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031E0271.TXT

          PL. MOL 31E                   Aardkundige Dienst
          M.GULINCK                        van België

271 (suite)

          Excursions géologiques en Campine, 
          sous la direction des Professeurs A. HACQUAERT et R.TAVERNIER.
          (Extrait "Session Extraordinaire Sociétés Belges de
          Géologie, 19-26 septembre 1946, publié dans
          "Géologie des Terrains récents dans l'Ouest de l'Europe")

          Plus vers le Nord-Ouest encore, le cailloutis disparaît
          graduellement. A Mol, par exemple, on ne trouve plus
          que des cailloux épars à la base des sables de
          couverture.

          Plusieurs grandes exploitations existent le long du
          canal de jonction de la Meuse à l'Escaut, aux abords
          de l'écluse no 3 (Blauwe Kei) Nous visitons celle de
          MM. Abras, située au Nord-Est de l'écluse (11)

          Un vaste front d'exploitation permet de relever la
          coupe suivante (fig. 5) :

       7. Sable grisâtre à grains égaux, formant une couche
          pafaitement plan dont la puissance atteint 1 m au
          maximum.

       6. Horizon de teinte foncée, humique, très nettement
          stratifié (photos 9 et 10) formé par alternances de
          minces lits sableux à grains plus ou moins grossiers,
          atteignant parfois les dimensions d'un petit caillou.
          Ces lits ont une allure horizontale qui tranche
          nettement sur l'aspect tourmenté de la formation
          sous-jacente.

       5. Sable graveleux remplissant des fentes ou des
          fissures de Cryoturbation dans la substratum (photos
          7-14). Les cailloux sont en silex. quartz blanc,
          quartzite blanc, quartzite gris et autres roches
          ardennaises; ils sont en général très nettement éolisés.
          Les silex présentent souvent des creux de corrosion et
          des surfaces de cassure à polissage éolien très marqué;
          parmi les quartzites on trouve un assez grand nombre de
          "dreikanter" (cailloux à facettes)

          Fig. 5. - Coupe de l'exploitation de lignite M.Abras,
          à Mol.
          Pour l'explication, voir le texte.

          La stratification de ces éléments est très dérangée,
          surtout dans les fentes; les différentes petites
          couches sont ondulées, redressées, voire renversées ou
          complètement disloquées (photo 11.) L'allure du dépôt
          suggère une descente graduelle (voir photos 9,10)

          Les dimensions des fentes (qui apparaissent dans les
          coupes comme des "poches" photos 7,9,10 ou des "veines"
          photos 8,12), sont de quelques mètres; leur profondeur
          atteint parfois 6 à 7 m (photo 8)

          Elles affectent aussi bien des sables (4) que de
          lignite (3). Ce dernier cas était bien visible dans
          l'exploitation de la Société Pieux Franski. au Sud du
          canal. Lors d'une visite antérieure, des ouvriers
          nettoyaient la surface supérieure du lignite avant son
          extraction, en balayant le sable graveleux remplissant
          de larges fentes. La photo 14 montre très nettement
          l'allure en plan de celles-ci De minces fissures
          forment quelquefois un réseau compliqué (photo 13);
          leur largeur se réduit parfois à quelques millimètres
          elles restent cependant visibles grâce au contraste
          couleurs.

       4. Sable ligniteux chocolaté, foncé, à stratification
          diagonale. L'inclinaison atteint par endroits 30 .

       3. Couche de lignite xyloïde, d'une épaisseur variant
          de 1 à 2,50 m. Elle est constituée d'un amoncellement
          désordonné de bois plus ou moins lignifié; il y a peu
          de lignite amorphe. On y trouve des débris de troncs
          considérables, aplatis, de plusieurs mètres de
          longueur.
          Dans son ensemble, cette couche a une allure assez
          variable. Dans la partie septentrionale de la carrière
          Abras, elle présente un relèvement en forme de dôme
          et se termine en biseau. Son lenticulaire et le
          caractère estuarien de son dépôt apparaissent nettement
          sur la coupe.

       2. Sable blanc très pur, homogène, du type des sables
          de Mol (sable de verrerie). Il passe latéralement à des
          sables ligniteux.

       1. Sables ligniteux très foncés.


          Nous interprétons cette coupe comme il suit :

       7. sable éolien du début de l'époque boréale, déposé
          après la disparation du tjäle;

       6. ancien sol de végétation marquant la fin de l'époque
          tardiglaciaire;

       5. dépôts nivéo-éoliens (drift) du tardiglaciaire; les
          cryoturbations datent également de cette époque, de
          même que le façonnement éolien des cailloux;

   4 à 1. Icénien estuarien (Sables de Mol)

         


Photo 7 - Exploitation de lignite de M. Abras, à Mol.
          Partie Nord de la coupe. Au premier plan, lignite très
          sableux, non exploitable. Au dessus, sable brun
          chocolaté, ligniteux avec poches et fissures remplis
          de "drift" (sable et cailloux) blanc
          Photo A. Hacquaert

Photo 8 - Exploitation de lignite de M. Abras, à Mol.
          Partie centrale de la coupe. Au niveau de l'eau, au
          premier plan couche de lignite. Au-dessus, sable
          ligniteux avec "veines" de sable blanc "drift"
          d'origine périglaciaire. Derrière les wagonnets, dépots
          le drift et sable boréal
          Photo A. Hacquaert

Photo 9 et 10.- Exploitation de lignite de M.Abras, à Mol.
          Poches de sable et cailloux éolisés de "drift"
          descendus dans le sable ligniteux. Le "drift", fortement
          cryoturbé, est surmonté d'une couche parfaitement plane,
          riche en humus, puis de sable blanc boréal (voir p. 471)
          Longueur de la pelle: 0m50; du marteau: 0m30
          Photos A. Hacquaert.

Photo 11- Exploitation de lignite de M. Abras, à Mol
          Poche de sable et cailloux éolisés de "drift"
          descendus dans le sable ligniteux icénien. Bel exemple
          de plissotements d'origine périglaciaire. Longueur du
          manche du marteau : 0m30
          Photo A.Hacquaert.

Photo 12- Exploitation de lignite de M. Abras, à Mol.
          Sable ligniteux icénien avec fissure dans laquelle sont
          descendus du sable et des cailloux éolisés ("drift")
          Photo A. Hacquaert

Photo 13- Exploitation de lignite de M. Abras, à Mol.
          Veinules de sable blanc ("drift" dans le sable brun
          chocolaté ligniteux (icénien)
          Photo A. Hacquaert

Photo 14- Exploitation de lignite Pieux Franki, à Mol.
          La couche de lignite, sur laquelle se trouvent les
          personnages, présente des fissures périglaciaires qui
          étaient remplies de "drift" et que l'on vient de vider.
          On voit le drift former des taches blanches dans les
          sables ligniteux chocolatés qui surmontent le lignite.
          La photo permet aussi de se rendre compte du mode
          d'explication du gisement : la couche de lignite est
          mise à nu, puis enlevée (nappe d'eau dans le fonc, à
          gauche); une nouvelle tranche de morts-terrains est
          alors enlevée; ces terrains sont rejetés à l'endroit
          ou l'on vient d'extraire le lignite (au fond, extrême
          gauche). Toutes ces opérations se font à l'aide de
          grapins mécaniques (cfr. photo 8).
          Photo A. Hacquaert.
         
Photo 15- Exploitation de sable de fonderie, à Lichtaart.
          Plaquettes de grès limoniteux redressées et concentrées
          en amas près de la surface du sol
          Photo R.P. Aloysius.

Photo 16- Argilière Horen-Veraert, à Sint-Lenaarts.
          Poches d'affaissement remplies de drift sableux dans
          les argiles de la Campine
          Photo R.Tavernier.

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