PL. GENT 55W
13 (VI)
Rutot A. - Bull. de la Soc. belge de géologie. Bruxelles, 1887, t.I,
pp. 9-12
Puits artésien creusé par M. O. Van Ertborn, rue Charles-Quint à Gand
Il y a déjà longtemps, M. le baron P. Van Ertborn m'a communiqué les rensei-
gnements manuscrits, plus trois échantillons relatifs à un puits artésien
qu'il a creusé, rue Charles-Quint, à Gand, à l'usine Lousberg, vers la cote 8.
Voici la copie de ces renseignements, tels qu'ils m'ont été communiqués par
M. Van Ertborn.
Désignation des couches Epaisseurs
de à
1. Puits en maçonnerie 0 5.00
2. Gros sable coquillier 5.00 8.50
3. Sable vert compact, un peu argileux 8.50 16.50
4. Sable plus argileux et plus compact 16.50 18.50
5. Argile sableuse verte 18.50 19.00
6. Sable très argileux vert avec glauconie et rognons de grès
vert 19.00 30.00
7. Sable très argileux compact, grisâtre 30.00 43.00
8. Argile sableuse verte 43.00 57.00
9. Argile sableuse compacte, grise 57.00 68.60
10. Argile dure et compacte, vert pâle 68.60 101.50
11. Argile tendre plastique, gris pâle 101.50 106.00
12. Argile dire id. id. 106.00 109.00
13. Argile tendre id. id. 109.00 112.80
14. Argile très dure et plastique, gris foncé 112.80 143.00
15. Argile tendre, gris verdâtre 143.00 148.50
16. Argile dure, id. id. 148.50 153.00
17. Argile tendre, id. id. 153.00 154.00
18. Argile très dure, id. id. 154.00 161.00
19. Argile de plus en plus sableuse 161.00 167.00
20. Sable blanc verdâtre très coquillier 167.00 168.90
21. Pierre très dure (non percée)
Les échantillons qui nous ont été remis se rapportaient aux n° 2, 7 et 10;
plus des débris de fossiles de la couche n° 20.
L'échantillon n° 2, était graveleux et renfermait une très grande quantité
de Nummulites planulata et d'autres espèces de l'Ypresien; toutefois il était
aisé de voir que ces fossiles étaient remaniés et qu'ils se trouvaient à la
base du Quaternaire.
L'ensemble des terrains modernes et quaternaires présente donc 8m50 de
puissance.
Sous ces dépôts, sont renseignés du sable vert un peu argileux, du sable
vert plus argileux, puis de l'argile sableuse verte, puis du sable très
argileux vert avec rognons de grès vert.
Ces sédiments, qui nous conduisent à 30 mètres de profondeur, semblent
désigner assez clairement le Paniselien; l'Ypresien commençait par
l'échantillon n° 7 facilement reconnaissable.
Cette épaisseur du Paniselien (de 8m50 à 30m), soit 21m50, me semble
toutefois un peu exagérée.
La cote de l'orifice du puits, pouvant être approximativement évaluée à
+8m, la cote de la base du Paniselien serait donc -22m.
Cette cote, quoique probablement exagérée, n'est cependant pas impossible,
car d'après des renseignements précis qui m'ont été fournis par notre collègue
M. l'ingénieur Verstraeten, la base du Paniselien a été constatée à la cote
-10, par les travaux d'alimentation d'eau de la ville de Gand, au bord de
l'Escaut, à la hauteur de la citadelle Saint-Pierre. Or, comme ce point est
situé à 1600 m au sud du puits artésien de l'usine Lousberg, on peut en
conclure, à cause de la pente générale vers le nord, que la base du Paniselien
peut aller jusque vers -16 à -17m, ce qui n'est pas très éloigné de -22
donné par le sondage.
Le profil Sud-Nord de la galerie qui m'a été communiqué par M. Verstraeten,
indique du reste une inclinaison des couches vers le Nord très accentuée.
Admettant une petite erreur d'appréciation du sondeur, j'ai fixé, sur le
diagramme, la cote de la base du Paniselien à -20.
En-dessous de -20 commence donc l'Ypresien, d'abord sableux, puis devenant
argileux et passant à l'argile, qui se continue sans interruption jusque 167m
de profondeur.
Entre 167m et 168m90, fin du sondage, se trouve un sable glauconifère
coquillier dans lequel nous avons rencontré des débris d'une faune identique
à celle trouvée dans le puits d'Ostende à une profondeur de 175 à 180m;
c'est-à-dire des fragments de Cyrena cuneiformis, Ostrea sparnacensis et
Melania inquinata.
Voilà des résultats bien différents de ceux que nous avons constatés à
Mariakerke, à quatre kilomètres au Nord-Ouest.
En effet, la cote de l'orifice du puits de Mariakerke (+9) n'étant plus
élevée que de 1m sur celle de Gand (+8), nous avons trouvé, d'abord, sous
6m60 de Quaternaire, l'Ypresien sans interposition de Paniselien, puis la base
de l'Ypresien à 135m de profondeur, soit à la cote -126; tandis qu'à Gand, la
cote de la base de l'Ypresien n'a été atteinte qu'à la cote -159m, soit 33m de
différence.
Ne possédant pas, dès maintenant, toutes les données du problème, nous
attendrons donc la transcription des documents qui vont suivre, tout en actant
soigneusement la différence de 33m que nous venons de constater.
Il est regrettable que le puits de Gand n'ait pas été approfondi, ce qui
aurait permis de mesurer l'épaisseur du Landenien et de voir si elle ne
présente rien d'anormal, mais ne possédant pas ces renseignements, nous devons
nous borner à résumer le sondage de Gand de la manière suivante :
Terrains rencontrés Epaisseurs
Terrain moderne)Puits maçonné 5m00) 8m50
et quaternaire )Sable grossier avec coquilles remaniées 3.50)
Etage Sable vert un peu argileux 8.00)
Paniselien : Sable vert plus argileux 2.00) 19m50
Argile sableuse avec grès verts 9.50)
Etage Sable argileux, puis argile plus ou moins
Ypresien : compacte en descendant 139m00
Etage
Landenien : Sable coquillier avec Cyrena cuneiformis, etc 1.90 1m90
Pierre dure
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Profondeur totale 168m90
A la suite de sa communication relative au puits artésien de Gand, M. Van
Ertborn ajoute qu'à Saint-Denis, au Sud de Gand, dans la propriété de M. de
Hemptinne, près de la Lys, un autre puits artésien, dont on n'a pas conservé
la coupe, a traversé le sable aquifère de 168 mètres et a pénétré jusque 185
mètres, où une nouvelle source plus abondante a été atteinte.
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PL. GENT 55W
13 (suite)
Rutot A. et Van den Broeck E.- Bull. de la Soc. belge de géologie.
Bruxelles, t.IV, 1890, p. 188.
Puits artésien de l'usine Lousberg, rue Charles-Quint à Gand
L'un de nous a décrit (1) la coupe géologique du puits artésien creusé
par M. le comte de Hemptinne, à l'ancienne filature Lousberg, à Gand,
par M. O. van Ertborn.
Cette coupe peut se résumer comme suit :
Cote de l'orifice : 8 mètres
Terrain moderne et quaternaire 8m50
Etage paniselien 19.50
Etage ypresien 139.00
Etage landenien 1.90
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Total 168m90
MM. Cogels et van Ertborn, dans leurs Mélanges géologiques 2e Fascicule,
Anvers 1880, donnent l'analyse de l'eau de la nappe aquifère qui se trouve
à la base de l'Ypresien, dans la partie supérieure du sable landenien :
Sulfate de soude 0gr489 par litre
Chlorure de sodium 0, 633 "
Carbonate de fer 0, 025 "
Silicate de potasse 0, 036 "
Carbonate de soude 0, 627 "
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Total 1gr810 "
Cette eau est très chargée de sel marin et de carbonate de soude.
A la suite de cette analyse, MM. Cogels et van Ertborn donnent celle d'un
autre puits artésien creusé dans la propriété de M. de Hemptinne, à
Maltebrugge-lez-Gand, et d'où l'eau provient de la profondeur de 185 mètres;
ce qui doit concorder probablement avec la cailloutis base du Landenien.
Voici cette analyse :
Chlorure de potassium 0gr530 par litre
Sulfate de potasse 0, 133 "
Carbonate de soude 1, 620 "
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Total 2gr283 "
Cette quantité de résidu fixe est considérable; cette eau doit avoir une
réaction fortement alcaline en raison de sa teneur extraordinaire : 1gr620, en
carbonate de soude.
Nous ne trouvons rien dans le travail de MM. Cogels et van Ertbon
concernant le niveau hydrostatique et le débit des puits de Gand.
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(1) A.RUTOT. Détermination de l'allure souterraine des couches formant le
sous-sol des Flandres entre Bruxelles et Ostende. Bull. Soc. belge de
géol. T.I, 1887.
