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083W0001.TXT

PL. COURTRAI 83W

1 (IX)

Puits foré à la Blanchisserie de Mr. J.Benoit, à Courtrai, par M. Van
Ertborn, en 1879.

Profondeur absolue: 128m70
Cote de l'orifice: 10.50

q: Remblai
Alluvions, cailloux 17.20 + 10.50 - 6.70

Y: Argile sableuse 6.90 - 6.70 - 13.60
Argile bleu-foncé 41.00 - 13.60 - 54.60

L: Sable glauconifère, fin 9.00 - 54.60 - 63.60
Sable fossilifère 2.00 - 63.60 - 65.60
Argilite sableuse 11.80 - 65.60 - 77.40
Tufeau 25.10 - 77.40 -102.50

S: Craie blanche, silex 8.40 -102.50 -110.90

N: Marne bleue (Dièves) 1.70 -110.90 -112.60

Dv: Dolomie fissurée 5.60 -112.50 -118.20

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PL. COURTRAI 83W
E.DELVAUX

1 (Suite) = 15464 Delvaux.

Le repère de ce sondage est d'après Delvaux carte minute de levés et
20.000° topographique la suivante: croquis.

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PL. COURTRAI 83W
A.Rutot

1 (Suite)

PUITS DE COURTRAI. (9)

C'est également M. van Ertborn qui a creusé le puits de Courtrai.
Ce forage a été effectué, en 1879, à la blanchisserie de M. J.Benoit et la
coupe a été publiée, à la suite de celle de Menin, dans les "Mélanges
géologiques" de MM. Cogels et van Ertborn déjà cités.
La discussion qui s'est produite au sujet de l'appréciation des couches
quaternaires rencontrées au sommet du puits de Menin, se représente, iden-
tique, au sujet de celles percées à Courtrai.
MM. Cogels et van Ertborn subdivisent en effet les couches supérieures au
Tertiaire de la manière suivante:

Remblai 0m,90
Campinien )Terre végétale 0m,30) 6m,10
(Sable jaunâtre 5m,80(
Limon hesbayen (Limon jaune 10m,00
Quaternaire )Cailloux 0m,20
inférieur? (

A la suite de sondages à main que nous avons effectués à Courtrai lors de
nos courses de reconnaissances, nous voyons simplement:

Remblai 0m,90
Assise flandrienne( Terre végétale ) 6m,10
) Sable jaunâtre (

Assise (Limon jaune avec cailloux à la base 10m,20
campinienne )

Cela étant, voici la coupe du puits artésien de Courtrai.

Puits artésien de la blanchisserie de M. J.Benoit à Courtrai.

Cote approximative de l'orifice: 15m.

TERRAINS RENCONTRES EPAISSEURS

Remblai 0m,90)
Assise flandrienne (Sable jaune 6m,10(
Assise ) ) 17m,20
campinienne (Limon avec cailloux à la base 10m,20(

Etage ypresien (Argile sableuse grise 6m,90)
)Argile bleu foncé 41m,00( 47m,90

(assise (Sable glauconifère,
)supérieure )verdâtre, fin 9m00 )11m,00(
Etage landenien ( (Le même, fossili- 2m,00 ) 47m,90
)assise )fère verdâtre 11m,80(36m90 (
(inférieure (Argile pierreuse 25m,10) )

Etage senonien )Craie blanche et silex 8m,40
Etage turonien? (Marne bleuâtre 1m,70
Terrain devonient? )Dolomie grenue, fissurée percée sur 5m,60
-------
Profondeur totale 128m,70

Rutot A. Bulletin de la société belge de géologie. Bruxelles, 1887 T.I,
p.24.

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PL. COURTRAI 83W
A.Rutot

1 (suite)

Puits artésien de la blanchisserie de M. J.Benoit, à Courtrai.

Cote approximative de l'orifice: 15 mètres

TERRAINS RENCONTRES. EPAISSEURS

Remblai 0,90)
Assise ) Sable jeune 6,10(
flandrienne ( ) 17m,20
Assise ) Limon avec cailloux à la base 10,20(
campinienne ( )

Etage ypresien ) Argome sableuse grise 6,90(
( Argile bleu foncé. 41,00) 47m,90

)Assise (Sable glauconifère )
)supérieure )verdâtre, fin 9,00( 11,00(
Etage landenien ( (Le même, fossilifère 2,00) )
)Assise )Argile sableuse ver- ( ( 47m,90
(inférieure (dâtre 11,80) 36,90)
) )Argile pierreuse 25.10( (

Etage sénonien (Craie blanche et silex 8m,40

Etage turonien (Marne bleuâtre 1m,70

Terrain (Dolomie grenue, fissurée; percée sur
devonien ) 5m,60
---------
Profondeur totale 128m,70

Ainsi que nous l'avons dit, il existe un véritable intérêt à prolonger la
coupe jusqu'à Tournai.

Il n'existe pas de puits artésien à Tournai mais nous possédons des données
sur le sous-sol profond, car l'exploration des environs de Tournai permet
de se faire une idée exacte du sol et du sous-sol.

Le soubassement général des environs de Tournai est le Calcaire carbonifère
qui, en ville, arrive à peu près au niveau du fond de l'Escaut.

Lors des travaux de la nouvelle gare, j'ai pu voir affleurer presque direc-
tement du sol, la marne blanchâtre turonienne à Terebratulina gracilis, qui
a de 2 à 7 mètres d'épaisseur.

Au dessus de cette marne, vient le Landenien inférieur marin, représenté
par un sable fin, vert glauconifère, durci, bien connu sous le nom de
tufeau de Chercq, et enfin, en plusieurs points, au pied du Mont Saint-
Aubert ou Mont de la Trinité, on constate des contacts de l'Argile ypre-
sienne sur le Landenien.

Or, tous ces contacts, visibles à la surface du sol vers Tournai, sont ceux
rencontrés en profondeur dans les puits artésiens de Courtrai, Roulers et
Ostende; il s'en suit donc que nous pouvons prolonger les lignes de divi-
sion des couches jusque Tournai et obtenir ainsi la coupe diagrammatique
que nous donnons ci-après.

DIAGRAMME MONTRANT L'ALLURE SOUTERRAINE DES COUCHES TERTIAIRES ET CRETACEES
ENTRE OSTENDE ET TOURNAI

(croquis)

et donnant des indications sur la succession probable des couches primaires
formant le soubassement rocheux de la région

A. Terrain moderne et quaternaire.
B. Etage ypresien.
C. Etage landenien.
D. Craie blanche (Etage sénonien).
E. Etage turonien.
F. Etage cénomanien?
G. Calcaire carbonifère.
H. Schistes et psammites devoniens.
I. Dolomie dévonienne.
J. Schistes siluriens.
K. Roche cristalline éruptive.
L. Phyllades cambriens.

Cette coupe est intéressante à plus d'un titre.

Au point de vue du Tertiaire, elle nous montre l'Ypresien, épais de 136m50
à Ostende, de 109 mètres à Roulers et de 48 mètres à Courtrai, continuer à
se terminer en biseau vers Tournai.

Le Landenien montre une disposition assez remarquable : épais de 38 mètres
à Ostende, il a 39 mètres à roulers, 48 à Courtrai, puis il diminue insen-
siblement d'épaisseur vers Tournai, où sa puissance n'atteint guère 20
mètres.

Tandis que l'Ypresien reste partout assez semblable à lui-même, le Lande-
nien varie de facies en ce sens qu'à Ostende il présente un facies fluvio-
marin très prononcé dans toute sa masse, facies correspondant à un minimum
d'épaisseur, alors qu'à Roulers et Courtrai, il se montre avec le facies
marin proprement dit, c'est-à-dire argileux avec bancs de grès argileux
vers le bas et sableux vers le haut, présentant de plus cette particularité
que le sable est fossilifère; enfin à Tournai, nouveau facies, encore
entièrement marin, mais formé de sable glauconifère agglutiné et durci,
très fossilifère, connu sous le nom impropre de tufeau de Chercq.
Sous le Landenien, vient le Crétacé.

La craie blanche, terme supérieur de la série représentée, semble exister
partout d'Ostende à Tournai, mais avec des épaisseurs rapidement décrois-
santes.

Alors que l'épaisseur de craie blanche traversée à Ostende est de 64
mètres, nous n'avons pu lui attribuer qu'une puissance de 10 mètres à
Roulers. A Courtrai, une épaisseur de 8m,40 a été constatée et cette épais-
seur va encore en diminuant vers Tournai, où la craie ne se rencontre qu'en
minces lambeaux épargnés par la dénudation landenienne.

A Ostende, la craie blanche ne renferme que de rares silex; à Roulers, on
n'en a pas rencontré; à Courtrai, la présence des siles est signalée et,
pour Tournai, je ne possède pas de renseignements personnels, mais Dumont
en a cité à la surface du massif crayeux.

Sous la craie blanche s'étend, d'Ostende à Tournai, une mince assise mar-
neuse, épaisse de 2m,20 à Ostende, à laquelle je crois pouvoir attribuer
3m,70 à Roulers, qui a 1m,70 à Courtrai et de 2 à 7 mètres à Tournai.

Cette assise marneuse décrite comme "marne ou argile sableuse glauconifère
avec gravier à la base" à Ostende, est formée par une marne friable ou
crayeuse, gris pâle vers le haut, grise, argileuse, puis grossière à Rou-
lers, et par une "marne bleuâtre" à Courtrai. A Tournai, elle est consti-
tuée par une marne très argileuse de couleur crême vers le haut, gris foncé
avec concrétions siliceuses dans la profondeur.

Nous la considérons comme un représentant, bien réduit, du Turonien.

A Ostende, il existe encore sous le gravier base du Turonien, une assise de
marne limoneuse rougeâtre, que nous avons spécialement décrite dans un
travail intitulé: Sur la présence de sédiments fluviaux infra-sénoniens
sous Bruxelles et sous Denderleeuw. An. Soc. Géol. de Belg. T. 13, et que
nous rapportons au Cénomanien.

Sous le Crétacé, se développe le terrain primaire.

Ainsi qu'on peut le voir, le Primaire n'est pas homogène dans la coupe
Ostende-Tournai.

A Ostende, la sonde a percé sur près de 8 mètres un phyllade violet rap-
porté au Silurien, mais que M. Malaise considère plutôt, par comparaison
avec les couches d'Angleterre, comme Cambrien.

A Roulers, au lieu de rencontrer le Primaire normal ou sédimentaire, le
puits s'est arrêté dans une rocfhe cristalline éruptive, probablement de
même âge que celle de Lessines et de Quenast et qui, dès lors, serait
intercalée dans les couches siluriennes.

A Courtrai, c'est la dolomie grenue devonienne qui forme le soubassement
primaire de la région; enfin nous savons que, sous Tournai, c'est le Cal-
caire carbonifère qui s'étend largement en sous-sol.

Ce sont ces données intéressantes qui m'ont permis de dresser le diagramme
figuré ci-dessus et d'où il ressort que le sous-sol profond entre Ostende
et Tournai, serait constitué par les principaux termes du Primaire: Cam-
brien, Silurien, Devonien et Carbonifère, et formeraient sans doute de
larges bandes parallèles, dirigées approximativement de l'Est vers l'Ouest.
Pour terminer, disons qu'au point de vue pratique, le puits de Roulers n'a
pas donné ce qu'on aurait pu en espérer.

A cause de la présence, d'une part, de la roche écruptive formant suréléva-
tion de 20 mètres sur la ligne reliant directement la surface du
Primaire d'Ostende à Courtrai et, d'autre part, à cause de la composition
du Crétacé, dont la couche supérieure de craie blanche ne semble pas très
fissurée et dont la couche inférieure est entièrement marneuse et im-
perméable, les eaux artésiennes ne trouvent nulle part un écoulement faci-
le.

Les eaux mêmes qui pourraient circuler dans les fissures du Primaire, ne
peuvent guère atteindre le trou de sonde, attendu que ces fissures sont
comblées et bouchées par la marne, de sorte que le faible débit que peut
fournir le puits provient sans doute de la craie blanche.

Cet insuccès ne doit pourtant pas faire perdre courage; si de nouveaux
forages ne sont pas à conseiller sur la ligne Est-Ouest passant par le
puits de M. Rodenbach, au moins reste-t-il certaines chances de réussite au
Nord et au Sud de cette ligne.

Quoi qu'il en soit, le devoir de la Société Belge de Géologie est de remer-
cier vivement M. Rodenbach de sa courageuse initative.

Si la réussite n'a pas couronné sa tentative, la science doit lui être
reconnaissante des précieux renseignements sur le sous-sol profond que,
grâce à lui, elle a pu inscrire à son actif et qui leur permettent actuel-
lement de signaler l'existence et la disposition d'une zone souterraine
défavorable pour les projets d'alimentation en nappe aquifère profonde.

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