099W0001.TXT

PL.FLOBECQ 99W
E.DELVAUX

1

DOCUMENTS SUR LA POSITION STRATIGRAPHIQUE
DU TERRAIN SILURIEN ET DES ETAGES TERTIAIRES I FERIEURS

qui forment le sous-sol de la commune de Flobecq, recueilli lors du forage d'un puits artésien,
EXECUTE EN OCTOBRE 1884
PAR: E.DELVAUW

On ne possédait, jusqu'& ce jour, que des données théoriques sur la position stratigraphique des diverses assises qui se succèdent, en profondeur, dans le sous-sol de Flobecq.
Le forage d'un puits artésien, que l'on vient d'exécuter, pour satisfaire à des besoins industriels, comble la lacune et nous fournit les éléments qui nous faisaient défaut.
Les travaux ont entamé le terrain silurien et les constatations qu'il nous a été donné de faire, nous permettent de jeter un premier coup d'oeil sur la constitution géologique du sous-sol de cette région et de raccorder les derniers affleurements
occidentaux des roches primaires de Lessines, avec le niveau stratigraphique que ces formations anciennes occupent dans le puits artésien de la Ve Thomas, à Renaix (1), et dans les sondatges exécutés, à Courtrai et à Menin, par notre confrère M. le Baron
O. Van Ertborn (2).

(1) E. DELVAUX. Les puits artésiens de la Flandre. Etude des données
fournies à la stratigraphie et à l'hydrographie souterraine par les forages exécutés juqu'à ce jour dans la région comprise entre la Lys, l'Escaut et la Dendre, Ann. (Mémoires) DE LA SOC. DE BELG., t. XI, 1883. Puits de Me
Ve Thomas (Magherman), p.13 et 36.
(2) Baron O. VAN ERTBORN, et P.COGELS, Mélanges geologiques, 2e fascicule
p. 49, Anvers, 1880. GOSSELET. Esquise géologique du Nord de la France
et des contrées voisines. Lille, in-8° I, p.42.

Nous avons relevé, avec le soin que leur importance commande, les niveaux om les diverses superposition viennent en contact, mesuré la puissance des étages et noté le mode de relation qui les unit om les discordances qui les séparent.
Nous possédons les échantillons de toutes les couches qui ont été rencontrées par les travaux.
Hâtons-nous d'ajouter que les caractères observés dans les assises tertiaires du nouveau puits, sont la reproduction fidèle de ceux que nos travaux antérieurs (3) on fait connaître dans la région de Renaix, et qu'ils confirment, jusque dans les moindres
détails, l'exactitude des déductions théoriques, que nous avons présentées dans la notice explicative qui accompagne la planchette de Flmobecq, dont nous avons exécuté le levé géologique pour le compte du Gouvernement.

(3) E.DELVAUX. Note sur le forage d'un puits artésien, exécuté en août 1882 à Renaix. ANN. (Mémoires) DE LA SOCIETE GEOL. DE BELGIQUE, t. X, 1883. - Op.cit. - Textes explicatifs des levés géologiques des planchettes de
Renaix, Avelghem, Anzeghem, Audenarde et Flobecq, etc.

Un petit ruisseau, dont les rives étaient jadis couvertes de fleurs, Florisbeka (4), descend des hauteurs de la Bruyère d'Ellezelles, om il prend sa source dans les sables glauconifères, paniseliens (5), lave les versants oritnaux du Sablon, traverse, la
voie romaine, baigne les murailles du vieux château de Flobecq, arrose le village de ce nom et vient m^ler ses eaux troublées aux ondes limpides du ruisseau d(Angre.

(4) Florisbeje, Florsbeke, Bulle de Alexandre III, anno 1179. Flobeka A.
SANDERUS, flandria illustrata, III, p. 198; d'où Flobeck, Flobecq.
(5) Vers la cote d'altitude 104.

Dans la dépression considérable où s'effectue le confluent des deux cours d'eau, les alluvions atteignent une épaisseur considéragle (1).

(1) En cfertains points, la puissance des alluvions dépasse 15 mètres.

Les eaux ont formé jadis, en ce point, une nappe étendue, un vaste étang, dont le site était encore marécageux à l'époque romaine. Les travaux de l'homme, ont depuis des siècles, transformé l'insalubre marais (2) en plantureuses prairies et en une plaine
fertile, sans doute, les premières habitations ont été construites sur ces bords, presqu'à l'extémité nord-est de l'agglomération actuele, et non loin de l'endroit om le puits, dont nous donnons ci-après la description, a été foré.

(2) Certaines appellations locales, om désignations de lieux: Marais à l'eau, Marais garette, etc., rappellent un état de choses qui a disparu et gardent le souvenir de ces temps éloignés.


Puits artésien de la tannerie de M. V.Langenhove,
rue du Marais-Garette, à Flmobecq.
FORAGE EXECUTE EN OCTOBRE 1884
Long. est, 220m; Lat. sud, 290m. Cote de l'orifice + 58.20.

FORMATIONS No d'ordre DESCRIPTION DES ROCHES Epais. PROFONDEUR COTE
des de à D'ALT.

Quaternaire 1* Alluvions sableuses,
et Moderne fines, pailletées,
jaunâtres 4.00 0.00 4.00 54.20
2 Mêmes, alluvions, plus
argileuses, gris jaune 0.50 4.00 4.50 55.70
3 Alluvions sableuses
glauconifères, avec
Nummulites planulata
roulées. 4.75 4.50 9.25 28.95
4 Alluvions argilo-
sableuses, avec gravier
glauconifère et
Nummulites planulata
roulées 0.25 9.25 9.50 28.70
5* Cailloux roulés de silex,
intacts ou cariés, avec
gros gravier quartzeux,
sable glauconifère,
Nummulites planulata
roulées et frgments de
coquilles 2.40 9.50 11.90 26.50
1re nappe aquifère.

Ypresien 6* Argile sableuse, à
moyen poussière de mica, gris
bleu 0.10 11.90 12.00 26.20
7 Argile sableuse à
poussière de mica,
passant à l'argile
subschistoïde 5.10 12.00 17.00 21.20
8 Argile subschistoïde avec
linéoles sableuses 6.00 17.00 23.00 15.20

Ypresien 9 Argile subschistoïde avec
inférieur amas lenticulaires
terreux, pulvérulents,
gris pâle 5.10 23.00 28.10 10.10
10 Argile compacte
subschistoïde, gris bleu,
très dure, se polissant
dans la coupure 0.40 28.10 28.50 9.70
11 Argile subschistoïde, avec
fines linéoles de sable
gris, légèrement violet 0.25 28.50 28.75 9.45
12 Argile subschistoïde,
semblable à la précédente 1.25 28.75 50.00 8.20

Delvaux.Ann.de la soc.géol.de Belgique,Liège,T.XII PP.29-40.(Mém.)


13 Même argile, avec parties
sableuses, fines 1.80 30.00 31.80 6.40
14 Même argile, moins
sableuse 0.20 31.80 32.00 6.20
15 Même argile, avec
linéoles, ou amas
lenticulaires de matières
ligniteuses noir verdâtre
terne 1.05 32.00 33.05 5.15
16 Même argile, avec moins
de lignite 0.50 33.05 35.55 4.65
17 Même argile, avec veinules
et points ligniteux 0.55 33.55 34.10 4.10
18 Même observation traces
de sable 0.55 34.10 34.65 5.55
19 Même argile, avec sable 0.75 34.65 35.40 2.80
20 Argile schistoïde,
compacte, dure, gris
verdâtre 0.60 35.40 36.00 2.20
21 Argile avec veinules de
sable fin, à allure
tourmentée 1.00 36.00 37.00 1.20
22 Argile terreuse, gris vert
brunâtre, avec nodule
cylindrique de phosphate
de chaux 0.40 37.00 37.40 0.80
23* Contact des deux étages,
marqué par du sable
glauconifère à gros grains
de quartz et un caillou de
silex noir 0.95 37.40 58.35 -0.15
2me nappe aquifère

Landenien 24* Alternances de gros sable
supérieur et d'argile ligniteuse 1.15 38.55 39.50 -1.30
25* Sable glauconifère
argileux, à grains
irréguliers 0.30 39.50 39.80 -1.60
26* Sable vert fin 0.30 39.80 40.10 -1.90
27* Même sable; on y a trouvé
une dent de poisson 2.10 40.10 42.20 -4.00
28 Même sable, glauconifère,
fin 0.40 42.20 42.60 -4.40
29* Sable vert fin 3.65 42.60 46.25 -8.05
30* Même sable 2.60 46.25 48.85 -10.65
31* Sable vert fin, légèrement
argileux 3.15 48.85 52.00 -13.80
32* Sable argileux, vert fin,
avec linéoles de sable
plus gros, quartzeux et
grains de pyrite
disséminés 0.10 52.00 52.10 -13.90
33* Sable très argileux, vert
fin, passant à l'rgilite;
on y observe des parties
blanchâtres et de très
fins éclats de silex
disséminés; la masse
exhale une odeur pyriteuse
prononcée 1.90 52.10 54.00 -15.80
34* Argilite sableuse fine,
vert clair, avec linéoles
ou points d'argile, et
fragments de psammite; on
y trouve disséminés des
éclats de silex, de rares
grains de quartz hyalin
ou blanc, et quelques
petits cailloux roulés
ou anguleux de silex,
identiques à ceux du
conglomérat. 0.60 54.00 54.60 -16.40 35* Argile finement sableuse,
plastique, cohérente,
verte, avec linéoles
blanchâtres, renfermant
un gravier composé des
éléments suivants: 1°
Silex roulés, noirs ou
bruns, 2° Silex du
conglomérat, verdis, à
forme tourmentée. 3°
Concrétions siliceuses,
brun jaunâtre, avec grains
de glauconie, vert clair,
spicules de spongiaires,
et traces organiques, 4°
Quartz hyalin, en
fragments anguleux et en
grains polis pisaires et
Subsidiaires. 5° Quartz
laiteux, en grains
subpisaires. 6°
Conglomérat Quartzites blancs, en
à silex fragments anguleux, plus
ou moins roulés, offrant
presque tous, des traces
de chlorite. 7° Roches
siluriennes verdpatres,
comprenant: a des
fragments argileux de
schistes, plus ou moins
roulés, avec perforations
dues aux mollusques
lithophages; b de petits
galets (0.01 à 0.02)
plats, de quartzophyllade
bleu; c des fragments
anguleux de roches
schistoïdes et de
quartzophyllades verdâtres
très durs; d du phyllade
gris vert, pailleté. 8°
De fins cristaux de pyrite
irisée. 9° Une petite dent
de squale, très roulée 0.30 54.60 54.90 -16.70

S.clastique 36* Encore quelques grains ou
fragments de silex
entremêlés aux éléments
clastiques, résultat de
la désintégration des
roches siluriennes et
empâtés dans l'argile vert
clair, plastique, un peu
sableuse, décrite
ci-dessus; les eaux
exhalent une très forte
odeur pyriteuse 0.20 54.90 55.10 -16.90
3me nappe aquifère

Silurien 37* Argile terreuse,
remarquablement fine,
gris bleu ardoise, ne se
polissant pas dans la
coupure, se délayant avec
une extrême facilité,
Elle renferme de la
poussière de mica, des
grains très fins, de
pyrite irisée et résulte
de la décomposition des
phyllades 0.15 55.10 55.25 -17.05
38* Schistes ou phyllades
bleuâtres, transformés
en boue argiloïde, gris
gris bleu ardoise, avec
traces de pyrite et
rares fragments de quartz
anguleux. L'un d'eux
montre un léger enduit de
malachite 2.00 55.25 57.25 -19.05
39 Même roche, sans
consistance, même
coloration; phyllade
pulvésité par l'action du
trépan 1.00 57.25 58.25 -20.05
40 Même roche 1.25 58.25 59.50 -21.30
41 Même roche; l'instrument
ramène en outre des
fragments de silex et
de roches siluriennes
quartzoschisteuses, qui
ne nous paraissent pas
provenir de ce niveau,
mais bien de la couche no
56, d'om ils ont
dégringolé au fond du trou
de forage 0.75 59.50 60.25 -22.05
42 Même roche que ci-dessus 0.75 60.25 61.00 -22.80
43 Même roche terreuse, gris
bleu, non cohérente,
résultant de la
pulvérisation du phyllade
silurien par le trépan 1.40 61.00 62.40 -24.20
44 Même roche 2.40 62.40 64.80 -26.60
45 Même phyllade bleuâtre,
micacé, pyritifère,
pulvérisé 2.20 64.80 67.00 -28.80

Nous avons jugé inutile de laisser poursuivre les travaux:
le forage a été, d'après notre avix, arrêté à cette profondeur.

OBSERVATIONS

Les alluvions, rencontrées dans notre puits, n'offrent rien qui mérite d'être signalé, si ce n'est leur épaisseur; elles sont constituées d'éléments glauconifères paniseliens et de sables fins ypresiens, avec quelques Nummulites planulata roulées, comme
on devait s'y attendre.
La base des dépôts quaternaires est nettement marquée par les cailloux roulés de silex; la plupart des puits domestiques du voisinage, s'arrêtent à ce niveau.
L'étage yprésien est représenté par ses deux termes inférieurs: l'argile sableuse à poussière de mica, gris bleu et l'argile compacte subschistoïde, qui est bien développée. Comme dans la région de Renaix, le passage de l'une à l'autre de ces assises
n'est pas tranché, mais s'effectué par transition insensible.
Les caractères minéralogiques, la composition, l'allure des dépôts n'ont pas changé.
A part quelques dents de poisson, on n'a pas recueilli le mondre fossile à Flobecq; des traces ligniteuses, peu étendues, de fins cristaux de pyrite ont été observés. La masse imperméable argileuse, si riche en phosphate de chaux à renaux; n'a offert
dans le puits que nous décrivons, qu'un petit nombre de nodules, d'un faible volume. L'argile ypresienne devient violacée vers sa base et se comporte, au contact, comme celle de Renaix.
Par une coïncidence, tout au moins singulière, on n'y a rencontré, comme au puits artésien de M. Rosier-Allard (1), qu'un seul caillou de silex noire.

(1) E.DELVAUX? op.cit., p.9 (11)

Le plan de contact des deux étages, se trouve reporté à 4 mètyres plus hjaut qu'à Renaix; la pente est donc bien, ainsi que nous l'avions estimée théoriquement, de 0.40 à 0.50c. par kilomètre, dans la direction est-ouest.
Nous n'avons aucune observation à faire au sujet des sables landeniens ou sables verts (1): ils offrent le même grain fin et sont glauconifères, comme à amougies, à Renaix, à alost et dans toute la Flandre; toutefois; ils paraissent un peu plus argileux
et semblent devenir plus cohérents, en avançant vers l'est.

(1) Les sables landenien supérieurs de M. G.Dewalque, les sables
d'Outricourt de M.Gosselet et les sables verts de M. O. van Ertborn.

On n'a pas jugé avantageux d'utiliser la nappe d'eau qui se trouve à ce niveau : elle a semblé offrir un rendement insuffisant; on ne s'y est pas arrêté.
Les sables verts passent insensiblement à l'argilite sableuse et, vers le bas, à une argile assez plastique, vert clair, qui renferme des linéoles blanchâtres. Ces deux termes inférieurs du landenien local, sont bien caractérisés, sur une hauteur
d'environ trois mètres.
En descendant dans le dernier dépôt, on commence à remarquer quelques grains disséminés de silex noir, qui vont bientôt en augmentant de nombre et de volume; il s'y mêle des grains de quartz hyalin, de quartz laiteux et des fragments de silex brun
jaunâtre, qu'à leur forme tourmentée, à leur surface corrodée et verdie, on reconnait appartenir au conglomérat prétertiaire. Celui-ci d'une faible épaisseur (0.37c. au plus), est constitué d'éléments dont le volume paraît notablement inférieur à ce que
l'on rencontre partout ailleurs.
La nappe aquifère, qui appartient au conglomérat, a été rencontrée par notre puits; toutefois, elle ne semblait pas, dans le principe, promettre une eau bien abondante: l'équilibre statique s'étabnlissait à 3 mètres sous la surface de l'orifice, soit à
la cote d'altitude 35.20. Faut-il attribuer la faiblesse de ce débit à la conduite des travaux, à la section intérieure du dernier tubage descendu, qui nous a semblé extraordinairement étroite (0.09 c.), nous ne savons ? Toujours est-il, que nous avons
donné le conseil de faire jouer la pompe, pour dégager la base du tube et solliciter la pression.
Le résultat, confirmant nos prévisions, ne s'est guère fait attendre. L'eau, débarrasée peu à eu des matières argilo-sableuses qui la chargeaient, est devenue limpide, et son débit satisfait pleinement aux besoins de l'établissement. Qouique le niveau
hydrostatique, indiqué ci-dessus, subisse une assez notable dépression, quend on fait marcher la pompe pendant plusieurs jours consécutifs, il ne descend jamai!s en dessous de la cote 13.
Mais revenons aux travaux de forage. Au fur et à mesure de l'avancement de ceux-ci, on remarque l'apparition de roches que nous rencontrons pour la première fois dans la région; elles nous font pressentir, tout à la fois, l'absence des terrains
secondaires, du crétacé, qui a été entraîné par la dénudation, et nous révèlent la proximité du terrain silurien.
En effet, le conglomérat à silex se trouve bientôt remplacé par un gravier presqu'entièrement composé de petits galets plats, noir verdâtre, semblables à de minuscules cailloux de rivière et de fragments irréguliers, anguleux ou roulés, de roches
siluriennes : quartz hyalin, quartzites et phyllades verdâtres, avec les perforations pyriformes, dues aux mollusques lithophages.
Le trépan ayant rencontré dans ce grvier un bloc assez volumineux, très dur, de silex brun jaunâtre, il fut décidé de le briser, pour asseoir convenablement le tubage.
En exécutant ce travail, l'instrument pénétra dans une argile détritique, gris bleu ardoise, résultant de la décomposition du phyllade silurien et se mit ensuite à attaquer le banc redressé, appartenant à cet étage, dans lequel il s'est enfoncé de 11.90
mètres.

CONCLUSIONS

Le forage du puits artésien de Flobecq, nous a permis de constater:

1° L'identité des formations ou des étahges supérieurs tertiaires de la région, avec leurs similaies de celle de Renais, jusqu'au sable vertg
landenien inclusivement;
2° La présence de l'argilite sableuse landenienne;
3° L'absence du tuffeau de Landen, qui a été rencontré à Renais;
4° L'existence de l'argile verte;
5° La position, la puissance du conglomérat à silex, ainsi que certaines différences de composition et la diminution de volume de ses éléments;
6° Le disparition des terrains secondaires, du crétacé, qui été" entrainé;
7° La position, la puissance et la composition des éléments clastiques qui résultent de la désintégration des terrains primaires;
8° La position stratigraphique, l'allure, la nature des roches siluriennes, ainsi que le degré d'altération qui affecte le sommet des tranches redressées de ces bancs;
9° A part la rencontre de quelques dents de squales, l'absence complète de données paléontologiques;
10° La présence, quoiqu'en nombre restreint, de nodules cylindriques de phosphate de chaux, dans l'étage ypresien inférieur; enfin
11° Au point de vue de l'hydrographie souterraine, la continuité des nappes aquifères, rencontrées à Renaix et reconnues dans la Flandre, ainsi que le degré de pureté des eaux, l'abondance et la constance de leur débit.
En terminant, il ne semblera pas dépourvu d'intérêt d'indiquer les relations stratigraphiques, qui s'établissent entre les terrains rencontrés dans le forage de Flobecq, et les affleurements reconnus aux environs de Lessines.
L'étage ypresien repose en stratification transfressive sur l'étage landenien, qu'il déborde dans la direction de l'est; en approchant de lka Dendre, il est seul, avec le quaternaire, à recouvrir les terrains anciens.
Les tranches redressées du silurien, à peu peu près verticales ou faiblement inclinées, à Lessines, paraissent plonger quelque peu à Flobecq.
Le dernier affleurement occidental, reconnu (1) sur la rive gauche de la Dendre, atteint, à quelques mètres, est, de la grande place de Lessines, la cote d'altitude +30, tandis que les têtes des bancs ont été rencontrées, dans notre puits, à la
profondeur de 16.90, sous le niveau de la mer.

(1) DE LA VALLEE POUSSIN ET RENARD. Mémoire sur la caractères
minéralogiques et statigraphiques des roches dites platomiennes de la Belgique et de l'Ardenne française. Extrait du tome XI, des MEMOIRES COURONNES, publiés par l'ACADEMIE ROYALE DES SCIENCES DE BELGIQUE.
In-4°, p. 22, 1876.

La distance, à vol d'oiseau, qui sépare les deux points, situés sensiblement à la même latitude, ne dépasse par 6900 mètres; l'inclinaison de la surface des terrains primaires, si elle était uniforme (2), serait donc de 6m80, par kilomètre, entre
Lessines et Flobecq.

(2) L'inclinaison de la surface des terrains primaires, loin d'être
régulière, uniforme, va s'atténuant, de plus en plus, vers l'ouest. Elle a diminué de moitié avant d'arriver à Renais, om les terrains
primaires ont été rencontrés à la cote d'altitude - 55, comme les données du puts de Me Ve Thomas, permettent de l'apprécier; elle
faiblit encore davantage aux approches de Menin, (cote - 161), et vers Ostende, (cote - 308).

14 novembre 1884.

PUITYS ARTESIEN DE FLOBECQ.

A l'est des puits de Renaix, on rencontre celui creusé en 1884 par note confrère M. Victor Dotremont, à laé tannerie de M. L.Vanlangenhove, rue du Marais-Garcette, à Flobecq.
M. Dotremont a fait don au Musée de Bruxelles d'une très belle série d'échantillons de ce puits, qui m'a servi à contrôler la description de la coupe qui a été publiée par M. E. Delvaux dans une note intitulée : "Documents sur la position stratigraphique
du terrain silurien et des étages tertiaires inférieurs qui forment le sous-sol de la commune de flobecq" (1).
Dans une note intitulée "Note sur le sous-sol des villes de Grammont et de Ninove" (2) nous avons eu nous-même l'occasion de parler de ce puits et d'en donner la coupe que nous transcrivons ci-après :

Coupe du puits artésien de la tannerie de M. L.Vanlangenhove, rue du Marais-Garcette, à Flobecq.
Cote de l'orifice: 38m20

TERRAINS RENCONTRES EPAISSEURS

Terrain moderne Alluvions argilo sableuses avec lit de
et quaternaire cailloux roulés à la base et Nummulites
planulata éparses dans la masse 12m00

Etage ypresien Argile plus ou moins sableuse 26m35

Etage landenien Sable glauconifère plus ou moins argileux 13m75)
Argile sableuse glauconifère, avec )16m55
gravier à la base 2m80)

Terrain silurien Argile fine provenant de l'altération sur
place et du broyage des schistes siluriens 12m00
------------
Profondeur totale 67m00

Sous Flobecq, toute trace de terrain crétacé a donc déjà disparu.
Ajoutons encore qu'à la base de l'Ypresien, des éléments grossiers, gros sable glauconifère et cailloux de silex, ont encore été rencontrés.

Rutot A. Bulletin de la soc.bemge de géol.Bruxelles,1887,T.I.p.31 mém.


Par suite d'entrainement de sable, ce puits a été abandonné et est actuellement bouché, l'entrainement de sable ayant produit des mouvements dans les bâtiments de la Tannerie.

(F.Halet,4-3-1937)