099E0960.TXT

PL.NEDERBRAKEL 99E
F.HALET

960 (VI)

Filterput uitgevoerd te DEFTINGE,
bij de Melkerij,
door Mr. VAN CAPPELLEN uit BRUSSEL.
Topographische ligging opgetekend door E.VERDIN de 6.7.1943.
Grondstalen verzameld door de boormeester.
Aanvang en einde der werken: in 1943.
Boringsmethode: tot 35 meter met inspoeling -
zonder inspoeling van 35.00 tot 62.00m.
Opeenvolgende diameters: 280mm tot 62.00m, 250mm tot 65.00m.
150mm tot 74.00m. Einddiameter: 150mm.
Diepte van het water bij ruststand: 34m00;
tijdens het pompen: 42.00m.
met een debiet van 25m3 per uur.
Vermoedelijke diepte van de watervoerende laag: palezoïcum.
Benaderende hoogte van de begane grond boven de zeespiegel: 49

No AARD DER GRONDLAGEN Diepte m.

1 Bruinachtig geel leem, niet kalkhoudend 1.00
2 Idem, brokkelig niet kalkhoudend 2.00
3-7* Idem 3.00 - 7.00
8-15 Grijs leem, kalkhoudend 8.00 - 15.00
16* Idem met gerolde vuurstenen 16.00
17-21* Idem 17.00 - 21.00
22* Idem met stukken gerolde glauconiethoudende
zandsteen 22.00
23* Grijze plastische klei 23.00
24-28* Idem 24.00 - 28.00
29* Idem met een kei van zwarte gerolde vuursteen 29.00
30*-31 Klei met keien van gerolde vuursteen en
vuursteenscherven 30.00 - 31.00
32 Grijze plastische klei 32.00
33 Idem met enkele keien van gerolde vuursteen 33.00
34* Idem met dikke keien gerolde vuursteen 34.00
35 Idem 35.00
36* Verbrijzelde stukken eruptief gesteente 63.00
37* Kleine stukken eruptief gesteente (Dioriet) 64.00
38* Grove stukken eruptief gesteente (kwartshoudend
Dioriet) enkele boorkernen 65.00 - 74.00

N.B. Geen grondstalen tussen 35.00 en 63.00m.


Vermoedelijke aardkundige verklaring (F.HALET, 26.10.1943).

Plistoceen: 23.00m.
Ieperiaan Yc: 12.00m.
?
Eruptief gesteente: 2.00m.


NOTE COMMUNIQUEE PAR VAN CAPELLEN CONCERNANT LE PUITS FORE a LA LAITERIE DE DEFTINGE.

Avantg la construction de ce puits, la laiterie disposait de trois puits profonds creusés au cours des dix dernières années:
Ces puits se trouvent à proximité de l'usine suivant le croquis ci-joint.

1° Puits 6 et 7. Ont une profondeur de 70 à 72 mètres et ont ateint les sables landéniens dont ils utilisent la nappe.
Leut débit est relativement minime. 2 à 3.000 litres heure entraînant des quantités énormes de sables.

2° le puits no 8 atteint une profondeur de 98m et semble avoir été arrêté dans le toit du primaire schistes décomposés avec débris de quartz). Ce puits ne donnait aucune eau et a été supprimé (N.N. éch. à la laiterie).

Le puits nouvellement construit (no9) se trouve dans la propriété du Directeur de la Laiterie à une distance de 150m au S.O. du puits no8. Il a une profondeur totale de 74m et un diamètre de 280mm.

Ce puits a été creusé à sec jusque 35m à travers des terrains sédimentaires dont les échantillons ont été remis au Service Géologique. A partir de 35m le forage à eu lieu par injection à travers une formation compacte d'argile grise jusque vers 62m.

Vers 62m le forage a rencontré la roche dure qui, pendant le premier mètre était très fragmentée.

A partir de 63m la roche devenait plus compacte et le forage a été poursuivi par carottage au diamètre de 220mm. Quelques carottes ont pu être remontées, notamment vers 68m et 74m. Une grande partie de la roche traversée était fissurée et les carottes
ont dû être brisées au trépan. Il existe néanmoins quelques beaux échantillons dont les uns sont conservés par le Directeur de la Laiterie et d'autres déposés au Service Géologique (ceux-ci relevés à 74m).
Le tubage en acier a été fixé d'une manière étanche dans la roche de sorte que les eaux captées proviennent exclusivement des fissures de la roche.
Le niveau s'est établi à 34m du sol.
Des pompages d'essai ont été exécutés avec une pompe à moteur immersible pendant trois jours ininterrompus et les débits ci-après ont été établis:

10.000 litres heure à 36m.
14.000 litres heure à 38m.
18.000 litres heure à 40m.
25.000 litres heure à 42m.

Après 24 heures de pompage l'eau était complètement claire.
Deux échantillons d'eau ont été tenus à la disposition du Service Géologique.

WATERONTLEDING.

Bulletijn no 21068
Brussel, 28.11.1943.
CARL CAMERMAN, 5, Gildenstraat.

Staal: water.
Genomen door M. J.DELECOURT, Ingenieur te Saint-Ghislain.
Verzonden de 16de November, ontvangen de 22ste November.
Merken: water van de artseische put te Deftinge.

UITSLAGEN VAN DE ONTLEDING.

Uitzicht: Helder water, lichtjes troebel.

Droog bezinksel op 105° C. 0.4480 gr per liter
Droog bezinksel op 180° C. 0.4195 gr per liter
CaO 0.0122 gr per liter
Ca 0.0087 gr per liter
MgO 0.0036 gr per liter
Mg 0.0021 gr per liter
SO3 0.0320 gr per liter
S04 0.0384 gr per liter
C1 0.0455 gr per liter
Si02 0.0080 gr per liter

Toptale alkaliniteit ten opzichte van
H2SO4 N 4.95 cc per 100 cc water
-
10
Totale hardheid 3°.


F.CORIN

La roche éruptive de Deftinge.
Bull.Soc.Belge de Géologie, t. LXXII (1963), fasc. 1.

La roche éruptive de Deftinge fut rencontrée en 1943 dans un sondage exécuté à la laiterie de cette localité (1).

(1) No 99-E-960 dfes Archives de la Carte géologique.

La coupe géologique du sondage a été dressée par F.HALET.
Elle est incomplète car il a manqué certains échantillons, notamment de 35 à 63m et de 65 à 74m. Jusqu'à 35m, on y aurait recoupé 23m de limon plésitocène puis 12m d'argile yprésienne; la roche a été touchée à 63m de profondeur, soit à la cote - 13. Le
sondage a été ensuite carotté au diamètre de 150mm entre 65 et 74m. Les carottes étaient assez fragmentaires. Le Service géologique possède quelques débris de roche prélevés à la profondeur de 63m et des fragments de carotte provenant l'un de la
profondeur de 65m et les autres de 74m. Les autres échantillons ont été conservés par le propriétaire de la laiterie.
Une étude succincte par M.M. M.-E. DENAEYER et G.MORTELMANS figure dans le "Prodrome d'une description géologique de la Belgique", publié en 1954 par la Société géologique de Belgique (2).

(2) Prodrome d'une description géologique de la Belgique. Les roches
éruptives (Mém. Soc. géol. de Belgique, Liège, 1954, in-4°, p. 764).

La roche est de teinte rosée, à taches blanchâtres ou blanc verdâtre et à mouchetures vert noirâtre. Certaines de ces taches peuvent atteindre 8mm suivant leur plus grande dimension. Elles montrent les faces de clivage striées des plagioclases.
Vue en coupe mince, la roche diffère considérablement des autres roches éruptives connues dans le Brabant et dans les Flandres : alors que les porphyres de Quenast, de Bierghes et de Lessines ont une pâté finement cristalline om flottent des
phénocristaux, que la roche de Grammont, d'ailleurs nettement plus basique, et essentiellement doléritique, la roche de Deftinge présente une structure granitoïde.
On y distingue au microscope des cristaux de plagioclases criblés de lamelles de séricité. Leurs dimensions varient dans de larges limites : il en est de tout petits, de forme prismatique; d'autres, de moins de 1/4 de mm de diamètre, souvent arrondis; la
plupart ont environ 1mm de côté et présentent des contours rectilignes; quelques-une ont des dimensions supérieures. Ce sont les plus grands d'entre eux qui jouent le rôle de phéno-cristaux.
Tous les plagioclases de cette catérogie ont en commun un même type d'altération: des paillettes de séricite bien individualisées, souvent réparties dans toute leur masse, aprfois dessinant des trainées concentriques au dessin du cristal et correspondant
au zonage, rarement n'en marquat que la périphérie. La partie centrale montre alors des macles multiples très fines suivant les lois de l'albite, de la péricline et de Carlsbad.
Ces grands cristaux sont zonés, à zones récurrentes. On y détermine par la méthode de Chudoba, en utilisant la platine de Fadorow, des teneurs en anorthite variant de 40 à 50% (3).

(3) La teneur des zones externes, troublées par les inclusions, échappe à la détermination.

En certains endroits et, semble-t-il, dans des conditions spéciales, de ces plagioclases renferment des grains d'épidote; il en est même, mais de très rares, qui sont presque entièrement remplacés par une losaïque d'épidote. Ceci se produit notamment au
contact de certaines enclaves; mais nous disposons de trop peu d'échantillons pour généraliser.
La pâte granitoïde se compose essentiellement de quartz et de microcline, parfois associés avec tendance à la structure granophyrique; on y trouve également de la chlorite, de l'amphibole, un peu de plagioclase et, accessoirement, une épidote
(clionozoïsite), de l'ilménite et du sphène.
Le quartz se présente en grains xénomorphes de 0,4 à 1,5mm, parfois de 2,5mm. Il est le plus souvent fissuré, les craquelures présentant des élargissements remplis de feldspath. Rarement, on y trouve inclus de petits prismes de plagioclases altértés en
séricité, apparemment semblables aux phénocristaux; mais le plus souvent, les inclusions sont de microcline.
Celui)ci s'altère tout autrement que le plagioclase. Il offre un aspect trouble causé par des matières très fines, non identifiables au microscope. les traces des clivages sont nettement marquées. Des macles courtes et hachées y sont souvent visibles.
La détermination à la platine de Fadorow en confirme la diagnose.
Le microcline forme, tantôt des individus assez grands pénétrant le quartz, mais le plus souvent, de petites inclusions dont l'extinction commune justifie la qualification de micropegmatite ou de granophyre. On doit également rapporter au microcline
certaines franges des phénocristaux de plagioclase, surtout à 65m de profondeur.
Enfin, la pâte enferme de petits cristaux souvent prismatiques de plagioclase peu altérés dont la teneur en anorthite est de l'ordre de 30%.
La chlorite appatient à deux variétés : l'une polarisant dans les teintes anormales cuivrées et l'autre, dans les teintes bleues. On observe aussi la teinte lilas, mais celle-ci est locale et résulte de l'influence d'amanations radioactives.
La chlorite, presque toujours de teinte cuivrée, se présente le plus souvent en plages d'orientation uniforme; des traînées de minéraux à haute biréfringence s'alignent dans le clivage. Nous pensons que ces inclusions sont à rapporter au sphène. Ce
aspect suggère qu'il s'agit d'une biotite chloritisée.
On y observe des halos pléochroïques qui présentent le phénomène d'inversion du signe optique et le liseré isotrope déjà signalés antérieurement dans l'autres circonstances (4) :

(4) CORIN, F., 2tude des auréoles pléochroPiques de quelques chlorites
(Ann. Soc. scient. de Bruxelles, sér. B, t. 1, p. 64, 1930).
ID., Observations nouvelles sur les inclusions à halos pléochroïques
(Bull. Soc. belge Géol., t. L, pp. 48-61, 1942).

la biréfringence de la chlorite est très faible à l'extérieur du halo et le signe optique est positif; à l'intérieur des halos, la biréfringence est de l'ordre de 0,006, donc fortement augmentée, et le signe optique est négatif. La teinte anormale est
ici le lilas. Un liseré isotrope souligne l'inversion du signe du minéral.
Le diamètre des halos est de 85 à 90 microns, ce qui indique qu'ils sont dus à la radioactivité du thorium.
Il se peut que certaines traînées de la lême teinte lilas, qui se présentent dans quelques chlorites, soient dues à la pénétration d'amanations radioactives suivant le clivage de la chlorite.
Quant au type de chlorite qui polarise dans les teintes bleu de Prusse, il est très rare et il n'a pas été possible de déterminer son origine.
L'amphibole, fibreuse, incolore ou de teinte légèrement verdâtre, de faible virefringence, associée à de la chlorite, se rencontre avec une fréquence variable. L'allongement est psositif, l'angle d'extinction est de l'ordre de 15°. Il s'agit d'une
amphibole secondaire.
L'épidote est tantôt rare, tantôt plus fréquente, tantôt en individus assez grands, tantôt en amas grenus. Elle est incolore ou bien jaune verdâtre et faiblement pléochroïque. La teinte de polarisation varie du bleu anormal aux teintes vives : jaune,
rouge ou mêrme bleu-vert. L'extinction suggère qu'il s'agit d'une clinozoïsite de composition très variable.
Le dernier constituant important de la roche est l'ilménite, en grains irréguliers, souvent associés au sphène.
On observe quelques enclaves à contours flous. L'une de ces enclaves est de teinte gris verdâtre et se montre formée d'un amas compact de petits cristaux de feldqpath, malheureusement ndéterminables, épidotisés et séricitisés. Ces cristaux laissent entre
eux des vides, om leurs arêtes se projettent, et qui sont comblés par du quartz, de la chlorite ou de l'épidote. L'enclave est entourée d'une bande lardée de feldspaths complètement épidotisés.
Une autre enclave, de teinte rose, se présente comme un assemblage grenu de feldspath rose et de chlorite. Elle est auréolée par une zone pauvre en éléments colorés.
La composition minéralogique de la roche de Deftinge répond à la définition première d'une granodiorite (5).

(5) JOHANNSEN, A., A descriptive petrography of igneous rockx, t. II, p. 315, 1931.

Nous possédons de cette roche quatre analyses : une à 63m (I) et trous à 74m :

I II III IV

SiO2 63,30 67,77 65,19 66,96
TiO2 0,62 1,77 0,50 0,69
P2O5 0,24 0,29 0,10 0,11
Al2O3 16,32 13,56 16,90 14,63
Fe2O3 2,96 1,65 2,14 4,26
FeO 2,72 2,91 2,42 1,27
MnO 0,65 - 0,06 -
MgO 2,35 2,04 1,90 2,62
CaO 2,22 4,01 2,90 2,91
Na2O 3,57 3,11 2,98 2,26
K2O 2,90 2,87 2,85 2,42
CO2 - - 0,17 -
H2O+ 2,35 1,87 1,75 1,24
H2O 0,28 0,12 0,02 0,00
---- ---- ---- ----
99,88 101,77 99,88 99,37

Paramètres de Niggli.

al 38 32,5 40,6 36
fm 32 28 27,6 38
c 9,5 19 13 13
alk 21 21 19,6 13
si 264 272 271 280
k 0,35 0,38 0,34 0,29
mg 0,45 0,457 0,443 0,36
c/fn 0,45 0,68 0,46 0,34

I. - Ech. no 16 à 63m. An. M. GASTELLIER, 1948.
II. - Ech. no 22 à 74m. An. D. LEDENT, 1954 (6).
III. - Ech. no 23 à 74m. An. G. LEDENT, 1963
IV. - Ech. no 23 à 74m. An. G. BASTIEN, 1962.

(6) In Prodrome d'une description géologique de la Belgique (Loc. cit.,
p. 790, anayuse no 13).

Dans le tétraèdre de Niggli, l'nalyse no I reproduit presque exactement le type de la granodiorite; les paramètres secondaires indiquent toutefois une moindre teneur en chaux et une plus forte teneur en éléments ferro-magnésiens.
L'échantillon correspondant à l'analyse no II est anormalement riche en épidote et proche d'une passe riche en enclaves.