Skip to content. | Skip to navigation

Personal tools

You are here: Home / arch / 122W / 122W0256.TXT

122W0256.TXT

PL. DALHEM 122W
J.BOUCKAERT

No 256

Extrait des annales de la Soc. Géol. de Belgique, t. LXXXII,1958.
A. LHOEST : La stratigraphie et la tectonique de l'Anticlinal
Cointe-La Chartreuse à l'Est de la Meuse.

Tout le monde connait les gros bancs de quartzite sur lesquels
on a construit au treizième siècle le château-fort de Saive.

Ces bancs dessinent une belle voûte anticlinale, suivie vers le nord
d'une cassure secondaire qui la sépare des mêmes bancs de quartzite
en allure synclinale. Jusqu'à présent leur situation était indéterminée.

C'est le petit affluent situé à l'est du château qui nous a donné la
clef stratigraphique de la zone de Baulet et de la zone supérieure
de Sippenaken dans cette région et nous a permis de dater exactement
tous ces bancs. La stampe recoupée par ce ruisseau s'étend du niveau
à Reticuloceras bilingue jusqu'au niveau à Homoceratoides prereticulatus et
les bancs sous-jacents.

Comme on peut le voir sur la coupe nord-sud (fig. 7), l'allure des terrains
est assez chiffonnée. On recoupe successivement, du nord au sud :

a) une allure synclinale ou se situe le niveau R, à Reticuloceras
reticulatum surmonté du R. gracile.
b) le prolongement oriental de l'anticlinal des quartzites du château
de Saive.
c) un synclinal plat, qui doit être le synclinal de Saurue avec le passage
des quartzites du château vers le sud montrant un faible pendage vers
le nord.
d) l'anticlinal principal, qui est le prolongement de celui de la
Chartreuse, et où se retrouvent au nord dans les dressants, l'horizon
R1b à Reticuloceras nodosum, Homoceras moorei nov sp et les premiers
H. striolatum, l'horizon R1a à R. todmordensense, Ht varicatus,
R. circumplicatile et à la base H. magistrorum et dans la voûte
l'horizon à Homoceratoides prereticulaus surmontant de 2 m un quartzite
très dur à racines, qui présente un toit à Posidoniella minor,
Pectinidae et Ostracodes.
e) au sud de l'axe anticlinal, nous retrouvons les mêmes bancs en plateure
avec successivement les niveaux R1a, R1b, le quartzite du château de
Saive, R1c; ensuite un niveau marin à Goniatites voisines de R. gracile
ou R. bilingue, puis un niveau à gros Lamellibranches marins, et enfin
le niveau à R. bilingue.

Au-delà le ruisseau a entaillé son ravin dans la couverture tertiaire:
de ce fait, nous n'avons pu retrouver le niveau à R. super-bilingue et
l'assise de Baulet reste mal connue. La vallée supérieure de la Julienne en
amont des ruines comblera peut-être cette lacune. Elle sera étudié
ultérieurement, de même que le route de Tignée pour déterminer le passage
de la faille des Aguesses qui doit passer au nord d'une grosse couche de
charbon repérée dans cette route et dépendant du faisceau d'Oupeye.
Voici maintenant quelques précisions sur cette zone à Reticuloceras.

Niveau 14.- Horizon à R. bilingue : Outre le gîte signalé ci-dessous nous
avons trouvé à Haute-Saive le passage du même horizon. Il est caractérisé
par une veinette de 5 à 6 cm de charbon reposant sur un mur quartzitique et
qui est surmontée de schistes argileux noirs avec Lingula mytilloides et
ostracodes à la base, suivi de Pterinopecten rhytmicus et Posidoniella
minor, et admettant le niveau à Goniatites à environ 1 m dans le toit.
Suivant la localisation on trouve le R. bilingue s. s. ou des formes
voisines, soit le R. bilingue early mutation, soit le R. gracile late
mutation avec des Anthracoceras sp.

Niveau 15.- Sous le quartzite du mur, épais de 60 cm environ, nous avons
une stampe schisto-gréseuse de 25 m environ, avec au milieu un passage à
gros Lamellibranches marins non déterminés, accompagnés de Lingula sp et
d'écailles de poisson, qui nous sépare d'une veinette de schiste noir, dur,
à Lingules, puis de schiste noir charbonneux avc restes de Goniatites
voisines du R. bilingue ou du R. gracile, et qui sont accompagnées de
Crinoïdes et petits Lamellibranches marins. Voici la faune que nous avons
récoltée : Article de crinoïde, Lingula mytilloides, Posidoniella sp.,
Nuculidae, Goniatites ind.

L'horizon à Reticuloceras n'est pas connu ailleurs en Belgique.

NIVEAU 16. - Niveau à R. gracile. Il est situé environ 30 m sous l'horizon
précédent et a été étudié dans le synclinal nord. Nous y trouvons une
stampe de schiste noir d'environ trois mètres d'épaisseur qui montre trois
passages plus charbonneux riches en Goniatites séparés par des stampes à
Pecten. La faune récoltée est la suivante : Ostracodes; Posidoniella minor;
cf. Lingula sp; Pterinopecten sp; Reticuloceras gracile.

NIVEAU 17. - Niveau à Reticuloceras reticulatum s.s. : C'est 1 m sous
la stampe précédente qu'a été trouvé dans le même affleurement le
R. reticulatum qui situe la zone R1c. Cet horizon est à 1m sur une veinette
de 5 cm qui repose sur un mur gréseux.
Le R. reticulatum s.s. s'accompagne de Posidoniella minor, Pterinopecten
aff. rhytmicus et montre déjà quelques Goniatites à rapporter à
R. aff. gracile early mutation. La première partie du toit de la veinette
est stérile.

NIVEAU 18.- Niveau des grès quartzitiques du château de Saive :
Ces bancs épais de 3,50 m se situent à 4 m sous cette veinette. La stampe
intercalaire est surtout schisteuse. Localement a été trouvée une veinette
sur le quartzite. Il y a aussi deux passées dans le premier mètre sous le
quartzite.

NIVEAU 19.- Une importante stampe de 43 m, sableuse au sommet en admettant
un mince niveau de Lamellibranches non marins, sépare le niveau 18 d'un
nouvel horizon marin très riche en Goniatites, de 3 m environ de puissance.
C'est le passage du niveau R1b qui est caractérisé parles Reticuloceras du
groupe nodosum. Ceux-ci s'accompagnent des premiers Homoceras striolatum
avec lequel a été trouvé l'Homoceras moorei nov sp qui se localise
uniquement à cet horizon et est donc une excellente espèce-guide. Un joint
s'est montré aussi extrêmement riche en Hudsonoceras ornatum. Il est situé
dans le 3e des passages riches en Goniatites qui sont séparés par des bancs
à Pectinidae. A la base du niveau, il n'y a plus que des Posidoniella et
des Planolites. Voici donc la faune récoltée : Planolites sp; Posidoniella
minor: Pectinidoe; Coleolus sp; Anthracoceras sp; Brachycycloceras scalare;
Homoceras moorei nov sp; H. striolatum; Hudsonoceras ornatum;
cf. Metacoceras sp; reticuloceras hodsoni nov sp: R. nodosum; R. regalarum;
R. stubblefieldi; articles de crinoïdes.

NIVEAU 20.- Une stampe stérile de beaux schistes noirs, durs, de 20 m de
puissance, nous sépare de l'horizon R1c qui est formé de trois bancs de 10
à 20 cm riches en Goniatites, séparés par des bancs de Pecten. Nous
trouvons successivement la séquence complète des anglais avec le
Reciculoceras paucicrenulatum et R. todmoenrense au sommet pour terminer
par le R. aff. compressum et le Homoceras magistrorum à la base. Cette
stampe magnifique nous a donné la riche faune suivante :

Niveau supérieur : Chonetes sp; Posidoniella minor; Pterinopecten
rhytmicus; Reticuloceras adpressum ; R. groupe circumplicatile-
paucicrenulatum ; R. paucicrenulatum ; R. umbilicatum ; R. todmordense;
écailles de poisson.

Banc médian : Posidoniella minor; Pectinidae; Orthoceras aff. steinhaueri;
Anthracoceras sp; Homoceratoides varicatus; Ht demaneti nov sp; Homoceras
henkei, Reticuloceras circumplicatile.

Niveau inférieur : Calice et articles de crinoïde. Posidoniella minor;
Dimorphoceras sp; Homoceras henkei; H. magistrorum; R. aff. compressum;
ostracodes.

NIVEAU 21. - Encore 40 cm et nous trouvons les schistes à Homoceratoides
prereticulatus accompagnés de cf. Homoceras kenkei et de Productus
carbonarius de la zone inférieure de Sippenaken (H2). Nous ne voyons que
2 m environ de celle-ci, c'est-à-dire les schistes sous le
H. prereticulatus qui reposent sur un quartzite grossier à racines surmonté
de schiste avec quelques Pectinidae; Posidoniella minor, Ostracodes.
Nous avons cherché vers l'est à descendre dans les stampes du N2 inférieur,
mais sans succès. Le dernier ruisseau à étudier avant la faille radiale de
Bouhouille est de Wahy, mais il coule à une altitude trop élevé dans les
dépôts tertiaires. L'étude devra donc en être faite dans le Bolland au sud
de Booze.

Comme on peut le voir sur l'échelle stratigraphique, la zone R1, qui
s'étend du Homoceras magistrorum jusqu'au R. bilingue s.s., est extrêmement
importante. Du H. magistrorum jusque R. reticulatum s.s. il y a déjà 75 m
de stampe, auxquels s'ajoutent 50 m pour arriver au R. bilingue. Ceci donne
donc 125 m. La succession des horizons à Reticuloceras est remarquable par
la suite continue des différentes espèces, tout à fait comparable à ce
qu'on trouve en Angleterre, comme notre collègue BOUCKAERT vous l'exposera
dans une prochaine note à cette tribune. Leur richesse et l'importance
de cette zone R1 est à mettre en opposition avec ce qui existe dans
le synclinal de Liège où elle se réduit à Argenteau à quelques mètres (13)
et une vingtaine de mètres à Val Dieu. Cette divergence très nette, ajoutée
à celle constater dans la zone à Gastrioceras, nous amènera dans le dernier
chapitre à certaines considérations très intéressantes.

Ce sont ces diverses recherches qui nous ont permis de vous présenter
l'échelle stratigraphique (fig. 2) de l'anticlinal Cointe la Chartreuse.
Elles ne laissent plus dans l'ombre que quelques points dus à des lacunes
d'observation : la place du niveau de Saint-Nicolas sous Grande Veine
d'Oupeye et la zone de Baulet mal connue au-dessus du Reticuloceras
bilingue, ce qui ne permet pas de connaître son épaisseur. Les études
restant à terminer à Saive nous donneront peut-être ces renseignements,
ainsi que les points de passage précis des failles de Bois-la-Dame, de
Souverain-Wandre et des Aguesses dans la vallée de la Julienne.

Nous allons maintenant vous présenter la stampe comprise entre Grande Veine
d'Oupeye et Britte, relevée à l'étage de 580 m du siège de Wandre, et qui
nous est nécessaire pour les considérations générales.

Insert the GSB number to search all associated content