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092W0001.TXT

PL. ALKEN 92 W
M.MOURLON

1 (III) Le samedi 29 octobre 1904 M.Mourlon se rend à Alken
sur le renseignement qui lui avait été communique par
l'expert-chimiste pharmacien de Hasselt, M.Sylvain
Vreven, que l'on venait de trouver encore de nouveaux
ossements au hameau de Meerdegat.

C'est de ce même gisement, cote 37, que provient le
tibia de mammouth que l'abbé H.Silveryser de Hasselt
est venu montrer au Service, il y a quelque temps, et
que, sur notre recommandation, il a fait déterminer au
Musée.

Vers l'extrémité occidental de la prairie dépendant de
la ferme Carlens et à plusieurs centaines de mètres de
celle-ci, s'observe quelques déblais pratiqués dans le
sable flandrien.

Le premier de ces déblais qui a fourni la majeure partie
des ossements est en partie remblayé mais un sondage
à la bêche donne la coupe ci-dessous complétée par un
autre petit déblai pratiqué un peu plus au-Sud et qui
a permis de retirer en ma présence des ossements dans
la couche 5.


R 1* Terre végétale avec cailloux roulés de silex
disséminés 0m30
q4 2* Sable assez fin blanchâtre moucheté et bariolé de
jaune brunâtre avec lentille limoneuse (q4l) 1m65
3* Niveau de fragements de silex disséminés dans le
sable.
q2 4* Sable quartzeux grisâtre renfermant des ossements
dont j'ai constaté la présence à 0m40 au-dessus de la
couche 5 dans une partie légèrement tourbeuse et des
lignées coquilliéres, graveleuses et caillouteuses
disséminées à plusieurs niveaux.
5* Gravier caillouteux avec obondantes coquilles
oligocénes: Pectunculus,Cardita,Mactra,Potamides
Plicatus,Natica,Ostrea,Voluta,Rathieri ?;ossements,
vertébres de poisson et blocs de marne blanc jaunâtre
durcie.
Rlc 6* Argile sableuse verdâtre avec marne blanc jaunâtre
durcie.


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PL. ALKEN 92 W
M.MOURLON

1 (suite) M.MOURLON.-Bulletin de l'Académie royale de Belgique.
Bruxelles,1904,pp.1046.

A propos du gisement de mammouth de Meerdegat (Alken)
près de Hasselt.

Il n'est peut-être pas inutile, à propos de la
découverte récente d'ossements de mammouth au hameau
de Meerdegat (Alken), au sud de Hasselt, de dire
quelques mots sur les principaux gisements de ce fossile
géant, que j'ai eu l'occasion d'étudier sur place en
des points variant en élévation, au-dessus du niveau de
la mer, de quelques mètres, comme c'est le cas pour
ceux de la vallée de la Senne, aux travaux des
installations maritimes de Bruxelles, jusqu'à 37 mètres
près d'Alken, 75 mètres à Ixelles et 283 mètres dans la
tranchée de Sevet en Condroz.

Je ferai remarquer tout d'abord qu'en annonçant la
découverte dans une sabliére d'Alken, d'un énorme
tibia de mammouth, certains journaux en ont attibué,
erronément, le gisement à la couche supérieure du
terrain tertiaire, et je rappellerai que bien que le
niveau stratigraphique normal du gigantesque
proboscidien soit le gravier caillouteux du Quaternaire
inférieur campinien qui, d'aprés les données récentes,
ne s'élève guére au déla de 40 à 45 mètres au-dessus
du niveau de la mer actuelle, sa présence, comme on
vient de la voir, a été contatée en des points beaucoup
plus élevés. Cette constatation tend à montrer que les
Eléphants fossiles qui se trouvent dans ces derniéres
conditions, ou bien appartiennent à une autre espéce
plus ancienne que l'Eplephas primigenius ou mammouth,
comme cela paraît bien être le cas pour celui du
gisement d'ixelles, à la cote 75, ou bien se trouvent
dans une situation telle que l'on peut admettre qu'ils
se sont égarés dans certaines régions comme celle des
hauts plateaux du Condrez, sur un gravier caillouteux
plus ancien, probablement même d'âge tertiaire, déposé
longtemps avant l'apparition du mammouth.

Dans le cas spécial de la tranchée de Sovet, on
pourrait supposer que les macheliéres de mammouth dont
j'ai signalé la présence en ce point, appartenaient à
un animal, reconnu très adulte, et qui aurait été
enfoui dans une des nombreuses anfractuosités de la
roche primaire sous-jacente de dolomie carbonifère.

J'ajouterai enfin que le magnifique spécimen de
mammouth provenant des environs de Lierre et qui
figure si majestueusement au Musée de Bruxelles, pourrait
bien avoir un sérieux concurrent dans le squelette de
Meerdegat (Alken), dont on a déja extrait, en parfait état
de conservation, outre le tibia signalé par M.l'abbé
Silveryser, de Hasselt, des fragments de dèfense et de
dents, un humérus, un os iliaque, un fémur, une cote et
d'autres ossements retirés au moment ou, à l'aide de
déblais pratiqués en ma présence, je notais les
conditions de leur gisement. Ce dernier, situé à 3
mètres seulement sous le sol arable, est constitué par
une couche de gravier caillouteux pétri de coquilles
d'origine tertiaire oligocéne reposant sur une argile
verdâtre avec marne jaunâtre rapportée au Rupélien
inférieur et séparée des sables de la mer flandrienne
(2 mètres) par un autre dépôt, peu épais, de sable
quartzeux grisâtre renseigné sur la carte géologique
au 40.000o comme représentant le faciés sableux du
quaternaire hesbayen, mais qui,renfermant des osements
et de petites lentilles graveleuses,caillouteuses,
coquilliéres et parfois un peu tourbeuses, semble
plutôt devoir rentrer dans le Campinien. Il est à
remarquer,du reste,que la limite entre ce dernier
depôt quarternaire et celui du Flandrien n'est guére
accusée dans la sabliére de Meerdegat que par quelques
éclats de silex.


Note insérée pendant l'impression.- M'étant rendu de
nouveau à la sabliére de Meerdegat, ouverte à
l'extrémité occidentale du verger de la ferme Carlens, le
mardi 22 novembre en compagnie de notre savant confrère
M.J.Fraipont, ainsi que de MM, De Pauw,Destinez,
Ch.Lejeune de Schiervel et Vreven de Hasselt, nous avons
pu constater que s'il fallait conserver peu d'espoir
d'obtenir un mammouth entier, en se trouvait, en
revanche,en présence d'un ossuaire dans lequel la
compétence spéciale des paléontologistes de notre
petite expédition a permis de reconnaître, séance
tenante, la présence non seulement du mammouth, mais
aussi des espéces suivantes:

Rhinoceros, représenté par des fragments de la tête
et des dents, un atlas, une vertébre cervicale et une
dorsale, deux osiliaques gauches dont l'un avec son
cetabulum, un fémur, un tibia, un radium, deux os du
carpe, un métacarpien et une côte.

Equus caballus, avec une omoplate, un humérus et deux
astragales.

Bos, avec un humérus, un radius, un métatarsien et deux
calcanéums.

Enfin, un assez grand nembre d'ossements
indéterminable à premiére vue et une dent de petit rongeur.

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