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102W0390.TXT

PL UCCLE 102W Service géologique
M.Mourlon de Belgique

390 (I) Déblais dans l'ancienne propriété Zaman-Dumonceau.-
A l'extrémité du prolongement de la rue Guillaume Duden,
de l'autre côoté de la chaussée de Bruxelles, entre le
chemin creux de la Croix-de-Pierre et la première rue
au Sud, dite rue Nouvelle, no2, qui lui est parallèle
jusqu'au Wyngaerd Veld, où elle fait un coude pour
aboutir au bas du tournant de l'avenue d'Huart, on
exécute des déblais présentant en ce moment la coupe
reproduite ci-après (fig. 3, p.154) qui ne tardera pas
à disparaitre.

A proximité de cette coupe s'observent des pitons
laissés en place pour le cubage des terres enlevées. On
y voit bien en évidence, sur l'un d'eux, le bas dur
épais pétri de Nummulites planulta, fortement incliné
à l'Est, et qui n'est que le prolongement, un peu au
Sud, de celui figuré sur la coupe en 3'".
(Ech.coll. stratigr.)

Tectonique de la vallée de la Senne. - Après avoir
exposé les faits les plus saillants que présente la
coupe figure 3 et les déductions qu'il y a lieu d'en
tirer pour expliquer la structure géologique de la
vallée de la Senne, j'ai fait remarquer la difficulté
qu'il y a d'expliquer le phénomène étrange qui fait
apparaître, entre l'Yprésien et le Laekenien d'une
part, sur la rive gauche, les différentes assises du
Paniselien, avec absence presque complète du Bruxellien,
et, d'autre part, sur la rive droite, la série
complète des assises de ce dernier étage sans aucune
trace de Paniselien.

r. Remanié.

QUATERNAIRE:
Q. 1. Limon avec cailloux à la base, atteignant une
épaisseur de 3.50

BRUXELLIEN:
B2. Sable blanc siliceux
avec grès lustrés et petites pierres de
grottes disséminées (Bb), présentant, au contact
de l'Yprésien 3, une zone de sable quartzeux plus
jaunâtre, paraissant incomplètement décalcifié, et
renfermant de chaque côté de la faille, une rangée
de gros moëllons (Bm) 3.00

YPRESIEN:
Yd. 3. Sable fin yprésien gris pâle présentant les
particularités suivantes:
3' Une lentille d'argile;
3" Des lits d'argile schistoïde grise se réunissant
parfois pour former une couche qui atteint 0.40
3"' Un banc à Nummulites planulata incliné à 30 Est
qui atteint 0.60m. avec partie durcie passant au
grès sur 0.25 et sur le prolongement duquel se
trouvent encore parfois des lits d'argile schistoide;
3"" Poches d'argile gris bleuâtre limitées par une
guirlande jaune rougeâtre ferrugineuse comme
celle qui s'observe au contact et le long de la
ligne toute droite formant la séparation de
l'Yprésien et du Bruxellien, sans gravier apparent 3.00
----
f=faille. Total 9.50

M. le Dr.G.Simoens a bien voulu, à ma demande, résumer
l'explication qu'il a donnée de ce phénomène et qui se
trouve consignée, avec les réflexions qu'elle a
suggérées à plusieurs de nos collègues, dans les
procès-verbaux de notre séance du 14 juin 1904.
(t.XVIII,pp.151-160).

Elle consiste à faire intervenir d'une manière
concomitante les actions tectoniques et sédimentaires,
et le phénomène, circonscrit aux temps tertaires, se
réduit aux temps tertaires, se réduit aux mouvements
d'une cassure dont les deux bords se sont affaissés
successivement à deux époques différentes et dans le
même sens.

Ce fut ainsi que, après l'affaissement du bord
occidental et l'arasement du Paniselien resté en place
sur l'autre bord, les sédiments du Bruxellien ayant
recouvert ceux de l'Yprésien, à l'Est, et ceux du
Paniselien, à l'Ouest, il se produisit un nouvel
affaissement, mais cette fois du bord oriental,
entrainant l'arasement du Bruxellien resté en place sur
le bord opposé. Ce dernier arasement, produit par
l'arrivée du Laekenien, expliquerait, d'après M.Simoens,
la transgression qui se constate aujoud'hui de ce
dernier étage sur le Bruxellien et sur le Paniselien
respectivement à l'Est et à l'Ouest de la vallée de la
Senne.

Cette interprétation est incontestablement fort
ingénieuse, mais elle réclame une vérification
matérielle, suivant l'expression de M. Van den Broeck
qui, à la suite de la communication faite par notre
collègue à la séance prérappelée du 14 juin 1904 a
suggérer l'idée de rechercher, vers la base et dans la
partie inférieure du Bruxellien, des fossiles remaniés,
ou, à l'aide du microscope, quelques traces des
sédiments du Paniselien qu'il a arasés.

J'ajouterai que l'idée a été émise aussi, au cours de
l'excursion, d'expliquer les transgressions et
abrasions marines sans recourir à une cassure et à des
failles dans la vallée de la Senne, mais simplement par
les oscillations lentes du sol.

Enfin, un autre de nos collègues, frappé par
l'existence, dans les sables yprésiens, des bancs de
grès à Nummulites, assez fortement inclinés à l'Est,
comme le renseignent les figures 1, 3 et 4, a suggéré
l'idée d'une crête yprésienne située dans la vallée de
la Senne et contre laquelle seraient venus s'arrêter
les sédiments des mers paniseliennes et bruxelliennes
venant successivement et respectivement de l'Ouest et
de l'Est. Mais on comprendrait difficilement comment
la crete en question, formée en majeure partie des
sables fins yprésiens, aurait pu résister à
l'envahissement des mers de la fin de l'Eocène
inférieur et du commencement de l'Eocène moyen. Et il
ne faut point perdre de vue qu'il résulte précisément
des faits constatés à la présente excursion que,
notamment, le contact de l'Yprésien et du Bruxellien,
si exceptionnellement tranché et rectiligne, ainsi que
l'absence de gravier à la base de ce dernier étage,
témoignent bien de son caractère non littoral et bien
pélagique en ce point.

En outre, le magnifique développement, aboutissant à la
vallée, des différentes assises bruxelliennes, si bien
caractérisées dans les carrières de l'Avenue d'Huart,
où la Société s'est de nouveau rendue, semble bien
établir que les eaux de la mer, qui les ont formées,
ont du s'étendre bien au delà du bord opposé de la
vallée.


390 (suite)

Lettre adressée sous la date du 30 mars 1908 par
M.Clément Van Bogaert, Ingénieur en chef-Directeur à
l'Administration des Chemins de fer de l'Etat.

"Cher Monsieur Mourlon"

Voici une explication (sans faille) de la présence du
Bruxellien sur la rive droite de la Senne, du
Paniselien sur la rive gauche et de leur absence
réciproque sur les deux rives. Vous vous rappelerez que
Yd. sur la rive droite où nous l'avons observé est
incliné vers l'Est; vous aviez dit Sud-Est, mais nous
avons observé Gilbert et moi, sur un témoin que c'était
bien Est; j'ai dessiné cela ci-contre, la ligne à
l'encre est à la cote (40) de niveau.

Les deux lignes pointillées sont les limites du Yd tel
qu'il devrait être à l'époque paniselienne; remarquez
que tout celà est à peu près à l'échelle aussi bien en
hauteur qu'un longueur (1mm. par 10m.) (1) Nous avons
donc une coupe transversale à la vallée de la Senne,
l'yprésien Yd. présentait à l'époque paniselienne une
hauteur plus grande dans la vallée actuelle que sur les
deux flancs et la preuve en est donnée par
l'inclinaison manifeste du Yd. que nous avons observée:
le rivage de la mer paniselienne devait se limiter,
comme la figure l'indique, dans le flanc gauche de la
vallée de la Senne actuelle et elle ne pouvait
s'étendre sur la rive droite que là où la crête de l'Yd
était assez basse pour la laisser passer; de même à
l'époque bruxellienne la digne ou crête de l'Yd.
existait et ce n'est que vers Laeken que la crête était
assez basse pour laisser passer la mer bruxellienne.

A l'époque de la formation des vallées, la Senne
primitive devait-être à deux bras, un bras A sur la
rive droite et un autre A' sur la rive gauche. Ces
deux bras ont arrosé tout l'yprésien pointillé et les
terrains qu'il supportait puis ils se sont confondus
dans la vallée actuelle.

La mer Laekenienne a passé par dessus la crête de même
que la mer Lédienne, Wemmelienne, Asschienne et
Diestienne, elles sont sur les deux flancs.

La mer tongrienne ne semble avoir laissé de traces que
sur la rive droite; c'est qu'à cette époque la crète
yprésienne surmontée des dépôts subséquents était assez
haute pour endiquer, vers l'Ouest, la mer Tongrienne.

Vous voyez que la stratigraphie suffit et qu'il est
inutile d'invoquer des failles.
Votre dévoué (s) Cl. Van Bogaert."

(1) Cette coupe a été remplacée par celle-ci-après à
une échelle plus réduite.

En me retournant la lettre que je lui adressai le 3
avril 1908 (no 3687) il y transcrit ce qui suit:
"Cher Monsieur Mourlon, Voici une coupe à l'échelle exacte,
seulement les hauteurs sont 10 fois les longueurs de
sorte que la crête de Yd paraît une digue alors qu'en
réalité il n'y avait là que des pentes relativement
douces. Vous pouvez en faire ce que vous voudrez et
l'insérer dans le Bulletin mais je ne désire pas faire
de note spéciale, n'étant qu'un géologue amateur ....
votre tout dévoué = C.Bogaert."

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