Skip to content. | Skip to navigation

Personal tools

You are here: Home / arch / 102W / 102W0778.TXT

102W0778.TXT

PL. UCCLE (102 W) Service Géologique
C. CAMERMAN de Belgique

778 (II) Le sous-sol de Bruxelles et ses anciennes
carrières souterraines, par C. Camerman. (Extrait des
Ann. des Travaux Publics de Belgique, no 2 et 3 - 1955).

VIII. Agrandissement de la cité Estudiantine.

Fondation HERBERT et VIOLET SPEYER.

Le nouveau bâtiment, situé avenue Paul Heger, prolonge
la Cité Estudiantine en direction de l'avenue Ad. Buyl.
Il se trouve à 150 m environ de l'Institut des
Constructions Civiles, sur l'autre versant de la butte
dénommée "Villa Capouillet", long de 26,40 m et large
de 9,90 m, il laisse passage, au niveau du
rez-de-chaussée, à une voie carrossable donnant accès à
l'Institut de Botanique.

Il y a donc deux fouilles distinctes (fig. 22), l'une
du coté gauche (S-O), l'autre du coté droit (N-E).
Le terrain est incliné du N-E (cote 103,50) au S-O
(cote 101,60).

Les plans du bâtiment furent confiés à l'architecte
Alexis DUMONT, l'étude du béton au Bureau d'Etudes
J. VERDEYEN et P. MOENAERT, l'étude du sol au
Laboratoire OREX. L'entreprise fut adjugée à la firme
Ed. FRANCOIS et fils.

Les travaux débutèrent au commencement de l'été 1955
alors que s'achevait l'exécution des faux puits de
l'Institut des Constructions Civiles qui avaient mis
en évidence les dérangements du terrain dûs à
d'anciennes carrières. On craignit, à juste titre, que
ces carrières se prolongent vers la Cité Estudiantine
et l'on résolut de procéder, simultanément au
creusement des fouilles, à l'exécution d'un réseau
serré d'essais de pénétration du sol.

Fig. 22. - Cité Universitaire. Nouveau bâtiment.
Implantation des faux-puits.


Voici les constatations qui en résultent :

Le fond de la fouille de droite, arrasé à la cote 99,25
dans l'argile verdâtre d'Assche, par temps sec, se
montra parfaitement ferme, mais une forte pluie étant
survenue et l'argile s'étant ramollie, un trou de 0,40m
de diamètre (fig. 23) apparut à l'emplacement du futur
puits No 2 (fig. 22).

Fig. 23. - Orifice de la cavité apparue au fond de la
fouille de la Cité Universitaire (Vu de haut en bas.)

Sous 0,30 m d'argile se trouvait une cavité en forme
de cloche, de 1 m de profondeur et 3 m de diamètre
au fond de laquelle le terrain était très meuble.
Cette cavité était en tous points semblable à celles
qui apparurent dans les fouilles de l'Institut des
Constructions Civiles (fig. 24).

D'autre part, sur le talus N-E de la fouille on
distingua nettement la section elliptique d'un ancien
puits de 0,80 de diamètre, comblé de limon brun,
tranchant nettement sur l'argile verdâtre. Il s'agit
trés vraisemblablement d'un ancien puits d'extraction
(fig. 24).

La fouille et les faux-puits creusés ultérieurement
ont montré que la coupe des terrains est très
sensiblement la même qu'à l'Institut des Constructions
Civiles:

En surface, le limon brun pleistocène a une épaisseur
d'environ 1 m à l'extrémité N-E des fouilles; son
épaisseur s'accroit vers le S-O et atteint 4,50 m au
droit de l'ancien bâtiment. Les terrains éocènes
sous-jacents sont stratifiés horizontalement. La base
de l'argile d'Assche se trouve vers la cote 98. la base
du sable de Wemmel vers la cote 90 et la base du
Ledien vers la cote 81.

Les essais de pénétration furent placés, au nombre de
30, au droit des colonnes du bâtiment. Leurs
emplacements correspondent pour la plupart à ceux des
faux-puits représentés sur la fig. 22.


Résumons les indications données par les essais de
pénétration :

1 essai à l'emplacement du puits No 2, descendit
jusqu'à la cote 83 et traversa, sur toute la hauteur,
du terrain très meuble, de résistance insignifiante.

8 essais furent arrêtés dans les sables de Wemmel,
au-dessus de la cote 90, par des niveaux trop fermes
pour être traversés: ce sont sans doute des lits de
grès ferrugineux dans le sable de Wemmel, qui ont du
reste été rencontrés ultérieurement par les faux-puits.

16 essais purent être poussés entre les cotes 85 et 90
c'est-à-dire dans la partie supérieure du Ledien et
furent également arrêtés par des niveaux trop fermes:
probablement moëllons de calcaire épars dans le sable.

Enfin, 5 essais atteignirent le Ledien inférieur,
c'est-à-dire la zône à bancs de calcaire. L'un de ces
essais (en 9) enregistra une couche meuble à la cote
83, un autre (en 16) enregistra un niveau meuble à la
cote 82, enfin, un troisième entre les puits 4 et 5,
du terrain très meuble de la cote 86 à la cote 83,50.

Les observations receuillis au cours de l'exécution
de la fouille et des essais de pénétration montraient
qu'il y avait d'anciens travaux dans le sous-sol et
il fut décidé de fonder le bâtiment sur 30 faux-puits
bétonnés, de 1,30 à 1,50 m de diamètre, descendant
jusqu'au Bruxellien soit jusqu'à la cote 81.
L'implantation des faux-puits est représentée sur la
fig. 22.

Le faux-puits No 2 traversa sur toute sa hauteur du
terrain éboulé.

Les faux-puits 20 et 21 recoupèrent une galerie
passant tangentiellement au puits 19; en ces trois
points je pus pénétrer dans la galerie. Celle-ci a son
toit constitué par un banc de calcaire assez continu
et épais de 25 cm, à la cote 85. Elle a en moyenne
1,80 m de hauteur et 1,30 m de largeur. Les parois sont
constituées de sable calcareux ledien, compact, avec
par-ci par-là de petits moëllons de calcaire. Il n'y
a pas trace d'exploitation. Près du puits 21 s'amorce
un embranchement très court obstrué par un éboulement.
Au-delà du puits 19 on voit la galerie partiellement
obstruée par des éboulements, se poursuivre sous la
petite annexe de la Cité Estudiantine. On n'a pas osé
s'aventurer dans cette direction à cause du danger
d'éboulement. (fig. 25 et 26).

Fig. 25. - Galerie sous la Cité Universitaire entre
les puits 9 et 21.

A son autre extrémité, la galerie paraît se diriger
vers l'ancien puits d'extraction; elle passe peut-être
entre les puits 11 et 12 et entre les puits 4 et 5
ou un essai de pénétration a trouvé du terrain très
meuble, éboulé, entre les cotes 86 et 83,50.

Tous les autres puits, au dire des puisatiers, ont
rencontré des terrains compacts, sauf par-ci par-là,
de minces niveaux assez meubles dans le Ledien
inférieur entre les cotes 85 et 81. On rencontrait en
général de 1 à 5 petits bancs ou rangées de moëllons calcaires,
mais nulle part il n'y avait trace d'exploitation.

En conclusion, le terrain est parcouru par une ou
plusieurs galeries qui paraissent être des galeries de
prospection. Les bancs de calcaire auront sans doute
été jugés trop minces et trop peu nombreux pour
justifier leur exploitation.

Insert the GSB number to search all associated content