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071E0002.TXT

PL. AALST 71E

2 (VIII)

Puits artésien de la filature de MM.Van der Smissen à Alost.

Il a eté foré deux puits artésiens à la filature de MM.Van der Smissen
frères, Place Impériale, à Alost.

Le premier en octobre et novembre 1874, dont voici la coupe :

Terre végétale                                                 1m00
Sable jaunâtre un peu argileux                                12.00
Sable verdâtre avec Nummulites                                 3.00
Sable vert et gravier                                          5.00
Argile un peu sableuse                                        67.00
Argile plastique                                              21.00
Sable vert - source                                            3.00
Argile non brunâtre non percée                                 2.00
                                                             ------
                                                             114m00

Le 2ème puits distant du 1er de 50 mètres a été foré en 1882-1883 par M.Van
Ertborn. Cote de l'orifice : 15m.

En novembre 1898, M.Van der Smissen apprend à M.Mourlon qu'on est descendu
dans son puits jusqu'à 124m. et qu'on a eu de l'eau entre 211 et 212m. Il y
a encore actuellement un écoulement de 250 litres par minute, au moins.

Il communique un relevé qui est conforme à celui ci-après publié par MM.Van
Ertborn et Cogels dans les Ann.de la Soc.géologique de Belgique,t.XIII,
Mém.,1886,pp.298-301.

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2 (suite)

VAN ERTBORN O. et COGELS.- Ann.Soc.Géol.de Belgique,Liége,1885-86, t.XIII,
(Mém.),pp.298-301.

Coupe du puits artésien de la filature de MM.Van der Smissen, frères, place
Impériale, à Alost, foré en 1882-83.
Cote de l'orifice : 15

Un premier sondage fut fait dans cet établissement industriel en 1874. Il
atteignit à 109m. le sable vert landenien supérieur; ce dernier renferme
une nappe aquifère peu abondante. Le second forage est distant du premier
de 50 mètres.

QUATERNAIRE  Limon brunâtre                                  1m40
             Limon jaune légèrement sableux                  6.90
             Sable grisâtre à grains moyens, pointillé de
             glauconie, avec menus fragments de fossiles
             indéterminables. Cette couche de sable 
             renferme à sa partie inférieure des fragments
             de grès tertiaires roulés, du poids de 
             15 à 50 gr.; parmi eux se trouve une concrétion
             graveleuse avec nummulites, qui semble avoir
             appartenu à la base d'une formation tertiaire   6.30
             Cailloux de silex noir roulés, du poids de 
             5 à 40gr. Il en est parmi eux qui ont l'aspect 
             des galets plats et noirs de la base du 
             rupelien inférieur                              0.60
                                                             ----
                                                                   15m20

PANISELIEN   Sable jaune verdâtre, pointillé de glauconie 
             (1)                                                    3.55

(1) M. le capitaine Delvaux qui a bien voulu examiner un 
    échantillon de ce sable, le rapporte au paniselien.

YPRESIEN Sup. Argile grise, sableuse, finement micacée,
              pulvérulente à l'état sec. Sperkise et rares
              Nummulites planulata                           7.30

YPRESIEN Inf. Argile verdâtre, puis brunâtre , devenant de 
              plus en plus plastique, surtout à partir de
              82m75 de profondeur, se polissant dans le
              coupure. Sperkise. Deux petits rognons de
              septaria à noyau noir, du poids de 50 gr.
              environ chacun                                82.25
                                                            -----  89.55

LANDENIEN Sup. Sable gris verdâtre, très fin, pointillé de
               glauconie, rares paillettes de mica: ce 
               sable est cohérent à la partie inférieure 
               sur 0m50 de hauteur. Le ciment n'est pas de
               calcaire. Quelques rares graviers de quartz 
               à la base de la couche sableuse.              9.70

LANDENIEN Inf. Argile bleuâtre, glauconifère, renfermant de
               nombreux psammites glauconifères dont 
               quelques uns sont relativement durs          21.05
               Gros fragments de silex roulés et verdis      0.10
                                                            -----
                                                                   30.85

TURONIEN
Rabots :      Un silex noir                                  0.19
              Craie grise, sableuse, grossière, avec gros
              grains anguleux de quartz, 1 1/2 mill. et
              glauconie                                      0.66
              Un silex noir moucheté                         0.38   1.23

Dièves :      Marne verte très calcareuse, glauconifère.
              Traitée par les acides, elles laisse pour 
              résidu la matière colorante verte, la 
              glauconie et quelques grians de quartz         0.95
              Un silex jaunâtre                              0.17
              Même marne                                     1.90
              Même marne avec graviers et petits cailloux
              roulés de phtanite noir et de quartz opaque
              ou hyalin, épars dans la masse. Ces éléments
              deviennent plus gros en profondeur et se
              trouvent mêlés à la base à des débris de 
              schiste silurien                               2.10   5.12

Silurien      Schiste altéré, rouge, brun, bigarré, avec
              zones plus ou moins intactes                  15.75
              Schiste gris verdâtre                          9.95
              Phyllade désagrégé rougeâtre, se réduisant 
              en poudre sous l'action du percuteur           2.65
              Grès bleu verdâtre avec veine de quartz 
              (3° source)                                    0.75
              Grès bleu verdâtre                             8.20
              Phyllade bleuâtre                             15.80
              Fissures remplies de matières grenues fines,
              provenant de la trituration des roches 
              (2° source)                                    0.15
              Phyllade bleuâtre zonée de blanc               1.25
              Phyllade bleuâtre                              2.20
              Fissure comme la précédente (3° source)        0.23
              Grès blanchâtre                                0.61
              Fissure comme les précédentes (4° source)      0.06
              Phyllade bleuâtre                              0.25
              Fissure comme les précédentes (4° source bis)  2.27
              Phyllade bleuâtre très dur                     6.38
                                                                   64.50
                                                                  ------
                                                                  210.00

Débit des sources du terrian silurien à l'écoulement au niveau du sol.

1ère source à 174m60                     36 lit. par min.
2°   source à 198.60                     72 lit. par min.
3°   source à 202.20                     52 lit. par min.
4° et 4 bis à 203.04 et 206.62           80 lit. par min.
                                        ---
                              Total     240 lit. par Min.

Une pompe débitant 300 litres par minute abaissait le niveau de l'eau à 6m.
sous le sol.

A 210m. une nouvelle fissure fut découverte et l'écoulement au sol fut
réduit à 160 litres, ce qui prouve que la source contenue dans cette der-
nière fissure a son niveau au contrebas du sol et que par l'effet de la
surcharge, elle absorbe une partie de l'eau des sources supérieures.
Lorsqu'on abaisse le niveau à 4m50 sous le sol, cette dernière source donne
également de l'eau en quantité considérable.

Le condenseur de la machine puise 425 litres par minute en déprimant le
niveau de 4m50.

Le résultat cherché ayant été largement atteint, on arrêta les travaux de
sondage.

Nous croyons utile de publier également ici la coupe du forage de Neuville-
en-Ferrain, France, exécuté à la distillerie de M.Ghestem et à moins d'un
kilomètre de la frontière belge, à proximité de la localité bien connue de
Risquons-Tout.

Ce sondage permet d'augurer de l'allure des diverses formations dans le
voisinage de Mouscron.

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2 (suite)

O. VAN ERTBORN.- Ann.Soc.Géol.du Nord. Lille, t.X,1882-83,p.188.

                          Sur le sondage d'Alost.

J'ai eu l'honneur de présenter à la dernière séance de la Société la coupe
de mon sondage exécuté à la filature de MM. Van der Smissen à Alost.

C'est avec surprise que j'ai vu présenter cette même coupe, quelques minu-
tes après moi, par M.Rutot.

Je me contenterai de signaler ici ce singulier procédé, me proposant de
traiter cette question dans une brochure actuellement sous presse.

M. VAN DEN BROECK continuera, dans l'intérêt de la science, à agir comme il
l'a fait précédemment avec M.Rutot.

M. VAN ERTBORN se verra alors obligé de mettre dans ses contrats une clause
interdisant au propriétaire la communication des documents de ses sondages,
pour empêcher le renouvellement de semblables agissements.

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2 (suite)

A.RUTOT.- Ann.Soc.Géol.de Belgique,Liége,t.XIII,1885-1886,pp.CLXV-CLXVI.

                          Sur le sondage d'Alost

A l'avant-dernière séance, après la lecture sommaire de ma note sur la
présence de sédiments fluviaux crétacés dans le sous-sol de Bruxelles,
rencontrés sur une quinzaine de mètres d'épaisseur dans un sondage récent
effectué à la Sucrerie de M. Gräffe, M.Van Ertborn a élevé une réclamation
au sujet de la publication, faite par moi, du puits artésien d'Alost, dans
le travail dont il vient d'être question.

Notre confrère revendique pour lui seul la publication des coupes des puits
qu'il a creusés.

Pour ce qui concerne le cas particulier d'Alost, M.Van Ertborn a sans doute
oublié qu'il a déjà publié lui-même la coupe du puits d'Alost dans les
Annales de la Société géologique du Nord, t.X,1882-83,p.188, ce que j'ai eu
soin de rappeler dans mon travail précité.

Seulement possédant au Musée d'Histoire Naturelle, grâce à un don genéreux
de M. l'Avocat Cumont, une très belle série d'échantillons du puits, j'ai
été mis à même de vérifier les déterminations de M.Van Ertborn et, dans mon
travail, j'ai introduit dans la coupe déjà publiée par notre confrère,
diverses modifications que j'ai cru utiles d'y faire.

Ce qui précède est exposé in-extenso dans mon travail sur les sédiments
fluviaux crétacés ci-dessus rappelé, de sorte qu'il est aisé de se con-
vaincre que tout ce qu'a dit M.Van Ertborn, toutes ses revendications,
tombent à faux devant les faits.

Quant à la prétention de notre confrère d'empêcher la publication des
coupes des puits qu'il a forés, mais qu'il ne publie pas lui-même, nous ne
pouvons faire mieux que de la soumettre au jugement des personnes qui
s'intéressent aux progrès de la science.

Pour ce qui nous concerne, nous nous félicitons beaucoup d'avoir réussi à
faire paraître la coupe du puits artésien des glacières de Bruxelles, à
St.Gilles, que M.Van Ertborn conservait en portefeuile depuis trois ans.

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2 (suite)

A.RUTOT.- Ann.de la Soc.Géol.de Belqique.t.XIII,1886,pp.281-288.

Nous avons connaissance de la coupe du puits creusé en 1882 par notre
confrère M. O.Van Ertborn à la filature de M.Van der Smissen à Alost.

M.Van Ertborn a publié d'une façon un peu écourtée la coupe de ce puits à
la Société géologique du Nord (vol.X,1883); mais grâce à la générosité de
M.Van der Smissen, le Musée d'Histoire Naturelle a reçu, par l'entremise de
M. l'Avocat Cumont, une bonne série des échantillons recueillis.

Pour les grandes lignes, je suis entièrement d'accord avec notre confrère
sur l'interprétation de la coupe; je diffère seulement avec lui au sujet
des dénominations à donner à certaines couches.

Voici la coupe du puits d'Alost:

PUITS ARTESIEN DE LA FILATURE DE M.VAN DER SMISSEN A ALOST, creusé en 1882,
par M.O.VAN ERTBORN.

Cote de l'orifice : 15m.

                                                             Epaisseurs

Terrain moderne  Limon sableux, brun, avec débris de 
                 poteries                                           1m40

Terrain          Limon sableux très fin, grus brunâtre 
quaternaire      clair, avec paillettes de mica              6m90
                 Sable quartzeux, grossier, glauconifère, 
                 avec fragments de coquilles d'eau douce,
                 quelques petites Nummulites et d'assez 
                 nombreux morceaux de grès glauconifère
                 paniselien. Quelques-uns de ces fragments
                 de grès sont formés d'éléments très 
                 grossiers                                   6m30
                 Lit de cailloux roulés de silex noir        0m60
                                                                   13m80

Etage     Sable à    Sable glauconifère assez grossier       3m55
Yprésien  Nummulites Sable gris verdâtre, micacé, très fin 
          planulata. avec quelques Nummulites elegans
                     et un fragment de Turritella            7m30  10m85 

                     Argile grise plastique, dure et 
                     compacte, avec septaria pyriteux              82m25

Etage     Assise     Sable gris verdâtre fin, avec 
landénien supérieure paillettesde mica et glauconier                9m70

          Assise     Argile finemant sableuse avec grains 
          inférieure de glauconie de couleur gris verdâtre, 
                     avec bancs de psammite                        21m15

Etage     Rabots     Un silex noir                           0m19
turonien             Craie grisâtre, grossière, sableuse
                     avec fragments d'inocérames             0m66
                     Un silex noirâtre moucheté, avec 
                     points nombreux de glauconie            0m38   1m23

          Dièves     Marne verte glauconifère (très
                     calcareuse)                             0m95
                     Un silex jaune                          0m15

                     Marne verte glauconifère                0m90

                     Marne verte avec débris de roches
                     diverses et gravier de roches 
                     primaires à la base (beaucoup de
                     quartzites)                             2m10   5m12 

          Terrain    Argile bigarrée, rougeâtre, avec
          silurien   taches verdâtres, paraissant être le
                     produit de l'altération superficielle 
                     sur place des schistes primaires 
                     sous-jacents                            3m00

                     Schiste gris verdâtre, à aspect gras    2m70
                     Schiste rougi, altéré                  20m00
                     Grès tendre chloriteux                  2m65
                     Filon de quartz blanc translucide avec
                     mica blanc et chlorite                  0m75
                     Arkose (identifiée à celle de Clabecq
                     par M.A.Renard)                         8m40
                     Schistes foncés paraissant compacts     3m90
                                                                   ------
                                           Profondeur totale:      186m90

Ces données permettent de conclure que la surface du primaire se trouve,
sous Alost, à la cote -131, soit 3m. plus haut qu'à Denderleeuw, ce qui,
vu la pente générale fort accentuée de toutes les couches vers le Nord,
constitue des inégalités très notables, ou plus exactement, démontre
l'existence d'une rampe entre Denderleeuw et Alost, faisant suite à la
forte pente constatée entre Ninove et Denderleeuw.

Le diagramme ci-joint rend parfaitement compte de la disposition des cou-
ches.

Fig.

Nous voyons donc sous la masse inclinée du Paliselien et de l'Yprésien B,
le Landenien C, épais de quelques mètres entre Grammont et Ninove, se
développer rapidement pour atteindre environ 30 mètres à Denderleeuw et
Alost; puis localisés dans la dépression, nous rencontrons d'abord le
turonien D, constitué par une épaisseur relativement faible de Rabots et de
Dièves, dont le diagramme explique facilement l'allure, ensuite les dépôts
fluviaux infra-turoniens E, conservés au fond de la vallée.

Un point intéressant consiste dans le conservation, in-situ, des 3 mètres
d'argile bigarrée constatés dans le puits d'Alost entre le gravier de base
du turonien et le schiste primaire vert normal.

L'échantillon montre que cette couche de 3m. constitue un véritable manteau
détritique d'altération sur place du schiste primaire dont on peut suivre
la transformation dans toutes ses phases.

A première vue, l'échantillons présente une très grande ressemblance avec
les roches argileuses rouges d'Ostende et de Bruxelles, mais un examen
attentif montre que la masse n'est nullement hompgène, qu'elle est formée
d'argile rougeâtre empâtant de petits noyaux plus durs dont le centre est
constitué par un menu fragment de schiste vert non altéré, entouré d'une
zone d'altération qui a déjà rubifié la roche en la rendant friable.

Le sommet du versant d'Alost, opposé à celui de Ninove, permet donc de
constater la présence de l'amas de schiste décomposé que les pluies en-
trainaient dans le lit du fleuve et que les eaux de celui-ci charriaient
jusqu'à la mer où ces éléments se sédimentaient sous forme d'argile rouge
ou jaune.

Nous ne voyons aucun argument sérieux à opposer aux idées que nous venons
de soumettre.

On pourra peut-être nous objecter que les dépôts fluviaux de Bruxelles et
de Denderleeuw, bien que reposant sur le Primaire, sont situés, à Bruxel-
les, sous la craie blanche et à Denderleeuw sous le turonien; mais cette
différence peut facilement s'expliquer par celle des niveaux.

Sous Bruxelles, le fond de la vallée du cours d'eau infrasénonien se trouve
-70m50 à la Bavaro-Belge; à -83 à la sucrerie Gräffe, et à -90m30, à la
Brasserie De Boeck, tandis que sous Denderleeuw, ce fond est -134; on
conçoit donc que le Turonien a pu se déposer dans cette dernière localité,
alors que l'emplacement de Bruxelles se trouvait encore à une altitude
suffisante pour ne pas être situé sous le niveau de la mer.

L'affaissement suffisant s'est produit seulement plus tard, lors de l'ar-
rivée de la mer sénonienne.

Nous ne voyons pas non plus d'objections sérieuses à faire à l'hypothèse du
synchronisme des couches fluviales de Bruxelles et de Denderleeuw avec les
couches rouges marines d'Ostende; de sorte que jusqu'à preuve du contraire,
nous pouvons admettre:

1° Que pendant le laps de tamps compris entre l'émersion du primaire du
Brabant et des Flandres et sont immersion dans les flots de la mer turo-
nienne, il a existé, à une époque indéterminable pour ce qui concerne les
documents recueillis en Belgique, un cours d'eau qui s'est creusé une
vallée dans les couches siluriennes; vallée dont nous connaissons quelques
points qui nous permettent de constater qu'elle passait à l'Ouest de la
ville du Bruxelles, sous les territoires d'Anderlecht, de Cureghem et de
Molenbeek-St. Jean en suivant une direction à peu près Sud-Nord; puis
qu'elle s'infléchissait sans doute assez brusquement à angle droit pour se
diriger de l'Est à l'Ouest, de manière à passer sous Denderleeuw.

A partir de Denderleeuw, nous n'avons malheureusement plus aucune donnée
quelconque; mais tout nous porte à croire que le cours d'eau continuait
dans la même direction et allait se jeter dans la mer dont les rivages
s'étendaient probablement entre Bruges et Gand attendu qu'Ostende devait se
trouver sous la mer ainsi que le montre la nature et la disposition des
couches infra-turoniennes sous cette ville.

Ces couches d'Ostende ne paraissent, du reste, être autre chose que le
résultat du charriage puis de la sédimentation marine des résidus
d'altération des roches primaires formant le bassin hydrographique du cours
d'eau dont nous avons indiqué les traces.

2° Pour ce qui concerne l'âge de ces couches, deux hypothèses principales
viennent à l'esprit: qu'elles sont d'âge wealdien comme les sédiments du
fleuve qui passait par Mons et dont l'un des torrents tributaires prenait
sa source à Bernissart; ou bien qu'elles sont d'âge compris entre le Weal-
dien et le Turonien.

Il y a peu probabilité que les dépôts faisant l'objet de ce travail soient
d'âge wealdien ou plus ancien que le wealdien; car, ainsi que l'a surtout
fait remarquer M. E.Dupont, avant l'époque wealdienne, le Brabant et la
Flandre devaient constituer un massif montagneux ayant fourni successive-
ment tous les éléments grossiers ou autres qui garnissent le bord Nord du
bassin dévonien.

Après l'époque houillère, ce massif montagneux s'est encore surélevé et au
commencement de la période crétacée, le versant Sud devait être formé par
une masse de schiste houiller s'élevant au moins de 350m. au-dessus du
niveau de la mer.

C'est dans ces schistes que le fleuve wealdien, qui suit la direction Est-
Ouest en passant par La Louvière, Mons, Condé, etc, a creusé son imposante
vallée et que les torrents venant des plateaux ont tracé leur profond et
étroit sillon comme à Bernissart.

A cette époque, Bruxelles et la Flandre étaient encore sans doute à des
altitudes bien supérieures à 350m. et il semble peu probable que la mer
wealdienne ait pu établir ses rivages entre Bruges et Gand.

L'hypothèse de l'âge wealdien n'est donc pas plus vraisemblable que celle
qui assignerait aux dépôts dont nous nous occupons un âge plus ancien.

Mais après le dépôt de Weald, il est admis par tout le monde qu'un impor-
tant mouvement d'affaissement a affecté le bassen Anglo-franco-belge,
affaissement qui a permis successivement aux sédiments marins du Lower
green sand et du Gault de venir recouvrir les dépôts continentaux du Weald
d'Angleterre et du Boulonnais.

Cependant pour ce qui concerne la Belgique, la hauteur du massif montagneux
était telle que la mer n'eut accès dans le Hainaut, c'est-à-dire dans le
golfe de Mons, qu'à l'époque de l'Upper green sand ou du Cénomanien ou
encore de la Meule de Bracquegnies.

Mais déjà un peut avant cette époque les grandes altitudes avaient disparu
à la suite de l'affaissement, et des cours d'eaux avaient pu s'établir.

Or, si nous admettons d'une part le synchronisme des dépôts fluviaux infra-
turoniens de Bruxelles et de Denderleeuw avec les dépôts marins infra-
turoniens d'Ostende et d'autre part le synchronisme des roches rouges d'Os-
tence avec la "craie rouge" d'Angleterre dont la position est intermédiaire
entre le Gault et l'Upper green sand (1), il s'en suit que nous pouvons, en
attendant mieux, considérer les roches de Bruxelles, de Denderleeuw et
d'Ostende comme d'âge cénomanien; de sorte que le cours d'eau infra-turo-
nien constaté se serait jeté dans la mer cénomanienne qui avait poussé ses
rivages jusque sur le sol des Flandres, alors qu'elle allait pénétrer dans
le golge de Mons, pour y déposer la meule de Bracqugnies.

(1) Nous avons dit ci-dessus que la craie rouge d'Angleterre n'est plus 
    considérée comme aussi âgée.

Telles sont les conclusions que nous avons pu tirer des documents qui
étaient en notre possession.

Avant de terminer, il reste un point secondaire à élucider: c'est celui de
la salure relativement considérable des eaux artésiennes provenant des
dépôts limoneux et graveleux rencontrés sous Bruxelles et que nous con-
sidérons comme d'origine fluviale.

Nous croyons pourvoir expliquer cette singularité par le fait que ces
sédiments ayant séjourné pendant très longtemps sous les eaux de la mer
sénonienne, ils se sont imprégnés de sel marin qu'ils ont conservé et
qu'ils rendent maintenant peu à peu en raison de leur nature assez im-
perméable.

L'enlèvement du sel marin est surtout favorisé par la présence des lits de
gravier qui subdivisent la masse à divers niveaux et il est à supposer
qu'il viendra un temps où le sel emmagasiné aura disparu.

Cette opinion semble se confirmer à la suite d'un essai fait récemment au
Musée d'Histoire Naturelle.

Alors qu'il y a quelques années, les eaux de l'ancien puits artésien de
M.Gräffe et qui proviennent du limon infra-sénonien accusaient la propor-
tion de 1/2 grammes de chlorure de sodium par litre (Ogr,494), une analyse
de l'eau provenant du nouveau puits qui vient d'être creusé, exécutée par
M.Klément, a montré que la quentité de sel marin 'était plus que de
Ogrùl02.

Toutefois, il est possible que la proportion de sel augmente pendant un
certain temps par suite du pompage et du mouvement qu'il détermine dans la
nappe artésienne.

-----------------------

2 (suite)

A.RUTOT.- Bull.Soc.belge de Géologie,etc.Bruxelles,t.I,1887,p.14.

                          Puits artésien d'Alost.

Nous avons déjà donne en détail, dans le travail cité au commencement de
cette note, la coupe du puits artésien d'Alost, creusé par M. le baron
O.Van Ertborn à la filature de M.Van der Smissen, à la cote 15.

Nous nous contenterons d'en donner ci-après la coupe résumée:

                     Terrains rencontrés                     Epaisseurs

Terrain moderne.  Limon brun sableux                                 1m40

Terrain
quaternaire       Limon sableux, sable et gravier à la base         13m80

Etage Yprésien.   Sable glauconifère à Nummulites planulata  10m85
                  Argile grise plastique avec septaria
                  pyriteux                                   82m25  93m10  


Etage landénien.  Sable gris glaucinifère                     9m70
                  Argile sableuse avec bancs de psammite     21m15  30m85

Etage turonien.   Craie grisâtre, grossière avec silex
                  (Rabots)                                    1m23
                  Marne verte avec silex (Dièves)             5m12   6m35

Terrain silurien. Schistes plus ou moins altérés, grès et
                  arkose                                            41m40
                                                                   ------
                                           Profondeur totale:      186m90

-------------------------

2 (suite)

RUTOT A. et VAN DEN BROECK E.- Bull.Soc.belge de Géologie,etc. Bruxelles,
tome IV, 1890, pp.183-185.

                          Puits artésien d'Alost.

L'un de nous a déjà donné en détail (1), la coupe géologique du second
puits artésien de la filature de MM.Van der Smissen, frères, place Impéri-
ale, foré en 1882-83 par L.le baron O.Van Ertborn, au Nord-Ouest d'Alost.

M.Van Ertborn lui-même a publié dans les annales de la Société géologique
de Belgique,t.XIII,1887 (p.298-301), Mémoires), la coupe du puits, en y
ajoutant quelques données hydrologiques, que nous croyons utiles de faire
connaître.

Cote de l'orifice. M. Van Ertborn évalue, comme nous-même, la cote de l'o-
rifice à 15 mètres.

Coupe géologique. Un premier sondage a été exécuté en 1876, chez MM.Van der
Smissen. La coupe de ce sondage a été conservée et notre confrère M. l'avo-
cat Cumont a bien voulu pour en fournir la représentation graphique, que
nous résumons comme suit:

1. Terre végétale                         1 mètre
2. Sable jaunâtre un peu argileux        12  "
3. Sable verdâtre avec Nummulites         3  "
4. Sable vert et gravier                  5  "
5. Argile un peu sableuse                67  "
6. Argile plastique                      21  "
7. Sable vert aquifère                    3  "
8. Argile brunâtre non percée             2  "
                                        ---
                              Total:    114  "

Il semble que les Nos 1 à 4 doivent être rapportés au Quaternaire, les nos
5 et 6 à l'Yprésien et les Nos 7 et 8 au Landenien.

Le sable landenien n'ayant fourni qu'un débit peu abondant, un second puits
fut foré en 1182-83.

L'un de nous a donné la coupe géologique de ce puits d'après la série
d'échantillons obtenue pour le Musée Royal d'Histoire Naturelle par
l'obligeant intermédiaire de M. l'avocat Cumont.

Cette coupe diffère par certains détails de celle donnée par M. van Ert-
born.

La principale différence consiste dans l'introduction, par ce dernier,
entre le Quaternaire et l'Ypérien, de 3m53 de sable paniselien dont nous
n'admettons pas la présence, attendu que le Paniselien, dans la région
considérée, est essentiellement argileux à sa base et non pas sableux et
que, du reste, le contact des deux étages doit se trouver bien au-dessus de
la cote zéro. Nous maintenons donc l'interprétation de la coupe telle
qu'elle a été donnée dans notre Bulletin (1).

Niveaux aquifères.- Niveau hydrostatique.- Débit. M.Van Ertborn ne signale
la présende d'aucune nappe aquifère dans le sable landenien, mais dans les
41m40 de roches primaires percées, il indique la présence de cinq sources
correspondant à autant de fissures; ce ne sont donc pas des niveaux a-
quifères proprement dits.

Voici, d'après M.van Ertborn, le débit des sources du terrain silurien, à
l'écoulement naturel au niveau du sol:

1re source: profondeur:  174m;           débit: 36 litres par minute
2°  source: profondeur:  198m60;         débit: 72 litres par minute
3°  source: profondeur:  202m20;         débit: 52 litres par minute
4 et 4bis sources prof.: 203.4 & 203.62  débit: 80 litres par minute
                                               ---
                                        total  240 litres par minite      

Une pompe débitant 300 litres par minute abaissait le niveau à 6 mètres
sous le sol.

Ces sources sont jaillissantes, mais à 210 mètres de profondeur une nouvel-
le fissure fut rencontrée, qui réduisit le débit par minute, par écoulement
à la surface du sol, de 240 à 100 litres. Par rapport aux sources supér-
ieures, cette fissure était donc absorbante, mais lorsqu'au moyen d'une
pompe on abaissait le niveau à 4m50 sous le sol, cette même fissure four-
nissait, avec les précédentes, 425 litres par minute.

Température de l'eau.- Cette température a été prise le 25 novembre 1882;
l'air extérieur marquant 9° centigrades, l'eau a accusé une rempérature de
16° centigrades.

Analyse de l'eau.- L'eau du puits artésien d'Alost n'a subi jusqu'ici
aucune analyse. Quelques réactions essayées sur le dépôt salin pris aux
robinets de purge des chaudières de l'établissement ont permis de recon-
naître la présence de chlorure de sodium, de sulfate et surtout de carbo-
nate de soude.

Observations.- Une communication récente de MM.Van der Smissen frères nous
apprend que, depuis 1883, les pompes de condensation de la machine à vapeur
sont alimentées par le puits artésien, à raison de 450 à 500 litres par
minute.

Depuis 1887, l'extraction d'eau dure nuit et jour, du lundi matin au samedi
soir.

Le niveau de l'eau se maintient constant à 4m50 au-dessous du niveau du
sol.

(1) Dans sa note, M.van Ertborn signale la présence de quelques rares 
    graviers de quartz à la base de la couche sableuse supérieure du
    Landénien, épaisse de 9m70.

------------------------------------

2 (suite)

M.MOURLON

Remarque.- Sur la carte au 40.000° j'ai renseigné ce puits avec les données
de M.Rutot qui devront être complètées pour ce qui concerne le Cambrien qui
a 64m50 d'épaisseur au lieu des 41m. renseignés par M.Rutot.

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2 (suite)

F.HALET

Description des échantillons du Musée Royal d'Histoire Naturelle remis au
Service Géologique, en juillet 1914.

                                                 Profondeurs
                                                 de        à

1*    Argile grise                             118.00   139.15  Landenien

2*    Silex bigarrés gris (Rabots)             139.15   141.50
3*    Marne verte très glauconifère            141.50   143.40  Turonien

4*    Argile onctueuse rougeâtre               145.50   148.50  Primaire
5*    Argile onctueuse grise                   148.50   151.20  Cambrien
6*    Argile schisteuse rougeâtre              151.20   170.20

7*    Sable de broyage et débris de roche
      ressemblant à un grès quartziteux vert   174.60   183.00
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