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121W0018.TXT

PL. ALLEUR 121W
X.Stainier

Ann.de la Soc.géol.de Belgique. Liège,1908,t.XXXV,pp.85-88,(mém.).

PUITS DU CHARBONNAGE D'ANS-ET-ROUCOURT.

Deux puits nouveaux ont été creusés dans ces dernières années pour exploi-
ter un massif de charbon primitivement réservé sous la base de morts-terrains.
Voici les renseignement que j'ai pu recueillir sur ces deux puits.

18 (VI) Puits no 3 ou de Rocour.

Cote de l'orifice du puits: + 179m67. Niveau de l'ancien sol: 177m92.
Coupe du puits d'après les archives du charbonnage:

Remblais 2m20
Om.Oligocène. Sable)
Cp3sx.Conglomérat à silex Silex) 9m30
Cp4ph Phosphate de chaux et marne 2m00
Cp3) Crétacé (Marne blanche 13m10
Cp3) Crétacé (Marne aquifère 17m10
Cp2 Crétacé hervien Smectite: 13m30
-----
H2 Houiller supérieur: à 57m00

A l'étage de 64 mètres, c'est-à-dire à 7 mètres seulement sous la base
des morts-terrains, on a creusé une bacnure Sud de retour d'air. Chose
remarquable, sur tout son parcours et spécialement vers son extrémité sud
où elle se rapproche encore davantage de la base du crétacé, cette bacnure
a traversé des roches houillères profondément altérées, pâles, grisâtres,
devenues très friables. Comme à Oupeye aussi, il est remarquable de voir
que les veines de charbon étaient relativement beaucoup mieux conservées
que les roches encaissantes sur lesquelles elles tranchaient par leur
coloration noire intense.

L'altération du terrain houiller sous la smectite hervienne est donc un
fait général sur la rive gauche de la Meuse, et cela sur des épaisseurs
réellement extraordinaires. Nous l'avons, en effet, constatée à la Batterie,
à Oupeye et à Ans-Rocour, dans tous les travaux dont nous venons de
parler. Cette altération a été signalée, il y a bien des années déjà, par
feu M. Ad.Firket qui en avait signalé et minutieusement décrit deux cas
observés par lui au puits St-Nicolas du charbonnage de l'Espérance et au
puits Piron du charbonnage de Lahaye. Ayant reconnu à la tête du terrain
houiller et sous la smectite hervienne imperméable, la présence de couches
profondément altérées, il attribuait ce fait à ce que les exploitations
anciennes de la houille auraient produit des affaissements et des crevasses
au travers de la couche imperméable de smectite, permettant ainsi aux eaux
superficielles d'atteindre le terrain houiller. (1)

(1) Cf.Ann.Soc.géol. de Belg. t. I 1874, Mém.; p.60.

Nous croyons qu'il n'est pas possible d'admettre dans son intégralité
l'hypothèse émise par ce savant géologue, pour expliquer les faits qu'il
avait observés. On sait, en effet, que lorsque des crevasses se produisent
par affaissement ou tassement, dans une roche meuble et plastique comme la
smectite hervienne, la pression des roches environnantes et surincombantes
maintient étroitement serrées les lèvres des cassures et empêche par
conséquent la circulation des eaux. C'est un fait que les mineurs savent
très bien, car partout où, en Belgique ou dans le Nord de la France, le
houiller est recouvert par une couche d'argile imperméable (smectite,
dièves, etc.) on peut ne par redouter de fortes vennes d'eau, malgré la
présence de roches très aquifères au-dessus et malgré les affaissements
produits par les travaux miniers. Il y a bien longtemps que O.Bustin (2) a
montré que, justement sur la rive gauche de la Meuse, les charbonnages qui
exploitent sous la couche de msectite hervienne ont une venue d'eau con-
stante et minime.

(2) O.Bustin. De la pénétration des eaux dans le terrain houiller et de ses
conséquences au point de vue des moteurs d'épuisement.
Revue Universelle des Mines,t.35,1874,p.552.

D'ailleurs si l'hypothèse de M.Firket permettait d'expliquer l'altération
du houiller au charbonnage de la Batterie, parce que, là aussi, il y a eu
des exploitations très anciennes, il n'en est pas de même des deux autres
cas que nous avons signalés.

A Oupeye, il n'y a jamais eu d'exploitation en dessous des sondages que
nous avons décrits et, par consequent, la marne hervienne n'a pu y être
fissurée. A Ans-et-Rocour, l'exploitation la plus ancienne ne remonte qu'à
l'année 1860 et d'ailleurs aucune exploitation n'avait encore été pratiquée
sous les points que nous avons étudiés.

Il en résulte donc que l'on ne peut pas généraliser l'explication proposée
par M. Ad.Firket. Certes, elle peut s'appliquer à certains cas locaux où
l'exploitation a bouleversé la smectite, comme l'a montré M. Bustin
(Cf.op.cit), mais dans bien d'autres cas, on devra recourir à une explication.

On pourrait admettre que l'altération du terrain houiller à la surface est
antérieure à son recouvrement par le Hervien, mais il nous semble aussi
qu'un autre facteur peut être invoqué. La smectite imperméable. Ce qui le
prouve, c'est que dans les charbonnages où l'on exploite sous cette smectite,
la venue d'eau, tout en étant faible, n'est pas cependant nulle.

Au charbonnage d'Ans, on peut très bien voir que, malgré la présence de la
smectite et l'absence de travaux miniers perturbateurs, les roches
houillères ne sont pas sèches. Elles sont humides. Peut-être la smectite,
sous l'influence de la forte pression de la nappe d'eau qui la recouvre,
laisse-t-elle suinter lentement de l'eau au travers de sa masse. Ce serait
cette eau qui, depuis la période crétacé, aurait altéré la surface du
houiller. Nous ajouterons que l'action de l'eau a encore pu être accélérée
par la cause que voici. Nous avons signalé l'abondance des rognons de
pyrite dans la smectite hervienne. Or, on se rappellera que tout récemment
notre confrère J.Cornet a montré l'importance insoupçonnée jusqu'alors de
la présence de la pyrite dans les terrains recouvrant les dépôts
d'altération du crétacé du Hainaut (craie phosphatée, poches de phosphates
enrichi). Peut-être est ce dans cette direction qu'il faudra rechercher la
cause de l'altération si étendue du houiller sous la smectite hervienne.

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