Pl. SAINT-NICOLAS 42W Service géologique
de Belgique
7 (IX) Le 29 mars 1906 je relève la coupe suivante, en com-
pagnie de M.G. Willemsen, Président du Cercle Archéolo-
gique du Pays de Waes à Saint-Nicolas à l'extrémité
N-E et sur la paroi orientale de l'argilière de la
Société Anonyme des Briqueteries de Thielrode dont le
Directeur est M. Victor Lapage et l'Administrateur
délégué M. Théophile Morel de Westgaver de Destendergem
près Gand.
r 1 Terre végétale et terrain remanié 0m65
q41 2* Limon sableux passant au sable jaune, bigarré de
taches roussâtres caractéristiques du Flandrien (q4)
(Leem des ouvriers) 0m70
3* Cailloux disséminaés à la base du sable no 2 sur 0m20
q2m 4* Amas coquillier dans un sable argileux jaunâtre,
avec cailloux roulés noir, débris de coquilles :
Isocardia cor, Pectunculus pulvinatus, etc), et
d'ossements dont un certain nombre sont déposés
chez M. Victor Lapage et parmi lesquels M. De Pauw a
reconnu un débris de Cethoterium ainsi qu'une
vertèbre lombaire de Balenoptera et une vertèbre
caudale de Balenula balenopsis.
Ces ossements sont un peu corrodés par les eaux mais
non roulés.
M. De Pauw a reconnu aussi dans la collection de
M. Lapage de nombreuses dents de poisson qui semblent
bien provenir de cette couche; ce sont Carcharadon
megalodon (dont la racine est coorodée mais dont
l'émail est intact). Oxyrphina bastalis, Oxyrphina
trigonodon (abondants) et Anotodus Agassizii Lehon 0m60
q2m 4'* Sable quartzeux jaune d'aspect fluvial avec
rangées de cailloux roulés et vertèbres de
cétacés à la base, visible seulement à l'extrémité
N-O de l'argilière
Bdd-b 5* Sable vert foncé parfois brunâtre formant une couche
peu épaisse fortement ravinée par l'amas coquillier
4 et se présentant aussi en pochettes dans
l'argile 7 0m50
Bda 6* Cailloux noirs disséminés à la base du sable 6 le
plus souvent dans les petites pochettes brunâtres
intercalées dans l'argile 7 0.10
R2c 7* Argile gris pâle et tout à fait blanche, sur la
paroi occitale où, à l'extrémité N-W de
l'argilière, elle est très fissurée et paraît
alterner avec des couches minces de sable
quartzeux jaune.
C'est l'argile à potier exploitée par les Romains
dont on a retrouvé au milieu de l'argilière, le
puits à eau décrit par MM. G. Willemsen et De Decker
en 1905 dans les Annales du Cercle Archéologique du
Pays de Waes.
8* Argile bleue fossilifère; j'ai recueilli Astarte
Kickxi, Nyst, et la collection de M. Victor Lapage
renferme des coquilles recueillies à 7 ou 8 m. de
profondeur parmi lesquelles nous reconnaissons avec
M. De Pauw : Cyprina, Murex, Leda, Pleurotoma,
Pholadomya, etc, plaques de poissons osseux Lamna
denticulata, Otodus, Natidamus
L'argile bleue est exploitée sur 13m00
D'après le directeur de l'argilière, on aurait
constaté encore la succession de couches suivantes
dans le puits de 90 mètres foré pour la machine :
R2cs (?) 9* Sable bleu avec Septaria aplati en forme de galet
(éch.) 2.00
R2c (?) 10 Argile bleue 0.75
R1b (?) 11 Sable bleu 0.50
Asc (?) 12 Argile bleue rencontrée jusqu'à 90 mètres dans le
puits foré pour la machine et en-dessous.
Soit 90 - 19m40 = 70.00
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Total 90m00
Le 16 avril 1906, j'ai fait une révision de la coupe
précédente sur les paroi orientale septentrionale et
occidentale de l'argilière. Celle-ci serait d'après
M. Victor Lapage qui m'accompagnait, la plus grande du
monde - bien entendu d'un seul tenant. Elle produit 60
millions de briques par an en ne travaillant que 5 1/2
mois par an soit 400.000 briques par jour ouvrable
pendant 150 jours.
Elle est au capital d'un million et exploite 250
ouvriers.