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089E0011.TXT

Pl. LEUVEN 89E

11 (II)
NOTE sur TROIS FORAGES
A LOUVAIN ET A HOUGAERDE

Des anomalies fort remarquables ayant été observées
dans le niveau hydrostatique des nappes artésiennes sur
la rive droite de la Senne, à la prison cellulaire et
aux glacières à Saint-Gilles, ainsi qu'au dépôt du
tram-à-vapeur à Ixelles et à l'hôpital militaire
d'Etterbeek (1), nous croyons intéressant de
communiquer à la Société des faits analogues observés
à Louvain, lors du forage de deux puits artésiens, dans
le fond de la vallée de la Dyle. Ces deux sondages ont
atteint les roches primaires; les deux coupes suivantes
exposent la série des terrains rencontrés.

LOUVAIN
DYLE et BACALAN.
(Cote 17.81. - Année 1882)

mètres mètres

Limon sableux brunâtre 0.50
Moderne Tourbe 0.30
Limon sableux bleuâtre 1.20
---- 2.00

Sable grossier, gris jaunâtre, avec beaucoup
de silex roulés, fragments de roches
Quaternaire siluriennes, débris de grès bruxelliens, un
silex qui parait taillé 6.40
Sable grossier grisâtre, avec beaucoup de
fragments de grès tertiaires roulés 7.50
---- 13.90

Sable fin, gris verdâtre, glauconifère,
calcareux avec foraminifères, quelques grandes
Ypresien paillettes de mica 2.10
supérieur Un grès-blanc calcareux, assez rude, renfermant
des traces de matières ligniteuses et quelques
parcelles de mica 0.80
Marne cohérente blanchâtre 0.70
---- 3.60

Ypresien Argile brunâtre 31.70
inférieur

Sable vert fin, glauconifère, quelques
Landenien paillettes de mica (une source jaillissante,
supérieur. débitant 160 litres par minute au sol 10.80

Argile bleuâtre compacte 5.05
Landenien Argile renfermant de nombreux psammites
inférieur. glauconifères (entre 79 et 80 mêtres, petite
source jaillissante) 32.92
----- 37.97

(1) L'eau de ce puits contient une quantité notable de
bicarbonate de fer, élément chimique relativement très
rare dans les eaux en Belgique.

Heersien Marne grisâtre.
Un fragment de silex verdi 12.00

Craie grisâtre 2.53
Silex gris 0.35
Craie grisâtre 0.30
Silex gris foncé 0.23
Craie grisâtre 0.50
Silex gris 0.07
Maestrich- Craie grisâtre 0.56
tien Silex gris foncé 0.27
Craie grise (première source de la craie 0.62
Silex blanchâtre très dur 0.20
Craie grisâtre 0.95
Silex gris 0.27
Craie grise 0.68
dure 0.55
Silex gris 0.18
Craie grisâtre 0.59
Silex gris foncé (seconde source de la craie) 0.12
Craie grisâtre 1.10
Silex gris 0.18
Craie grisâtre, quelques petits silex 5.28
----- 15.53

Senonien Craie blanche avec silex noirs 29.25
Craie blanche dure (source) (1) 1.75
-----
31.00
Silurien Schiste noirâtre avec calcopyrites 9.50
------
Total 168.00


Des expériences très intéressantes ont été faites sur le puits de
Dyle et Bacalan par M. Bihet, ingénieur, directeur de la Société de
Saint-Léonard, à Liège et M. Mathei, ingénieur, directeur des
ateliers du Grand-central, à louvain.

Nous les résumerons ici.

Afin d'en rendre l'exposé bien compréhensible, nous rappellerons
qu'en 1875 fut foré aux ateliers du Grand-Central à louvain (1), un
puits artésien qui atteignit les roches siluriennes. L'orifice du
puits se trouve à la cote 29.925 et le niveau hydrostatique
s'équilibre à 8m60 au-dessus du niveau du sol. Le puits de l'atelier
central se trouve à 940 mètres au Sud-Est de celui de Dyle et
Bacalan.

Un autre puits fut foré en 1877 (2), au château de M. Edouard Remy,
à Kessel-loo. L'orifice du puits se trouve à la cote 32 et son débit
à 1 mètre au-dessus du sol est de 173 mètres cubes en vingt-quatre
heures. Ce puits a sa source dans la même nappe que celle qui
alimente le puits de l'atelier central et qui se trouve dans les
fissures du crétacé, vers le contact du maestrichtien et du
senonien. Le niveau hydrostatique de la nappe à Kessel-loo n'a pas
été constaté, mais il doit être le même qu'à l'atelier central. En
effet, on a mesuré en ce dernier point :

Par 24 heures.

A 0m37 au-dessus du sol. Cote 30,29 200 mètres cubes
A 3m11 au-dessus du sol. Cote 33.13 140 mètres cubes
A 6m50 au-dessus du sol. Cote 36.42 52 mètres cubes
A 8m60 au-dessus du sol. Cote 38.52 0 mètres cubes


Il s'ensuit qu'à la cote 33, le débit de ce dernier puits est
moindre que celui du château Remy (3).

Le niveau naturel du sol se trouvant à Dyle et Bacalan à la cote
17.81, il y avait lieu d'espérer en ce point un fort jaillissement
et un débit considérable qui, d'après la ligne des débits observés à
l'atelier central, devait dépasser 500 mètres cubes. Celui-ci, en
réalité, ne fut que de 165 mètres cubes par vingt-quatre heures.

Un premier tube de 36 centimètres de diamètre fut, à Dyle et
Bacalan, placé jusque 20 mètres et son pied fixé dans l'argile
ypresienne. Un deuxième tube de 28 centimètres du diamètre pénétra
dans l'argile landenienne et intercepta complètement la source du
sable landenien; enfin, un troisième tube de 25 centimètres de
diamètre coupa la source rencontrée entre 79 et 80 mètres et pénétra
à un mètre dans la craie. Du ciment de Portland fut coulé dans les
espaces annulaires qui séparent les trois colonnes de tubages. Ces
tuyaux, placés et cimentés, le débit des sources tertiaires fut
absolument intercepté.

Deux sources furent rencontrées ensuite dans le maestrichtien et une
troisième au contact du crétacé et du silurien. C'est le débit de
ces trois sources réunies qui s'élève à 165 mètres cubes par
vingt-quatre heures.

Le débit des puits de l'atelier central et du château
de Kessel-loo ne fut nullement influencé par le nouveau forage, ce
qui nous permet de conclure que les sources de Dyle et Bacalan n'ont
absolument aucune communication avec celles de l'atelier central et
du château de Kessel-loo (1).

Un tube supplémentaire, parfaitement étanche, fut placé sur le puits
de Dyle et Bacalan; il permit de constater que le niveau hydro-
statique moyen des trois nappes secondaires s'équilibrait à 6m36
au-dessus du sol, soit à la cote 24.17, qui est très approxi-
mativement le niveau piezométrique de la nappe du sable landenien
supérieur à Louvain, évaluée par M. Bihet à 24.39 (2).

De cette coïncidence, on peut augurer deux choses, ou bien que les
nappes secondaires sont en communication naturelle avec la nappe
tertiaire par des fissures, ou bien que cette communication se fait
par une défectuosité des colonnes de tubages.

La communication naturelle par des fissures doit amener nécessaire-
ment l'uniformité du niveau hydrostatique, au moins dans une zone,
où il serait déterminé par une surface parabolique.

La communication par une défectuosité de la colonne de tubage aurait
un résultat absolument différent. En effet, le niveau hydrostatique
de la source tertiaire se trouvant à 6m50 au-dessus du sol, son
débit au sol se serait joint à celui des sources secondaires, le
tuyau de 25 centimètres pouvant livrer facilement passage à une
quantité d'eau beaucoup plus importante que celle de toutes les
sources réunies. La source tertiaire ne serait devenue absorbante
que s'il y avait eu surcharge sur son niveau hydrostatique.

Nous avons vu que cette sources, débitant au sol 160 litres par
minute, devait avoir son niveau hydrostatique à la cote 24.39,
d'après les observations de M. Bihet. Il s'ensuit que pour faire
absorber à cette source 160 litres par minute, il faudrait
surcharger son niveau hydrostatique de 6m50 et de 9 mètres pour lui
faire absorber les 335 mètres cubes manquant au débit théorique des
sources secondaires. (3)

Enfin, les nappes tertiaires à 52 et à 79 mètres contiennent des
sables mouvants extrêmement fluides et qui sont entraînés en
quantités énormes lorsque l'on pompe l'eau de ces sources; or,
pendant les nombreuses expériences de pompage qui ont eu lieu, les
eaux sont restées claires, et une seule fois l'eau a troublée, et
pendant quelques instants seulement, lors du démontage de la colonne
d'équilibre dans l'expérience faite par M. Mathei, le
21 décembre 1892, et jamais, pendant les expériences de pompage.

Nous pensons donc avoir démontré qu'aucune communication
artificielle ne peut exister entre les nappes secondaires et les
nappes tertiaires.

-----------------------------------

(1) Lorsque le forage de Pasy atteignit la nappe du puits de
Grenelle, le débit de celui-ci d'un diminua d'un tiers. "Note
relative au calcul des débits des puits artésiens", par
Michol, p. 25, note. - La distance qui sépare les puits de
Passy et de Grenelle est de 3,500 mètres.

(2) Revue universelle des mines, 1876, loc. cit.

(3) De nombreuses expériences ont appris que le pouvoir
absorbant des nappes artésiennes au-dessus de leur
niveau hydrostatique est le même que leur débit à
distance égale en dessous de ce même niveau. Ainsi un
puits, qui débite 100 litres à un mètre en dessous de
ce niveau, en absorbera 100 à un mètre au-dessus de ce
même niveau.

------------------------------------

Il nous reste encore à parler des expériences de pompage, de la
température de l'eau et des analyses qui ont été faites.
Nous avons dit plus haut que le niveau hydrostatique s'équilibrait à
6m34 au-dessus du sol; M. l'ingénieur Mathei a constaté en outre les
débits suivants; les trois derniers en pompant.

Par 24 heures.

Au sol. Cote 17.81 115.00 litres par minute 165 mètres cubes.
A 2m75 15.06 195.55 281
A 3m81 14.00 326.59 470
A 4m92 12.89 391.91 564

En prenant les hauteurs pour abscisses et les débits pour ordonnées,
comme nous l'avons fait pour le puits de l'atelier central, nous
constatons que le débit du puits Dyle et Bacalan augmente beaucoup
plus rapidement que celui de l'atelier central, et que c'est vers la
cote 12 que les débits des deux puits seraient égaux, si celui de
l'atelier central progresse régulièrement, comme on l'a constaté
au-dessus du sol et tel que le fait a été observé en beaucoup
d'autres endroits et entre autres au puits de Grenelle.

Température et degré géothermique.

Dyle et Bacalan, à la sortie : 13o5e; celle de l'air était : 9o0.
Atelier central, 14ooe; 12o5.

La température moyenne de l'année étant à Louvain de 10o c., nous
avons à l'atelier central une augmentation de 1o c. par 34 mètres de
profondeur et à Dyle et Bacalan, de 1o c. par 37m4.
En ce point, la température de la nappe du sable vert située à
52 mètres sous le sol ne peut guère dépasser 11o5 c.


Les analyses suivantes ont été faites par M. Champy :

Atelier central. Dyle et Bacalan.

1876 8 déc. 1883 23 janv. 1884
Grammes Grammes Grammes

Carbonate de chaux 0.044 0.040 0.082
de magnésie 0.016 0.025 0.078
de soude 0.056 " 0.085
Chlorure de sodium 0.336 0.333 0.099
de magnésium 0 0.065 0
Sulfate sodique traces

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