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088W2041.TXT

PLANCHETTE B - EVERE - 88W
J. HERMAN - Novembre 1988

No 2041

La carte topographique du siècle précédent indique déjà
l'existence d'un modeste talus au tiers Sud, flanc Est,
de la rue Walkiers.

Il faudra le rafraîchissement occasionnel de celui-ci
en octobre 1988 pour qu'en soit effectué une première
description.

Ce talus de moins de quatre mètres de hauteur a permis
d'observer pour la première fois en Bruxelles la
présence d'un complexe métrique argilo-sableux, à
dominance argileuse, surmontant les "Sables de Forest"
à N. planulatus.

La coupe permettant d'observer quelques trois mètres
de sable très fin, silto-argileux, micacés, à
stratification subhorizontale (i = 3 à 4 %),
difficilement décelables, mais rendue plus évidente par
l'existence à sa partie supérieure d'un horizon
nummulitique millimétrique à hemicentimétrique avec
surépaississement décimétriques lenticulaires, très
étirés, sensiblement alignés SW - NE.

Une de ces lentilles, écorchée par les engins de
terrassement a été vidée. Extension SW - NE d'environ
4m50, largeur résiduelle maximale 1m10; épaisseur
maximale env. 25 cm.

Outre N. planulatus, on observe la présence de P. corneum,
de rares autres Pectinidés, Ditrupa, fragments
d'hampes de plumatelles "Graphularia sp", de
Serpulidés : Rotularia, rarissimes pinces de crustacés
et Cymbulostrea. Foraminifères et ostracodes pullulent.
Les dents d'Elasmobranches y sont rares : moins d'une centaine
de dents millimétriques parmi 200 litres de sédiment.
Elles sont toutefois parfaitement conservées.

Cette masse sableuse, classiquement appelée Sables de
Forest, est tronquée par un horizon argilo-silteux,
centimétrique, de teinte sombre, brun foncé à "bleuté",
susceptible d'épaississement et extrêmement riche en
concrétion "phosphatées" (?).

La plupart de celles-ci consistent en fragments de
corps tubulaires décimétrique, de diamètre
centimétrique, épaisseur 2 à 5 mm (parfois); on note
également la présence de nombreux fragments de moules
de crustacés, de mollusques, mêlés à des dents
d'Elasmobranches dont le nombre, la diversité et la
qualité de préservation sont remarquables (si on excepte
toutefois une altération partielle quaternaire)...
quelques rarissimes dents de micromammifères, ont
également été découvertes. Les invertébrés sont
totalement décalcifiés. (Si on except un léger
remaniement de l'horizon à N. planulatus).

Cet horizon si particulier, - à ce jour jamais signalé -,
est tout comme l'horizon à N. planulatus susceptible
d'épaississements rapides; les alignements sont
sensiblement identiques (à quelques degrés près SW -
NE; ils forment des "chenaux" décamétriques, d'une
largeur de 2 à 3 m, d'une épaisseur de 1 ou 2 cm, ils
peuvent soudain atteindre 6 à 7 cm d'épaisseur,
voir plus.

Cet horizon si particulier est surmonté par un petit
mètre d'alternances de couches argileuses très
plastiques et de couches silto-argileuses, stratifiées,
calcarifères.
Il pourrait s'agir là, d'un biseau latéral de l'Argile
d'Aalbeeke (Communication orale E. Steurbart).

Le Quaternaire, très peu développé, 0m50 à 1m10
d'épaisseur, mélange de limon sablo-argileux et de terre
arable a profondément oblitété les niveaux argileux
les plus supérieurs. Les racines des végétaux ont
réussi à percer cet ensemble argilo-sableux et ont
marqué de nombreux corps (dents, moules phosphatés)
de l'horizon "terminal" des Sables de Forest.

La partie la plus occidentale de la coupe permettait
d'observer un glissement en masse des horizons
argilo-sableux surmontant les "Sables de Forest" sur
ceux-ci et marquant en bien des endroits l'horizon
à concrétions phosphatées. On pouvait y observer des
figures de loadcast hémimétriques.

Cet affleurement nous a été signalé par Messieurs
Hélin de Warvin et Jean-Pierre Luypaerts,
collaborateurs du Service.
******************************************************************************
1b. Données pour Archives : Nouveau descriptif Evere (88 W 2041)… qq planches photos en annexe.

EVERE 88 W 2041

Localisation :

Bruxelles (Evere) , rue Walkiers
Coordonnées Lambert x : 151. 270 y : 174. 200 z : + 32m (DNG), déduit de la carte topographique IGM.

Historique :

La carte topographique du siècle précédent indique l’existence d’un modeste talus au tiers sud de la rue Walkiers. Il faudra le rafraîchissement occasionnel de celui-ci en 1988 pour qu’en soit effectuée une première description (J. Herman Novembre 1988).
Les travaux de fondation pour un immeuble privé ont permis d’y observer de la mi-octobre à la fin novembre 1988 la partie supérieure des Sables de Forest avec un niveau à Nummulites planulatus, (partie supérieure de l’Yprésien de la région bruxelloise) et quelques strates, non signalées sur les anciennes cartes géologiques, les surmontant en cet endroit précis.
Ces strates représenteraient un biseau latéral de l’Argile d’Aalbeke et présentent, à leur base, un horizon fossilifère sablo-argileux de teinte brun chocolaté contenant de nombreuses dents d’élasmobranches, des concrétions fossilifères , des moules internes de carapaces de crustacés et de rarissimes dents de mammifères.



Descriptif :

De bas en haut, s’observèrent :

1°. Quelques trois mètres de sables très fins, silteux et faiblement argileux, discrètement micacés, à stratification subhorizontale (i : 3 à 4 %) difficilement décelable. Cette faible inclinaison est rendue plus évidente par la présence à sa partie supérieure d’un horizon nummulitique. Ce dernier, d’épaisseur millimétrique à hémicentimétrique, montrait des épaississements locaux décimétriques, lenticulaires, très étirés, parallèles, et sensiblement alignés SW-NE.
Une de ces lentilles, écorchée par les engins de terrassement, fut vidée intégralement. Elle s’étirait sur environ 4m50, sa largeur résiduelle maximale était de 1m10 et son épaisseur maximale approchait 25cm.
Outre Nummulites planulatus-elegans, s’observèrent les diverses présences suivantes : un petit pectinide lisse relativement abondant (Pseudamussium corneum), de rares valves d’autres pectiniformes (Pecten, Chlamys) et d’ostréiformes Cymbulostrea, de nombreux tubes de Ditrupa (vermidien), des fragments de hampes calcifiées de plumatelles (Graphularia), quelquestubes calcaires enroulés de serpulides (Rotularia), et de rarissimes pinces de crustacés décapodes. Foraminifères et ostracodes y pullulaient. Les dents d’élasmobranches y étaient rares : moins d’une centaine de dents millimétriques (R. Smith, H. de Wavrin) furent récoltées parmi les 200 litres de sédiment traités. Elles étaient toutefois parfaitement conservées.

2°. Cette masse sableuse attribuée aux Sables de Forest était tronquée par un horizon sablo-argileux d’épaisseur centimétrique de teintes sombres, localement bleuté, généralement brun foncé à brun chocolat. Il présente localement des épaississements (maximum 10 à 12cm) et est extrêmement riche en concrétions phosphatées.
Celles-ci consistent, pour la plupart, en corps tubulaires étirés de longueur décimétrique et de diamètre centimétrique. L’épaisseur de leurs parois varie de 2 à 5 mm. Les accompagnaient des moules ou fragments de moules internes de mollusques, des fragments de carapaces ou d’éléments de membres de crustacés décapodes et de très nombreuses dents d’élasmobranches bien conservées, si on excepte, pour nombre d’entre elles, une altération superficielle due aux racines et radicelles des végétaux actuels de l’ancien talus. Quelques rarissimes dents de mammifères y furent découvertes (cf. R. Smith & D. Russel).
Les seuls invertébrés non complètement décalcifiés provenaient de l’érosion du niveau nummulitique sous-jacent.
Cet horizon si singulier est lui aussi susceptible d’épaississements locaux. Les alignements de ces épaississements sont sensiblement identiques (à quelques degrés près) à ceux de l’horizon à Nummulites. Ils forment des petits chenaux ou lentilles d’extension SW – NE décamétrique et d’une largeur de 2 à 3 mètres. Leur épaisseur passe de 1-2 cm à 6-7 cm , voire à 10-12 cm.

3°. Cet horizon est surmonté par un petit mètre d’alternances de couches décimétriques argileuses très plastiques et de couches silto-argileuses. Cet ensemble pourrait représenter un biseau latéral de l’Argile d’Aalbeke (communication verbale E. Steurbaut 1988).
Ces couches semblent très similaires à celles observées à Forest (Forest National 102 W 93bis) entre les cotes (DNG) + 65m et + 66m (Descriptif et coupe J. Herman Mai 1982).
La teinte brun chocolat de certains de ces horizons résulte de la présence de matières organiques fortement concentrées. Celles-ci pourraient provenir d’hydrocarbures paléozoïques (d’âge namurien) ayant migré à la faveur de fractures diverses et ultérieurement fortement dégradés (suggestion orale Prof. N. Vandenberghe KUL – Leuven, Mai 2008).
4°. Le Quaternaire est très peu développé : 0m50 à 1m10 d’épaisseur. Il consiste en un mélange de limon sableux et argileux et de 0m20 de terre arable. L’altération quaternaire a profondément affecté et altéré les niveaux argileux les plus supérieurs. Les racines des végétaux ont réussi a percer l’ensemble argilo-sableux et marqué de nombreux corps phosphatés (dents et moules internes phosphatés) de l’horizon coiffant les Sables de Forest.
La partie la plus occidentale de la coupe montrait une descente en masse des horizons argilo-silteux. On pouvait y observer des figures de load cast d’amplitude hémimétrique. L’âge de ces glissements ou descentes en masse est difficile à préciser en cette bordure de la Vallée de la Senne.

Cet affleurement me fut signalé par M. Hélin de Wavrin et M. Jean-Pierre Luypaerts . Ils nous permirent, tout comme M. R. Smith, d’examiner la totalité de leurs découvertes en ce site.

Observations J. Herman Novembre 1988, descriptif revu en Mai 2007.

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