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112E0022.TXT

Feuille : 112 E - FRASNES-LEZ-BUISSENAL - 374
secteur : 2
numéro : 22
code : 112 E0022 - 3740022
X :
Y :
Z :
commune :
auteur : HALET, F., LEGRAND, R., A. GROSJEAN
références :



date :
roche :
formation :
localisation :

nature : Sondage

description :

Puits artésien exécuté à Dergneau, en vue de l'alimentation en eau pour les Usines de Renaix par MM.Thomas et Cie de Renaix.
Repérage par P.Viette, le 21 novembre 1922.
Echantillons recueillis par le chef sondeur Charles Marcq de Renaix.
Travaux commencés en novembre 1922.
Mode de creusement : à sec.
Cote approximative de l'orifice: 23


N°s Nature des terrains Profondeurs (mètres)
de à

1*. Argile brune, un peu ferrugineuse 0.00 0.50
2*. Argile grise, ferrugineuse 0.50 1.50
3*. Argile sableuse brune, très ferrugineuse 1.50 2.00
4*. Limon jaunâtre friable 2.00 2.50
5*. Idem avec traces de vivianite 2.50 4.35
6*. Tourbe 4.35 5.55
7*. Sable gris, fin, limoneux 5.55 6.30
8*. Sable quartzeux gris, assez grossier, avec abondantes
Nummulites planulatus roulées 6.30 7.00
9*. Limon gris friable, calcarifère 7.00 9.95
10*. Sable quartzeux gris-verdâtre 9.95 10.80
11*. Limon gris, calcarifère 10.80 12.00
12*. Sable quartzeux gris-verdâtre 12.00 12.60
13*. Sable quartzeux gris-verdâtre, aggloméré 12.60 13.50
14*. Sable grossier, gris, avec Nummulites roulés et
gros cailloux roulés de pyrite, de silex noirs et jaunâtres et
rouges et grès verdâtre glauconifère 13.50 13.95
15*. Sable très fin, gris-verdâtre, glauconifère avec nombreux
cailloux roulés de silexrouges, noirs et jaunes et Helix fortement
corrodé. (Les éléments roulés proviennent de la base de
l'échantillon 14). 13.95 19.30
16*. Sable argileux, gris-verdâtre, glauconifère, avec nombreux petits
cailloux roulés de silex verdis à la base 19.30 25.70
17*. Argile gris-foncé, avec nombreux cailloux roulés de gros
silex verdis et concrétions pyriteuses 25.70 25.80
18*. Débris de silex verdis 25.80 27.00
19* Débris de silex fortement broyés, gris, avec traces marneuses 27.00 27.20
20*. Craie marneuse, blanchâtre, avec débris de silex gris-foncé 27.20 29.00
21. Débris de roche crayeuse avec zones très silicifiées, gris-blanchâtre,
pointillé de petits grains de glauconie vert-foncé 29.00 31.00
22*. Banc de silex gris-foncé (Rabot?) 31.00 31.10
Débris d'une roche très siliceuse gris-verdâtre, fortement corrodée
par les eaux, finement glauconifère et débris de silex
roulés et corrodés 31.10 31.30
23. Débris de roche calcareuse, très glauconifère, grains de glauconie
et fins grains de quartz avec zones complètement silicifiées 31.30 31.50
24. Agglomérat de petits grains de glauconie et de quartz roulés,
de couleur vert-foncé 31.50 32.00

Interprétation probable (F.Halet, 15-4-1925):
Moderne 5 m 50
Pléistocène 8 m 40
Landenien (Lld) 5 m 35
(Llc-a) 7 m 90
Turonien (Tr) 4 m 80


Ce forage a été abandonné à 34 m. de profondeur par suite d'un affaissement du sol qui a ensablé le puits.

Diamètre des tubages : 0 m 60 jusqu'à 12 m de profondeur
0 m 50 jusqu'à 19 m de profondeur
0 m 40 jusqu'à 25 m 70 de profondeur


Niveau des eaux sous le sol :
3 m sous le sol jusqu'à 12 m de profondeur.
2 m sous le sol de 12 à 19 m 30 de profondeur.

Entre 25 m 70 et 27 mètres les eaux ont remonté jusqu'à 0 m 50 sous le sol.

A 29 m de profondeur, rencontre de plusieurs fissures, l'eau est remontée au niveau du sol.

Arrivé à 31 m l'eau a jailli au-dessus du niveau du sol avec un écoulement de 200 litres à la minute soit 12 m³ à l'heure.

A 34 m 15 on a fait un essai de pompage avec pompe centrifuge.

Le débit était de 119 m³ 340 à l'heure pour un rabattement de 0 m 80 sous le sol.

Renseignements suivant lettre du 6 mars 1962 de la S.A. les Eaux de Dergneau, à Renaix :
11,32 m après une période de pompage de 138 heures à un débit de +- 180 m³/ h.
8,55 m après 12 h 30 d'arrêt.
9,55 m après 12 heures de pompage à un débit de +- 180 m³/ h
6,75 m après 22 heures d'arrêt.

22 - suite - R. LEGRAND - 1967

LEGRAND, R. Réinterprétation des sondages de Dergneau et de Wattripont. Professional Paper, 1967/7.

concerne : les points d'affleurements 22, 26 et 46.

REINTERPRETATION DES SONDAGES DE DERGNEAU ET DE WATTRIPONT

R. LEGRAND.


Les industries de Renaix ayant rapidement épuisé les faibles ressources aquifères du sous-sol silurien, la ville prit l'initiative d'assurer son réapprovisionnement en recher-chant plus au Sud la nappe du Calcaire Carbonifère.

En 1922, le sondeur Marcq creusa un puits dans ce but à Dergneau (pl. 112 E22). Situé à la cote 23, à l'Est de la Rhosnes et au Nord de la chaussée, ce puits atteignit le Turonien à la cote -4 et le traversa sur 5 m. Il fut donc arrêté au toit du
Primaire d'après les renseignements ultérieurs.

En 1923, la firme Pagniez et Brégy, sondeurs lillois, forèrent la roche jusqu'à la cote -67. G. Delépine en publia la coupe en 1924. Son interprétation est fonction de ses connaissances et d'hypothèses valables à l'époque. Notons que la dolomie poreuse
fine-ment cristalline, brunâtre, 'analogue à celle qui existe à Attre et à Mévergnies à la base du Carbonifère, immédiatement au-dessus des psammites' (Ann.Soc.Géol.Nord, Lille, pp. 49-52), provient de la cote -15 (prof. 38 m). C'est le premier
échantillon prélevé sous la cote -9. Il parait appartenir à une caillasse polygénétique de la base du Turonien plutôt qu'à une formation en place. G. Delépine parallélise le grès sous-jacent au Grès de Mévergnies ce qui reste le plus logique (pl. 112
E22 bis).

En 1927, J. Delecourt fora un nouveau puits à la rive orientale de la Rhosnes, cent mètres à l'Ouest du puits précédent. Parti de la cote 22, ce puits atteignit directement les grès et psammites carbonatés deMévergnies, sous les dièves indurées du
Turonien, à la cote -11. Il fut arrêté à la cote -68. Ce puits a livré les meilleurs échantillons malgré que les roches aient été réduites en farines souvent impalpables, qu'elles étaient 'altérées' et qu'il y ait eu des 'éboulements ?'. (pl. 112 E26).

En 1943, la Distribution d'Eau de Renaix s'installait à Wattripont. J. Delecourt y entama un puits à la cote 21, rencontrant le Turonien à -8 et le Primaire à -17 pour s'arrêter à -35. F. Halet et R. Tavernier décrivaient, au mieux pour l'époque, les
farines de forage. (pl. 112 E146).

En 1965, la firme Smet fora un nouveau puits à proximité du premier (pl. 112 E 22ter). Les farines prélevées au trépan sont le plus souvent bien représentatives.
Malheureusement un tiers des étiquettes était disparu et un autre tiers consommé par l'eau au point d'être illisible, aucune précaution n'ayant été prise contre l'humidité d'échantillons en sachets plastiques, entassés en vrac.
La première étape de l'étude fut la reconstitution d'un puzzle de cent échantillons dont trente étiquetés, en classant les tourbes dans le Quaternaire et les roches rouges en deux séries inférieures, l'une argileuse, l'autre en gravier de trépannage de
poudingue ; en séparant les échantillons de même aspect mais les uns très carbonatés et les autres très peu. La coupe fournie par le sondeur ne comporte que les indications valables de roche dure, et de roche tendre, laissant le géologue désemparé devant
les variations brutales de nature lithologique et d'altération. Il a fallu renoncer à subdiviser les formations jusqu'à la cote -47 faute de repérage de profondeur. De -47 à -73, la proportion d'étiquettes restées lisibles étant élevée (partie finale
de l'ouvrage ayant trainé moins longtemps dans l'humidité) le reclassement des échantillons n'offrait pas de difficultés insurmontables.

Malgré ces graves imperfections, ce dernier forage permet de préciser la nature des formations dévoniennes de la région. Les échantillons des anciens forages ayant été revus, cette revision s'intègre dans le nouvel acquis sans la moindre difficulté. Les
con-clusions sont synthétisées par la comparaison des etampes de la figure 2.

En résumé, aucun forage n'a atteint le Silurien. Les trois derniers forages sont arrêtés dans les poudingues violacés, à éléments multicolores, du Couvinien, Cob.
Les quatres forages ont reconnu les macignos et schistes gris argiliteux (et non pas 'altérés.') du Givétien inférieur, GvA. Les sondages de Dergneau ont tous trois traversés les roches rouges du Mazy, Givétien supérieur, Gvb. Ce niveau est surmonté par
des schistes, gris vert à vert clair, argiliteux (et non pas 'altérés'), du Frasnien. Enfin le complexe gréso-carbonaté supérieur, plus souvent ankéritique que dolomitique (effer-vescence à chaud seulement dans HC1), a été attribué au Famennien. Il ne
faut cependant pas exclure un facies anormal du Frasnien pouvant constituer la base de cette série, ni la présence du Strunien de Mévergnies au sommet.

Cette revision montre que le Méso-Dévonien de Ronquières est présent sous Dergneau avec les mêmes facies et des épaisseurs comparables. Le Frasnien par contre y serait résiduaire (assise de Bossière, Fr1a, uniquement ?). Les roches rapportées au
Famennien rappellent davantage les grès carbonatés de Mévergnies que ceux des Ecaussines. L'épaisseur constatée à Dergneau n'est absolument pas excessive, mais contraste avec la réduction anormale du Frasnien.

Enfin, la distance de 1,2 km mesurée entre les forages de Dergneau et celui de Wattripont, projeté en direction jusqu'à la rencontre de la normale, fait déduire une pente moyenne de 2° pour la base du Méso-Dévonien, ce qui correspond parfaitement aux
pentes moyennes observées dans la région de Ronquières en intégrant pentes et contre-pentes dues aux accidents locaux.

Sans que les échantillons justifient la certitude, la réinterprétation proposée correspond mieux à la réalité. Il faut intégrer le Méso-Dévonien de Dergneau avec celui de Ronquières et de Sart-Dame-Aveline dans la même unité paléogéographique, en dépôts
continentaux de bordure.

22 - suite - R. LEGRAND

Puits tubé n° 3 exécuté à Dergneau chez Station de Pompage de la Ville de Renaix, par la firme SMET de Dessel.
Date : avril à juillet 1965
Repérage topographique par W. Claessens, le 15/10/1965
Echantillons recueillis par le chef-sondeur.
Mode de creusement : à sec
Diamètres successifs : 400-384-250-208mm
Niveau de l'eau, au repos : 6,50 m
En régime de pompage : 15,00 m avec débit de 95.000 L/h.
Profondeur : 95,55 m
Cote approximative du sol naturel : 23

N° Nature des terrains Profondeur
mètre
Coupe d'après le sondeur. Echantillons fournis de mètre en mètre

1*- 3. Argile brun foncé (alluviale). 0,00 3,00
4 - 5*. Argile tourbeuse à tourbe argileuse. 3,00 5,00
6*- 8. Argile tourbeuse brun foncé. 5,00 8,00
9 -13. Sable glaiseux gris foncé vert brun, avec Nummulites. 8,00 13,00
14*. Sable argileux avec graviers. 13,00 14,00
15*. Argile sableuse vert noir. 14,00 15,00
16 -25*. Sable fin vert avec graviers et silex. 15,00 25,75
27. Silex. 25,75 26,87
28 -31. Silex avec sable et argile. 27,87 30,97
31 -35*. Roche dure grise (réduite en farine). 30,97 36,20
36*. (Marne crayeuse blanchâtre). Alternance de roche dure et douce. 36,20 55,90
48*-55*. (éch. de sable lavé verdâtre). Alternance de roche dure et douce
jusque 95,55 dont 'calcaire' de 56 à 62 m.
66*-69*. Ech. Sable lavé calcarifère jusque 70,00
72*-79*. Roche gréso-schisteuse rouge sombre, altérée, réduite en farine. 70,00 79,00
80*. Même sable vert gris sombre. 79,00 80,00
83*-90*. Argile sableuse verdâtre blanchâtre d'altération. 80,00 90,00
91*-95,55*. Débris broyés de calcaire gris et roches violacées. 90,00 95,65

A part les roches rouges de 70 à 79 m (Givétien) ininterprétables. Cela devrait être du Silurien sous 79 m. Les roches rouges (type Cob) et calcaires (type Fr) ramenées de 90 à 95,55 m doivent être éboulées ?

R. Legrand, 22.2.1967.


22 - suite - A. GROSJEAN - 31.01.1957

Sur l'historique du forage de Dergneau, voyez G. LABEAU : Historique de la Distribution d'Eau de Renaix, Bulletin d'Informations de l'Asscociation nationale des Services d'Eau, décembre 1956.

22bis - F. HALET

Puits artésien exécuté à Dergneau, en vue de l'alimentation en eau des Usines de M.Thomas de Renaix, par la firme Pagniez et Brégy de St.Amand.
Repérage par P.Viette, le 20-11-1923.
Echantillons recueillis par le chef sondeur M.Parfait.
Travaux commencés en septembre 1923.
Mode de creusement : à la soupape
Cote approximative de l'orifice : 23


N° Nature des terrains Profondeurs
mètres

Ce forage a été fait à 10 m, de l'emplacement de celui exécuté par M.Marcq en 1922 et qui a du être abandonné par suite d'un affaissement du sol (n° 22).

Les échantillons manquent depuis 0 m jusqu'à 31 mètres.
Ce forage a été exécuté entièrement par battage au trépan avec injection d'eau.

1*. Petits débris de silex gris-foncé avec traces de marne
un gros échantillon de silex avec fossile (Pecten) 31.00
2*. Débris de roche grisâtre, gris-brunâtre, non pailletée à texture fine,
finement pointillée de points noirs, très effervescent à l' acide 38.00
3*. Gros débris de silex de St.Denis (Rabot) non en place 44.00
4*. Fins débris d'une roche quartzeuse, gris-blanchâtre, assez grossière,
contenant des traces de pyrite et quelques points noirs paraissant être
de la glauconie, non en place d'effervescence à l'acide 45.00
5*. Débris de roches du niveau des Rabots du Turonien 53.50
6*. Un débris de roche à texture assez fine, gris-pâle, gréseuse,
très fins points de glauconie, ressemblant en tous points aux
grès exploités à Attre, faisant un peu effervescence à l'acide 59.00 à 60.00
7*. Même roche avec rares paillettes de mica et traces de pyrite 66.00
8*. Argile onctueuse rouge-brunâtre, très pailletée, contenant de
petits débris de psammite schisteux brunâtre, pailleté 70.00 à 75.00
9*. Tous petits débris de roche rosée et grisâtre, gréseux,
à grains arrondis avec parties finement pailletées 70.00 à 80.00
10*. Petits débris de grès rouge à texture assez grenue avec
paillettes de mica (le même échantillon contient un petit caillou
de silex noir et plat roulé) 80.00
11. Argile gris-blanchâtre, onctueuse, avec traces de schistes,
très légèrement calcarifèe 85.00
12. Idem très onctueuse 86.00
13. Idem
14*. Argile grise contenant des débris de schistes gris-foncé tendre.
Cet échantillon a été prélevé à la tarrière, à ma demande, à la
profondeur de 87.50
15*. Idem 88.00
16*. Echantillon recueilli dans la cloche de nettoyage,
à 88 mètres de profondeur 88.00
17. Argile grise, onctueuse, avec petits débris de schiste, le tout
légèrement calcarifère, recueilli à 89.00

Interprétation probable (F.Halet, le 17 avril 1925):

Turonien jusqu'à 38 m, soit environ 7m00
Dévonien-Famennien (?) de 38 à 85 m soit sur 47 m d'épaisseur.
Frasnien (?) : 4m00


Renseignements hydrologiques

D'après M. Joly, ingénieur de la firme Pagniez et Brégy, le débit moyen (8 jours de pompage de 24 heures sans arrêt) de ce puits fut du 300 m³/heure sous 5m50 de rabattement.


22bis - suite

Eau du Puits de Dergneau

Laboratoire d'analyse.
Paul Phillipart, expert-Chimiste

Bulletin d'analyse d'eau n° 7800
remise le 13 mai 1924 par M. De Gynst, Ingénieur à Tournai

Echantillon marqué
Eau forage. Prise à la sortie du puits. Il paraît qu'il y a des variations dans la dureté, elle est moins dure paraît-il dans le fond du puits.

A. Caractères extérieurs
Limpidité - 35
Couleur - Incolore.
Odeur - Incolore.
Saveur -

B. Caractères chimiques milligrs par litre.
Réaction - Neurte
Résidu fixe à 170° 456.00
Pertes par calcination 44.00
Acide sulfurique (SO3) 10.97
Plomb Néant
Fer (Fe2O3) présence notable
Chlore (Cl) 17.5
Dureté totale (degrés français) 34°
Matières organiques (KMnO4 X 5) 15.80
Ammoniaque organique (Wanklyn) moins de 2/100 de mill.
Ammoniaque libre et salin une trace
Acide nitreux (N2O3) (Tromsdorff) néant
Acide nitrique (N2O5) Néant
Acide phosphorique (P2O5) traces fort légères

C. Caractères Microscopiques : -

D. Caractères Bactériologiques :
1. Microbes pathogènes: Néant.
2. Microbes suspects : Néant.
3. Microbes habituels des eaux, non pathogènes ; nombre de colonies par cent.cube: 31 germes par cm³ au bout de 5 jours.

E. Renseignements fournis relativement à l'origine de l'eau, etc.

Appréciation : eau potable.

Tournai, le 9 mai 1924, (S) P. Philippart

Le 19 août 1926, j'ai prélevé un échantillon d'eau dont le titre hydrométrique était de 11°. (F.Halet).



22bis - suite G. Delépine

DELEPINE, G. Annales Société Géologique du Nord, Lille, 1924, LIX: 49-52.

Note sur les terrains primaires (Carbonifère-Dévonien) traversés au forage de Dergneau près Renaix (Belgique)

La Maison Pagniez et Brégi a exécuté récemment un forage qui a atteint les terrains primaires à Dergneau, commune belge située dans la Rhosnes, à 5 km. au S.S.W. de Renaix. Notre confrère, M.Cointemont, a bien voulu me confier une série d'échantillons
provenant de ce sondage. Le forage a été fait à l'entrée W du village, au bord nord de la route qui traverse la Rhosnes ; l'altitude en ce point est +23 mètres.

Sous les sables et tuffeau de l'Eocène, on a traversé la craie marneuse grisâtre du Turonien. Entre 29 (alt.-6) et 34 m. (alt.-11) de profondeur, cette craie marneuse renferme des silex. A la profondeur de 36 m (alt.13), quelques fragments de marne
verdâtre avec petits cailloux quartzeux représentant peut-être le tourtia. Du même niveau (alt.-13), proviennent surtout des morceaux nombreux d'une dolomie brune, très cristalline, assez chargée d'éléments siliceux pour rayer le verre: ces caractères
sont ceux dela dolomie
qu'on rencontre à l'extrême base du Calcaire carbonifère à Attre et Mévergnies, dans la vallée de la Dendre [Annales de la Société Géologique du Nord, XLVI: 45,1921]. Il est impossible, en l'absence de tout échantillon entre -13 et -21, de dire quelle
est, à Dergneau, l'épaisseur de cette dolomie.

Les roches ramenées de la profondeur de 44 mètres (alt.-21), sont des grès grisâtres, un peu psammitiques. Entre 50 et 60 mètres, puis à 66 m (alt.-43), on retrouve ces mêmes grès. dont certains fragments, sont blancs; ils sont mêlés d'un peu de
schistes gris. On a traversés cette formation jusqu'à 72m50 (alt. -49.50).

Sous les grès, la sonde a atteint des schistes argileux rouges, un peu micacés, avec linéoles psammitiques. Entre 82m80 et 84 m., des schistes argileux verdâtres succèdent aux schistes rouges. Le forage a été arrêté à la profondeur de 84 m (alt.-61). Il
fournit de l'eau en abondance.

Les caractères des psammites et ceux des schistes et leur ordre de succession, permettent de les attribuer au Famennien supérieur et de la considérer comme les équivalents des psammites exploités dans la vallée de la Dendre et des grès de Fiennes qui,
dans le Boulonnais, reposent sur les schistes rouges et verts de Sainte-Godelaine (= schistes de Bovesse, dans la région de Namur).

Ne possédant aucune donnée sur le pendage des couches, il n'est pas possible d'évaluer l'épaisseur réelle des psammites versés sur 27m.50, entre -21 et -49.50.

Les données recueillies peuvent être résumées dans le tableau suivant :



Terrains traversés Alt.de la surface: +23

TERTIAIRE
Eocène: sables et tuffeau

SECONDAIRE
Crétacé: Turonien: marnes grises avec silex.
Limite supérieure ?
Niveaux reconnus avec certitude 6 à -11
Tourtia (?) -13

PRIMAIRE
Calcaire carbonifère inférieur :
Dolomie -13
Dévonien, Famennien
Psammites -21
Schistes rouges -49.50
Schistes verts -59.80
Fin du forage : -61


Conclusions

1.- Ce forage apporte un fait nouveau important : il montre que les psammites et schistes du Famennien se continuent à la lisière sud du massif cambro-silurien du Brabant à plus de 25 km. au NW de la ville d'Ath et de la vallée de la Dendre, dernier
affleurement où ils soient connus dans l'Ouest de la Belgique.

La présence à Dergneau d'une dolomie (alt.-13), analogue à celle qui existe à Attre et à Mévergnies à la base du Carbonifère, immédiatement au-dessus des psammites, établit plus étroitement encore le rapprochement entre les couches rencontrées à Dergneau
et celles de la Dendre; ce sont, de part et d'autre, des formations déposées dans les mêmes conditions bathymétriques.

La présence de cette dolomie et la continuité possible des formations carbonifères et dévoniennes traversées à Dergneau avec celles qui affleurent dans la vallée de la Dendre, expliqueraient peut-être la grande abondance d'eau obtenue au forage de
Dergneau [Voir l'étude de J.Gosselet au sujet des relations entre le régime de la nappe aquifère du Calcaire carbonifère à Roubaix et à Tourcoing et celui des pluies dans la région de la Dendre, in Annales de la Société Géolgique du Nord., XXXV:
78,1906].

Les autres forages exécutés précédemment dans la région, à Frasnes-les-Buissenal, Hacquegnies, Beaureux, avaient été arrêtés dans un calcaire carbonifère d'âge tournaisien [Voir Annales de la Société Géologique duNord., XVI: 88 et XVIII: 104]. On sait
qu'à
Renaix, les forages rencontrent immédiatement sous les terrains tertiaires et secondaires des schistes d'âge silurien.

Toutefois, Dergneau n'est pas le point le plus septentrional où le Dévonien supérieur ait été rencontré dans les forages exécutés en Belgique. M.A. Renier, directeur du Service géologique de Belgique, a eu l'obligeance de me communiquer les échantillons
d'un psammite blanc et tendre, très semblable au grès de Fiennes, traversé entre 180 et 205 m. de profondeur au sondage de Rumbeke, au sud de Roulers.

A Rumbeke, les formations du Crétacé reposent directement sur ces psammites; la surface de contact est verdâtre, durcie et perforée.

2.- Le forage de Dergneau fournit aussi un élément de plus pour fixer l'allure de la surface du Primaire au N. de Tournaisis. Cette surface qui à Gaurain-Ramecroix est entre +40 et +35, se trouve à +10 à Hacquegnies, à +9 à Frasnes-les-Buissenal; elle
descend à -15 à Beaureux et à -13 à Dergneau.

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