondage se trouve à la cote +3m60, soit à 2m80 sous les bancs dénommés dans cette carrière « bancs à carreaux ». La surface du calcaire au droit du sondage se trouve à la cote +30 mètres. Cette surface est sensiblement horizontale et l’épaisseur des terrains de découverture varie de 15 à 20 mètres.

La profondeur du sondage est de 40 mètres. Il atteint donc la cote -36m40.
Epaisseur 16.30. De +3m60 à -12m70. Calcaire argilo - siliceux subcrinoïdique avec quelques rangées de cherts. La teneur en carbonate calcique est généralement comprise entre 70 et 85%.
Epaisseur 2.30. De -12m70 à -15m. Calcaire argilo - siliceux crinoïdique avec beaucoup de cherts, stratifié en bancs minces. C’est le niveau des « Sept petits carbonniaux » et du « Gros carbonniau »
Epaisseur traversée 21.40. De -15m à -36m40. Calcaire argilo - siliceux très crinoïdique de teinte grise, stratifié en bancs épais. Teneur en carbonate calcique, généralement compris entre 85 et 95%. Ce sont des caractères de la « Veine de Première »
Total : 40.00

De même que le précédent, le sondage de la Carrière Brocquet traverse de part en part la veine de Vaulx ; il traverse, en outre, presque toute la veine de Première.
La coupe générale de la Carrière Brocquet, et du sondage qui y a été foré s’établit comme suit, abstraction faite des terrains de découverture. La surface du calcaire carbonifère se trouve à la cote +30 mètres.
1. Veine du Bois. Moyenne 14m00
Je considère comme appartenant à la veine du Bois les bancs supérieurs de la carrière sur une épaisseur variant de 11 à 17 mètres. Les bancs du sommet de la carrière ayant de 1 à 5 mètres d’épaisseur et donnant du ciment Portland se rattachant à la veine du bois proprement dite, tandis que les bancs qui leur sont inférieurs sur 10 à 12 mètres constituent la partie inférieure de la veine du bois.

2. Veine de Vaulx, partie supérieure. Moyenne 3m00
Je considère, les bancs dits « Bancs de gris » composés de calcaire crinoïdique, d’épaisseur variable allant de 2 à 4 mètres environ, comme étant seuls à représenter la partie supérieure de la veine de Vaulx.

3. Veine de Vaulx, partie inférieure. Epaisseur d’environ 28m00.
Je considère les bancs dits « bancs de bleus », ayant leur sommet aux environs de la cote +13, comme appartenant à la partie inférieure de la veine de Vaulx. Celle-ci descend jusqu’à la cote -15 et a donc une épaisseur d’environ 28m00.
4. Veine de première. 21m40.
De la cote -15 à la cote -36.40, épaisseur traversée 21.40

Total : 66m40.

La comparaison des deux sondages montre que les bancs ondulés et lenticulaires de la partie supérieure de la veine de Vaulx, qui atteignent à Vaulx une vingtaine de mètres, voient leur épaisseur tomber de 2 à 4 mètres à Chercq. La partie inférieure de la veine de Vaulx, régulièrement stratifié, a, au contraire, une épaisseur sensiblement constante.
La base de la veine de Vaulx, qui se trouve à Chercq à la cote -15 mètres, se trouve à Vaulx à la cote -22m40, accusant une faible pente vers l’Est - Nord - Est.



N°198 (suite)

Feuille :125W - ANTOING - 377
secteur :
numéro : 198
code : 125W0198 - 3770198
X :
Y :
Z :
commune : Tournai (Chercq).
auteur : M. Hennebert
références :

date :
roche : calcaire

formation :
localisation : Carrière Brocquet (Camerman 1944 n° 76, Nicolas et Chantry 1992 n° 274, ces auteurs orthographient Broquet par erreur). Ancienne grande carrière située juste au sud du château des Chartreux face au pont de Chercq à Vaulx.
nature : Affleurement

description :

Ancienne carrière inondée et boisée. Il subsiste de belles parois rocheuses tout autour. A l'extrémité ouest, on peut se promener quasi au niveau de l'eau. A cet endroit, le 'gras délit' est bien visible environ 1.50 m au-dessus du niveau de l'eau. Il
est épais d'environ 10 à 12 cm et est constitué d'une argile gris-cendre à violacée. Description suivant Camerman (1944). Fond : Membre de Vaulx. Sommet : Membre de Calonne.

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