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028W0275.TXT

PL. ANVERS 28 W

M. GULINCK

N  275 - Session extraordinaire de la Société Géologique de Bel-
         gique et de la Societé Belge de Géologie, de Paléontolo-
         gie et d'Hydrologie, tenue du 25 au 28 septembre 1949,
         à Anvers et aux Pays-Bas. (Bull. Soc. Belge de Géologie,
         T.LVIII, fasc. 3,1949).

         Chantier de la Petrofina au Kruisschans.

         Couche de tourbe sous l'argile poldérienne; on remarque nettement
         un chenal colmaté, creusé dans la tourbe.

         Arrivés au port pétrolier en construction de la " Petro-
         fina" [3], les participants sont accueillis par M. l'ingénieur
         Uyttendaele, qui leur donne un bref aperçu des travaux en
         cours. A l'emplacement des ponts prévus pour l'écluse, la
         profondeur de la tranchée atteignait environ 6,50 m au moment
         de l'excursion.
        
         La succession des couches, observable dans la paroi Sud de
         la tranchée, qui est longue d'environ 135 m, est la suivante:

         5. Argile sableuse brunâtre, humifère, se chargeant graduel-
            lement vers le bas de linéoles sableuses, glauconifères avec
            parfois quelques fragments de coquilles triturées. Puissance
            moyenne : 0,40 m.
         4. Argile compacte, gris brunâtre, à structure prismatique,
            avec quelques taches tourbeuses à la base.  Puissance
            moyenne : 0,60 m.
         3. Tourbe noire, xyloïde, présentant, surtout dans sa partie
            moyenne, plusieurs troncs d'arbres couchés; vers la base
            on observe de nombreux grains de sable lavés. Cette couche
            de tourbe est nettement délimitée tant au sommet qu'à la
            base. Sa puissance est sensiblement égale sur toute la lon-
            gueur de la tranchée. Cependant, en quelques endroits, la
            surface de la tourbe est profondément ravinée en forme de
            chenaux présentant un remplissage caractéristique par de
            minces couches argilo-sableuses finement stratifiées alter-
            nant avec des linéoles tourbeuses.  Puissance moyenne :
            1,30 m.
         2. Sable à grain moyen, tantôt bleu, tantôt jaunâtre, à reflet
            violacé, dans lequel on retrouve des racines (ancien sol de
            végétation). Ce sable est localement argileux, de teinte jaune
            verdâtre. Des grains de glauconie ainsi que de rares cailloux
            de quartz et de silex éolisés se rencontrent à la base. Le
            contact avec la tourbe susjacente est horizontal et régulier,
            tandis que la ligne de contact avec les dépôts sous-jacents
            est très sinueuse. La puissance de cette couche est variable,
            mais dépasse rarement 0,30 m.
         1. Sable glauconifère et coquillier fortement oxydé au som-
            met et localement concrétionné par la limonite. Vers le bas
            le sable passe à un banc coquillier assez altéré. La ligne
            de contact avec la couche susjacente est très sinueuse et
            évoque de la cryoturbation, tout en ne présentant que peu
            de " poches typiques". Le banc coquillier, d'allure feston-
            née, semble épouser les sinuosités du contact. Sous le banc,
            les sables sont moins altérés et deviennent légèrement argi-
            leux vers 1,50 m au-dessous du contact; les coquilles devien-
            nent rares et l'ensemble acquiert une couleur grise, légè-
            rement verdâtre.

          Les couches 5, 4, 3 et 2 sont considérées comme quaternaires
          et la couche 1 comme pliocène (Scaldisien-Poederlien).

          Une étude minutieuse du terrain à l'aide de nombreux petits
          sondages a permis d'établir que les linéoles de sable glauco-
          nifère qui se trouvent à la base de la couche 5 proviennent de
          l'entraînement de sables pliocènes lors de ruptures de digues.

          On sait en effet qu'à l'endroit d'une rupture de digue les eaux
          déversantes creusent le sol par un mouvement tourbillonnaire,
          donnant naissance à des bas-fonds de plusieurs mètres, connus
          dans la région sous le nom de "weel". Les matériaux enlevés
          au fond du "weel" (constitués ici de sable pliocène) sont
          entraînés et déposés en une mince couche à la surface du polder
          inondé.
         
          L'argile compacte gris brunâtre (couche 4) s'est déposée lors
          des inondations de la plaine tourbeuse, par suite d'une recru-
          descence des marées dans le Bas-Escaut, provoquée par le
          relèvement du niveau marin. Les ravinements de la surface
          supérieure de la tourbe, avec remplissage sableux, correspon-
          dent à d'anciens chenaux creusés dans la tourbe et colmatés
          ultérieurement.
          
          La couche de tourbe est constituée essentiellement par une
          tourbe de forêt. M. R. Van Hoorne, qui en fait actuellement
          l'étude paléobotanique, la considère comme d'âge atlantique
          et subboréal et comparable à la tourbe d'Heusden (2). Elle
          diffère de la tourbe de la plaine maritime étudiée par F. Stock-
          mans, C. Vanden Berghen et R. Van Hoorne (3), par l'absence
          d'un niveau à mousses.
          
          M. Van Hoorne signale en outre qu'il a relevé la présence
          de pollen de pin en quantité assez notable (10 à 12 %).
          
          Les sables de la couche n  4 sont considérés comme des
          sables decouverture d'origine nivéo-éolienne, datant du Pléisto-
          cène supérieur.                                             


          (2) Voir R. HOORNE, Etude pollinique d'une tourbière à         
          Heusden-lez-Gand (Belgique) (Bull. Mus. roy. Hist. nat. Belgique.
          t. XXI. n  18, Bruxelles, 1945).

          (3) F. STOCKMANS, C. VANDENBERGHEN et R. VAN HOORNE,           
          Het veenonderzoek in de streek van Lampernisse-Pervijze          
          (Natuurwet. Tijdschr., t. XXXI, pp. 154-160, 1 fig., Gent, 1949).

          (4) R. TAVERNlER et M. GULlNCK, Compte rendu de l'excursion du
          10 décembre 1949 [Bull. Soc. belge de Géol., t. LVIII (1949), p. 
          389].



          J.H. van VOORTHUYSEN.

          La distribution verticale quantitative des fora-
          minifères du Diestien, du Scaldisien, et du Poe-
          derlien au Kruisschans, près d'Anvers, par J.H.
          van Voorthuysen avec la collaboration de A.J.
          Pannekoek. (Extrait Bull. Soc. Belge de Géologie).

          
          J. de HEINZELIN.

          Voir J. de Heinzelin de Braucourt : Stratigra-
          phie pliocène et quaternaire observée au Kruis-
          schans. (Bull. Inst. Royal des Sc. Nat. Belg. t.XXVI,
          n  40, 1950, 38 pp et n  41, 1950, 22 p.)
                 

          R. TAVERNIER & M. GULINCK

          Compte rendu de 1'excursion du 10 décembre
          1949 aux travaux de terrassement du nouveau
          port pétrolier d'Anvers. (Bull. Soc. Belge de
          Géologie, t. LVIII, fasc.3, 1949).

      
          R. TAVERNIER & M. GULINCK

          La composition moyenne de l'ensemble du profil a été repro-
          duite d'une façon schématique sur la figure 2.
        
          Les dépôts poldériens sont normalement formés d'environ
          0.80 m d'argile reposant sur 1.20 m de tourbe. Des sondages
          faits dans les environs montrent cependant que l'épaisseur de
          cet ensemble varie entre d'assez larges limites et peut       
          atteindre 5 m.
         
          La tourbe renferme de nombreux débris d'arbres, souvent
          très volumineux et dont plusieurs souches se trouvent encore
          en place. Les zones inférieures sont saupoudrées de grains de
          sable quartzeux décolorés, vraisemblablement d'origine
          éolienne.
         
          Cette tourbe passe vers le haut, et latéralement, à une     
          argile tourbeuse et est finalement recouverte par une couche  
          d'argile gris brunâtre d'épaisseur très variable.
         
          La composition de ces dépôts poldériens est                 
          cependant souvent très complexe, car le réseau de chenaux qui 
          sillonnaient la surface de ces régions a raviné la tourbe    
          sur des étendues souvent assez considérables et a amené le   
          dépôt d'éléments très divers.
          
          Ces dépôts sont généralement très finement stratifiés et      
          formés d'une alternance de minces couches sableuses et        
          argilo-sableuses ou argileuses. L'importance relative des     
          couches sableuses est en rapport avec l'intensité du          
          ravinement.

          La figure 3 donne quelques particularités au sujet d'un
          chenal qu'on pouvait observer dans la coupe AB. On y remarque
          une stratification entrecloisée, due au déplacement de l'axe
          du chenal au cours du comblement. Les filets sableux ou
          argileux sont très sensiblement parallèles, mais présentent   
          souvent de légers renflements. I1s dessinent parfois des      
          ondulations régulières attribuables à des formes de          
          ripple-marks. On observe, en d'autres endroits, des           
          plissottements dus à des glissements ou à des turbulences     
          locales lors de la sédimentation. On y trouve souvent des 
          lentilles ou des pelotes de tourbe,
          formant parfois localement une sorte de brèche.

          Une autre coupe à travers des dépôts de chénaux pouvait
          s'observer vers le milieu du profil BC. On remarquera sur
          la figure 4, qui en donne une vue schématique, la position
          presque verticale de certaines strates. Cette allure tout à   
          fait anormale semble ne pouvoir s'expliquer que par           
          glissement d'un important bloc ayant été culbuté par des      
          courants exceptionnellement violents (1). Ce bloc a pu être       
          dégagé par des crevasses de dessiccation, qu'on retrouve
          fréquemment dans la masse d'argile poldérienne; celles-ci sont
          généralement remp]ies par des éléments provenant de la surface.
          
          Le sommet de l'argile poldérienne, qui a une teinte gris    
          verdâtre, renferme, à divers niveaux, des intercalations      
          sableuses d'importance variable, formées d'éléments remaniés, 
          principalement d'origine scaldisienne, et amenés à la suite
          de ruptures de digues.
          
          Signalons ici que des coupes détaillées mettant en évidence
          le caractère ravinant des dépôts de chenaux ont déjà été      
          publiées par P. COGELS et E. VAN DEN BROECK (1).
         
          On trouve sous la tourbe une mince couche de sable meuble
          blanchâtre ou blanc, auquel nous assignons un âge pléistocène,
          passant vers le bas à un sable hétérogène, brunâtre, assez
          argileux, et dans lequel on reconnaît des éléments scaldisiens
          décalcifiés. La transition se fait assez rapidement, mais très
          irrégulièrement. On ne trouve aucune stratification.
       
          Ce complexe est traversé par de nombreuses racines issues
          de la tourbe et pénétrant jusque dans les sables coquilliers
          sousjacents. Certaines racines sont devenues fort spongieuses et
          ont provoqué la réduction des sables, qui prennent alors une
          teinte verte très accentuée. Ce phénomène, qui se reproduit fré-
          quemment sous les dépôts tourbeux, a déjà été exactement
          décrit par P. COGELS et F. VAN DEN BROECK (1).
                                                                           
          La base de ce complexe dessine une série de poches assez
          régulièrement espacées, de forme généralement évasée, parfois
          allongée. Leur contour est souvent assez accidenté : on remarque
          parfois des sortes d'excroissances de la masse scaldisienne
          pénétrant dans les poches et quelquefois aussi des noyaux de
          salble coquillier semblant isolés au milieu des sables brunâtres.
         
          Il est possible que ce sont des dérangements dus à la cryo-
          turbation, mais on pourrait aussi y voir un effet de l'altération
          des sables pliocènes. L'un de nous (2) a, en effet, décrit des
          phénomènes analogues dans des formations plus anciennes.
       
          La plus grande partie de la coupe est formée par des sables
          très fossilifères, renfermant 5 bancs coquilliers bien caractéri-
          sés, notés Cl, C2, C4, C5, C6 sur la figure 2, et atteignant res-
          pectivement une épaisseur moyenne de 30, 50, 10, 5 et 30 cm.

          1) On trouve également des paquets d'argile à stratification
             verticale dans les "watten" de la mer du Nord (HÄNTZSCHEL, 9).


          La zone comprise entre C2 et C4 renferme des amas de
          coquilles généralement brisées et localement groupés en deux
          bancs irréguliers C'3 et C"3.

          Des coquilles se retrouvent, d'autre part, dans toute la masse
          et sont parfois disposées en petites zones minces et              
          discontinues.

          La  base des bancs C2, C4 et C6 présente une allure en guir-
          lande très caractéristique, correspondant peut-être à une série
          d'anciennes laisses de plage. La forme des poches creusées dans
          les sables sous-jacents est généralement évasée, mais peut être
          aussi assez aiguë.

          M. LERICHE (4) signale la même allure dans un banc équivalent
          à C6, observé dans les fouilles de l'écluse du Kruisschans, mais
          il y voit un effet de ravinement.
         
          Le sommet de ces bancs est beaucoup plus régulier, mais
          dessine également de légères ondulations qui suivent générale-
          ment celles de la base.

          Le banc C1 présente, par contre, à quelques petits accidents
          de détail près, une base remarquablement plane.

          La disposition des coquilles est assez variable et dépend       
          essentiellement des circonstances locales. On les retrouve
          généralement à plat dans les bancs minces C5 et C4. Ceux-ci
          montrent assez souvent une tendance à se placer parallèlement aux
          flancs des poches, surtout dans le cas de C6, mais il est non     
          moins fréquent de les voir groupés d'une façon tout à fait
          arbitraire.

          Notons ici que de grandes coquilles à carapace relativement
          mince, telles que Scaphella (=Voluta) Lamberti, sont souvent
          écrasées, tandis que le Neptunea (=Chrysodomus, Fusus) con-
          traria se montre beaucoup plus robuste.

          Tous ces bancs coquilliers renferment également des grains
          grossiers de quartz blanc et des débris d'ossements.

          La zone sableuse située au-dessus du crag C6 est très meuble,
          glauconifère et riche en débris de coquilles. Elle est souvent
          très bien stratifiée et renferme de nombreuses tubulations d'an-
          nélides. Ily a, d'autre part, une certaine continuité entre cette
          zone sableuse et le banc coquillier C6.

          Les mêmes sables meubles se retrouvent sous ce banc C6, mais
          ils se chargent de plus en plus de lentilles et de filets         
          argileux et passent à une zone sablo-argileuse, dont la
          composition moyenne reste à peu près constante entre les bancs C5
          et C4.

          Ces sables sont jaunis jusqu'à environ 1 m sous C6, par suite
          de l'altération de la glauconie. On observe en outre de nom-
          breuses concrétions ferrugineuses rougeâtres dans la zone située
          au-dessus de C6. Celles-ci se disposent, soit en lits
          horizontaux, parfois interrompus par les poches de cryoturbation  
          (?) signalées précédemment, soit vers la base du crag. On y 
          trouve enfin des concrétions isolées, brun noirâtre, très dures,
          formées autour de racines issues de la tourbe. Ces concrétions,
          relativement récentes, sont indépendantes des zones de
          rubéfaction, qui, elles, correspondent à une période d'altération
          infra-pléistocène.

          Le banc C5, peu épais mais régulier, renferme un grand
          nombre de fragments de bois noir, tourbeux, qu'on retrouve
          également dans d'autres bancs, mais moins fréquemment.

          Le sable situé sous le banc C4 présente un faciès assez sembla-
          ble à celui du sable situé sous C6. Il est gris jaunâtre clair,
          meuble et souvent très bien stratifié. Il n'est pas rare d'y
          observer une stratification entrecroisée. Les amas de débris 
          coquilliers C'3 et C"3 sont souvent formés d'éléments triturés
          remarquablement calibrés.
          Le banc C2 formant la base de cette zone représente le niveau
          coquillier le mieux développé. Il est très cohérent. On y trouve,
          outre les débris d'ossements et les grains grossiers de quartz,
          qui deviennent ici de petits cailloux, des galets de phosphate
          brun noirâtre, durs et bien arrondis, mais souvent allongés.
          Certains de ces galets renferment de nombreux grains de quartz
          et ressemblent à du grès, d'autres sont formés par du sable glau-
          conifère plus ou moins fortement aggloméré, et certains sont
          formés de phosphate homogène et dur. Ce banc renferme
          également quelques galets de silex, parfois d'assez grandes
          dimensions, mais qui sont relativement rares. Signalons enfin
          la présence de concrétions calcaro-gréseuses et de débris de con-
          crétions ferrugineuses.
         
          La zone comprise entre C1 et C2 est formée par du sable
          glauconifère gris verdâtre, non argileux, traversé par de très
          nombreuses tubulations d'annélides. Il est très calcarifère et de
          ce fait souvent cohérent. On y observe parfois des zones décal-
          cifiées, notamment sous certaines poches du banc C1, où elles
          renferment quelquefois des noisettes d'argile.
       
          Le banc C1 est essentiellement formé par des débris de coquil-
          les finement triturées. Il est beaucoup moins cohérent que C2
          et se montre parfois dédoublé par l'intercalation d'une mince
          langue de sable très calcarifère.

          Sa base présente une série de fines tubulations verticales,
          généralement très effilées, remplies de débris de coquilles iden-
          tiques à ceux du banc lui-même et perçant le sable sous-jacent.
          La section de ces tubulations est généralement pseudo-circulaire,
          mais  présente quelquefois des contours capricieux. On en
          observe qui présentent des ramifications ou qui sont couchées,
          mais cela est beaucoup moins fréquent.

          On a parfois décrit sous le nom de " contact par racines ",
          des structures du même type. Il est probable que ces tubula-
          tion sont été creusées par des organismes littoraux, mais il n'est
          pas impossible que des tourbillons aient pu se produire à ces
          endroits et provoquer un élargissement ou un approfondisse-
          ment des tubulations primitives. Ceci permettrait, entre autres,
          d'expliquer la présence des filets argileux que l'on trouve par-
          fois dans l'axe de certaines tubulations.

          La zone située sous C1 est formée par un sable meuble, vert
          noirâtre, très glauconifère, à grain moyen. Il est peu argileux,
          quoique faiblement perméable, ce qui favorise les travaux de
          rabattement de la nappe aquifère.  On n'y observe aucune
          stratification, mais de nombreuses mouchetures de teinte ocreuse
          pâle et de forme irrégulière, plus ou moins groupées suivant
          un même niveau. Ce sont probablement des traces de bryozoaires
          décalcifiés, analogues à ceux décrits par M. V. VAN STRAELEN (5).
          On y observe aussi des tubulations cylindriques très allongées
          et apparemment isolées dans la masse, creusées par des
          annélides.
          
          La partie supérieure décalcifiée de ces sables présente une
          teinte un peu plus pâle que celle de la partie inférieure,         
          inaltérée.
       
          Celle-ci renferme de nombreux Ditrupa strangulata, souvent
          groupés en petits amas et que l'on retrouve en grande quantité
          dans le banc C1.
        
          Ces divers caractères permettent d'y reconnaître la zone à
          " Ditrupa " décrite par F. HALET (3) et correspondant à la partie
          supérieure de l'assise à " Terebratula perforata" du Diestien.
         
          La zone comprise entre C1 et C2 renferme " Isocardia-cor "
          et représente ainsi l'assise supérieure du Diestien.
         
          L'ensemble des couches situées au-dessus de C2 appartient
          au Scaldisien. C2, qui présente effectivement tous les carac-
          tères d'un gravier de base, renferme des formes diestiennes
          remaniées, telles que Isocardia cor, à côté de formes plus spéci-
          fiquement scaldisiennes : Voluta Lamberti, Chrysodomus con-
          trarius, Cyprina Islandica (souvent à l'état bivalve), etc.
       
          La situation est en fait très semblable à celle qu'a décrite
          M. V. VAN STRAELEN (6) au Sud de l'Ecluse du Kruisschans. La
          base du Scaldisien y a été atteinte à la cote - 13,50 m, c'est-
          à-dire environ 4 m plus bas qu'à l'endroit de la coupe décrite
          ici. Cette différence de niveau est manifestement due au pen-
          dage général des couches pliocènes vers le Nord-Est.
     
          Nous avons examiné la composition granulométrique des
          diverses zones sableuses exposées dans la coupe.
     
          Les sables des deux assises diestiennes et de la zone scaldi-
          sienne, C2-C3, présentent la même composition granulomé-
          trique ; ils possèdent un grain moyen d'environ 0.16 mm et
          sont assez bien calibrés. Les sables situés au-dessous et au-
          dessus du banc C6 sont un peu plus grossiers (grain moyen,
          0.19 mm) et un peu moins bien classés.
         
          L'étude paléontologique de ces couches a été entreprise par
          MM. M. Glibert et J. de Heinzelin, qui ont procédé à un examen
          détaillé de chaque niveau coquillier.
          
          Ils ont pu découvrir une nette différenciation dans 1a faune
          des couches pliocènes exposées dans cette fouille. La zone com-
          prise entre C2 et C4 est caractérisée par l'abondance de "Pecten
          Pectinata", qui forme parfois de véritables zones " Cyprina
          islandica " se retrouve jusque sous C4, mais disparaît ensuite.
          Cette forme est relayée par " Cyprina robusta ", qui, peu abon-
          dante sous C4, devient plus importante à partir de C4. Le banc
          C6 renferme de nombreux " Cardium Parkinsonii " absents
          dans les couches inférieures. Les sables supérieurs à C6 sont
          riches en " Corbulomya complanata " (=Corbula gibba).
        
          M. W. Van Voorthuyzen, qui a étudié la microfaune, a pu
          constater une augmentation graduelle, à partir de la base, des
          formes froides, renfermant notamment "Elphidella arctica ".
          Leur proportion passe en effet de 2 % à 16 % au sommet. Cette
          faune correspondrait à un faciès climatique identique à celui
          de l'Amstelien de Bréda.
       
          En résumé, il y a une très nette différence faunistique entre
          les deux bancs coquilliers C2 et C5, tandis qu'on n'observe
          guère de variations dans les couches situées entre C4 et C5.
        
          Il semble donc, d'après ces diverses données, qu'on puisse
          établir une distinction entre les couches situées respectivement
          au-dessus et au-dessous du banc coquillier C6. Celui-ci renferme
          d'ailleurs des éléments graveleux (petits galets de quartz et de
          silex) peu abondants, il est vrai, mais que l'on ne retrouve pas
          dans les autres bancs coquilliers du Scaldisien, C2 étant mis
          à part.
         
          Ces observations concordent avec celles de G. VINCENT (7),
          qui avait créé l'étage poederlien, englobant les sables connus
          précédemment sous le nom de " sables à Corbula striata de
          Merxem ", qui, dans le cas actuel et suivant l'avis de J. DE
          HEINZELIN (8), correspondent à la couche située au-dessus de C6.

          

                   BIBLIOGRAPHIE.

         1. P. COGELS-E. VAN DEN BROECK, Observations géologiques faites à
            Anvers à l'occasion des travaux de creusement des nouvelles
            cales sèches et de prolongement du bassin du Kattendijk (Ann.
            Soc. malac. Belgique, t. XIX, 1879, 29-79).
         2. M. GULINCK, Observations sur le Landénien d'Epinois (Bull. Soc.
            belge Géol, t. LVIII, 1949, pp. 55-66).
         3. F. HALET, Les formations néogènes au Nord et à l'Est de la
            ville d'Anvers (Ibid, t. XLV. 1935).
         4. M. LERICHE, Les terrains tertiaires de la Belgique (Congrès
            Géol. int., XIIIe série, l922).
         5. V. VAN STRAELEN, Observations sur le Diestien et le Quaternaire
            à Deurne Sud, près d'Anvers (Bull. Soc. belge Géol., t. XXX,    
            1920, 123-127).
         6. - Les relations des assises du Pliocène aux environs d'Anvers
              (Ibid., t. XXXII, 1922, 140-146).
         7. G. VINCENT, Documents relatifs aux sables pliocènes à
            Chrysodomus d'Anvers (Ann. Soc. malac. Belgique. t. XXIV, 1889,
            XXV-XXXII).
         8. J. DE HEINZELIN. Bull. Inst. Roy. des Sciences Naturelles,
            Bruxelles, 1950 (sous presse).
         9  X. HÄNTZSCHEL. Senkrecht gestellte Schichtung im
            Watt-Ablagerungen (Senckenbergiana, t. XX, 1938, 43-48).
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