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070W0565.TXT

PL. GAVERE 70W
M.GULINCK

565  (VIII)

EXTRAIT DU BULLETIN DE LA SOCIETE BELGE DE GEOLOGIE, D'HYDROLOGIE ET DE
PALEONTOLOGIE.
T.LXI (1952) pp.273-277.

       Une coupe dans le Panisélien inférieur en Flandre Orientale,
                               par M.GULINCK

Des fouilles exécutées en Flandre Orientale ont permis d'observer dans des
conditions exceptionnellement favorables les caractères lithologiques et
sédimentologiques d'une partie du Panisélien inférieur (P1c et P1m de la
Carte géologique).

Fig.1. Coupe.

On trouvera sur la figure 1 un schéma d'ensemble de la coupe, dont voici
une brève description :

a) Limon  brun jaunâtre humifié à la partie supérieure, renfermant des
intercalations sableuses vers le bas. Il repose sur une mince couche de
sable roux, renfermant quelques cailloux de silex roulés et des fragments
de grès siliceux.
Les zones inférieures présentent localement des traces de solifluction. Il
y a de très nombreuses fentes de gel au contact du sable limoneux de base
et des sables argileux paniséliens sous-jacents. Ces fentes sont générale-
ment de dimensions réduites, mais sont très rapprochées et présentent des
aspects variés.

b) Complexe de sable argileux renfermant plusieurs niveaux de concrétions
gréseuses plates, plus ou moins dures.
Ce complexe se présente comme une masse sableuse renfermant un très grand
nombre de minces intercalations discontinues d'argile plastique, d'allure
souvent très irrégulière. L'ensemble est percé par d'assez nombreuses
pistes d'annélides.
La zone d'altération, qui s'étend jusqu'au niveau 2 de la coupe, présente
une teinte brunâtre ou brun grisâtre. On y rencontre localement de nom-
breuses mouchetures ferrugineuses rougeâtres.
Au-dessous, on observe une teinte vert ou bleu grisâtre, brunissant légère-
ment après une courte exposition à l'air libre. Ce phénomène est par-
ticulièrement marqué pour les couches d'argile, qui finissent par prendre
une couleur un peu différente de celle des sables environnants.

c) Banc continu, épais d'environ 70cm, fendillé, de tuffeau gréseux calca-
rifère et glauconifère. On y rencontre des zones assez friables, surtout au
contact des sables, et des noyaux silicifiés très durs. Les fossiles y sont
très nombreux mais difficiles à dégager et souvent peu déterminables, car
leur test est souvent réduit à l'état d'une poudre calcaire. On y rencontre
en particulier :
Rimella fissurella, Turritella solanderi, Pirula sp., Athleta cithara,
Nautilus sp., Pinna margaritacea, Ostrea submissa, Callista sp., Trachicar-
dium paniselense, etc., Lamna sp.

d) Sable argileux de structure semblable à celle de la couche b. On n'y
trouve que quelques rares petits concrétions gréseuses dispersées. Par
contre, plusieurs minces niveaus franchement sableux se dessinent sur toute
l'étendue de la coupe. Les fossiles y sont rares et toujours très altérés.

e) Banc de grès verdâtre continu, peu cohérent, faiblement argileux mais de
composition homogène.

f) Complexe de sable vert foncé, très glauconifère et d'argile plastique
légèrement calcarifère. Le sable est finement stratifié et renferme parfois
de minces lits d'argile. On y observe souvent une stratification entre-
croisée et parfois des plissotements causés par des glissements sous-aqua-
tiques.

L'argile plastique se présente soit sous forme de couches discontinues plus
ou moins minces, généralement terminées en biseau, alternant avec des lits
sableux, soit à l'état de lentilles allongées ou de galets arrondis
généralement disposés en traînées à la base de chenaux évasés, et plus
rarement de lambeaux anguleux. Tout ce complexe est traversé par de nom-
breuses perforations ramifiées remplies par du sable relativement grossier,
riche en glauconie.

g) Argile plastique renfermant de très nombreuses intercalations ir-
régulières de sable glauconifère foncé. Criblée de tubulations qui en ont
effacé presque complètement la stratification primitive. On peut parfaite-
ment y appliquer le terme de "bioturbation" proposé par RICHTER (1).

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(1) RICHTER, R., Fluidal-Textur in Sediment-Gesteinen und über 
    Sedifluktion überhaupt (Notizbl. hess. L-Amt. Bodenforsch.,  (VI) 3, 
    S. 67-81, Wiesbaden, 1952).
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h) Sable fin avec lambeaux d'argile plastique de même type que g. La base
de cette couche est assez irrégulière.

i) Argile plastique bioturbée semblable à celle de f et h.

j) Sable finement stratifié avec minces lits d'argile plastique, litholo-
giquement semblable à celui de i.
Cet horizon était imparfaitement découvert par la fouille, de sorte qu'il
ne nous a pas été possible d'en reconnaître l'épaisseur ainsi que le type
sédimentologique particulier.

On peut se représenter l'ensemble de cette formation comme une succession
ou une alternance des facies sédimentaires suivants :

1) Un dépôt d'envasement formé d'argile plastique, troublé à intervalles
plus ou moins réguliers par des apports sableux amenés en période de
tempête. Ce dépôt était fréquemment mis à découvert lors des basses eaux,
ce qui permettait un pullulement d'animaux fouisseurs.

2) Un dépôt sableux amené par des courants de marée, ravinant d'anciens
fonds vaseux déjà tassés, dont les débris ont été roulés comme des galets.

3) Un dépôt sablo-argileux côtier qu'on pourrait considérer comme représen-
tant dans une certaine mesure la continuation du facies 1), mais avec un
apport sableux régulier et plus abondant.
Subsidiairement, accumulation de coquilles diverses dans des zones sableu-
ses calcarifères. On peut considérer la série comme terminée par le facies
essentiellement sableux du P1d (qui n'a pas été conservé à l'endroit de la
coupe).
Au point de vue stratigraphique, l'ensemble des couches (b+c+d+e), atteig-
nant ici environ 12m, peut être rangé dans le niveau P1c de la Carte géo-
logique.
Les argiles plastiques g et i correspondent vraisemblablement au niveau
P1m, qui aurait ici un caractère complexe par suite de l'intercalation de
niveaux sableux (f, h, j). Ceux-ci pourraient représenter des récurrences
du facies local de l'Yprésien supérieur (Yd) au sens de la Carte géologi-
que.
Signalons ici, à simple titre de comparaison, que ces sables appartiennent
à une type lithologique très semblable à celui qu'on peut actuellement
observer dans le percement de la crête de partage de Seneffe (canal de
Bruxelles à Charleroi).
Le complexe (f, g, h, i) atteint une épaisseur de 6m, ce qui correspond à
peu près à l'épaisseur attribuée au niveau P1m dans la région.
Notons en outre que des coupes reconstituées faites dans cette région
n'accordent que 20m à l'ensemble de l'assise P1 (P1d+P1c+P1m).

Service géologique de Belgique.

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PL. GAVERE 70W
M.GULINCK

565  (VI) vervolg

Cfr. Professional Paper, 1967 no 16. "Detailprofiel van het PANISELIAAN te
ZEMMERZAKE" door M.GULINCK.
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