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115W0111.TXT

PL. REBECQ-ROGNON

111* Malaise.-Bulletin de la Société belge de géologie,
Bruxelles, 1910, t.XXIV, procès-verbaux, pp.54-58 (8)

Une nouvelle carrière, indépendante de la Société des
Carrières de porphyre de Quenast, est actuellement en
exploitation sous le nom de "Nouvelles Carrières de
porphyre du Brabant".

L'accès en est donné par une tranchée formant plan
incliné, qui permet d'arriver facilement à la carrière.

Elle traverse les roches siluriennes et montre presque
le contact avec la roche porphyrique.

Je dis presque, parce qu'il y a ici, entre le porphyre
et les roches siluriennes, des blocs aplatis de quartz
séparés des deux par des parties altérées ou détritique.

Un rapide croquis montre la position suivante à gauche
en descendant (fig. 3):

Fig. 3. - Carrières de porphyre du Brabant

Coupe à gauche du plan incliné vers le contact
Epaisseur
a Porphyrite redressée 0m10
b Schiste gris noirâtre altéré, filon et blocs de
quartz q dans le sens de la stratification 2.00
c Schiste quartzeux dur, gris noirâtre à reflets
bleuâtres 3.00
Inclinaison E. 30o N. (magnétique) = 63o
d Filon de quartz 0.10

Un fait nouveau et des plus intéressants peut
s'observer à cette Carrière de porphyre du Brabant, à
droite du plan incliné dans le bas:
c'est le contact direct de la roche silurienne
encaissante avec la porphyrite, une vraie soudure des
deux roches (fig. 4)

Fig. 4.- Carrières de porphyre du Brabant.

Coupe à droite du plan incliné vers l'angle

a. Porphyrite
b. Schiste altéré
c. Contact, soudure de la porphyrite et du schiste.
q. Blocs de quartz.

A première vue, il ne parait pas y avoir altération
ou modification de la roche silurienne par la
porphyrite; mais un examen plus attentif fait douter.

La roche est plus compacte et présente différents
modifications dont M. le commandant E. Mathieu, avec
lequel j'ai visité la présente carrière, est occupé à
faire l'étude. Il nous en fera connaître plus tard le
résultat et son appréciation.

Nous avons constaté ensemble près du contact un filon
de quartz traversant le schiste et la porphyrite.
Le contact se fait par une véritable invagination, il
y a pénétration réciproque de chaque roche l'une dans
l'autre.

Le contact que l'on observe à la Carrière de porphyre
du Brabant (fig.4) rappelle celui donné dans le mémoire
sur les roches plutoniennes; la roche silurienne est
la même, mais moins altérée: c'est un schiste gris
noirâtre mat.

Il y a des deux côtés des blocs de quartz, entre la
roche porphyrique et la roche silurienne.

M. Hanker-Urban a appelé mon attention sur la roche
silurienne qui se trouve à l'Est du tunnel, roche que
l'on a fortement entaillée pour y placer une chaudière.

C'est une espèce de schiste compact, gris noirâtre mat
(inclinaison S. 20o O. m. = 70o); il est de même
nature que celui observé dans la carrière précédente
(Voir carte,d).

Quant aux différents schistes que l'on trouve, à
Quenast, au voisinage ou au contact de la porphyrite et
les précédents, je les aurais considérés jadis comme
appartenant à l'assise de Gembloux. Peut-être sont-ils
ordoviciens, mais de l'assise de Rigenée (Llandeilo),
et peut-être bien aussi sont-ils cambriens (assise de
Mousty), car j'y ai trouvé des traces d'Arenicolites
didymus.

La présence de nombreux blocs de quartz dans les joints
qui séparent la porphyrite des schistes siluriens n'est
pas à négliger dans cette question de contact: on peut
de demander d'où proviennent des quartz.

Or, nous savons que le quartz n'est pas rare dans la
porphyrite de Quenast, témoin le puissant filon de
quartz à peu près vertical de la carrière des Pendants
cité par Dumont (1).

"On nous a montré à Quenast, rapportent de la Vallée
Poussin et Renard, des morceaux assez volumineux de
quartz blanc jaunâtre translucide, qui étaient comme
noyés dans une terre noirâtre et que l'on nous a
affirmé provenir de l'éponte septentrionale. Il est
éminemment probable que, sur la presque totalité de
leur pourtour, les roches cristallines de Quenast sont
en pleine décomposition et réduites en une sorte
d'argile, et que le quartz, comme il ne manque guère
d'arriver en cas semblable, a cristallisé comme
produit secondaire avec une grande abondance (2)."

J'ai également constaté la présence de blocs de quartz
sur la porphyrite altérée, et M. Hankar-Urban m'a fait
remarquer, au Nord de la carrière du Bloquiau, de gros
blocs de quartz blanc opaque, avec géodes à cristaux
de quartz sans aucune autre substance minérale.
(Voir carte, e)

Quelle est l'origine de ces quartz? Elle se rapporte
évidemment à l'altération de la porphyrite, et nous ne
pouvons mieux faire que de rapporter ce que M. Hankar-
Urban en a dit dans sa très intéressante notice
Sur l'altération superficielle de la porphyrite de
Quenast (3).

Deux mots d'abord sur les opinions de d'Omalius, de la
Vallée Poussin et de Renard au sujet de l'altération
de la roche.

En 1828, d'Omalius dit: Les parties extérieures des
couches et même les joints des fissures ont pris une
couleur de rouille et présentent le "feldspath" dans
un état de décomposition. Cette tendance à s'altérer
parait se rattacher à un état de choses qui n'existe
plus."

La Vallée Poussin a une opinion contraire: "Le degré
d'altération des blocs et des sphéroïdes de Quenast
dépend avant tout de l'épaisseur des couches meubles
qui les surmontent. Cette roche subit donc fortement
les actions atmosphériques actuelles."

M. Hankar-Urban commence par constater qu'il n'y a
aucune relation entre l'épaisseur des couches meubles
recouvrant le porphyre et le degré d'altération de
celui-ci.

(1) Mém. cité, p. 302
(2) Mém. cité, p. 2. note 1.
(3) Bull. de la Soc. belge de Géol, t. XXI, p. 270. Bruxelles, 1907.

"On peut, au point de vue de l'altération (I),
distinguer deux degrés dans la phénomène: dans le
premier, la pierre sonore, dure, résistante, à la
cassure conchoïdale, est transformée en une roche au
son mat, plus ou moins friable, à la cassure irrégulière,
dont les feldspaths sont fortement kaolinisés, à la
texture feuilletée parallèlement à la surface de
séparation d'avec la pierre saine, sur laquelle elle
forme croûte ou calotte.

Le second degré montre la transformation complète de la
porphyrite en une masse argileuse plus ou moins
arénacée, dans laquelle les feldspaths, bien
qu'entièrement transformés en kaolin, ont cependant,
comme les autres éléments du reste, conservé leurs
contours cristallographiques très nets."

Enfin, M. Hankar-Urban démontre que la grande
altération de la porphyrite est de beaucoup antérieure
au dépôt de l'Yprésien. Il donne ainsi raison à
d'Omalius, lequel était un excellent observateur. Les
altérations subséquentes sont de beaucoup les moindres.
Des faits analogues d'altérations très curieuses
s'observent dans les calcaires carbonifères de l'Ourthe
etc., lorsque l'on dénude ces roches pour ouvrir ou
agrandir une carrière.

Dumont admet que le contact de la porphyrite et de la
roche voisine se fait par un joint d'injection; de la
Vallée Poussin et Renard, que le quartz a cristallisé
comme produit secondaire, donc une segrégation: ces
auteurs disent qu'il y a une faille, et ils admettent
que le joint septentrional de la porphyrite de Quenast
et du terrain silurien est le résultat de mouvements
postérieurs aux roches rapprochées.

Quant à moi, je me suis demandé si ces quartz ne
proviendraient pas, pour une bonne partie, des filons
quartzeux de la porphyrite altérée et désagrégée.

La roche porphyrique aurait été entrainée, et les
filons de quartz, plus résistants, seraient restés à
la surface ou auraient été disloqués, divisés, et se
seraient déposés sur le pourtour de la porphyrite.

J'admets également que le contact septentrional est le
résultat de mouvements postérieurs à la porphyrite et
aux roches siluriennes, et que tous ces blocs de quartz
sont les derniers vestiges de l'altération de la
porphyrite depuis la période silurienne, altération
qui a été plus énergique dans les périodes anciennes
qu'elle ne l'est actuellement.

Ne remarque-t-on pas dans les roches reviniennes de
l'Ardenne la disparition des phyllades par altération,
tandis que les bancs de quartzite ou les filons de
quartz, plus résistants, sont conservés sous forme de
gros blocs?

Il résulte donc des faits observés à Quenast
relativement aux rapports de contact qui existent
entre les porphyrites et les roches siluriennes que, à
part le contact immédiat de la Carrière du Brabant,
on voit de la porphyrite, fortement décomposée, transformée
en une espèce d'argile, puis des blocs de quartz et de la
roche altérée, et enfin des roches siluriennes.

Il peut également y avoir eu une ségrégation sans qu'il
y ait, pour cela, faille. Le joint de contact peut
tout aussi bien être une fissure, suite du refroidisse-
ment et de la contraction de la porphyrite: on ne
peut rien affirmer.

En attendant de nouvelles observations à Quenast, on
peut dire que multiples sont les origines de ces
quartz, filons quartzeux, plus résistants à l'altération
que la porphyrite, fissure de retrait au moment de la
consolidation, puis filons quartzeux par ségrégation.

(1) Ibid, pp. 273-274


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PL. REBECQ-ROGNON
F. Corin

111 (IX) Nouvelles carrières de porphyre du Brabant,
d'exploitation plus récente que les carrières de Quenast
Elles n'en sont actuellement séparées que par la largeur
d'un chemin.

Les caractéristiques de la roche sont les mêmes
qu'aux carrières de Quenast (voir no 110).

On observe, à la limite Nord de cette carrière, le
contact de la porphyrite avec les schistes. Ce contact
se fait par soudure et engrènement des deux roches.
Il a été décrit en détail à différentes reprises:

En 1910, C. Malaise (Les contacts du Silurien et de la
porphyrite, à Quenast. Bull. Soc. belge de Géologie,
t. XXIV, p.49, PV.) rappelle les faites observés
antérieurement à Quenast, puis décrit le contact
observé aux carrières du Brabant:

"Une nouvelle carrière, indépendante de la Société
des Carrières de porphyre de Quenast, est actuellement
en exploitation sous le nom de "Nouvelles Carrières de
porphyre du Brabant".

L'accès en est donné par une tranchée formant plan
incliné, qui permet d'arriver facilement à la
carrière. Elle traverse les roches siluriennes et
montre presque le contact avec la roche porphyrique.

Je dis presque, parce qu'il y a ici, entre le
porphyre et les roches siluriennes, des blocs aplatis
de quartz, séparés des deux par des parties altérées
ou détritiques.

Le rapide croquis montre la position suivante à gauche
en descendant (fig. 3):

Fig. 3.- Carrières de porphyre du Brabant.

Coupe à gauche du plan incliné vers le contact

Epaisseur.
a. Porphyrite redressée 0m10
b. Schiste gris noirâtre altéré, filon et blocs de
quartz q dans le sens de la stratification 2m00
c. Schiste quartzeux dur, gris noirâtre à reflets
bleuâtre 3m00
d. Filon de quartz 0m10

Un fait nouveau et des plus intéressants peut
s'observer à cette Carrière de porphyre du Brabant, à
droite du plan incliné dans le bas: c'est le contact
direct de la roche silurienne encaissante avec la por-
phyrite, une vraie soudure des deux roches (fig. 4)

Fig. 4.- Carrières de porphyre du Brabant.

Coupe à droite du plan incliné vers l'angle.

a. Porphyrite
b. Schiste altéré
c. Contact, soudure de la porphyrite et du schiste.
q. Blocs de quartz.

A première vue, il ne paraît pas y avoir altération ou
modification de la roche silurienne par la porphyrite;
mais un examen plus attentif fait douter. La roche est
plus compacte et présente différentes modifications
dont M. le commandant E. Mathieu, avec lequel j'ai
visité la présente carrière, est occupé à faire
l'étude. Il nous en fera connaître plus tard le
résultat et son appréciation.

Nous avons constaté ensemble près du contact un filon
de quartz traversant le schiste et la porphyrite.
Le contact se fait par une véritable invagination,
il y a pénétration réciproque de chaque roche l'une
dans l'autre.

Peu après, G. Cosyns présente un échantillon (Bull. Soc.
belge de Géologie, t. XXIV, p. 163, 1910) de poudingue à
galets de quartz et de porphyrite, que M. A. Hankar-Urban
considère comme gravier yprésien.

Enfin, une excursion de la Société belge de Géologie le
24 avril 1910 fut consacrée à l'étude de ce contact.
Le compte rendu (Bull. Soc. belge de Géologie, t. XXIV,
pp. 197-204, 1910, comporte une description de E. Mathieu:

........

"Les nouvelles Carrières sont exploitées par la
méthode connue des paliers en retraite. On commence par
enlever le manteau de Quaternaire et d'Yprésien qui
recouvre le massif éruptif, ce qui donne un premier
palier où l'on reconnaît l'altération en boules dont
il a souvent été question.

Par un concours de circonstances heureuses pour les
géologues, l'exploitation sur cinq paliers a entamé
les rochers encaissantes au Nord-Est, permettent
d'étudier ainsi le contact de celles-ci avec la
porphyrite, sur une longueur de 150 mètres environ et
sur une hauteur de près de 25 mètres.

Le plan incliné qui permet de descendre dans la
carrière aboutit au quatrième palier et est disposé
dans une tranchée du Nord-Est au Sud-Est, qui coupe
pour ainsi dire normalement la surface de contact
verticale de la porphyrite avec les schistes siluriens.

De ce quatrième palier, un autre plan incliné descend,
en longeant le contact de l'Est vers l'Ouest, et
aboutit au cinquième palier, au fond de la carrière,
devant une excavation où les eaux s'accumulent.

L'excavation est creusée dans les schistes encaissants,
et il a fallu les soutenir au moyen de boisages. La
pompe d'extraction se trouve abritée dans un petit
bâtiment construit sur la porphyrite un peu au-dessus
du niveau du quatrième palier.

C'est en cet endroit que le contact de la porphyrite
avec le schiste encaissant est le plus net. Les deux
roches, non altérées et compactes, sont pour ainsi dire
soudées, avec petites pénétrations mutuelles. Le même
phénomène de soudure s'observe également sur la paroi
Ouest, derrière le bâtiment de la pompe.

Fig. 3.- Nouvelles carrières de Porphyre de Brabant.

Contact de la porphyrite avec les schistes encaissants
au Nord-Est, observé sur la paroi Nord-Ouest.

(Croquis de M. G. Cosyns)

P. Porphyrite

A. Schiste silurien très froissé, presque pulvérulent
parsemé de quartz.

B. Schiste gris très feuilleté.

C. Schiste noir compact, avec quartz au voisinage
du contact

S. Schiste pénétrant dans la porphyrite, avec filon
de quartz Q.

S' Schiste silurien compact.

FF. Fente ouverte au travers du schiste et de la
porphyrite.

D. Bâtiment des pompes.

Ce croquis correspond aux deux photographies 1 et 2
superposées.

Fig. 4.- Nouvelles carrières de Porphyre du Brabant

Schéma montrant le contact de la porphyrite avec les
schistes siluriens vers le Nord-Est aux différents
paliers, et du côté de la face Sud-Est (Croquis de M.G.
Cosyns).
Les différents paliers sont en retraite perpendiculaire
ment au plan de dessin (Celui-ci est donc en quelque
sorte conventionnel)

L M. Limon quaternaire
Y. Yprésien
S. Blocs de porphyre éboulés et roulés
PO. Poudingue.
A. Schiste dur compact pénétrant la porphyrite saine
B. Schiste compact en contact avec de la porphyrite
altérée.
C. Schiste très chiffonné, altéré.
M. Surface de glissement entre le schiste et la
porphyrite.
D. Schiste très chiffonné, contenant de gros blocs de
quartz.
E. Sortie d'eau ferrugineuse
PI. Plan incliné d'exploitation.
F. Schiste compact altéré
G. Schiste compact non altéré
Q. Quartz brisés dans le schiste altéré
Sc. Schiste compact.
R. Schiste altéré avec quartz.
As. Ascenseur d'exploitation.
N. Niveau d'eau dans le puits.


En remontant le long du plan incliné joignant les
quatrième et cinquième paliers, les excursionnistes
observent, tout contre le contact un bloc de
porphyrite en place, où les plages feldspathiques
semblent avoir subi un véritable étirement donnant en
quelque sorte l'impression d'une structure fluidale.

A mesure qu'on s'élève de palier en palier, la soudure
entre la porphyrite et le schiste disparaît, et
l'altération de la porphyrite au contact s'accentue.

A certains endroits, entre le troisième et le
deuxième palier, on relève des traces de glissements le
long de la surface de contact, avec striage de la
porphyrite suivant cette surface.

Les schistes en contact avec la porphyrite sont tantôt
compacts et durs, tantôt chiffonnés et peu consistants
on y observe, parallèlement au contact et à une
trentaine de centimètres de celui-ci des lentilles
de quartz blanc entourées d'une auréole de chlorite
et contenant de nombreux minéraux sulfurés.

La figure no4 montre les particularités du contact
quand on se tourne vers l'Est et qu'on projette sur un
même plan les différentes parties, en retraite vers
l'Est, comprises entre les puits.

Au niveau du premier palier, après enlèvement du
revêtement de limon quaternaire et d'argile yprésienne
on observe la surface mamelonnée supérieure du
gisement de porphyrite et les blocs roulés qui la
parsèment.

C'est au sommet de la porphyrite que M. G. Cosyns a
découvert un poudingue très intéressant. Une visite
détaillée par MM. Mathieu et Cosyns à la carrière
leur a permis d'établir qu'il s'agissait
d'un poudingue remplissant les interstices entre les
pointements arrondis de porphyrite de la surface
mamelonnée. Les excursionnistes ont pu s'en convaincre.

Ce poudingue, dont des échantillons ont été présentés
à la Société belge de Géologie lors de la séance du
20 avril dernier, est du plus haut intérêt; il contient
des cailloux roulés de quartz blanc, de porphyre,
de quartzite, de phtanite (ou de chert) et de roches
cristallines pouvant dépasser la grosseur d'un oeuf
de poule. Ces cailloux sont noyés, sans se toucher,
dans un grès composé de grains de quartz hyalin et de
phtanite (ou de chert) et d'un ciment calcaire.
Ce poudingue est extrêmement dur.

Lors de l'excursion, on met en discussion l'âge de ce
poudingue, question de la plus haute importance et qui
serait de nature à précider peut-être l'age de la
porphyrite. L'avis est émis qu'il pourrait s'agir d'un
poudingue antérieur à l'époque tertiaire.

Pendant la discussion, M. Mathieu, en examinant de plus
près un bloc de poudingue, y découvre une dent de
squale. Celle-ci sera déterminée ultérieurement par un
spécialiste, ce qui permettra de fixer sans doute
l'âge de la roche.

M. Hankar-Urban persiste à croire qu'il s'agit bien,
comme il en a émis l'idée dans la séance du 20 avril
1910, d'une forme nouvelle de la base de l'Yprésien.

Plus récemment, M. G. Mortelmans a donné une étude
complète de la roche et du contact G. Mortelmans. Le
métamorphisme de contact à Quenast. Bull. Soc. belge de
Géologie, t. XLVII, 1937, pp. 164-209)

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PL. REBECQ-ROGNON

Description géologique des contacts

Fig.2.- Croquis des affleurements étudiés.

1. Dumont ?
2. de La Vallée Poussin et Renard

3. Ledoux.
A.B.C.D.E.F.: Contacts décrits ci-dessous

Aavant d'entamer leur description, je donnerai un
croquis schématique des carrières de Quenast, fixant la
position des divers affleurements, tant de ceux
précédemment décrits que de ceux faisant l'objet de
cette note (fig. 2)

Coupes des nouvelles carrières du Brabant

Coupe D.- Des travaux récents, nécessités par la
construction d'un ascenseur de carrière, ont rajeuni
la coupe visible dans le plan incliné de la carrière
sur la gauche de celui-ci, derrière le bâtiment des
machines de l'ascenseur (fig. 5)

Fig.5.- Coupe D, Nouvelles Carrières du Brabant.

Cette coupe montre, en partant de la roche éruptive,
la succession suivante:

1. Roche éruptive normale et fraîche.

2. Roche éruptive: facies de bordure aplitique,
calcifié et scarpolitisé (échantillons nos 164, 163,
étudiés et analysés).
Cette roche se soude intimement à la suivante, la
cassure les traversant sans les séparer.

3. Cornéenne très dure, dense, sans schistosité
apparente, de teinte noir bleuté, finement moucheté de
petites taches feldspathiques avec sulfures. Elle se
brise en parallélipipèdes dont les surfaces sont
couvertes d'enduits pyriteux (échantillon no 165,
étudié et analysé). On y rencontre encore de nombreuses
lentilles de quartz filonien avec chlorite, sulfures
et parfois bordure pegmatique (échantillon no 166)

4. Faille

5. Masse de schistes gris sombre ou noirs, fortement
déformés et broyés, traversés de multiples filonnets
quartzeux ou carbonatés avec sulfures. Les lentilles
quartzeuses sont elles-mêmes fortement fragmentées
(échantillons nos 167-8-9)

6. Faille.

7. Schistes ardoisiers, gris-bleu, tachetés, fissiles
et sonores, à surface souvent pyriteuses (échantillon
no 170)

8. Faille.

9. Schistes du même type que 7.

10. Faille.

11. Schistes gris-bleu, ardoisiers, fissiles et
sonores, d'aspect quasi normal (échantillon no 171
étudié)

L'intérêt présenté par cette coupe est de montrer, de
façon indiscutable, la soudure intime des deux roches,
schiste métamorphisé, d'une part, roche éruptive
pneumatolysée, d'autre part. L'aspect des schistes au
contact est très différent de celui des mêmes roches
dans la carrière du Bloquiau; nous verrons, par la
suite de cette étude, que l'on n'a guère ici plus
qu'un métamorphisme thermique, tandis qu'au Bloquiau
il y a apport pneumatolytique. En certains points,
la surface de contact des deux roches montre nettement
une situation horizontale.

Coupe E.- Cette coupe peut s'observer à droite du plan
incliné. Elle est très mauvaise par la présence
d'abondants éboulis. Ceux-ci permettent de ramasser de
bons échantillons montrant l'injection de la roche
éruptive endomorphisée dans les cornéennes (échantillon
no 172, étudié).

Coupe F.- cette coupe peut s'observer à l'extrémité
Nord-Ouest de la carrière, en descendant les escaliers
et les échelles qui mènent au fond de l'exploitation.
Elle offre une répétition de la coupe D, avec ses
failles et ses schistes broyés. En plusieurs points,
les schistes pyriteux se sont altérés avec formation
de rosettes de gypse (échantillon no 173). Au contact
même, les schistes ont donné naissance à une roche
sombre à grain extrêmement fin, dense et sonore,
d'aspect corné, à cassure irrégulière, lardée de très
fins filets aplatiques (Cornéenne) (échantillon no 174
étudié et analysé). Plus loin, cette roche reprend peu
à peu sa schistosité primitive.

Il décrit les types suivants:

Coupe D, pres de la pompe:
1) schiste durci (éch. 171) à 6 m du contact
2) Cornéenne schisteuse (éch. 165) à 3 m. du contact


Coupe E.- à l'Ouest du plan incliné:

1) Cornéenne schisteuse en contact avec l'aplite de
bordure (éch. 172)

Fig. 6.- Dessin d'une lame mince à cheval sur le
contact des deux roches

Le schiste est à droite, avec, en pointillé, les
îlots et filets chloriteux orientés suivant la
schistosité primitive.
Dans la roche éruptive, petits fragments schisteux,
en partie digérés.

Coupe F.- Cornéenne schisto-feldspathique (éch. 174)
à 3 m. du contact

Analyses par Mlle Dolly Eliasberg (1937)

D F
------- -------
èch.165 éch.174

Si02 47.55 56.51
A1203 25.64 20.21
Fe203 5.13 4.52
FeO 8.42 9.02
MnO traces 0.03
MgO 2.67 3.20
CaO 0.57 0.61
Na20 2.06 2.25
K20 4.16 2.35
Ti02 0.71 0.20
P205 0.22 0.20
C02 0.23 0.17
H20+ 2.68 1.28
H20- 0.13 0.21
-------- --------
100.17 100.76

D'après ces analyses, la roche se présente autrement
qu'aux carrières de Quenast. La roche en D est
chimiquement peu modifiée, mais injectée de filonnets
quartzo-aplitique

En F, elle est partiellement digérée et passe à un type
mixte.

M. Mortelmans conclut que le contact y est surtout
thermique


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PL. REBECQ-ROGNON
A. Ledoux

110 & 111 (VIII) (suite)

Ledoux A.- Bull. de la Société de géologie.
Bruxelles, t. XXVII, 1913, Proc.verb. pp.198-201.

A. - Ledoux. - Sur un nouveau contact de la
microdiorité quartzifère de Quenast avec le Silurien.

On a signalé jusqu'à présent deux points de contact
de la roche éruptive de Quenast avec les sédiments
encaissants. Le premier fut indiqué par Dumont (1), au
Nord de l'ancienne carrière des Pendants; il devait
être très voisin du contact a (fig. 1) rencontré plus
trad, lors du percement du tunnel de la Société des
Carrières de Porphyre de Quenast et qui fut décrit par
de la Vallée Poussin et Renard (2). Le second contact b
(fig 1) est celui qui fut découvert dans les Nouvelles
Carrières du Brabant et qui fut décrit Par M. Malaise
(3) et par M. Mathieu (4)

Le point, où nous avons rencontré à nouveau le contact
se trouve à l'extrémite orientale de la grande
carrière de Quenast, en c (fig 1), soit
approximativement à mi-chemin entre les deux contacts
précédents. Depuis longemps, les terrassements
s'étaient arrêtés en ce point à une grande muraille de
quartz, et l'on pouvait prévoir qu'il s'agissait du
prolongement du filon de quartz rencontré dans les
autres contacts. Les travaux de déblaiement ont entamé
dernièrement la muraille de quartz et y ont établi
veritable fenêtre ayant 2 mètres de haut sur 5 mètres,
de large, dans laquelle on voit apparaitre la roche
sédimentaire. La partie visible du contact se trouve à
la partie supérieure du massif éruptif, sur le
premier gradin d'exploitation. La zone de contact est
nécessairement une zone de circulation facile pour les
eaux; aussi n'est-il pas étonnant, surtout dans la
partie supérieure du gisement, de constater une
altération profonde de la roche éruptive et de la roche
sédimentaire dans cette zone. Le degré d'altération
avancé ne permet pas de constater si la roche éruptive
a exercé une action métamorphisante sur le schiste,
mais on peut cependant faire quelques observations
intéressantes.

(1) A. Dumont; Mémoire sur les terrains ardennais et rhénan, p. 302.

(2) De la Vallée Poussin et Renard, Mémoire sur les caractères minéralogiques
et pétrographiques des roches dites plutoniennes de la Belgique et de
l'Ardenne française, p. 3 (Mém. cour. Acad. Belg., t.XL. 1876.)
(3) C. Malaise, Les contacts du Silurien et de la porphyrite de Quenst. (Bull.
Soc. Belge de Geol., 1910, t. XXIV, pp. 49-58.)
(4) E. Mathieu, Compte rendu sommaire de l'excursion du 24 avril 1910 aux
carrières de Quesnat. (Bull Soc. Belge de Géol., 1910, t.XXIV,
pp. 197-204.)

Le schiste est gris feuilleté et passe à l'argile: il
se divise en feuillets grossiers parallèlement à la
paroi du joint. Contre le schiste (fig. 2) se trouve un
filon de quartz orienté N.85 O., avec une pente de 70o
au N.; ce filon est formé de quartz laiteux massif:
il forme quelques petits filonnets horizontaux dans le
schiste et on constate que, dans leur voisinage, le
schiste est resté plus cohérent. Après ce premier filon
de quartz, on trouve 20 centimètres de schistes très
altérés, puis un second filon quartzeux de 20
centimètres suivi de 20 centimètres de schiste
complètement transformés en argile noire et enfin un
troisième filon de quartz. Contre ce dernier filon, on
trouve environ 30 centimètres d'une masse très
hétérogène, composée de framents argileux noirs,
montrant la texture schisteuse et provenant de la roche
sédimentaire, et des frangments blancs kaolineux
provenant de l'altération de la roche éruptive: cette
masse constitue en quelque sorte le produits
d'altération d'une brèche de contact. Elle est
imprégnée de marcassite, tantôt compacte, tantôt fibro-
radiée. A cette zone en succède un autre, de même
puissance et de composition très analogue, mais la
marcassite y est altérée en limonite, de manière que
la masse a pris une coloration brune. Puis vient la
roche éruptive très altérée et devenue presque
complètement blanche par l'altération kaolineuse des
feldspaths.

La présence au point considéré de trois filons n'est
qu'un phénomène local: on sait qu'un filon unique se
subdivise très souvent en plusieurs filons secondaires.

La disposition de ce contact présente donc assez bien
d'analogies avec les précédents. La formation du quartz
filonien et de marcassite est due aux circulations
aqueuses. La silice a rempli les fissures se trouvant
sur la périphérie du massif et dues probablement au
retrait de la masse éruptive. Le sulfure de fer est
très répandu dans la microdiorite quartzifère et les
eaux, ayant lavé la roche, pouvaient déposer leur
sulfure de fer dans les cavités libres.
La formation de la bréche de contact peut être due à
des processus divers. On peut l'interpréter comme la
partie periphérique de la roche éruptive, très chargée
d'enclaves de la roche sédimentaire; on peut aussi
supposer que dans une fissure restée béante dans la
zone de contact, des débris provenant des parois soient
venus s'accumuler. L'altération avancée de la masse ne
permet pas de se prononcer.

De la vallée Poussin et Renard supposaient que le
contact au point a se faisait par faille; les relations
de la roche sédimentaire et de la roche éruptive
y étaient sensiblement les mêmes que pour le contact
que nous venons de décrire. Nous ne voyons pas la
nécessité de faire intervenir une faille pour expliquer
cette disposition.

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