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088W0052.TXT

PL. BRUXELLES 88W Service géologique
Rutot A. & Van den Broeck E. de Belgique

52(VIII) Bull. Soc. Belge de Géol. t.III, 1889, p. 102.105.

Coupe du puits du Grand Hotel à Bruxelles.
Cote de l'orifice + 14.41(1)

Terrains rencontrés. de à Epaiss.

1. Argile sableuse et sable 0 17.77 17.77
2. Gravier de roches diverses 17.77 19.25 1.48
3. Sable 19.25 19.75 0.50
4. Sable très fin 19.75 20.30 0.55
5. Argile grise avec pierres 20.30 36.27 15.97
6. Argile sableuse comprenant, d'après le
sondeur, la base de l'Ypresien, le sable
vert landenien et une partie du Landenien
argileux 36.27 57.40 21.13
7. Pierre tendre 57.40 57.56 0.16
8. Pierre dure 57.56 58.71 1.15
9. Craie 58.71 59.55 0.84


La coupe géologique, reconstituée, serait donc
approximativement la suivante:

Alluvions Sable limoneux et sable avec cailloux
modernes et de roches diverses à la base
quaternaires 19.25

Etage Sable 1.05
ypresien. Argile grise avec septaria 15.97 18.32?
Argile sableuse 1.30?

Etage Sable 10.00?
Landenien. Sable argileux 9.83?
Pierre tendre 0.16 21.14?
Pierre dure 1.25

Terrain Craie avec silex, percée sur 0.84
crétacé -----
Total 59.55

Un certain doute n'existe que pour les épaisseurs de
l'Ypresien et du Landenien, la somme des deux nombres
devant toutefois former un total constant: 39.46m.

Comptées à partir du zéro d'Ostende, les coupes nous
donnent:

Puits de la Poste Puits du Grand Hôtel

Base du Quaternaire + 4.50m. - 4.80m.
Base de l'Ypresien - 23.00 - 23.16
Base du Landenien - 44.00 - 44.30
Fond du puits - 49.28 - 45.14

Les deux différences saillantes existant entre les
deux coupes sont donc; l'absence de la craie, déjà
signalée, au puits de la Poste et la dénivellation de
9.34m. entre les cotes de base du gravier des
alluvions modernes et quaternaires.

--------------------------
(1) Rue de l'Evèque, en face de l'emplacement du puits
du Grand Hôtel, la côte du sol est 17.91: or,
l'orifice du puits est situé au fond d'une cave de
3.50m. de profondeur, cet orifice se trouve à la
cote 14.41.
--------------------------

Cette dernière différence, assez considérable,
s'explique par le fait que les puits se trouvent dans
la vallée de la Senne; le puits du Grand Hôtel, étant à
l'Ouest de la Poste, se trouve plus rapproché du
thalweg souterrain de l'érosion ancienne.

Quant à l'absence de la craie blanche sous la Poste,
elle eût pu être pressentie par nous, avant le forage,
si nous avions consultés à ce sujet, à cause de la
connaissance que nous avons, d'une crête ou
surélévation allongée souterraine des roches
siluriennes, se dirigeant à peu près parallélement au
cours de la Senne actuel, mais un peu à l'Etat de
celui-ci.

La première notion positive de cette surélévation de la
surface du Silurien a été donnée en 1882(1) par MM.
Cogels et Van Ertborn à la suite du creusement, par ce
dernier, du puits artésien de la grande distillerie
belge, rue de Russie, à Saint-Gilles.

On avait déjà constaté l'absence de la craie au puits
de la gare du Midi - et c'est ce qui avait causé
l'insuccès de ce forage - mais on en avait conclu à un
simple accident, le Landenien ayant à peu près son
épaisseur normale; mais, à la Distillerie belge, le
doute n'était plus permis, car le quartzite silurien
avait été atteint après 16.30m. de Landenien, alors que
l'épaisseur normale de ce terrain sous Bruxelles est de
25 à 27 mètres.

Dans ces conditions, le Silurien, qui avait été
rencontré à - 50.50m. à la gare du Midi, se présentait
déjà à - 38.80m. à la Distillerie belge, accusant ainsi
entre ces deux points, voisins d'un peu moins de 400
mètres, une dénivellation de 11.70m.

MM. Cogels et Van Ertborn, ayant tracé le diagramme de
l'allure des couches, passant par les puits de la
Manufacture royale de Bougies à Cureghem, de la gare
du Midi, de la Distillerie belge et de l'Hopital
Saint-Pierre, rue Haute, ont obtenu le premier profil
en travers de la crête, qu'ils ont cru être un pli
synclinal des couches siluriennes.

Un peu plus tard, en 1883, l'"Explication de la feuille
de Bruxelles" de la Carte géologique détaillée du
Royaume, à l'échelle du 1/20.000, a paru et la question
des irrégularités de la surface du Silurien y a été
reprise; mais l'hypothèse du pli nous ayant paru peu
justifiée, nous avons préféré y voir une simple
dénivellation due à l'action des eaux douces coulant
sur le continent silurien depuis son émersion jusqu'à
l'époque pré-sénonienne.

Notre manière de voir s'est du reste en partie
justifiée depuis la constatation, par l'un de nous(1),
d'une dépression considérable de la surface du Silurien
sous Cureghem, dépression qui paraît correspondre à la
vallée d'un cours d'eau pré-sénonien dont la direction
semble, sur un certain parcours, être parallèle à la
crête et qui a été comblée par des alternances de limons
et de lits de gravier dont l'épaisseur peut atteindre
20.50m. au puits Graffe, rue Manchester.

A ce puits, le silurien a été atteint à la cote - 83;
ce qui, par rapport aux puits de la Distillerie belge,
indiques une dénivellation totale de - 38.80m. à - 83,
soit de 14.20m. pour une distance de 1600m. dans la
direction 8-E. - N-C.

----------------------
(1) Sur la constitution géologique de la vallée de la
Senne par P. Cogels et O. Van Ertborn. Ann. Soc. géol.
Belgique, t.IX, Mém.1882 avec 2 pl.
----------------------

Vers le Nord, le prolongement de la dénivellation en
forme de crête étroite n'était guère soupçonné qu'à
cause de la non réussite de l'ancien puits de la place
des Nations devant la gare du Nord- dont la coupe
n'est pas connue- et à cause du résultat du puits
artésien de la manufacture de glaces argentées de N.R.
Nyssens et Cie., rue des Palais, à Laeken, à proximité
du canal (Orifice cote 17).

Ce puits, à la profondeur de 97.95m. (soit - 80.95m)
est passé directement du Landenien dans le schiste
silurien, alors qu'à 400 mètres au S-O, la craie a été
percés sur 3 mètres- sans qu'on en eût trouvé la base -
à l'usine Blaton-Aubert, rue du Pavillon, à Schaerbeek.

Entre la Distillerie belge, à Saint-Gilles et l'usine
Nyssens, à Laeken, on ne possédait jusqu'ici aucun
renseignement précis sur l'existence de la crête
silurienne et on aurait même pu croire, à cause du
puits du Grand Hotel, qu'elle s'atténuait en divers
points de son parcours.

Mais le puits de la poste centrale est venu jeter un
jour nouveau sur la question et montrer, en un point
situé, à très peu de chose près, sur la ligne droite
qui joint la Distillerie belge, à l'usine Nyssens, que
la persistance soupçonnée de la crête silurienne est
une réalité et qu'il y a lieu d'en tenir très
sérieusement compte pour tout puits artésien qu'il y
aurait lieu de creuser le long de la ligne signalée
ci-dessus.

Le long d'une ligne qui, partant de la Grande
Distillerie belge de la rue de la Russie pour couper le
boulevard Central sous le temple des Augustins et se
diriger ensuite vers le pont de Laeken, il y a donc
lieu de ne pas s'engager à la légère, lorsqu'il
s'agira de creuser un puits artésien.

Dans les contrats on devra avoir toujours soin de
signaler l'aléa existant au point de vue de la
réussite des puits ou tout au moins du débit réduit
avec lequel il faut compter, lorsque, par suite du
surgissement de la crête souterraine silurienne, le
niveau aquifère de la craie blanche sénonienne fait
défaut.

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