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058E0012.TXT

          PL.MALINES                           Service Géologique
                                                  de Belgique


12           III.-Sondage de l'arsenal de Malines. (8)

          l'Administration des chemins de fer de l'Etat a fait
          forer un puits artésien à l'arsenal de Malines, dans
          les conditions les plus défectueuses.

          Le sondage a atteint 225 mètres de profondeur;
          malheureusement, la coupe et les échantillons n'ont pas
          été conservés, ou, tout au moins, l'ont été d'une
          manière absolument incomplète.

          M. A. Rutot, président de la société belge de géologie,
          de paléontologie et d'hydrologie, est parvenu à réunir
          quelques renseignements, qui ont permis de reconstituer
          la série des couches géologiques, en dessous de la
          ville de Malines, en tenant compte des résultats connus
          par le sondage de la Brasserie de la Dyle en cette
          ville (1).

          C'est la première fois que le Crétacique et le
          Primaire furent atteints dans la province d'Anvers.
          Les sables à N. planulata ont fourni un point de
          repère précieux.

          Le sondage de la Brasserie a rencontré la première
          nappe aquifère, dans le Laeckénien, et la seconde,
          dans les sables à N. planulata.

          Le forage de l'arsenal en rencontra une troisième, qui
          ne peut âtre que celle du Landénien, bien connue à
          Bruxelles, Vilvorde et Louvain, où elle se trouve
          immédiatement en dessous de la base de l'Yprésien. Elle
          nous donne ici un point de repère important, car elle
          limite nettement l'Yprésien en profondeur. En tenant
          compte de la pente kilométrique vers le Nord, et des
          niveaux qu'elle occupe à Bruxelles et à Vilvorde, cette
          nappe aquifère se trouve, à Malines, à son niveau
          normal.

          Nous avons rapporté au Panisélien, le facies argileux,
          séparant le Laekenien de l'Yprésien; il ne pourrait y
          en avoir d'autre, à ce niveau géologique.

          On remarquera le peu de puissance du Crétacique, qui
          n'est que de 4m50, alors qu'à Vilvorde, il atteint
          quarante mètres. On ne peut en conclure qu'il en soit
          de même dans toute la région ou se trouve situées
          Malines. Des anomalies de l'espèce ont été constatées à
          Bruxelles.

          Quoique nous ayions à déplorer le peu de résultats qu'à
          donné le sondage de Malines-Arsenal, au point de vue
          scientifique, il nous a fourni, cependant, quelques
          données fort importantes sur l'allure générale des
          couches; la puissance de l'Yprésien, les niveaux
          occupés par le Crétacique et le Primaire.
          ---------------------------------
          (1) Bull. Soc. belge de géologie et d'hydrologie, t.XV,
          séance du 26 février 1901.
          G. Vincent et A. Rutot, Ann. soc. geol. de Belg., t.VI,
          p. 15, Cogels et O. Van Ertborn. Texte explicatif
          de la planch. de Malines, p. 47. Les désignations
          sont celles admises actuellement.

          Van Ertborn O.-Ann. de la soc. géol. de Belgique. Liège,
          1901, t. xxviii, pp. 164-166. (Mém.).
          (Voir aussi : Rutot A.-Bull. de la soc. belge de géol.
          Bruxelles, 1901, t. xv, pp. 97-98.



12 (suite)Halet F.-Bulletin de la Société belge de géologie, etc.
          Bruxelles, 1910, t. XXIV, Mém. p. 56.

             No 12.- Sondage de l'Arsenal, à Malines (8)

          Creusé, vers 1898, par M. Van den Bossche, de Wetteren.

          Ce puits ayant été foré au système à injection d'eau,
          on peut dire qu'aucun échantillon de quelque valeur
          n'a été recueilli. Malgré la lamentable collection
          d'échantillons en sa possession, le très savant
          géologue M. Rutot a pu reconstituer une coupe qui nous
          a permis d'être fixé approximativement sur les
          niveaux du Crétacé et du Primaire à Malines, si
          toutefois les échantillons qui ont été remis à M. Rutot
          provenaient réellement du puits de l'Arsenal.

          Il est inutile de refaire la coupe de ce puits qui a
          été publiée par M. Rutot dans le Bulletin de la
          Société belge de gèologie (t. XV, 1901, pp. 97 à 107).

          Nous reproduisons ci-après la coupe probable de ce
          puits, puisque nous désirons, dans ce travail, fournir
          la coupe de tous les puits profonds de Malines; nous
          renvoyons le lecteur pour tous détails à la brochure
          de M. Rutot intitulée: "Le nouveau puits artésien de
          l'arsenal de Malines".

                       Cote +/- 9

Quaternaire:                                              Profondeur
                                                     
Flandrien   Sable meuble jaune de                         0.00 à  4.00

Campinien   Sable graveleux gris de                       4.00    7.00

         
Tertiaire:

Etage Rupelien   Sable gris un peu argileux               7.00   17.00

Etage Asschien   Sable argileux verdâtre
                 Argile grise                            17.00   38.00
                 Argile sableuse glauconifère              (env. 23m)
         
Etages Wemmelien     Sable fin gris avec grès            38.00   55.00
Ledien et Laekenien  glauconifère

Etage Paniselien     Sable et argile verdâtre            55.00   85.00

Etage Ypresien    Sable fin
                  Argile grise                           85.00  201.00
          
Etage landenien   Sable                                 201.00  204.70
                  Argile avec lits de psammites         204.70  222.00
          
Craie Sénonienne                                        220.00  224.50

Terrain Primaire  Argile bleue                          224.50  228.10
                  Pyrites                               228.10  228.60

          
          Les échantillons du puits de Malines, entre 0 et 180
          mètres de profondeur sont tout à fait indéterminables
          et ont été détruits à l'exception de trois petits
          échantillons,soi-disant extraits entre 228 et 228m60
          de profondeur.

          Deux de ces èchantillons sont composés de roches.
          limoniteuses et oligistifères et le troisième est de la
          sidérose avec de la pyrite et des traces de blende.

          Ces échantillons proviennent probablement d'un filon,
          mais ne paraissent certainement pas d'après leur
          nature avoir été tirés du fond du puits de Malines.

          On peut donc considérer que le primaire n'a pas été
          atteint à Malines.

          (F. Halet, 28-10-1914)


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          R. LEGRAND
          (B.S.B.G. 1951)

          3. Sondage de Malines.

          Un autre cas délicat se présente au sondage de Malines.
          Malgré les hésitations provoquées par les cotes
          anormalement élevées du paléozoique (touché dans un
          filon ?) et du Crétacé, nous pensons que, jusqu'à
          preuve du contraire, il y a lieu d'adopter les données
          publiées. En effet, le relèvement local résultant de
          cette interprétation parait s'amorcer aux sondages de
          Sempst et de Vilvorde.



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          A. Rutot.- Bulletin de la Société belge de géologie,etc
                  Bruxelles, tome XV, 1901, pp. 97-107.

          Le nouveau puits artésien de l'arsenal de Malines.

          Depuis longtemps, je n'ai plus rien publié sur les
          puits artésiens creusés en Belgique.

          Bien que des quantités de ces puits soient annuellement
          creusés dans notre pays, ces travaux sont menés avec
          une insouciance, un tel mépris des progrès de la
          science, qu'il est désormais plutôt préférable de ne
          pas s'embarrasser des bribes de renseignements qui nous
          parviennent, le plus souvent par hasard, que de risquer
          d'introduire dans la science des notions presque
          toujours complètement erronnées.

          Dans ces derniers temps, le hasard - toujours - m'a mis
          à même de contrôler l'une ou l'autre partie de coupes
          de puits que j'avais publiées d'après quelques notes de
          sondeur accompagnées de quelques misérables
          échantillons sans caractères ou sans échantillons du
          tout,- l'un vaut l'autre - et presque
          chaque fois j'ai reconnu que je m'étais plus ou moins
          grossièrement trompé au sujet de la détermination des
          couches rencontrées dans les sondages.

          Outre que la plupart des sondeurs notent les limons
          comme argile, les sables plus ou moins argileux sous
          les dénominations les plus inexactes, appellent 
          "pierres dures" des sables légèrement agglutinés,
          "marnes" des couches ne renfermant pas un atome de
          calcaire, "gravier" à peu près tout ce qui n'en est
          pas, alors que les véritables sont passés sous
          silence, les échantillons eux-mêmes sont souvent sans
          valeur, mal pris, mélangles ou intervertis; le tout
          malgré les demandes les plus pressantes, les
          instructions les plus précises.

          En présence d'une telle situation, qui semble être
          momentanément sans remède, il vaut mieux abandonner la
          partie et remettre la publication des faits
          intéressant le sous-sol à des temps meilleurs.

          Si je parle ici du puits artésien récemment creusé à
          l'arsenal des chemins de fer de l'etat à Malines, c'est
          pour ajouter encore un exemple à ceux que je pourrais
          citer et pour mettre en parallèle la quantité de faits
          précieux et inconnus que l'étude du sondage aurait
          révélée et le lamentable néant constaté à la suite de
          la persistance que l'on met à employer, ce que
          j'appellerai avec indulgence: "la méthode ordinaire".

          L'arsenal de Malines manque d'eau potable pour ses
          miliers d'ouvriers; sans consulter au préalable la
          moindre personne compétente qui aurait pu donner
          d'excellents avis ou de précieux conseils, on a
          décidé de forer un puits artésien et au petit bonheur,
          on a creusé un trou, et ce trou a été continué
          jusque 228m60.

          Notons que la science ne savait presque rien de ce qui
          se passe dans le sous-sol de Malines et que le
          creusement du nouveau puits constituait une occasion
          unique de connaître enfin la vérité relative à ce sous-sol;
          sur lequel des hypothèses avaient été formulées en vue
          de l'exploitation de l'eau supposée exister dans les
          fissures de la craie, que l'on croyait devoir âtre très
          épaisse dans ces parrages.

          Il y a très longtemps, avant 1879, notre confrère, M.
          le baron Van Ertborn, a creusé un premier puits à la
          brasserie de la Dyle, à Malines.

          Malheureusement, les échantillons des 52 premiers
          mètres ont été perdus avant d'avoir pu être étudiés,
          d'où il suit qu'on ne sait que très approximativement
          ce qui existe entre le Quaternaire et l'Yprésien.

          Il est probable que la coupe est la suivante:

          Sable flandrien                                        9m00

          Etage Asschien  Sable fin                    9m00
                          Argile sableuse             10m00
                          Argile                      10m00
                          Sable glauconifère           2m00     31m00
          
          Etage lédien    Sable avec rognons de grès   9m00
                          Couche pierreuse             3m00     12m00
          
          Etage Laekenien?  Gros sable blanc avec 
                            gravier à la base
                            renfermant les fossiles
                            caractéristiques
                            de la base du Laekenien              5m00
          
          Etage Paniselien  Argile grise, plastique              5m00
          
          Etage Yprésien    Sable avec lits d'argile,
                            avec un banc de Nummulites
                            planulata à 86 mètres de
                            profondeur et argile vers 
                            le bas                              68m00
                                                               ------
                                                        Total  130m00


          De l'eau a été trouvée, en quantité insuffisante, dans
          les sables glauconifères de la base de l'Asschien,
          entre 38 et 40 mètres; il en est venu plus abondamment
          dans l'Yprésien, entre 89m50 et 90 mètres.

          L'analyse de cette eau, bien que n'ayant pas revélé la
          présence du carbonate de soude, a démontré l'existence
          d'un demi-gramme de chlorure de sodium au litre, plus
          des traces de sulfates, etc., indiquant déjà un
          commencement de minéralisation trés sérieux.

          Le second puits artésien creusé à Malines a été foré,
          par un de nos anciens confréres, à la brasserie
          Van Diepenbeek. Aucun échantillon n'a été recueilli.
          Le carnet du sondeur porte:

          1. Sable boulant, puis sable argileux           21m00
          2. Argile sableuse verdâtre                     11m00
          3. Argile bleue, dure                            7m00
          4. Argile sableuse glauconifère                 13m00
          5. Pierre dure                                   0m35
          6. Sable argileux                                1m00
          7. Pierre dure                                   0m20
          8. Argile grasse                                 3m00
          9. Pierre dure                                   0m25
          10. Argile sableuse                              0m20
          11. Sable fin, devenant plus gros à la base      0m80

          Le no 1 est sensiblement trop épais pour représenter le
          Flandrien. D'aprés ce qui se passe au sud de Malines,
          on peut espérer s'approcher de la vérité en attribuant
          environ 10 à 12 mètres au Flandrien et environ 11 à 9
          mètres au sable Asschien (Asd).

          Les nos 2,3 et 4 représentent bien la composition
          normale des deux tiers infèrieurs de l'Asschien: argile
          sableuse vers le haut; argile plastique au milieu (Asc);
          argile sableuse à la base (Asb).

          Toutefois, il y a encore là des obscurité, car
          l'ensemble des trois derniers termes, comprenant déjà
          31 mètres d'épaisseur, si l'on y ajoute les 10 mètres
          de sable Asd, on arrive à l'épaisseur de 4l mètres pour
          l'Asschien; ce qui me semble exagéré.

          Il y a certes de la place pour l'introduction d'un peu
          de Rupélien, par exemple.

          Les alternances de pierres dures et de "sable argileux,
          d'argile grasse et d'argile sableuse" indiquée sous les
          nos 5 à 11, nous jettent dans la plus grande
          perplexité.

          C'est probablement du Lédien qu'il s'agit. Mais qui
          pourrait le reconnaître sous ce travestissement
          ultra-argileux?

          Le puits s'est arreté à 60m80, où un niveau d'eau s'est
          montré. 

          Sans aucune espèce de certitude, on peut donc
          émettre la supposition que la coupe du puits de la
          brasserie Van Diepenbeek est la suivante:

          Sable quaternaire flandrien                            11m00

          Etage Asschien   Sable argileux                 10m00
                           Argile sableuse verdâtre       11m00  
                           Argile bleue, dure              7m00            
                           Argile sableuse, glauconifère  13m00  41m00

          Etage Ledien ?   Alternances de sable plus ou 
                           moins argileux et de grès              8m80
                                                                 -----
                                                          Total  60m80


          Le seul résultat certain obtenu, grâce à ce sondage, a
          été un procès entre sondeur et son client.

          C'est probablement dans l'ignorance de ces données que
          le creusement du puits de l'arsenal de Malines a été
          décidé.

          Le puits a été commencé au diamètre de 10 centimètres.
          Ensuite on a descendu une "buse" de huit centimètres,
          pour finir par une de cinq.

          Par un hasard dont j'ai perdu le souvenir, j'ai reçu,
          en 1899, un petit paquet d'échantillons provenant du
          puits, alors qu'il avait atteint la profondeur de 180
          mètres; en même temps, je recevais la copie du carnet
          du sondeur.

          Le premier résultat auquel j'arrivai en déballant les
          échantillons fut de me convaincre que le puits devait
          être foré au système dit "à pression d'eau"; tous les
          échantillons avaient l'aspect "lavé" caractéristique,
          et les traversés d'argile dite "plastique" étaient
          représentées uniformément par une sorte de résidu
          sableux fin, hétérogène, aussi insignifiant que
          possible.

          Enfin, surtout pour ce qui concernait la moitié
          supérieure du sondage, les profondeurs inscrites sur
          les sacs d'échantillons ne correspondaient en rien aux
          notes du carnet; un seul échantillons de sable à aspect
          quelconque était sensé représenter une dizaine de
          couches marquées: pierres dures, sable argileux, argile
          gravier, etc.

          En présence de cette magnifique série de documents, je
          me suis empressé de réintégrer les précieux
          échantillons dans leurs sachets respectifs, de les
          envelopper, afin qu'ils puissent jouir d'un repos trop
          mérité. Il est probable que ce repos eut été éternel
          si, récemment, je n'avais pas reçu par la poste trois
          minuscules échantillons, sans aucune indication, mais
          dont la composition me frappa; l'un était de la
          limonite; le second montrait des traces de sulfure
          (pyrite); le troisième était constitué par la
          chalkopyrite presque pure.

          En l'absence de tout renseignement, je releguai les
          échantillons dans le casier aux oublis, lorsqu'une
          huitaine de jours après l'envoi je reçus une lettre
          m'informant que les échantillons provenaient du puits
          de l'arsenal de Malines et qu'ils avaient été extraits
          entre 228 et 228m60 de profondeur. En même temps,
          la lettre donnait copie des terrains traversés entre
          180 et 228 mètres, sans, du reste, qu'un seul
          échantillon à l'appui fût fourni.

          En présence de ces données complémentaires et vu
          l'énorme intérêt qu'il y a, pour la science, de
          savoir ce qui se passe dans le sous-sol de Malines,
          j'ai repris l'ensemble des données acquises afin de
          voir si, grâce à quelques points de repère, il n'y
          aurait pas possibilité de pouvoir se faire une idèe
          approximative des couches de terrain qui ont percées.
          C'est le résultat de ce nouvel examen que j'exposerai
          ci-après.

          Je suis d'avis qu'il est impossible de tirer aucun
          parti des renseignements écrits ou en nature fournis
          pour les 48.70 premiers mètres.

          Le carnet signale:

                 0 -  4m90, sable et pierres;
              4m90 - 16m30, sable jaune, gris,vert et brun.

          Les 4m90 premiers mètres sont sans doute du simple
          remblai.

          De 4m90 à 16m30 il y a probablement du sable
          flandrien, plus des sables indéterminables, les
          èchantillons correspondants étant compris entre des
          profondeurs tout à fait différentes de celles
          indiquées au carnet et étant représentés par des sables
          lavés et dépourvus de tout caractère.

          De 16m30 à 34 mètres, le carnet signale des alternances
          de pierres vertes - dont l'épaisseur du premier banc ne
          serait pas moins de 8 mètres - et de sable gris ou vert.

          Donc jusque 34 mètres, pas de traces d'argile
          asschienne, contrairement aux sondages précédents;
          alors que dès 16m30 il y aurait présence de grès
          (lédiens??) à un niveau beaucoup trop élevé; mais de
          34 à 40 mètres, il y a indication d'argiles grise et
          blanche.

          De 40 à 41 mètres, il est indiqué: pierre, gravier.
          Serait-ce la base de l'Asschien ou du Lédien ?

          Je n'en sais rien: le carnet continue une longue
          énumération de pierres: brunes, grises, alternant avec
          des sables blanchâtres, les bancs de pierre n'ayant pas
          plus de 1 mètre d'épaisseur. On va ainsi jusque 50
          mètres, de 50 à 51 mètres, est renseigné:"sable avec
          gravier". Enfin, se dit-on, voici bien la base du
          Lédien; mais le carnet continue imperturbablement la
          série de sables et de pierres jusque 58 mètres, où vient
          de 58 à 63 mètres, du "sable avec gravier".

          Est-ce la base du Laekenien qui dans le sondage de la
          brasserie de la Dyle, avait été rencontrée à 57 mètres
          de profondeur ?

          Mais, nous disions-nous, les échantillons vont
          éclaicir tout cela.

          Or, nous avons vu qu'il n'y a absolument rien à tirer
          des échantillons compris entre la surface du sol et 48m70.

          De 48m70 à 49m50, vers le bas de ce que, d'après
          le carnet, on pourrait considérer comme Lédien, nous
          constatons, parmi les échantillons, la prèsence d'un
          sable vert, glauconifère, très fin, micacé, dont la
          ressemblance avec le sable fin yprésien Yd est complète.

          Voilà doc brutalement renversées toute les belles
          hypothèses.

          Sous 63 mètres, le carnet indique 7 mètres d'argile
          bleue, qui semble assez bien correspondre à la couche
          d'argile gris foncé (à l'état sec), épaisse de 5
          mètres, rencontrée à la brasserie de la Dyle et
          déterminée, avec plus de doute que de vraisemblance,
          comme panisélienne.

          D'après le carnet, entre 58 mètres et 122m50, il n'est
          plus signalé de "pierres", rien que des sables fins et
          des argiles plus ou moins sableuses.

          Pour ce qui concerne les échantillons, c'est tout autre
          chose.

          Entre 49m50 et 88m35, nous nous trouvons dans une sorte
          de gâchis ou se heurtent des argiles compactes et
          pures, gris verdâtre comme l'argile asschienne Asc, et
          des bancs de gros grains de glauconie, meubles,
          ressemblant absolument à la bande noire, base de
          l'Asschien.

          De 88m35 à 92 mètres, il y a encore du sable gris
          verdâtre, glauconifère. très fin, velouté au toucher,
          micacé, tout à fait semblable à celui signalé entre
          48m70 et dont on ne peut faire que du sable yprésien.

          Entre 92 et 97 mètres vien encore une couche
          représentée, dans la sêrie d'échantillons, par un amas
          de gros grains de glauconie, donnant encore
          l'impression de la bande noire, base de l'Asschien;
          puis, de suite au-dessous, de 97 mètres à 97m50, vient,
          enfin (!), un point de repère sur lequel il y a
          peut-être lieu de s'appuyer.

          C'est un amas pur et meuble de Nummulites planulata de
          taille moyenne, mêlées à beaucoup de débris de Pecten
          corneus var. laudunensis, à de rares fragments de
          Ditrupa et à d'assez nombreux gros grains de quartz.

          Il semble qu'ici nous soyons définitivement dans
          l'Yprésien, et rappelons qu'un banc à Nummulites
          semblable a été rencontré, à la brasserie de la Dyle,
          entre 86 et 90 mètres.

          Il serait donc, à l'Arsenal, à 7m50 plus bas.

          De 97m50 à 100 mètres, encore sable Yd bien caractérisé.

          De 100 + 103 mètres, argile grise plastique yprésienne.

          De 103 à 115 mètres, sable très fin, micacé, faciés Yd.

          De 115 à 116 mètres, argile (pas d'échantillons).

          De 116 à 121 mètres, nouvelle couche fossilifère, dont
          l'échantillon est représenté par une infinité de menus
          débris de fossiles indéterminables, parmi lesquels on
          remarque d'assez nombreux fragments de Nummulites
          planulata.

          De 121m50 à 122m50, pierre dure? (Septaria ?), pas
          d'échantillon.

          De 122m30 à 123m65, argile grise, sableuse.

          De 123m65 à 130 mètres, sable fin; bon facies Yd.

          De 130 à 149m50, le carnet indique de l'argile dure
          avec des lits sableux plus ou moins épais.

          De 149m50 à 153 mètres, sable fin; bon facies Yd.

          De 153 à 162m10, alternance de sable et d'argile.

          De 162m10 à 167 mètres, argile grise, schistoide,
          finement sableuse.

          De 167m00 à 171m50, argile grise très dure.

          De 171m50 à 178m50, le carnet indique: Sable avec
          pierre bleue.
          L'échantillon montre des grumeaux de pyrite pure,
          broyée, signalant la présence de concrétions
          caverneuses de pyrite, comme il s'en trouve assez
          souvent vers le bas de l'yprésien.

          De 178m50 à 180 mètres, le carnet indique de l'argile
          bleue.

          A partir de 180 mètres, les échantillons cessent
          complètement, et il faut s'en rapporter uniquement aux
          notes du sondeur.

          Voivi ce que nous y trouvons:

          180m00 à 181m50, sable gris;
          181m50 à 183m50, argile bleue dure;
          183m50 à 193m65, sable vert, dur;
          193m65 à 195m00, sable argileux, dur;
          195m00 à 201m00, argile grise, dure;
          201m00 à 204m70, sable dur;
          204m70 à 206m00, argile verdâtre, avec traces de pierres;
          206m00 à 206m60, pierre gris-bleuâtre;
          206m60 à 214m60, argile grise avec traces de pierres;
          214m60 à 215m00, pierre grise;
          215m00 à 215m10, argile dure;
          215m10 à 215m50, pierre tendre;
          215m50 à 216m00, argile grise, dure;
          216m00 à 217M00; pierre grisâtre, dure;
          217m00 à 217m40, argile grise;
          217m40 à 218m40, pierre grise;
          218m40 à 220m00, argile
          220m00 a 224m50, craie;
          224m50 à 228m10, argile bleue.

          C'est sous cette argile bleue que viennent les trois
          échantillons:

          228m10 - 228m40, limonite;
          228m40 - 228m60, limonite et pyrites altérées;
          228m60 - chalkopyrite et pyrite massives.

          Si nous jugeons d'après les apparences, il faudrait
          ranger dans l'Yprésien tout ce qui est compris entre
          180 et 201 mètres: on considérait alors le sable
          signalé entre 201 mètres et 204m70 comme le terme
          supérieur du Landénien marin (Lld). Dès lors, les
          alternances d'argile et de pierres comprises entre
          204m70 et 220m00 constitueraient le Landénien
          inférieur (LlC et Llb). Aucun gravier n'est signalé à
          la base du Landénien.

          La roche traversée de 220 à 224m50, est déterminée par
          le sondeur comme "craie"; on n'a même pas dit: craie
          blanche, ce qui serait encore une assurance relative.

          Admettons donc, avec toutes les réserves nécessaires,
          qu'il soit bien question de la craie blanche sénonienne.

          Quant à l'argile renseignée entre 224m50 et 228m10,
          c'est, jusqu'à preuve du contraire, le sommet altéré
          du Primaire. Ce primaire renferme sans doute des filons
          de sulfures mètaliques dont la partie supérieure,
          altérée, constitue le "chapeau de fer" bien connu.
          Si nous rassemblons ce que nous avons appris, nous en
          arrivons au triste résultat suivant:

          ?                                                  0      74m30

Etage Yprésien    Alternances de sable fin et d'argile
                  avec lits à Nummulites planulata de 97
                  mètres à 97m50 et 116 à 121m50            74m30  201m00
          
Etage Landenien   Sable Lld ?                              201m00  204m70
                  Argile avec lits de psammites (Llc,Lld)  204m70  220m00
            
Craie sénonienne ?                                         220m00  224m50

Terrain primaire  Argile bleue                             224m50  228m10
                  Pyrites                                  228m10  228m60
          
          Si l'on en croit le carnet du sondeur, la craie blanche,
          que l'on croyait devoir être très épaisse sous
          Malines, n'a que 4m50 d'épaisseur.

          Sous Vilvorde, la craie a environ 30 mètres d'épaisseur
          de sorte qu'au lieu d'aller toujours en s'épaississant
          vers le Nord, elle diminue de puissance pour s'éteindre
          rapidement au nord de Malines.

          Il devient ainsi éminemment probable que, contrairement
          à ce que l'on prèvoyait, il n'existe pas de craie sous
          Anvers.

          Pour ce qui concerne l'eau, notre confrère
          M. Slagmuylder, ingénieur principal des voies et
          travaux, a bien voulu nous fournir les renseignements
          suivants:

          La première venue d'eau signalée (1) a été rencontrée
          à la profondeur de 121m50, donc immédiatement sous la
          deuxiéme couche fossilifère de l'Yprésien, constituant
          un niveau dur, non boulant.

          Cette eau, que l'on pouvait pomper en "quantité
          suffisante", fut analysée; elle donna par litre:

                       Degré hydrotimétrique     3o
                       Matières organiques       0gr0384
                       Carbonate de soude        0gr320

          Vu la teneur en carbonate de soude, il fut jugé que
          cette eau était à déconseiller pour l'alimentation.

          On se décida à creuser plus profondément: à 142 mètres,
          un sable vert fournit une venue d'eau fortement chargée
          d'oxyde de fer et qu'on ne put obtenir claire.

          A 180 mètres, nouvelle venue d'eau jaillissante, qui
          s'élève jusque 11m20 au-dessus du sol, avec un débit
          constant d'environ 50 litres par minute.

          Après repos, l'eau fut analysée; elle donna:

             Degré hydrotimétrique     4o
             Matières organiques       Ogr0412.
             Aspect trouble.

          Cette eau fut donc jugée convenable au point de vue
          hygiénique, mais les tuyaux de plomb devaient être
          écartées pour les conduites.

          Les travaux ayant été interrompus, des éboulements
          souterrains se produisirent et l'eau devint constamment
          trouble et chargée de sable.

          Après repos, une nouvelle analyse fut faite et cette
          fois les résultats furent les suivants:

             Degré hydrotimétrique   1o5
             Matières organiques     0gr0137
             Carbonate de soude      0gr244.
             Aspect fort trouble.

          En raison de la quantité de carbonate de soude, l'eau,
          qui était primitivement potable, ne l'était plus.

          Après repos, la même eau, analysée dans un laboratoire
          particulier, change encore une fois de nature:

             Degré hydrotimétrique         2o5.
             Réaction légèrement alcaline.
             Prèsence d'ammoniaque.
                --    de magnésie.
                --    de sulfate
             Assez bien de carbonate.
             Beaucoup de chlorure.
             Présence de matières organiques.

          L'eau fut de nouveau condamnée comme non potable.

          C'est pour cette raison que l'on a approfondi le puits.

          Dans la fissure du Primaire tapissée de sulfures
          métalliques, de l'eau jaillissante a encore été
          rencontrée, mais son goût était ferrugineux.

          Et voilà comment à 228m50 on n'a pas encore recontré
          d'eau potable, alors qu'il est hautement probable qu'il en
          existe de très bonne, en abondance, à faible profondeur.
----------------------------------------
(1)       Il est de toute évidence que quantité de couches
          aquiféres pouvant fournir l'eau potable désirée
          rencontrées au-dessus de cette profondeur: mais elles
          ont été dédaignées parce que les sondeurs ne
          recueillent pas les eaux des sables aquifères par
          crainte d'ensablement; toutefois, il existe
          actuellement des systèmes de puits filtrants qui
          permettent ce captage.
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