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088e0004.TXT

Pl. ZAVENTEM 88E SERVICE GEOLOGIQUE
M. MOURLON DE BELGIQUE

4 (VIII) Sur l'autre versant (de la colline 110), on retrouve les
mêmes sables jaunes et jaune rougeâtre, parfois rouge
sanguin, avec concrétions ferrugineuses, et à 150
mètres au Sud du chemin dirigé Ouest-Sud-Ouest, à la
cote 109 (la carte topographique semble défectueuse en
ce point par le fait qu'on n'est plus sur le plateau,
mais assez avancé sur la pente), on observe, à l'aide
des trous pratiqués pour en retirer du sable, sur le
talus occidentals la coupe suivante :

Coupe relevée sur le talus occidental (versant Sud) du
chemin creux entre Stockel et les Quatre-Bras(8)

Mètres

q 1 Espace recouvert de végétation 2.00
2 Sable jaunâtre avec cailloux disséminés 1.00
3** Sable gris glauconifère, graveleux, et cailloux
noirs d'aspect diestien 1.00
TgId 4** Sable quartzeux demi-fin, blanc et jaune, présentant,
en remontant le chemin creux, des couches, ferrugineuses
rouge sanguin.

L'affleurement qui précède paraît bien être celui
signalé par le baron van Ertborn comme ayant été
découvert par M. de la Vallée Poussin, seulement,
d'après la carte topographique, il ne serait pas vers
la cote 102 ou 103, comme le renseigne notre Collègue.

Ce dernier signale aussi que le sommet de la colline,
situé à 500 mètres environ au Nord-Est des Quatre-Bras
et qui atteint la cote 122, est occupé par un bois de
sapins dont le sol est jonché de nombreux débris de
grès ferrugineux.

Il ajoute qu'une petite fouille pratiquée vers la cote
118 a permis d'observer un sable de l'espèce dite
"cassonade" et dont les apparances ne lui paraissent
guère tongriennes.

Il est bien vrai que rapporter ce sable au Tongrien
(TgId), était donner au sable d'émersion de cet
étage une fort grande épaisseur, comme l'a fait
remarquer M. le baron van Ertborn, mais il est à noter
aussi que c'est souvent le cas lorsque, comme cela se
présente ici, le facies argileux (TgIc) est fort réduit.
En outre, les analogies pétrographiques, bien qu'à des
cotes de niveau fort différentes, des sables jaune et
rouge sanguin avec grès ferrugineux de la coupe que
nous avons fait pratiquer à la cote 122 et dont on
trouvera plus loin la description, avec ceux du versant
Sud de la colline traversée par le chemin creux entre
Stockel et les Quatre-Bras, semblaient bien autoriser
à les rapporter au même niveau (TgId).

Nous avions déjà été amené à cette conclusion par
l'examen des échantillons provenant d'un déblai
pratiqué pour les fondations des dépendances du château
appartenant à la baronne de Waha, et qui vient d'être
construit au lieu dit "Bois d'Hooghvorst", en un point
situé entre les Quatre-Bras et Ophem (pl. Saventhem).

Or, ce point, qui avait été bien repéré sur le terrain
et reporté sur la carte, se trouvait, d'après celle-ci,
à la cote 110 environ, alors que, au contraire, un
nouvel examen sur place nous a montré qu'il
constituait l'un des points culminants, à la cote 122
et, par conséquent, 12 mètres plus haut que nous ne
l'avions estimé d'abord d'après les données erronées
de la carte topographique.

Outre ce grave inconvénient, la coupe du déblai en
question, qu'on trouvera également ci-après,
présentait de bien fâcheuses lacunes résultant de ce
que le sondage qui s'y rapporte était déjà descendu à
la profondeur de plus de 15 mètres lorsque l'agent du
Service géologique chargé de recueillir les
renseignements en profondeur fut mis à même de pouvoir
s'aboucher avec le sondeur.

Nous ajouterons que ce n'est point sans amertume que
nous avons pu constater tout récemment qu'un puits qui
eût si bien permis de compléter la coupe dont il
s'agit avait été construit, depuis l'exécution du
sondage, à l'emplacement de ce dernier jusqu'à la
profondeur de plus de 50 mètres, où on est obligé de
pomper l'eau pour l'élever et la distribuer à l'aide
d'un moteur à pétrole, au château. Il nous eût épargné
de grands efforts qui eussent pu s'appliquer plus
utilement à tant d'autres recherches du même genre, qui
nous sollicitent de toutes parts, mais il n'y a point
lieu de le regretter, du reste, puisque nous sommes
arrivé à résoudre la question en litige par la
découverte, au milieu des sables s'étendant de la cote
95 à la cote 122, d'un niveau de petits cailloux
séparatifs. La présence de ces derniers avait été
annoncée par les ouvriers du sondeur Peeters à la
profondeur de 11 mètres dans le sondage en question et
n'eût pas manqué d'être reconnue définitivement dans le
puits si l'on avait pu y recueillir de bons témoins
des terrains traversés, ce qui n'a malheureusement pas
été le cas.

Disons de suite que la conclusion à laquelle nous a
amené l'étude stratigraphique de la région à l'aide de
sondages pratiqués à différentes hauteurs consiste à
regarder le niveau de cailloux en question comme
séparant les sables et grès ferrugineux en formes de
tuiles représentant les sables d'émersion du Tongrien
inférieur (TgId) des sables avec débris de grès
ferrugineux présentant fréquemment la teinte rouge
sanguin.

A quel terme du groupe tertiaire faut-il rapporter le
dépôt sableux supérieur au niveau de cailloux? Est-ce
au Pliocène diestien, comme était porté à la croire le
baron van Ertborn, qui y rangeait également les sables
avec grès ferrugineux en forme de tuiles du versant
Nord de la colline traversée par le chemin creux entre
Stockel et les Quatre-Bras? En l'absence de fossiles,
il est assez difficile de se prononcer avec certitude
sur ce point délicat; mais si l'on se rappelle qu'un
niveau de cailloux reposant sur le Tongrien inférieur
a été signalé, vers 1882, par M. Velge, aux environs
de Louvain (I) dans des conditions de gisement qui
paraissent être identiques, on sera tout naturellement
amené à considérer les sables qui, au point culminant,
à la limite des planchettes de Tervueren et de
Saventhem, surmontent le niveau de cailloux en question,
comme étant le prolongement des couches des environs
de Louvain dans lesquelles M. Van den Broeck, qui
avait aussi reconnu l'existence du même niveau de
cailloux, a découvert une faune marine qu'il considère
comme représentant le facies marin du Tongrien
supérieur du Brabant (Tg2b)(I). C'est ce que nous avons
eu l'occasion d'exposer à la séance de la Société du
21 mars 1906, en résumant les principaux résultats des
différentes coupes qu'il nous a été possible de relever
et que nous reproduisons ci-après avec la nouvelle
interprétation des couches telle qu'elle vient d'être
indiquée.
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(I) Ann. de la Soc. roy. malacol. de Belgique, t. XVII
(3e série, t. II) 1882, et Bullet. de la Soc. belge de
géol., de Paléont. et d'Hydrol. t. VII, 1893, P.V. pp. 233-
237 et 268-270.

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